Dans la soirée d’hier, trois roquettes ont visé deux bâtiments de la police dans le quartier Dikmen à Ankara. Un des deux bâtiments a été sérieusement endommagé. Directement après l’attaque, la police a déclenché une opération pour retrouver les protagonistes. Deux hommes ont rapidement été intercepté à proximité du campus de la Middle East Technical University. L’un d’entre eux a été abattu par les policiers tandis que l’autre a été blessé au moment de l’intervention policière. Dans une déclaration nocturne, les autorités ont accusé le DHKP/C d’être derrière cette action, mais aucune revendication ni démenti n’a été rendu public de la part de l’organisation.

Attaque à la roquette à Ankara

Attaque à la roquette à Ankara

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Depuis le 6 septembre dernier, les manifestations se multiplient pour empêcher la construction de deux nouvelles routes qui passeraient sur le terrain de l’OTDU (Middle East Technical University) à Ankara. Ce projet devrait entraîner l’abattage de plus de 3000 arbres alors que cette zone constitue un des derniers poumons de la ville qui qui vit un véritable boom d’urbanisation. Hier, pour la xième fois, plus de 400 étudiants se sont rassemblés à l’entrée du campus, près du terrain convoité par les autorités de la ville. La police est intervenue avec des gaz lacrymogène et des canons à eau pour les disperser. Les manifestants ont répliqué en lançant des feux d’artifices et en jetant des pierres aux forces de l’ordre.

L’enquête en marge du vaste mouvement de protestation autour du projet d’aménagement du parc Gezi à Istanbul a identifié plus de 1000 suspects. En outre, elle a été combinée à une autre investigation liée aux rassemblements du 1er mai, toujours à Istanbul. Trois enquêtes ont été ouvertes devant la justice stambouliote. La première concerne la Taksim Solidarity Platform, un groupe qui s’oppose à la construction du centre commercial sur le site de Gezi depuis l’annonce du projet. La deuxième a été plus largement ouverte aux protestations tandis que la troisième concerne certains policiers qui sont intervenus à l’époque. Les autorités ont annoncé l’ouverture prochaine de procès de masse pour juger ces affaires ainsi que celles liées au 1er mai.

Manifestation Place Taksim

Manifestation Place Taksim

Cinquième nuit consécutive d’affrontements entre la police et les manifestants en Turquie. Nouvel échange de jets de pierres et de gaz lacrymogènes à Ankara et dans d’autres villes du pays. Un homme de 35 ans est mort à Istanbul. L’opposition estime qu’il a fait une crise cardiaque suite à des tirs de gaz, une thèse contestée par les autorités qui ont ordonné une autopsie.

turquie manifestations

turquie manifestations

Des milliers de personnes s’étaient réunies hier soir pour la deuxième nuit d’affilée sur la place de Kadiköy. Tout comme la veille, les forces anti-émeutes sont intervenues pour les disperser. Elles ont tiré des gaz lacrymogène et fait usage de canons à eau. Contre les manifestants qui ont tenté de s’approcher du siège local du parti AKP au pouvoir, elles ont tiré des billes en plastique. Plusieurs manifestants ont en outre été interpellés. Des rassemblements similaires ont eu lieu à Ankara et à Antakya. Ils ont été réprimé de façon similaire également. Ces multiples manifestations font suite au décès lundi soir d’un jeune homme de 22 ans durant des affrontements entre police et manifestants qui s’étaient rassemblés en mémoire d’un autre garçon tué en juin dernier à Antakya par les forces de l’ordre.

Police anti-émeute place de Kadiköy

La population est descendue dans les rues de plusieurs villes turques cette nuit pour prendre part à de multiples rassemblements pour dénoncer la mort d’un jeune manifestant lundi. Le mot d’ordre général de ces manifestations était ‘AKP Assassin’ alors que le ministre de l’Intérieur turc a déclaré hier que la police n’était pas responsable de la mort du jeune dont il dit qu’elle aurait été causée par une chute parmi la foule. Plus de mille personnes s’étaient réunies sur la place de Kadiköy à Istanbul où les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogène et des jets d’eau. Les 2500 manifestants rassemblés à Izmir ont eux fait face à des grenades lacrymogène, tout comme ceux réunis à Ankara, Mersin et Antakaya.

