Une nouvelle vision sur les anciennes tactiques a été proposé comme un moyen pour résoudre le problème terroriste en Turquie, afin de savoir comment les opérations psychologiques seront utilisées et si elles seront efficaces pour lutter contre le terrorisme. ‘Les problèmes terroristes ne peuvent pas être résolus grâce aux méthodes actuelles’ a affirmé Muammer Güler, dirigeant de la nouvellement créée ‘unité antiterroriste civile’. ‘Soit l’organisation terroriste doit être complètement abolie, soit le combat doit continuer sans les fusils’. Le sous-secrétariat de l’Ordre Public et de la Sécurité de Güler est uniquement chargé de développer des politiques antiterroriste et de créer des stratégies basées sur l’interprétation de renseignements récoltés par diverses institutions pour la sécurité. Cette insistance planifiée sur les mesures psychologiques et sociologiques arrive au moment où le PKK a réintensifié ses actions de guérilla. L’établissement de ce nouveau sous-secrétariat a causé une controverse parce qu’il cherche à restructurer le combat contre le terrorisme en donnant plus d’autorité à cette unité civile. D’ailleurs, le parti de l’opposition turque CHP a introduit un recours contre la création de cette unité. Depuis près de trois décennies, le combat contre le terrorisme est du domaine exclusif de l’armée, qui n’a utilisé que des moyens militaires pour tenter d’éliminer les racines du terrorisme. Mais aucun progrès significatif n’a été obtenu.

‘Nous travaillerons plus sur le côté stratégique des renseignements. Nous travaillerons avec des tacticiens, des psychologues, des sociologues, des généraux à la retraite, des ambassadeurs, des experts. Les opérations psychologiques sont vitales, mais ne peuvent être effectuées en uniformes’ a dit Güler, signifiant que cette tâche devrait principalement être dirigée par des civils. Le sous-secrétariat aura également un rôle de centralisation des données et des informations. Selon un expert du terrorisme, la Turquie analyse actuellement les schémas et les modèles de l’IRA active en Grande-Bretagne et de l’ETA active en Espagne dans le but de provoquer la ‘transformation du PKK’. Il affirme que le sous-secrétariat travaillerait sur la stratégie pour éloigner le PKK de la violence et l’amener vers la piste du dialogue politique.

De nouveaux affrontements entre les guérilleros et des militaires ont eu lieu hier et aujourd’hui. Un soldat et trois militants du PKK ont été tués dans la province de Sirnak ce mercredi matin. Trois militaires ont également été blessés lors de cet affrontement. Hier, un autre soldat est mort suite à l’explosion d’une bombe dans la même région.

Ce 12 juin 2010, le groupe Yorum a célébré son 25e anniversaire devant 55.000 personne dans le stade du club sportif de Besiktas. Le groupe a été crée en 1985 à Istanbul par des étudiants d’université, dans le but de réagir au coup d’état militaire de 1980 et aux politiques de dépolitisation et d’oppression qui ont en résultèrent. Aujourd’hui, le groupe n’aligne plus un seul vétéran. La répression permanente qui pèse sur le groupe depuis 1985 et qui n’a que peu diminué, a provoqué au total la perte de près de 50 musiciens arrêtés, emprisonnés, torturés, exilés et même assassinés pour trois d’entre eux. Mais groupe Yorum est une véritable institution, une école qui compte des centaines de disciples. Aujourd’hui encore, un musicien du groupe, Muharrem Cengiz, est incarcéré à la prison de Trabzon pour son appartenance présumée à une action révolutionnaire. Il a envoyé un message. Un autre musicien du groupe, Ihsan Cibelik, recherché lui aussi pour son appartenance au DHKP-C et exilé en Europe, a participé au concert par vidéoconférence en chantant une élégie dédiée au révolutionnaire Ulas Bardakçi.

Au début des années 1990, les chansons de Yorum s’écoutaient dans la plus haute discrétion. Leurs concerts et leurs clips étaient alors totalement interdits, leurs fans étaient arrêtés pour « appartenance à une organisation terroriste ». Lorsqu’ils étaient emprisonnés voire isolés les uns des autres, les révolutionnaires du Yorum (ils se définissent d’abord comme révolutionnaires, ensuite comme musiciens) recréaient leur groupe en fabriquant des flutes pastorales (kaval) avec de vieux tuyaux rouillés, des percussions avec des poubelles cabossées, des flutes de pan avec des manches de rasoir en plastique. Ils s’échangeaient leurs ébauches de chansons, leurs partitions, leurs remarques et critiques puis enregistraient leurs compositions sur cassettes audio qu’ils envoyaient à leurs camarades encore libres. Depuis que leurs concerts sont tolérés, davantage grâce à leur obstination et à celle de leur fans qu’à la bonne volonté des autorités, les membres de Yorum ont écumé les plus grandes salles du pays et ils les remplissent tant et si bien que désormais, même les stades ne sont plus assez grands pour accueillir leur public.

