Le bilan de la répression des manifestations du 30 décembre contre au coup d’état du général Abdel Fattah al-Burhane s’élève à 5 morts. D’abord, les forces de sécurité ont coupé l’internet mobile, l’ensemble des communications téléphoniques et les ponts reliant Khartoum à ses banlieues, Omdourman et Khartoum-Nord. Puis, dans les rues de la capitale comme de sa périphérie, les forces de sécurité ont tiré grenades lacrymogènes et balles réelles sur des dizaines de milliers de manifestants. En parallèle, des policiers ont arrêté des journalistes et attaqué le bureau de la chaîne satellitaire arabe al-Arabiya. Les violences se sont jeudi concentrées à Omdourman, où quatre manifestants ont été mortellement touchés par des balles dans la tête ou dans la poitrine, selon un syndicat de médecins pro-démocratie. Un cinquième a succombé vendredi à ses blessures, après avoir été touché lui aussi par balles jeudi, dans le centre de Khartoum. Les forces de sécurité d’avoir bloqué des ambulances et sorti de force au moins un blessé grave de l’une d’elles. Le lendemain, 31 décembre, des manifestants barraient les routes de Khartoum-Nord et de Bourri, un quartier populaire de l’est de Khartoum, avec des pierres, des branchages et des pneus en feu.

 

 

Des dizaines de Palestiniens ont été blessés vendredi 31 décembre lors d’affrontements avec l’armée d’occupation israélienne en Cisjordanie occupée.
Le Croissant-Rouge a déclaré que ses équipes avaient soigné des dizaines de blessés dans les villes de Beita et Beit Dajan, au sud et à l’est de Naplouse. Précisant qu' »une blessure par balle réelle a été enregistrée au pied, et 7 cas d’étouffement ont été enregistrés à Jabal Sabih dans la ville de Beita, et 44 cas d’étouffement avec des gaz lacrymogènes à Beit Dajan. A Beita et à Beit Dajan les habitants protestent contre la mainmise de l’occupant sur des terres en vue de renforcer la colonisation.

A Hébron, un jeune homme a été blessé lors d’affrontements avec les forces d’occupation dans le quartier de Bab Al-Zawiya, au centre de la ville.
Cinq personnes, dont un enfant, ont été blessées par des balles métalliques recouvertes de caoutchouc, et des dizaines ont été blessées par suffocation avec des gaz lacrymogènes lors d’affrontements avec les forces d’occupation dans le village de Kafr Qaddoum, à l’est de Qalqilya. Parmi les blessés figure un enfant de 14 ans qui a été touché par une balle réelle à la poitrine, après quoi il a été transporté à l’hôpital de Qalqilya, tandis que quatre autres jeunes ont été blessés par des balles réelles et ont été soignés sur le place avec des dizaines de cas d’étouffement.

Israël a démoli mercredi deux maisons palestiniennes à Jérusalem-Est occupée après que la municipalité israélienne a déclaré que les propriétaires n’avaient pas de permis de construire. Ces démolitions ont déclenché des affrontements entre Palestiniens et soldats israéliens qui ont tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes en direction des manifestants. Les Palestiniens de Jérusalem-Est construisent souvent leurs maisons sans permis de construire des autorités israéliennes parce que ces autorités retardent de plusieurs années le traitement de leurs demandes, pour le plus souvent les rejeter. Dans le même temps, ces mêmes autorités approuvent rapidement et massivement la construction de logements pour colons à Jérusalem-Est.

Des milliers de colons et de manifestants de l’extrême-droite sioniste avaient été autorisé à marcher vers l’avant-poste et à manifester contre l’évacuation prévue de la colonie illégale de Homesh, près de la localité de Burqa. Les jeunes manifestants de Burqa, appuyés par d’autres jeunes des villes palestiniennes voisines en Cisjordanie occupée, ont réussi, le samedi soir 25 décembre, à s’opposer à cette marche sur leurs terres, en affrontant les forces militaires israéliennes déployées pour sécuriser l’incursion des colons.

Les jeunes palestiniens ont brûlé des pneus, et jeté des pierres et des cocktails Molotov. Le Croissant-Rouge palestiniens a indiqué que ses équipes sur le terrain ont enregistré 135 blessés lors de ces affrontements, dont 5 avec des balles réelles et 35 avec des balles métalliques recouvertes de caoutchouc. Un manifestant a été gravement blessé d’une balle dans le ventre, il a été évacué vers l’hôpital de Naplouse pour y être opéré. Au moins deux autres personnes ont été touchées aux jambes et ont été évacuées vers l’hôpital Rafidia de Naplouse.  Après ces affrontements les forces d’occupation ont dû interdire la marche des colons et elles ont déclaré la région « zone militaire fermée ».

Les affrontements de samedi soir à Burqa

 

Tôt samedi matin, l’Internet mobile et les communications téléphoniques ont été coupés alors que le gouvernorat de Khartoum avait prévenu vendredi que les forces de sécurité « s’occuperont de ceux qui contreviennent à la loi et créent le chaos », notamment aux abords « des bâtiments de souveraineté stratégique ». Malgré ces menaces, ils étaient de nouveau samedi des dizaines de milliers  à Khartoum, dans ses banlieues, mais aussi à Wad Madani, à 150 kilomètres au sud de la capitale, à Atbara, dans le Nord, et à Port-Soudan, dans l’Est.

