Des milliers de personnes s’étaient rassemblées dans le parc Kosuyolu, samedi à Diyarbakir pour demander le levée du couvre-feu et un arrêt humanitaire des opérations répressives pendant 24 heures. Après avoir écouté les discours de responsables kurdes, les manifestants se sont mis en mouvement, ce qui a provoqué l’intervention des forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau contre les manifestants, dont certains ont lancé des pierres et des pétards contre les policiers. Au moins dix personnes ont été arrêtées et une personne grièvement blessée durant les affrontements. Des nuages de gaz lacrymogènes ont recouvert le parc, précipitamment abandonné par des manifestants se protégeant le nez et les yeux.

Plusieurs quartiers du district central de Sur sont soumis depuis le 2 décembre à un couvre-feu. L’armée et la police turques ont lancé dans cet entrelacs de ruelles une opération de grande ampleur, qui a fait des dizaines de morts parmi les civils, destinée à reprendre le contrôle de zones entières où des jeunes militants armés du PKK ont érigé des barricades, creusé des tranchées et défié l’Etat en y déclarant l’autonomie.

Ce samedi, dans le parc Kosuyolu à Diyarbakir

Ce samedi, dans le parc Kosuyolu à Diyarbakir

Une soirée de soutien aura lieu ce samedi 27 à Toulouse dans le cadre de la campagne de soutien au Bataillon International de Libération. Plus d’infos sur la campagne sur rojava.xyz. Plus d’infos sur la soirée sur le site d’OCML-VP.

Demain 25 février, entre 12H et 14H, une table d’infos à la fac du Mirail sera tenue avec en prime du café à prix libre, l’argent récolté sera reversé à la campagne de soutien aux combattant.e.s au Rojava.

Toulouse : Soirée de soutien au Rojava ce samedi

Toulouse : Soirée de soutien au Rojava ce samedi

Le militant kurde qui s’est fait exploser avec une voiture piégée au passage d’un convoi militaire dans le centre d’anakaa (voir notre article) est bien Abdülbaki Sömer, un Kurde de nationalité turque originaire de Van, comme l’avait annoncé lles Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK) dans leur communiqué revendiquant l’attaque. Les autorités turques, dans leur tentative d’incriminer les YPG, avaient auparavant affirné que l’ADN désignait un Kurde de Syrie nommé Salih Necar. Des tests ADN ont définitivement permis d’identifier Abdülbaki Sömer. Dix personnes, dont son frère et son père, ont d’ailleurs été arrêtées dans la journée à Van, au cours d’une cérémonie de condoléance à sa mémoire.

Quatorze personnes ont été inculpés par un tribunal d’Ankara dans la nuit de dimanche à lundi en lien avec l’attentat. Une enquête a aussi été ouverte, visant une élue locale du HDP, Tugba Hezer, qui aurait pris part à la cérémonie d’hommage au kamikaze à Van. Paar ailleurs, les autorités turques s’obstinent à affirmer des liens « incontestables » des YPG l’attentat du 18 février à Ankara, ce qui lui permet de justifier ses bombardement sur le Rojava.

Veille d'hommmage à Abdülbaki Sömer, à Van (Nord-Kurdistan)

Veille d’hommmage à Abdülbaki Sömer, à Van (Nord-Kurdistan)

Plusieurs groupes antifascistes actifs en France ont rejoint ce 22 janvier la campagne de soutien au Bataillon International de Libération sous la bannière de « Coordination Action Antifasciste ». Jusqu’à présent, la campagne a récolté plus de 3.435€. Pour la rejoindre, contactez-nous. Pour y participer, visitez la page de la campagne sur www.rojava.xyz

AFA Marseille
AFA Paris-Banlieue
AFA Tolosa
AFA NP2C
AFA La Roche sur Yon
Ipeh Antifaxista

Coordination Action Antifasciste

Coordination Action Antifasciste

A Sur (Amed/Diyarbakir), les massacres se poursuivent après trois mois de siège. Au moins 200 personnes sont prises au piège dans des caves alors que l’armée turque continue à bombarder sans relâche la ville. Des centaines de civils ont déjà été massacrés. Les « couvre-feux » sont actifs dans 20 villes de 7 province, dont Cizré (Sirnak) et Sur (Amed/Diyarbakir).

