Dans le cadre de leur enquête concernant la double attaque contre le siège du parti au pouvoir et du ministère de la Justice le 18 mars dernier, les autorités ont effectué une série de descentes dans plusieurs bâtiments dans le district de Mamak (Ankara) ce matin. Soutenue par l’aviation, la police a perquisitionné 14 adresses appartenant prétendument au DHKP-C et qui seraient des ‘repères de militants’. Ces opérations découlent de plus de 200 interrogatoires ainsi que de l’analyse des déplacements des suspects par l’intermédiaire de la vidéo-surveillance. Les trois principaux suspects dans l’affaire ont été arrêtés, ainsi que six autres militants. La police a également saisi l’arme qu’elle suspecte d’avoir été utilisée pour l’attaque contre le siège de l’AKP. Les autorités sont toujours à la recherche d’un homme qu’elles accusent d’avoir déclenché la bombe devant le ministère de la Justice. Dans un communiqué, le DHKP-C avait revendiqué cette double attaque contre des bâtiments qu’il décrit comme étant les ‘symboles de l’injustice dans le pays’.

Ce matin, un député du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party) a lu, devant des centaines de milliers de personnes, un communiqué qui aurait été rédigé par Abdullah Ocalan, le leader emprisonné du PKK. Dans ce texte, il appelle au retrait des guérilleros et leur demande de déposer les armes. ‘Nous sommes arrivés à une phase dans laquelle les armes doivent se taire (…) et les éléments armés doivent se retirer en dehors des frontières de la Turquie’.

Accusé d’avoir pris part à une attaque au cours de laquelle douze soldats turcs avaient été tués le 21 octobre 2007 dans le district de Yuksekova (province de Hakkari) et à une attaque contre un poste militaire avancé dans le district de Semdinli (province de Hakkari) dans laquelle 29 soldats turcs avaient été abattus et 38 autres blessés, Bawer Barzan a été condamné ce samedi par un tribunal de Van. Barzan, originaire d’Irak, a revendiqué son appartenance au PKK mais a nié toute implication dans les faits qui lui sont reprochés. Il était également poursuivis pour diverses actions du PKK dans le sud-est de la Turquie ces dernières années. Reconnu coupable par la cour, il a été condamné à 32 peines d’emprisonnement à vie ainsi qu’à 644 ans, 3 mois et 20 jours d’incarcération.

Dans le cadre d’un processus de négociations entamé il y a quelques semaines, le PKK a libéré ce mercredi huit soldats et fonctionnaires qui étaient détenus dans le nord de l’Irak depuis près de deux ans. Cette libération fait suite à l’appel d’Abdullah Ocalan, leader emprisonné de l’organisation, que soient libérés des prisonniers dans les deux camps. Par cette libération, les guérilleros entendent faire preuve de leur bonne volonté et attendent maintenant un geste du gouvernement.

Hier, un procureur de la province de Van (sud-est) a ordonné la fermeture de dix associations créées notamment pour soutenir les victimes des récents tremblements de terre dans la région les accusant de créer de la propagande en faveur du PKK. Cet ordre a été émis en vertu de la loi contre le financement du terrorisme. Des perquisitions ont été effectuées au siège de plusieurs de ces organisations, les autorités saisissant de la nourriture, des chaussures, des vêtements et du matériel hygiénique destinés aux campagnes de donation. Le procureur a justifié sa décision en déclarant que l’aide était distribuée à la population dans le cadre de la propagande du PKK avec pour objectif d’augmenter le soutien local à l’égard de l’organisation.

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Quatre soldats ont été blessés dans l’explosion de mines dans la province de Diyarbakir ce lundi. L’explosion s’est produite lorsque les mines plantées le long d’une route ont été déclenchées à distance au passage d’un convoi militaire qui effectuait un trajet de liaison entre la province de Bingol et le district de Lice (Diyarbakir). Les soldats ont été emmenés à l’hôpital tandis que les autorités déclenchaient une vaste opération pour retrouver les guérilleros du PKK qu’elles accusent d’être derrière cette embuscade.

Un total de 167 personnes ont été arrêtées ce mardi pour leurs prétendus liens avec le DHKP-C dans une série d’opérations menées dans 28 villes différentes dont Istanbul, Izmir et Ankara. Les autorités les justifient par
la revendication par l’organisation de l’action contre l’ambassade américaine le 1er février dernier. La plupart des personnes arrêtées aujourd’hui sont membres de la Confederation of Public Sector Trade Unions (KESK) dont le siège à Ankara a été perquisitionné. La police est intervenue dans dix villes de la province d’Izmir pour arrêter dix personnes tandis que seize autres ont été interpellées à Bursa, toutes à leur domicile. Une cinquantaine de personnes ont quant à elles été interpellées à Istanbul. De nombreux mandats d’arrêt ont été émis à l’encontre de diverses personnalités, dont un fonctionnaire de la KESK, des avocats, des médecins et des professeurs d’université. Les 167 personnes ont toutes été formellement accusées d’être ‘membres d’une organisation terroriste, le DHKP-C’. Les autorités ont par ailleurs déclaré la poursuite des opérations, sous-entendant clairement que le nombre d’arrestations allait encore augmenté dans les heures qui viennent.

De violents affrontements ont opposé des manifestants kurdes et les forces de l’ordre lors de divers rassemblements organisés pour marquer le quatorzième anniversaire de l’arrestation d’Abdullah Ocalan, leader du PKK. La police anti-émeute a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser la foule dans deux villes de la province de Hakkari. Cette dernière a répliqué en lançant des pierres et des bombes incendiaires. Des heurts similaires se sont déroulés dans d’autres villes du pays et notamment à Istanbul où deux bus ont été incendiés. Selon la presse locale, au moins trois personnes auraient été grièvement blessées.

Incendie d'un bus à Istanbul

Incendie d’un bus à Istanbul

Sevil Sevimli, poursuivie par les autorités turques suite à sa participation au cortège du 1er mai 2012 à Istanbul ainsi qu’à un concert du groupe Yorum, a été lourdement condamnée hier. L’étudiante française, qui était en Turquie dans le cadre du programme Erasmus, a écopé de 5 ans, 2 mois et 15 jours de prison fermes pour ‘participation à une organisation armée et propagation de sa propagande’. Le tribunal a également ordonné la levée de l’interdiction de quitter la Turquie après le paiement d’une caution de 10000 lires turques (environ 4000€). Sevil Sevimli va donc rentrer en France en attendant son procès en appel.

Sevil Sevimli

Sevil Sevimli

Au moins un manifestant a été tué lundi dans des affrontements avec la police turque dans la ville de Diyarbakir. La manifestants protestaient contre l’emprisonnement du dirigeant du PKK, Abdullah Ocalan. Les manifestants ont jeté des pierres et des cocktails Molotov sur les unités de la police anti-émeute qui est intervenue avec des blindés.

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