A la fin du mois de juillet, nous apprenions l’arrestation à la frontière franco-belge de Shova Gajurel, fille d’un leader maoïste népalais, et elle-même membre du Parti Communiste du Népal.
Demande de l’asile politique en France depuis 3 ans (sa vie est en danger au Népal, au vu de la répression qui y est menée contre le PCN-maoïste), Shova Gajurel s’est fait interpellée à Valenciennes pour avoir voyagé sans les documents requis et a été incarcérée au Centre de Rétention Administratif de Lille Lesquin.
Un comité de soutien s’est immédiatement mis en place, auquel se sont joints le Comité ‘Libérez-les’ ainsi que le Comité des sans-papiers de Lille (CSP59) et le MRAP. ‘Libérez-les’ a notamment pu fournir des éléments à son avocat lors de sa comparution au tribunal. En vain, sa demande d’asile a été refusée, et le tribunal a confirmé son expulsion. Il a également proposé une ‘lettre ouverte’ à Bernard Kouchner, le ministre des affaires étrangères français. Ce courrier a été signé et envoyé par de nombreux militants. Les trois comités français se sont ensuite rassemblés pour introduire une seconde demande d’asile, aboutissant à un nouveau refus. De plus, une conférence de presse a été organisée le 30 juillet dernier à Lille, afin de dénoncer publiquement la situation de Shova Gajurel.
La pression sur l’Etat français se faisant de plus en plus ressentir, il fallait agir. La décision du gouvernement est on ne peut plus extrême. En effet, il se débarrasse de l’affaire. Comment? Sous prétexte que la népalaise a transité par la Belgique lors de son arrivée en France, elle y est renvoyée. La réponse de l’Etat à la mobilisation a été le transfert de Shova Gajurel de Lille vers le centre de rétention de Bruges (en passant par le commissariat de Menin, à la frontière franco-belge) le 3 août dans la matinée. Le but de la manoeuvre est tout à fait clair, d’autant plus que chez nous, la rétention administrative peut se prolonger.
Soucieux de continuer à la soutenir, les différents comités français, rejoints par deux militants de notre Secours Rouge / APAPC, étaient présents afin de l’accueillir à la frontière. Or, la police, à qui ordre avait été donné d’agir dans la plus grande discrétion, s’est escrimée à brouiller les pistes. Les militants ont été envoyés d’un poste de police à l’autre, pour finalement rencontrer la prisonnière quelques minutes durant lesquelles ils ont pu constater son état d’épuisement avancé, ainsi que son inquiétude. En effet, son portable lui a été retiré. C’est vers 14h qu’elle a finalement conduite à Bruges.
A la demande du comité ‘Libérez-les’, le Secours Rouge / APAPC prend aujourd’hui le relais de la mobilisation et du soutien à Shova Gajurel afin d’obtenir sa libération et sa régularisation.