Le groupe a revisité son riche répertoire constitué de chansons d’amour, de ballades exaltant l’esprit révolutionnaire, la dignité ou la fraternité, d’élégies en hommage aux révolutionnaires assassinés ou incarcérés, d’hymnes antifascistes et ouvriers chantées en turc, en kurde, en arabe, en laze et en circassien. Les 55.000 spectateurs l’ont accompagné dans une chorale improvisée qui a littéralement fait trembler le stade.

Concert anniversaire du groupe Yorum
Concert anniversaire du groupe Yorum

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Le bilan final de l’embuscade à l’IED qui a eu lieu contre un convoi militaire sur la route reliant les ville de Tunceli et de Elazing est de 14 personnes blessées dont 13 soldats.

D’autre part, un soldat a été tué, et un autre blessé lors d’une embuscade contre une patrouille près de Semdinli dans la province de Hakkari, proche de la frontière irakienne. Enfin, la femme d’un officier turc a succombé vendredi à l’hôpital à des blessures provoquées par une attaque à la roquette contre des logements militaires dans la province d’Osmaniye.

Embuscade du PKK sur l'axeTunceli-Elazigi
Embuscade du PKK sur l'axeTunceli-Elazigi

La police turque affirme avoir déjoué ce vendredi une attaque à la voiture piégée dans l’ouest du pays en arrêtant quatre personnes en possession d’explosifs alors que dans l’est, l’explosion d’un IED a eu lieu au passage d’un bus transportant des forces de sécurité sur la route reliant les ville de Tunceli et de Elazing.

Une nouvelle opération visant le KCK (Kurdish Communities Union) a été menée par la police antiterroriste turque dans la soirée de mardi dans la province de Hakkari. Le KCK est présenté par les autorités comme la « branche civile » du PKK. C’est la deuxième offensive contre ces militants depuis le début du mois. Onze personnes ont été interpellées durant les perquisitions de résidences privées et du quartier général de la province du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party). Des documents ont également été saisis. Siddik Akis, le dirigeant provincial du parti, fait partie des personnes qui ont été arrêtées. Les autres sont soit des membres haut placés du BDP ou du DTP, le Democratic Society Party, récemment dissout. Le maire d’Hakkari a affirmé ne pas avoir été informé des causes probable de ces interpellations. ‘Ceci est une continuation des actes violents contre la population kurde’ a-t-il déclaré. Des militants du BDP ont manifesté ce mercredi pour dénoncer les arrestations. La police est intervenue après que les manifestants aient pris la parole, entraînant des affrontements.

Manifestation pour le BDP
Manifestation pour le BDP

Selon le gouvernement d’Ankara, quelques 2000 guérilleros du PKK seraient retranchés dans des camps situés dans la région irakienne autonome du Kurdistan. Ces militants traversent régulièrement la frontière pour mener des offensives contre l’armée turque dans le sud-est de la Turquie. Durant sa visite ce lundi en Turquie, le président de cette région d’Irak s’est engagé auprès des autorités à déployer tous les efforts possibles pour empêcher les attaques du PKK depuis son territoire. Le même jour, l’armée turque a lancé une vaste offensive contre les positions des guérilleros turcs en Irak. Six avions de combat ont bombardé les camps situés dans la zone de Zap-Khakurk. Ce raid est le deuxième en moins de 20 jours, le dernier remontant au 20 mai.

Les forces de sécurité turques ont tué trois guérilleros du PKK dans deux combats distincts au Kurdistan. Deux des guérilleros ont été tués près d’Uludere dans la province de Sirnak de la Turquie dans la nuit de samedi. Un troisième guérillero a été tué dans Beytussebap dans la même province dimanche. L’opération militaire a été effectuée après l’explosion d’un IED au bord d’une route imputée des guérilleros du PKK.

Dans une opération contre l’organisation urbaine du PKK, sept personnes ont été interpellées ce vendredi dans la province de Van. Une opération similaire s’est tenue dans trois quartiers de Van contre l’organisation KCK (Kurdish Communities Union).

Arrestation d'un militant du PKK
Arrestation d'un militant du PKK

Jeudi, des militants du PKK ont tiré sur un véhicule de police dans la province de Hakkari, blessant deux officiers. Et tôt ce vendredi, des guérilleros ont fait feu sur une patrouille envoyée sur place pour enquêter, blessant deux autres policiers. Un fonctionnaire du gouvernement de la province a affirmé que l’entrée sur le territoire avait été bloqué et qu’une large opération de sécurité avait été enclenchée. D’autres incidents attribués au PKK ont également eu lieu jeudi soir dans les provinces voisines.