La pandémie de Covid-19 n’empêche pas la justice algérienne de punir militants du « Hirak »: une figure de la contestation a écopé lundi d’un an de prison ferme, et d’autres risquent de lourdes peines alors que le mouvement est en suspens. Abdelouahab Fersaoui, président du Rassemblement-Actions-Jeunesse (RAJ), une association citoyenne à la pointe du mouvement (« Hirak ») populaire antirégime, a été condamné pour « atteinte à l’intégrité du territoire national ». L’universitaire de 39 ans est en détention provisoire à la prison d’El Harrach à Alger depuis son arrestation le 10 octobre, alors qu’il participait à un sit-in de soutien aux détenus d’opinion. Quant au militant Karim Tabbou, une figure emblématique de la contestation, déjà condamné à un an de prison ferme, il doit comparaître le 27 avril dans un autre procès, accusé cette fois d' »atteinteau moral de l’armée ». Si le président Abdelmadjid Tebboune a gracié la semaine dernière plus de 5.000 prisonniers, cette mesure de clémence n’a bénéficié à aucun des 44 détenus du « Hirak ».

Manifestation du Hirak (archives)

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Entre les 2 et 4 avril 2020, de jeunes insurgés d’Ispahan, Chiraz, Kerman, Karadj et Chahriar, ont attaqué des locaux des Bassidj. Les Bassidj (« Force de mobilisation de la résistance ») sont une force paramilitaire iranienne fondée par l’ayatollah Khomeini en novembre 1979, utilisée pour réprimer les oppositions. Aux premières heures du 4 avril, à Karadj et à Chiraz, des centres du Bassidj, ont été dévorés par les flammes. A l’aube du 3 avril, à Ispahan, de jeunes insurgés ont mis le feu au centre du Bassidj de la ville. Le 2 avril, ce sont les centres du Bassidj à Chiraz et à Kerman qui ont été incendiés. Durant cette période, de jeunes rebelles ont aussi brûlé des portraits de Khamenei dans plusieurs villes, notamment à Téhéran, Chahriar, Alborz, Pardisse, Andimechk, Khorramabad, Ispahan, Machad, Chiraz et Kerman. Ils ont aussi recouvert les murs de ces villes de slogans contre Khamenei et les dirigeants de ce régime, parmi ces slogans un «virus du guide suprême, tu assassines le peuple» bien senti.

Miliciens Bassidj en tenue anti-émeute

Des nouvelles révoltes ont éclaté, ces derniers jours, dans les prisons de Belgique, d’Iran et de Thaïlande. Samedi 28 mars, une révolte a éclaté à la prison de Jamioulx car le personnel a refusé de distribuer des masques longtemps attendus par les prisonniers. Ceux-ci revendiquent la gratuité du téléphone, du gel douche et de la télévision, des prix décents à la cantine (les prix ayant augmenté suite à la pandémie), des masques (que le personnel de la prison a refusé de distribuer), ainsi que du liquide désinfectant pour les mains. Ils revendique également une égalité de traitement entre tous les prisonniers.

Le lendemain, des révoltes se sont produites dans les prisons Adel Abad (Shiraz) et Avland (Hamedan) en Iran. À la prison Adel Abad, les prisonniers ont déclenché une émeute détruisant les caméras de surveillance et causant divers dommages dans deux bâtiments. À la prison Avland, les prisonniers se sont mutinés permettant à plusieurs d’entre eux de s’échapper. Des affrontements ont eut lieu avec les gardiens et les Gardiens de la révolution qui ont ouvert le feu. Le même jour, les prisonniers de la prison de Buriram en Thaïlande se sont mutinés. Ils ont détruit du mobilier et déclenché des incendies, rendant la prison inutilisable. Onze prisonniers se sont échappés, dont un était toujours en fuite lundi.

Une prison en Iran

Les prisonniers politiques palestiniens ont lancé l’appel suivant:

« Sauvez-nous du coronavirus Covid 19 avant que nos cellules ne se transforment en tombeaux !
Le sentiment du danger qui menace nos vies augmente, jour après jour, heure après heure, dans les prisons de l’entité sioniste du fait de la propagation du coronavirus et de l’évolution de cette pandémie mondiale qui menace le monde entier. Alors que quotidiennement, nous sommes abreuvés des mesures prises et des instructions diffusées à la population par le gouvernement de l’occupant sioniste et par l’ensemble des gouvernements du monde pour endiguer la propagation de l’épidémie, parallèlement nous n’entendons ni ne voyons venir des mesures destinées à répondre à nos préoccupations sérieuses et légitimes face à l’avancée de cette épidémie.

