Dans une lettre depuis la prison de Zaballa, le détenu basque Jesús Mari Etxeberria annonce qu’il quitte le Collectif des prisonniers politiques basques (Euskal Preso Politikoen Kolektiboa – EPPK), estimant que cette organisation a renoncé à son engagement politique en privilégiant une logique individuelle de sortie de prison. Par ailleurs, il critique la « politique du retour à la maison » qu’il considère comme une capitulation, l’abandon de la mémoire des militants morts et l’acceptation humiliée du système pénitentiaire. Il dénonce aussi le silence du collectif face au génocide contre le peuple palestinien, attribué selon lui à la peur de compromettre les procédures carcérales. Pour Etxeberria, la lutte, l’amnistie et la dignité restent indispensables malgré les renoncements qu’il observe autour de lui, affirmant que l’avenir du Pays Basque passera par le maintien de cet engagement.

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Patxi Ruiz Romero est un militant politique basque condamné à 30 ans de prison en 2002. Depuis sa prison de Pampelune, il a critiqué la position de dissolution d’ETA, dont il a été exclu en 2017, et a fini par promouvoir le collectif dissident Amnistia Ta Askatasuna (ATA). Dans une lettre publiée en septembre 2025, il annonce avoir fait une journée de grève de la faim contre la détérioration des conditions d’incarcération, notamment pour dénoncer l’interruption de la distribution d’un complément nutritionnel fourni sous prescription médicale.

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Jon Mirena San Pedro, prisonnier politique basque, a été libéré après 30 ans de prison. Originaire du quartier de Deusto à Bilbao, il a été emprisonné plusieurs fois par la France et l’Etat espagnol. Il a d’abord été détenu en Espagne, entre 1991 et 1995, en détention préventive et accusé d’être membre du commandement d’ETA en Biscaye. Il a ensuite pris la fuite puis a été arrêté en France en 1999 et condamné à cinq ans de prison supplémentaires. Après avoir purgé sa peine en 2004, il a été remis aux autorités espagnoles et a depuis été détenu dans différentes prisons. Il aurait dû être libéré depuis longtemps si le critère européen, qui imposait la déduction des peines de prison prononcées dans d’autres pays, avait été appliqué.

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Asier Oyarzabal Txapartegui a été libéré après avoir purgé presque 24 ans de prison. Arrêté par la police française le 23 septembre 2001, il avait été condamné à 30 ans de prison pour son rôle présumé de chef militaire de l’ETA. Il a d’abord été incarcéré à Saint-Maur, à 680 kilomètres de sa ville natale. La politique de distanciation a été assouplie en 2018, lorsqu’il a été transféré à la prison de Lannemezan, plus proche du Pays basque. En octobre 2023, il avait été transféré au Pays Basque Sud à sa demande.

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Quatre personnes ont été arrêtées aujourd’hui à Vitoria-Gasteiz suite à des affrontements ont eu lieu lors de la manifestation organisée en commémoration du 3 mars. Les personnes arrêtées sont accusés de troubles à l’ordre public et d’agression de policiers. La  manifestation, organisée par l’Association des victimes du 3 mars et les syndicats ELA, LAB, ESK et Steilas, s’est déroulée hier dimanche pour marquer l’anniversaire des événements le 3 mars 1976, lorsque la police espagnole avait tué cinq travailleurs et blessé des centaines de personnes en dispersant par la force une assemblée de travailleurs dans l’église de San Francisco de Asís.

 

Le 7 janvier, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés à Bilbao en soutien aux membres emprisonnés d’ETA. Les manifestants appelaient à l’amnistie pour les prisonniers, mais également réclamant qu’ils puissent accomplir leur peine près de leur famille. La politique des gouvernements espagnols est d’emprisonner les détenus basques à des centaines de kilomètres de leur région, ce qui complique les visites de leurs proches: les enfants de ces prisonniers doivent à parcourir des centaines de km pour seulement 40mn de visite. Après son arrivée au pouvoir en juin 2018, un mois après l’auto-dissolution d’ETA, le premier ministre socialiste Pedro Sanchez avait promis de revenir sur cette politique, mais peu de progrès  accompli depuis. Le même jour, au pays basque français, environ 10.000 personnes ont défilé à Bayonne.