La foule, parvenue aux portes du palais présidentiel de Khartoum, où siègent les autorités de transition chapeautées par le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, auteur du coup d’Etat du 25 octobre, se dispersait en début de soirée sous les coups des charges policières. Les heurts les plus violents ont eu lieu aux abords des ponts reliant ses banlieues à Khartoum, barrés par les forces de l’ordre, dont les grues avaient dès l’aube déposé des containers en travers des ouvrages. Les forces de sécurité ont tiré des grenades lacrymogènes jusque dans les hôpitaux, s’en prenant aux médecins comme aux blessés.

Cinq manifestants palestiniens ont été touchés par des balles en caoutchouc lors d’affrontements avec les forces israéliennes dans le village de Burqa et la ville de Beita dans la province de Naplouse vendredi. 43 autres Palestiniens ont souffert de difficultés respiratoires dues à l’inhalation de gaz. Trois autres manifestants ont signalé des blessures différentes lors des affrontements dans la province de Cisjordanie. Dans le village de Kafr Qaddum, à l’est de la ville cisjordanienne de Qalqilya, six Palestiniens qui participaient aux manifestations hebdomadaires anti-colonisation vendredi ont été touchés par des balles en caoutchouc et des dizaines d’autres, de nombreuses difficultés respiratoires dues aux gaz lacrymogènes utilisés par l’Israélien troupes contre les manifestants.

Pendant ce temps, des affrontements ont également éclaté entre les forces israéliennes et les Palestiniens dans la ville d’Azzun, à l’est de Qalqilya, vendredi. Au cours des affrontements, un Palestinien de 18 ans a été blessé par des balles réelles tirées par les forces israéliennes, qui ont également utilisé des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des bombes assourdissantes contre les Palestiniens. Également le vendredi des Palestiniens, des dizaines de Palestiniens ont des difficultés respiratoires dues à l’inhalation de gaz tirés par des Israéliens qui ont pris d’assaut le quartier de Bab al-Zawiya dans la ville cisjordanienne d’al-Khalil (Hébron).

La colonie de Givat Zeev, près de Ramallah

La militante tunisienne Myriam Bribri vient d’être condamnée 4 mois de prison et à une amende pour « outrage à un fonctionnaire public dans l’exercice de ses fonctions », en fait avoir dénoncer une violence policière. Myriam avait été convoquée le 7 octobre dernier par la police judiciaire suite à une plainte déposée par le syndicat des forces de sécurité de Sfax portant sur un commentaire Facebook consécutif à une vidéo de violence policière. Ce jugement est donc la vengeance du syndicat de police. Myriam Bribri anime un atelier de création de vêtements artisanaux mais son atelier est aussi un lieu d’activités politiques et culturelles qui animent le quartier pauvre de la médina de Sfax.

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Jeudi, des coups de feu avaient été tirés contre une voiture occupée par des militants d’une colonie illégale (elles le sont toutes aux yeux de la loi internationale, mais celle-là l’était même aux yeux de la loi israélienne) de Homesh, tuant un colon.  Hier lundi, des forces de sécurité israéliennes ont été envoyées lundi dans le village de Silat al-Khartiya, près de Jénine pour informer une famille de l’ordre de démolition de sa maison. Il s’agit de la famille de deux Palestiniens arrêté pour l’attaque de jeudi. Les militaires ont été accueillis par des manifestants qui ont lancé des pierres et des bouteilles. Des coups de feu auraient été aussi tiré. Les familles des suspects sont informées à l’avance de la démolition, ce qui leur donne la possibilité de faire appel devant la Haute Cour de justice d’Israël. Ces appel réussissent rarement, bien que dans certains cas, le tribunal limite l’ordre de démolition aux seules parties de la maison utilisées par l’accusé.

Haydar Qorbani a été arrêté à son domicile le 16 octobre 2016 avec son beau-frère. Il avait été contraint de faire des aveux télévisés après avoir subi des tortures extrêmes pendant des mois. Sa condamnation avait été prononcée par le « tribunal révolutionnaire » de Sine (Sanandaj) en janvier 2021 pour appartenance au Parti démocratique du Kurdistan d’Iran (PDK-I). Qorbani n’a pas été autorisé à communiquer avec sa famille pendant 20 mois. Quelques mois seulement après les aveux télévisés, il a pu passer un appel téléphonique avec sa famille.

La peine de mort de Haydar Qorbani a été secrètement appliquée la prison centrale de Sine à 4 heures du matin ce dimanche 19 décembre. Sa famille a été informée à 5 heures du matin que Haydar Qorbani était transféré à Téhéran, et qu’elle pourrait lui rendre visite avant son départ. Mais quand elle est arrivée à Sanandaj, elle a été emmenée au cimetière où on lui a montré sa tombe. Hossein Qorbani, un frère de Haydar, a été arrêté par les forces de sécurité iraniennes après avoir protesté contre les violations commises dans les procédures.

Des colons sionistes ont agressé un villageois de 62 ans, Ibrahim Ahmed Abu al-Ezz, près de la colonie de « Yitzhar », construite sur des terres au sud de Naplouse. Il a été conduit à l’hôpital Rafidia de  Naplouse. Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires dans les territoires occupés a enregistré 427 attaques de colons en Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, de janvier à novembre 2021. Suite aux manifestations de protestation, des dizaines de Palestiniens ont été asphyxiés ou blessés vendredi 18 par les forces d’occupation dans les villages de Beita, Beit Dajan et Barqa, situées dans la banlieue de Naplouse. Les ambulanciers ont soigné 142 blessés.