Or si l’épidémie se propageait dans nos prisons, quelles sont aujourd’hui les mesures concrètes et pratiques mises en place humainement par l’administration pénitentiaire pour remédier à cette situation ? Nous n’obtenons de la part de cette administration que des paroles creuses, du style : « nous prenons toutes les précautions nécessaires » ; mais en réalité, ce n’est que de la poudre aux yeux ! Or cette situation est d’autant plus alarmante que nombreux sont les détenus qui souffrent de problèmes de santé sérieux, voire gravissimes pour certains – sans parler de tous ceux qui souffrent de maladies cardiaques, d’hypertension, de diabète ou d’autre maladies chroniques graves.

Nous adressons cet appel au monde entier et à tous ceux qui défendent les Droits de l’Homme dans cette urgence humanitaire et sanitaire où nous nous trouvons. Nous réclamons que soit appliqué ce qui nous reste de nos droits, alors que la maladie menace chaque jour nos vies et qu’aucune mesure concrète ni procédures ne sont mises en place pour endiguer la propagation de l’épidémie. C’est bien tout le contraire qui se passe : jour après jour, nous sommes exposés à la négligence médicale ; nous recevons ainsi nos traitements avec beaucoup de retard. Beaucoup de nos camarades sont déjà morts ou sont sur la voie de mourir du fait de cette négligence médicale et sanitaire. Et c’est bien toutes ces pratiques de manquement au soin qui hantent, aujourd’hui d’autant plus, les prisonniers incarcérés dans les geôles de l’entité sioniste.

Tout cela se déroule au moment même où les autorités sanitaires sionistes expriment elles-mêmes leur incapacité à faire face au nombre exponentiel de personnes infectées par le coronavirus depuis que sa propagation ne fait que progresser. Notre seule voie de salut et notre seul espoir est l’arrêt de la propagation de cette pandémie et cela passe, notamment, par l’urgence de l’instauration de procédures de prévention et d’hygiène, alors qu’aujourd’hui, l’administration pénitentiaire sioniste ne nous fournit aucun matériel allant dans ce sens : nous n’avons droit à aucun ustensile stérilisé et encore moins à des masques et des gants de protection.Cette administration s’en tient à des procédures formelles qui se transforment le plus souvent en menaces au lieu de faire des tests de dépistages ou de prendre des mesures strictes de prévention.

Rien de tout cela ! Chacun sait que le seul contact que nous avons avec le monde extérieur passe uniquement par nos geôliers qui ne prennent aucune précaution pour éviter de nous contaminer par le coronavirus, lorsqu’ils entrent en contact avec nous. Alors que de leur côté, pour ce qui les concerne, ils sont attentifs à garder les distances réglementaires et à se procurer les traitements nécessaires pour se faire soigner. Nous tenons pour responsables de cette situation actuelle alarmante l’administration pénitentiaire, le gouvernement de l’occupation sioniste, tous ceux qui resteront silencieux face à cette situation et notamment tous ceux qui sont censés défendre les Droits de l’Homme. A tous les Hommes libres du monde entier, nous déclarons : « Ne nous laissez pas mourir sur nos lits de prisonniers, alors que l’épidémie se propage et que personne ne réagit pour nous protéger et éviter que nous périssions. Irez-vous jusqu’à nous demander de nous mutiner, comme l’a fait un certain nombre de prisonniers dans plusieurs pays du monde pour que nous soyons tués par balle avant de l’être par le coronavirus ? ».

Nous lançons ce cri d’alarme au monde entier vu l’urgence de notre situation. Et pour donner à voir le mauvais état de santé des prisonniers détenus dans les prisons de l’occupation sioniste, nous allons aussi vous présenter ici un bref topo de quelques-uns de ces malades. Précisons, cependant, que naturellement le nombre des malades incarcérés est bien supérieur aux seuls cas que nous mentionnons ici.