Répression à Istanbul

Répression à Istanbul

La mort d’un jeune manifestant lundi, à Antakya, lors de heurts avec la police, a ravivé la contestation contre le pouvoir islamo-conservateur. Une nouvelle vague de manifestations a secoué le pays mardi soir. De jeunes manifestants ont affronté les policiers anti-émeutes dans les rues d’Istanbul et d’Antakya (sud du pays). A Istanbul, 2.000 à 3.000 personnes se sont rassemblées aux abords de la place Taksim pour saluer la mémoire du jeune mort la veille à l’hôpital à Antakya. De nombreux policiers ont interdit l’accès des manifestants à la place et à son parc Gezi. Ces deux lieux avaient été, en juin, les épicentres de manifestations antigouvernementales sans précédent contre le régime du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan. Mardi, les forces de l’ordre ont également repoussé les manifestants en faisant usage de gaz lacrymogène et de billes en plastique. Les protestataires ont riposté par des tirs de feux d’artifice.

Ce lundi 9 au soir, un manifestant âgé de 22 ans a été tué dans le sud de la Turquie au cours d’affrontements avec les forces de l’ordre. L’homme faisait partie, selon une agence de presse turque, d’un groupe de jeunes gens rassemblé à Antakya à la mémoire de l’une des victimes du mouvement de contestation contre le pouvoir du Premier ministre Erdogan Depuis plusieurs jours, réveillés par des affrontements à l’université du Moyen-Orient d’Ankara, les rassemblements avaient repris à Istanbul et dans plusieurs d’autres villes de Turquie, comme à Hatay justement où un manifestant avait été tué déjà en juin. Hier, une jeune manifestante a également été grièvement blessée à Istanbul.

Selon le gouverneur de la province du Hatay, Ahmet Atakan, 22 ans, serait décédé en tombant d’un toit. Mais tout indique qu’il était bien dans la rue parmi les manifestants affrontant la police depuis le début de la soirée, et essuyant des tirs de gaz lacrymogènes. Des images vidéo le montrent même s’effondrant tout près d’une voiture de police en train de passer les barricades érigées par ces manifestants. Le médecin qui a fait son autopsie dit n’avoir constaté aucun signe étayant la thèse d’une chute, mais bien en revanche celui d’un traumatisme crânien. Autrement dit, le symptôme de tous ceux qui, dans les manifestations de Gezi à Istanbul et de soutien aux protestations de Gezi, en juin, avaient été victimes de tirs tendus, et parfois à bout portant, de capsules de gaz lacrymogènes.

police surveillant l'endroit où est mort ahmet atakan

police surveillant l’endroit où est mort ahmet atakan

Ce lundi après-midi, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour disperser des manifestants qui marchaient vers le Palais de Justice d’Istanbul aux cris de « Nous voulons que justice soit faite pour Berkin Elvan », l’adolescent de 14 ans plongé dans le coma depuis la fronde antigouvernementale de juin dernier. Les manifestants, la plupart issus de groupes de la gauche radicale et masqués, ont répliqué avec des pierres et des cocktails Molotov et en érigeant des barricades. Les affrontements ont cessé en fin d’après-midi, mais policiers et manifestants se faisaient toujours face. Plusieurs manifestants ont été légèrement blessés, principalement à cause du gaz. L’un d’eux s’est brûlé la main suite à l’explosion d’un cocktail Molotov. Plusieurs personnes ont été arrêtées.

affrontements à Istanbul

affrontements à Istanbul

En mars dernier, le dirigeant emprisonné du PKK Abdullah Ocalan lançait un appel à déposer les armes et à se retirer de la Turquie. Depuis, le processus suivait son cours, mais hier, la branche urbaine du parti, le KCK (Kurdish Communities Union) a annoncé l’arrêt du retrait des troupes de la Turquie. Dans une déclaration, le KCK affirme que la décision d’interrompre le retrait avait été prise parce que le gouvernement turc n’avait pas fait les démarches nécessaires pour résoudre la question kurde ni pour mettre en place un processus de démocratisation. Le co-président du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party) a quant a lui communiqué qu’il ne s’agissait pas d’une décision soudaine, ajoutant qu’ils avaient à plusieurs reprises averti le gouvernement qu’il ne prenait de mesures concrètes pour le processus de paix et que cela aurait des conséquences.

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