Après 32 ans, 6 mois et 15 jours de détention, Jakes Esnal a quitté ce matin le Centre pénitentiaire de Lannemezan. Tout comme Ion Kepa Parot, sorti la semaine dernière (voir notre article), Jakes n’accèdera à la liberté conditionnelle qu’à l’issue d’une période probatoire d’un an durant laquelle il sera assigné à résidence avec un bracelet électronique. Unai Parot reste le dernier militant basque du « commando Argala » d’ETA encore incarcéré (lui aussi depuis avril 1990 et actuellement à la prison de Zaballa, au Pays basque Sud),

Après que la cour d’appel de Paris lui a accordé la liberté conditionnelle le 22 septembre dernier, le Bayonnais Ion Parot a quitté la prison de Muret le jeudi 13 octobre au matin. La cour d’appel de Paris a notifié le 22 septembre dernier sa décision d’accorder la libération conditionnelle à Ion Parot – dont il s’agissait de la sixième demande – et à Jakes Esnal – dont c’était la seconde. Ils n’accéderont à la liberté conditionnelle qu’après une période probatoire d’un an au cours de laquelle ils seront soumis au port du bracelet électronique. Aujourd’hui âgés de 71 ans, ils ont ont passé environ 32 ans et demi derrière les barreaux. Arrêtés en avril 1990, ils avaient été condamnés comme militants d’ETA en 1997 à la réclusion à perpétuité avec Frederik « Xistor » Haranburu. Unai Parot, le frère de Ion, avait été interpellé dans l’État espagnol. Il purge actuellement sa peine à la prison de Zaballa, en Araba. Frederik Haranburu, Ion Parot et Jakes Esnal étaient libérables de 2007.

 

Le 28 mai 2015 avaient été retrouvés, dans une villa de Biarritz, 26 pistolets et revolvers, un millier de munitions, plusieurs kilos de produits entrant dans la composition d’explosifs et quelque 700 plaques minéralogiques vierges avec une presse pour les imprimer (photo). Plus de sept ans plus tard, l’occupante des lieux et l’un de ses amis comparaissent pour association de malfaiteurs terroriste et, pour le second, transport, détention d’armes et recel, avec la qualification terroriste. Né en France mais originaire de Pampelune, ce dernier a quitté la France pour le Mexique entre 1986 et 1998, après l’émission d’un mandat d’arrêt de Madrid contre lui, des poursuites plus tard abandonnées. Cet homme de 58 ans a reconnu jeudi à la barre avoir entreposé les armes dans la maison. Il a maintenu ne jamais avoir été membre de l’ETA, se présentant comme un sympathisant de la gauche nationaliste. A l’audience, il a soutenu avoir agi dans le cadre du «processus de paix», en vue d’une remise de ces armes aux autorités. En 2011, l’ETA avait annoncé la fin de la lutte armée et entamé début 2014 un processus unilatéral de désarmement, en lien avec la Commission internationale de vérification (CIV), non reconnue par Madrid et Paris. C’est le 8 avril 2017 que l’organisation  a annoncé son «désarmement total» avant, le 3 mai 2018, de déclarer sa dissolution.

Plusieurs actions de blocage du Pays basque ont été organisées ce samedi 23 juillet pour réclamer la libération de deux prisonniers basques septuagénaires, anciens membres d’ETA incarcérés depuis 32 ans, Jakes Esnal et Ion Parot. Environ 1700 personnes selon les organisateurs se sont réparties samedi sur dix points de blocage d’axes de circulation, sur la côte basque comme à l’intérieur des terres. Ces opérations avaient été interdites par la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. Vers 8h30, un groupe a réussi à pénétrer sur le tarmac de l’aéroport de Biarritz avant d’en être délogé par la police et d’être placé en garde à vue pour «introduction non autorisée dans la zone côté piste d’un aéroport». À Biarritz, vers midi, le boulevard qui relie autoroute, gare et aéroport a été bloqué. Des militants se sont enchaînés dans la matinée aux voies de chemin de fer à Boucau, au nord de Bayonne. Le trafic ferroviaire a été interrompu vers 11H00 dans les deux sens de circulation. Il y a eu au moins six arrestations.

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EDIT: il y a eu au total 26 arrestations.