Champs de ruines à Sur

Champs de ruines à Sur

Vingt-six personnes ont été blessées, dont une grièvement, aujourd’hui dimanche lors de nouveaux affrontements dans le nord-est de la Turquie entre forces de l’ordre et manifestants hostiles à un projet minier. La police anti-émeutes a violemment dispersé avec des gaz lacrymogènes et bâtons quelque 2.000 personnes rassemblées dans le centre-ville d’Artvin à l’appel d’une organisation écologiste locale. Les manifestants, dont de nombreuses femmes, ont voulu franchir une barricade érigée par les forces de l’ordre menant à la colline de Cerattepe, à une dizaine de kilomètres du centre-ville, où est située une exploitation d’or et de cuivre.

Depuis plus d’une semaine, des milliers d’habitants d’Artvin et des alentours sont mobilisés contre ce projet minier, sur un site naturel, qui prévoit l’abattage d’une forêt. Il est conduit par le groupe Cengiz Holding, dirigé par un proche du président Erdogan. La semaine dernière, les forces de l’ordre étaient intervenues à plusieurs reprises pour déloger les manifestants qui bloquent l’accès au site (voir notre article).

Le 17 février, une attaque avait visé un convoi militaire à Ankara, dans un contexte de guerre civile au Bakuré et d’agression turque contre le Rojava. Immédiatement, le gouvernement turc avait servit son agenda en accusant les YPG d’avoir conduit une action en Turquie. Les TAK (Faucons de la Liberté au Kurdistan), un groupe armé indépendant -et critique- du PKK a finalement revendiqué l’attaque ce 19 février.

Voir l’article concernant l’attaque du 17 février.

Le théâtre de l'explosion à Ankara

Le théâtre de l’explosion à Ankara

Dans le quartier de Gazi, rattaché au district de Sultangazi à Istanbul, la population a monté des barricades en réponse à l’attaque de la police sur les manifestants et le Cemevi (lieu de culte alévi). Dans le quartier, où 3 personnes ont été blessées, les affrontements continuent. Dimanche, la police qui a attaqué une manifestation dénonçant les massacres au Kurdistan, a ensuite assiégé le Cemevi. Encerclant les alentours du Cemevi, la police a attaqué celles et ceux qui s’opposaient à eux avec du gaz et des tirs de balles en caoutchouc. La population du quartier a monté des barricades autours de leur Cemevi pour le protéger. Ils ont répondu aux attaques de la police en lançant des pierres. Par la suite, les véhicules blindés S84 et U1 de la police ont ouvert le feu sur la population du quartier. Suite aux attaques, trois personnes nommées ont été transporté à l’hôpital, blessé par les tirs de la police, deux grièvement.

A l’appel des organisation révolutionnaires, un grand nombre de personnes se sont rassemblées devant l’hôpital de Gazi. Suite à une nouvelle attaque de la police contre ce rassemblement, les affrontements ont repris dans les rues du quartier. Les gaz lancés par les véhicules blindés de la police ont noyé le quartier sous le lacrymogène, les lieux de travail ont spécifiquement été pris pour cible. Les milices révolutionnaires du TKP/ML-TiKKO, du DHKPC, du YDG-H et du MLKP ont monté des barricades dans les rues du quartier et résistent toujours.

Affrontements à Gazi

Affrontements à Gazi

Lundi 15 février, 2.000 à 3.000 manifestants se sont réunis sur la route menant au site d’extraction de la compagnie minière Cengiz Holding pour l’empêcher de raser des hectares de forêt vierge. La gendarmerie et la police locales ont été dépêchées sur place pour disperser les manifestants. Environ 800 policiers étaient sur place et que la Cengiz Holding avait engagé une cinquantaine de gardes.

Les manifestants ont bloqué le périmètre avec près de 300 véhicules pour barrer la route aux camions des forces de l’ordre. Ils ont également érigé des barricades de pierres, de bois et de poubelles pour tenir les forces de l’ordre à distance, tout en scandant « Nous gagnerons en résistant ». La police a fait l’usage de gaz lacrymogènes et a érigé des barrages pour séparer les véhicules de la compagnie minière et des services de sécurité des manifestants. Le bilan actuel fait états de 11 personnes arrêtées.

Lutte contre le Cengiz Holding

Lutte contre le Cengiz Holding