Voici donc quelques noms de prisonniers malades :
1. MOATASIM RADDAD : cancer de l’intestin et immunité très affaiblie
2. KHALED AL-SHAWISH : paralysé ; urine par une poche externe ; souffre d’un cholestérol très élevé ; allergies dans le sang
3. MANSOUR MOUQUADI : paralysé ; estomac en plastique ; urine à travers une poche externe
4. KAMAL ABU WAER : cancer de la gorge et difficultés respiratoires
5. AHMED SAADAH : accident vasculaire cérébral
6. WALID DAQQA : diverses maladies ; infection du sang, difficultés respiratoires, cancer traité en chimiothérapie
7. SAADI ALGHARABLY : infection aiguë de la prostate, hypertension, diabète et plusieurs maladies liées au vieillissement
8. ZAAMIL CHALOUF : sérieux trouble des fonctions cardiaques : son cœur fonctionne grâce à un pacemaker ; difficultés respiratoires
9. MIQQDAD AL-HAYED : lésion dans l’hémisphère gauche du cerveau ; difficultés respiratoires et maladies du système digestif
10. KHALIL MUSLIM BURAQAA : anomalies respiratoires et pulmonaires
11. ALAA IBRAHIM ALI : souffrant de tuberculose ; problèmes respiratoires et digestifs
12. AYMAN HASSAN AL-KURD : paralysie de la partie inférieure du corps et trouble du système nerveux et digestif
13. SALEH DAWOUD : souffre d’épilepsie et de problèmes respiratoires
14. MUHAMMED JABR AL-HOROUB : hépatite grave à la suite de négligences médicales
15. RAED AL-HOTARY : problèmes respiratoires, migraines et goutte
16. HAMZA AL KALOUTI : goutte ; infections intestinales et essoufflements
17. IBRAHIM ISSA ABEDA : maladie nerveuse et goutte
18. AZZEDDIN KARAJE : respiration artificielle
19. MUTAWAKIL RADWAN : caillots dans le sang ; problèmes respiratoires
20. OUSSAMA ABU AL-ASSAL : anomalies du système respiratoire et crises cardiaques récurrentes
21. KHALIL ABU NIMEH : problèmes respiratoires
22. FAWAZ BAARA : tumeur cérébrale et évanouissements récurrents
23. MAHMOUD ABU KHARABESH : crises respiratoires
24. FOUAD AL-SHOBAKI : maladies liées au vieillissement
25. ABDEL MOEZ AL-JAABA : accident vasculaire cérébral et cholestérol
26. NASRI ASSI : problème de thyroïde
27. MAHMOUD AL-TANANI : diabète, hypertension artérielle, cholestérol, problèmes rénaux et autres maladies
28. AHMED OBAID : caillots dans les jambes ; hypertension artérielle et cholestérol
29. MWAFAK AL-AROUQ : cancer de l’intestin
30. IBRAHIM ABUMAKH : leucémie
31. MUSSA SOUFAN : pneumonie
32. ISRAA JAABEES : brûlures sur tout le corps et amputations des doigts
33. YOUSSED ISKAF : problèmes cardiaques
34. NABIL HARB : intestins en plastique
35. YOURY AL-MASRY: inflammation des glandes

Prisonniers palmestiniens

Ces derniers jours, de nouvelles révoltes de prisonniers ont éclaté dans différentes prisons de Belgique, d’Iran et d’Argentine.

Mercredi 25 mars, une révolte a éclaté à la prison d’Arlon lorsque 30 prisonniers ont refusé de réintégrer leur cellule après avoir été au préau. La police fédérale est intervenue pour réprimer la révolte. La police a également réprimé un mouvement similaire à la prison de Leuze-en-Hainaut où 8 prisonniers refusaient de rentrer dans leurs cellules qui s’est terminé jeudi lorsque les deux derniers prisonniers ont accepté de retourner dans leurs cellules. Les prisonniers réclamaient d’une part plus de crédits d’appel pour leur téléphone et d’autre part une cantine complète. Actuellement, certains produits fournis par un supermarché, ne sont pas disponibles. Huit prisonniers considérés comme meneurs ont été placés en isolement en attendant une punition disciplinaire. Un autre mouvement de révolte a éclaté, vendredi, à la prison de Lantin donnant lieu à des affrontements entre prisonniers et gardiens où six prisonniers sont montés sur le toit. Le mouvement s’est terminé après l’intervention de la police fédérale et du Corps d’intervention (CIK), venus en appui à la police locale de la Basse-Meuse.

