Une douzaine de guérilleros maoïstes ont établi un barrage hier matin dans la localité de Laak, dans la province de Compostela Valley (sud des Philippines). Ils ont capturé un sous-officier de l’armée et peut-être aussi un policier, avant de disparaître. Dans la localité de Talaingod, (Davao del Norteà, les combattants de la NPA ont déclenché un IED au passage d’un convoi de camions l’armée.

Une manifestation a eu lieu le 25 mars devant de la Cour suprême, à Colombo, pour remettre au ministère de la Justice une pétition demandant l’abrogation de la loi de prévention du terrorisme (Prevention of Terrorism Act, PTA). Des centaines de journalistes , dirigeants politiques d’opposition et séparatistes tamouls ont été détenus sans jugement, sous le régime de cette loi de 1979, parfois pendant 15 ans. Ceux qui tombent sous le coup de la loi PTA peuvent être détenus indéfiniment, ne sont pas autorisés à rencontrer même les avocats , ni même des membres de leur famille. Les manifestants disent que depuis la fin de la guerre qui a opposé l’Etat sri-lankais aux Tigres de l’Elam Tamoul, il y a cinq ans, la PTA n’a servi qu’à museler l’opposition politique.

Le 13 mars, la Division des enquêtes terroristes du pays (TID ) a arrêté Balendran Jeyakumari, un militant militants connu et son fils de 13 ans à Kilinochchi. Jeyakumari, qui enquête sur les crimes de guerre de l’armée sri-lankaise, et notamment les « disparitions » en masse de Tamouls, a été arrêté en vertu de la PTA. Trois jours plus tard, Ruki Fernando militant du Centre de documentation sur les droits de l’homme de l’homme, et un religieux, le père oblat Praveen Mahesan, directeur du Centre pour la paix et la réconciliation, ont également été arrêtés selon la PTA parce qu’ils se sont penché sur le cas de Jeyakumari. Après une vague de condamnations, ces deux derniers ont été libérés avec interdiction de parler aux journalistes.

La manifestation du 25 mars

La manifestation du 25 mars

L’armée philippine mène une vaste opération de contre-guérilla dans la province de Davao del Norte. Quelques 1.300 villageois des communautés tribales montagneuses de Talaingod ont fui leurs maisons ce mercredi, de peur d’être pris dans les combats. Leurs craintes sont aussi avivées suite au bombardement d’un village de l’arrière-pays de Bagang, et aux menaces des militaires qui annoncent aux villageois qu’ils abattraient cinq des leurs pour chaque militaire tué par la guérilla. Les soldats obligent en outre les indigènes à servir de guide et de porteurs.

L’armée justifie les opération est déclarant que « Les rebelles ont pris le contrôle de la communauté indigène ». Un porte parole de l’armée a ainsi prétendu que la NPA avait installé un moulin à maïs dans le village. Or l’installation a été construite par les missionnaires catholiques. Le chef de la communauté reconnait que les guérilleros descendent parfois au village pour y moudre leur maïs, mais qu’ils ont toujours payé pour ce service, et qu’ils ne « contrôlent » en rien la communauté.

Le rassemblement avait été décrété ‘illégal’ par les autorités de la ville de Maoming après qu’elles aient déjà violemment réprimé celui de la veille. Néanmoins, lundi soir, des milliers d’habitants se sont une nouvelle fois réunis pour exiger l’arrêt de la construction d’un projet pétrochimique dont la mise en service entrainera une pollution extrêmement néfaste. Les forces de l’ordre déployées ont rapidement ouvert le feu sur la foule. D’après des témoins sur place, au moins quatre personnes seraient décédées, et des dizaines d’autres auraient été blessées. Mardi, des barrages ont été installés à toutes les entrées de la ville et l’accès à Internet a été coupé aux cinq millions d’habitants de Maoming. Ce n’est pas la première fois que les autorités répriment les rassemblements populaires contre la construction de cette usine de paraxylène, mais c’est la première fois que la police tire sur les manifestants à balles réelles.

Une manifestation contre un projet d’usine chimique dans la ville de Maoming, (province du Guangdong, sud de la Chine) a été dispersée dans la violence. Les réseaux sociaux chinois ont publié de nombreuses photographies de protestataires blessés, certains baignant dans leur sang. Les témoignages sur cette manifestation étaient censurés lundi par la police de l’internet. La municipalité s’est bornée à confirmer que des résidents avaient manifesté dimanche contre un projet d’usine de paraxylène, un liquide inflammable très toxique utilisé dans la confection de films et de tissus en polyester. Selon les autorités, des pierres et des bouteilles auraient été jetées sur les forces de l’ordre.

Manifestation à Maoming dimanche

Manifestation à Maoming dimanche

Des policiers d’un Bataillon Régional de Sécurité publique et des soldats de la 54e bataillon d’infanterie effectuaient une opération tactique samedi autour de 15h30 dans les environs de la Bandong Hill (Bontoc) pour vérifier l’existence de campements de la NPA lorsqu’ils sont tombés sous le feu de la guérilla maoïoste. Deux policiers ont été tués et deux autres blessés.

Des combattants de la NPA ont tué mardi un sergent de l’armée gouvernementale et blessé six autres militaires dans une embuscade dans la province d’Agusan del Sur (Mindanao). L’embuscade a eu lieu à 800 mètre de la base de la localité de Prosperidad. Les militaires circulaient en camion au moment de l’attaque.

Deux membres de l’armée philippine (dont l’officier commandant la compagnie attaquée) ont été tués et quatre autres blessés dans une embuscade de la NPA sur la route allant de Vegaflor à Lopez (Quezon). Les militaires appartenaient au 85e bataillon d’infanterie et circulaient en camion quand ils ont été pris sous le feu des guérilleros maoïstes.

Benito Tiamzon, président du Parti Communiste des Philippines et la NPA, et six autres membres du comité central du CPP-NPA ont été arrêtés samedi après-midi dans la municipalité de Zaragoza (Alunginsan, Cebu). Benito Tiamzon était un des « big five », une des cinq maoïstes les plus recherchés du pays, sa tête était mise à prix 5,6 millions de pesos.