Pour la troisième fois depuis le début de la bataille de Kobané, une combattante du MLKP a été tuée. Sibil Bulut, 28 ans a été tuée en repoussant les forces de l’Etat Islamique sur le front sud de Kobané. De nombreux combattants révolutionnaires du Moyen-Orient prêtent main forte aux Unités de Protection du Peuple (YPG/YPJ), l’enclave du Kurdistan syrien réprimée tour à tour par l’état turque et l’Etat Islamique.

Sibel Bulut

Sibel Bulut

Nous vous avions déjà parlé de cette affaire qui ridiculise la justice turque depuis 16 ans, en janvier dernier (voir l’article). En 1998, une explosion sur le marché aux épices d’Istanbul fait 7 morts et de nombreux blessés. Immédiatement la police turque s’empare de l’affaire et prétend que c’est un attentat du PKK, produisant au besoin et au moyen de tortures, des preuves falsifiées. Pinar Selek, militante féministe turque ayant fréquenté des séparatistes kurdes dans le cadre de son travail, est arrêtée et elle-même torturée. En 2000, premier procès, un témoin se rétracte, affirmant avoir été torturé, et les experts prouvent que l’attentat n’en était pas un : c’est une bonbonne de gaz d’un réchaud qui a explosé. Pinar est relaxée et relachée. Depuis, la justice a par trois fois fait appel et condamné à l’occasion la militante à la prison à perpétuité pour la relaxer plus tard. Le procureur vient à nouveau de demander la perpétuité contre Pinar, qui vit maintenant exilée à Strasbourg.

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Au 75ème jour de siège, les YPG (Unités de Défense du Peuple, guerilla kurde en Syrie) contrôle à présent 80% de Kobané, des membres de l’EI (Etat Islamique) ont aujourd’hui tenté une nouvelle attaque pour prendre le contrôle de la ville. Si on avait pu constater quelques actes de complaisance de la part des autorités turques envers les islamistes, les membres d’EI ont aujourd’hui attaqué depuis le coté turque de la frontière en commettant notamment 4 attaques suicides qui auraient tué plusieurs combattants kurdes, l’un de ces attentats visait le poste-frontière kurde. Toutefois les YPG annonce avoir réussi à empêcher les islamistes de traverser la frontière. Les autorités turques nient qu’elles laissent les islamistes utiliser leur territoire comme base arrière et que les attentats suicides soient venus de son territoire.

Un combattant du YPG

Un combattant du YPG

Il y a deux semaines, la Turquie avait placé en détention un groupe d’environ 250 personnes appartenant au Parti de l’union démocratique (PYD) ou à sa milice armée, les Unités de protection du peuple (YPG), qui avait franchi la frontière en provenance de la ville de Kobané, assiégée par les jihadistes du groupe Etat islamique. Ces réfugiés ont été retenus, officiellement pour vérification d’identité, par les autorités turques qui les soupçonnent d’être liées au PKK. Une centaine d’entre eux avaient été remis en liberté la semaine dernière et avaient rejoint à Kobané les combattants kurdes qui luttent contre l’EI. Les autres avaient entamé une grève de la faim pour dénoncer leur détention dans une salle de sports de la ville frontalière turque de Suruç.

La police et l’armée turque réprime sauvagement les militants qui sont actifs à la frontières turco-syrienne. Kader Ortakaya manifestait ce 6 novembre à Suruç, une ville turque à 15 kilomètres de Kobané, lors d’un rassemblement d’artistes solidaires des combattants kurdes qui résistent à l’Etat Islamique. L’armée turque a attaqué cette manifestation avec des gaz lacrymogènes et des balles réelles. Kader a reçu une balle dans la tète et est morte sur le coup. Un rassemblement a eu lieu à Istanbul pour commémorer sa mort, celui-ci a été attaqué par la police.

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En Turquie, les manifestations à l’occasion de la journée mondiale « Urgence Kobané », se sont déroulées dans plusieurs villes. Le plus grand rassemblement a eu lieu à Diyarbakir, la principqle ville du Kurdistan où 15.000 personnes ont participé à une marche. Des manifestants ont lancé des pierres sur la police antiémeute à la fin de la manifestation qui a répliqué par des grenades lacrymogènes. À Hakkari, dans l’extrême sud-est, des manifestants cagoulés ont incendié la succursale d’une banque. Des manifestations ont eu lieu à Bruxelles, Londres, Zurich, Munich, Hambourg, Paris ou Lyon.

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Les trois soldats, qui n’étaient pas en service, ont été tués samedi 25 dans la rue dans la ville de Yüksekova dans la province kurde de Hakkari, à la frontière avec l’Iran et l’Irak. Les assaillants se sont enfuis tandis qu’une opération des forces de sécurité était en cours pour tenter de les arrêter. Le PKK observe depuis mars 2013 un cessez-le-feu globalement respecté alors qu’un processus de paix est en négociation avec le gouvernement. Des tensions ont cependant émergé au cours des dernières semaines, le gouvernement bloquant toute aide ou tout renfort aux combattants kurdes qui défendent la ville de Kobané.

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L’université d’Istanbul est depuis toujours le terrain d’affrontement entre les étudiants fascistes et ceux de la gauche révolutionnaire, mais ces derniers doivent maintenant affrontés les islamistes qui ont longtemps bénéficié de la protection de la police et des autorités. Les islamistes qui s’en prennent aux étudiantes, les agressant pour le simple fait de s’asseoir à côté d’un garçon, ont fait un pas dans l’escalade le 26 septembre, en attaquant avec des gourdins et des couteaux un rassemblement anti-jihadiste organisé par des militants de gauche et/ou kurdes sur le campus de la faculté de sciences humaines, dans le district de Beyazit.

Depuis, le campus est sous tension. Les échauffourées se sont multipliées et la police y a procédé à des descentes musclées ponctuées de multiples arrestations… visant les étudiants de gauches. Ceux-ci ont été insultés par les policiers, menacés avec des armes et, pour certains, frappés à terre.

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Les chasseurs de l’armée de l’air turque ont frappé des positions du PKK qui assiégeaient depuis trois jours un poste des forces de sécurité turques dans le village de Daglica. Cette opération intervient quelques jours après les émeutes qui ont enflammé la communauté kurde dans toute la Turquie, faisant au moins 34 morts, des centaines de blessés et de très importants dégâts. Ces manifestations ont été provoquées par le refus du gouvernement islamo-conservateur turc d’intervenir pour sauver la ville kurde syrienne de Kobané et par son refus de laisser passer les kurdes de Turquie désireux de combattre à Kobané.

Plus d’une centaine de combattants kurdes, soupçonnés par Ankara d’être en lien avec les défenseurs de Kobané assiégés par les jihadistes, ont entamé une grève de la faim pour dénoncer leur détention par les autorités turques lorsqu’ils franchissent la frontière notamment pour se faire soigner.

Le PKK a décrété un cessez-le-feu unilatéral en mars 2013 puis commencé à retirer une partie de leurs combattants vers leurs bases du mont Kandil, dans le Kurdistan irakien. Mais ils ont interrompu ce mouvement il y a un an, jugeant que le régime d’Ankara n’avait pas tenu ses promesses de réformes en faveur de la minorité kurde.

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