En Iran, des prisonniers se sont rebellés, vendredi 27 mars, à la prison de Saqqez car ne faisaient pas partie des prisonniers libérables dans le cadre des mesures sanitaires (voir notre article). Ils se sont affrontés avec les Gardiens de la Révolution et les gardiens permettant à 80 prisonniers de s’échapper. La veille, une révolte avait également éclaté à la prison de Tabriz  où les prisonniers avaient été exposés au Coronavirus. Les gardiens ont ouvert le feu sur les prisonniers en blessant au moins sept. Les prisonniers sont parvenus à désarmer les gardes et plusieurs d’entre eux ont ainsi pu s’échapper.

En Argentine, des nouvelles émeutes ont eu lieu, jeudi 26 mars, à la prison de Coronda (au sud de la ville de Santa Fe) qui avait déjà connu un mouvement de révolte il y a quelques jours (voir notre article). Les prisonniers de quatre pavillons de l’aile nord de la prison ont refusé de réintégrer leur cellule et plusieurs d’entre eux ont grimpé sur les toits. Des agents du Groupe spécial des opérations pénitentiaires (GOEP) ont fait irruption dans la zone provoquant de nouveaux affrontements. Deux prisonniers ont dû être hospitalisés pour des blessures par balles de caoutchouc et une douzaine de détenus sont tombés du toit de la prison pendant la répression. Par ailleurs, plusieurs détenus ont été blessés aux jambes. Quatre personnes, qui étaient des proches de prisonniers, ont été arrêtées à l’extérieur de la prison. Elles étaient soupçonnées d’attendre une possible évasion de leurs proches. Le même après-midi, des émeutes ont eu lieu dans deux pavillons de la prison de Piñero (à 20 kilomètres de la ville de Rosario). Les prisonniers s’opposaient à l’interdiction, par les gardiens, de faire entrer plus d’un colis de vivres apportés par leurs proches.

Révolte à la prison de à la prison de Coronda en Argentine

Révolte à la prison de Coronda en Argentine

Plusieurs prisonniers politiques iraniens ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur détention pendant l’épidémie de coronavirus qui a durement touché l’Iran. La grève de la faim fait suite aux revendications des familles des prisonniers politiques pour que le pouvoir judiciaire libère temporairement les prisonniers pour limiter la propagation de COVID-19. Au cours des deux dernières semaines, Téhéran a annoncé un plan de libération provisoire de plus de 50.000 prisonniers, puis de 85.000 (voir notre article). Or non seulement il reste de nombreux prisonniers politiques en Iran, mais ceux-ci suggèrent que des mesures ont été prises pour rendre certains types de détenus particulièrement vulnérables. Les prisons en Iran sont connues pour leur mauvaise hygiène, leur nourriture de mauvaise qualité, leur accès limité à l’eau et leur manque de ventilation. Dans l’ensemble, ces conditions contribuent fortement à la propagation de la maladie et aggravent également les conditions de santé préexistantes chez les détenus. Les détenus malades, quant à eux, sont systématiquement soumis au refus d’accès aux soins médicaux. Ceci est largement reconnu comme une tactique délibérée pour exercer une pression supplémentaire sur les prisonniers, en particulier les prisonniers politiques. Il n’est pas rare que cette tactique entraîne une invalidité permanente ou même la mort. Dans une récente lettre ouverte, plusieurs d’entre eux ont expliqué qu’ils avaient vu des codétenus tomber malades et mourir. D’autres auraient été transportés à l’hôpital et n’auraient jamais été revus.

Une prison en Iran

 

L’Iran a libéré temporairement environ 85 000 prisonniers, y compris une poignée de prisonniers politiques en réponse à l’épidémie de coronavirus. Le nombre de décès dus au coronavirus en Iran a atteint 988 et un total de 16 169 personnes ont été confirmées infectées à travers le pays. Un jour après que l’Iran a libéré 70.000 prisonniers, début mars, le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme en Iran, Javaid Rehman, a déclaré qu’il avait demandé à Téhéran de libérer temporairement tous les prisonniers politiques de ses prisons surpeuplées et malades pour aider à endiguer la propagation du coronavirus. Seuls ceux qui purgeaient des peines de moins de cinq ans, une douzaine, ont été libérés, tandis que les prisonniers inculpés de peines plus lourdes et ceux liés à leur participation à des manifestations anti-gouvernementales restent en prison.

Une prison en Iran

Édit 23 mars 2020 : La mutinerie de la prison de La Modelo à Bogota a fait 23 morts et 83 blessés. Les familles des prisonniers se sont rassemblées, malgré le confinement, afin de tenter de recueillir des informations face au long silence des autorités.

En plus des révoltes qui ont éclaté dans les prisons d’Europe (voir notre article), on recense des mouvements similaires en Amérique latine, Afrique, au Moyen-Orient et en Inde. En voici un compte-rendu non-exhaustif. En Colombie, des mutineries ont éclaté samedi soir dans les prisons de Bogota et Ibagué. Les quelques 123 000 prisonnières et les prisonniers mécontent·es des mesures prises dans le cadre du Coronavirus se ont participé à des émeutes, des incendies, et se sont affronté avec les quelques 14 000 gardiens. Des coups de feu ont été entendus. Les prisonnières et les prisonniers demandent du matériel pour se protéger de la pandémie et le rétablissement des visites de leurs proches. Au Mexique, des prisonniers d’Atlacholoaya  se sont révoltés. Certains en ont profiter pour tenter de s’évader. La police ouvert le feu, tuant trois évadés et blessant dix autres. Mais d’autres prisonniers seraient toujours en fuite.

En Ouganda, une émeute a éclaté dans la prison du district d’Arua. Les affrontements se sont déclenchés après qu’un prisonnier qui avait tenté de gravir le périmètre de la prison pour s’échapper ait été abattu. L’émeute a été réprimée par les force de sécurité qui ont tué au moins six prisonniers et en ont blessé 23 autres. Par ailleurs, 23 prisonniers se sont échappés. Au Bengale de l’Ouest (Inde), une mutinerie a éclaté, samedi 21 mars, à la prison de Kolkata (dans l’ouest du pays). Les prisonniers ont incendié une partie de la prison. Des affrontements ont eut lieu avec les gardien et la police. Une unité spéciale de la police est intervenue pour réprimer la révolte faisant 4 morts et au moins blessés parmi les prisonniers. Les prisonniers demandaient le rétablissement des visites de leur proche ainsi que leur audience devant les tribunaux.

En Iran, une mutinerie a éclaté, vendredi 20 mars, dans la prison centrale d’Aligoudarz. Les prisonniers qui risquaient d’être exposés au coronavirus, se sont mutinés et ont désarmé des gardiens et ont tenté de s’évader. Les affrontements entre prisonniers et gardiens se sont étendus à l’extérieur et ont duré plusieurs heures. Des unités des pasdaran sont entrées en scène pour réprimer la mutinerie. Plusieurs prisonniers ont réussi à s’échapper. D’autres ont été tués ou blessés quand les forces de sécurité ont ouvert le feu. Le jour d’avant, le 19 mars 2020, environ 250 prisonniers de la prison de Parsilon à Khorramabad s’étaient mutinés et, après avoir désarmé les gardiens, avaient réussi à s’échapper. Les gardiens et les forces de sécurité avaient également ouvert le feu sur les évadés en tuant un certain nombre.

Des prisonniers ougandais blessé lors de la révolte

Jeudi 26 mars, le Réseau de solidarité des prisonniers palestiniens de Samidoun organise une conférence sur la répression anti-palestinienne en Allemagne et en Europe avec Khaled Barakat, écrivain palestinien et coordinateur de la campagne pour libérer Ahmad Sa’adat. Les agents d’immigration allemands l’ont récemment interdit de séjour dans le pays pendant quatre mois. Khaled se bat en justice, mais cette lutte n’est pas individuelle. Elle fait partie de la résistance à une série d’attaques répressives contre la communauté palestinienne et contre ceux qui soutiennent le peuple palestinien. La conférence s’organisera en ligne sur ZOOM. Infos et inscriptions ici.

Conférence virtuelle sur la répression anti-palestinienne en Europe

Conférence virtuelle sur la répression anti-palestinienne en Europe

Esmail Abdi, président du syndicat des enseignants en Iran, condamné en 2016 à six ans de prison pour « organisation et participation à des rassemblements illégaux », découlant de ses activités syndicales. Après une grève de la faim en 2017 (voir notre article), il avait été libéré provisoirement début 2018, mais renvoyé à la prison d’Evin le 20 janvier 2018. Il a été libéré provisoirement le mardi 17 mars.

Esmail Abdi