Il y a quelques jours, les autorités indiennes ont déclaré avoir découvert des preuves selon lesquelles la guérilla maoïste aurait monté un complot pour abattre Narendra Modi, le premier ministre (lire notre article)

Varavara Rao, poète révolutionnaire connu pour avoir pris part aux récentes négociations entre le PCI(maoïste) et les autorités, fait partie des personnes citées dans les prétendus courriers rédigés par le parti. Il a réagit en démentant les allégations qu’il aurait été en charge de coordonner ces attaques. Son nom apparait dans une des trois lettres révélées par les autorités la semaine dernière. Dans le texte, on peut lire que Varavara Rao avait reçu la responsabilité de mener ces attaques et qu’il s’était arrangé pour que les fonds soient transmis à Surendra Gadling (arrêté par les autorités de Pune). « Ces trois lettres sont factices. Mon nom ne figurait pas dans une soi-disant lettre évoquant un complot d’assassinat. Ils ont fabriqué une des lettres pour montrer que nous parlions de financement. Je connais Surendra Gadling dans la mesure où il s’occupait de la détention illégale du professeur Saibaba. Surendra est un grand avocat qui plaide de nombreuses affaires, pourquoi aurait-il besoin d’argent? Je le connais depuis longtemps. Je connais aussi Rona Wilson. Ils ont annoncé il y a un mois avoir saisi l’ordinateur de Rona Wilson, et maintenant, ils viennent avec ces faux courriers ».

Varavara Rao

Varavara Rao

La High Court de Bombay vient d’ordonner l’ouverture d’une procédure pour outrage criminel à l’encontre d’Arundhati Roy pour un de ces récents articles consacré au professeur Saibaba, actuellement détenu pour ses prétendus liens avec la guérilla maoïste. Cet article a été publié dans le magazine Outlook du 18 mai dernier. Déclarant que Roy faisait dans son écrit des déclarations scandaleuses à l’égard des gouvernements du centre et locaux ainsi que de la police, le tribunal a donc décidé de la poursuivre. Le tribunal dénonce, entre autre, le fait qu’elle ait indirectement remis en question l’ordre établi en faisant des remarques quant à la décision prise de refuser une libération provisoire au prisonnier. De ce fait, toujours selon la justice, elle aurait interféré dans l’administration de la justice, ce qui est punissable. Rappelons que le professeur Saibaba est détenu depuis plusieurs mois après avoir été arrêté à son domicile à New Delhi. L’homme se déplace en chaise roulante et souffre de diverses maladies liées à son handicap, maladie qui ne sont pas prise en charge médicalement par les autorités pénitentiaires, ce qui aggrave son cas jour après jour.

Arundhati Roy

Arundhati Roy

J Apparao, un professeur de la Andhra University a été arrêté par la police rurale du Visakhapatnam dans la nuit de mercredi à jeudi dans de mystérieuses circonstances. L’homme a été emmené par des policiers en civil alors qu’il se trouvait dans son appartement sur le campus universitaire. Les membres de sa famille présents au moment des faits indiquent que trois hommes ont frappé à la porte vers 1h du matin et ont demandé à Apparao de les suivre. D’après sa femme, ils ont affirmé être des policiers, mais ont refusé de présenter un mandat d’arrêt. Ils ont également refusé de présenter leur carte d’identité ou tout autre document officiel. Ils l’ont emmené de force dans un véhicule.

Alors que la nouvelle se répandait sur le campus et que la mobilisation se mettait en place dès l’aube jeudi, le commissaire de police de Visakhapatnam a communiqué avec la presse, affirmant qu’Apparao avait été placé en détention provisoire en raison de ses liens avec les guérilleros maoïstes, liens entretenus selon lui depuis plusieurs années. Il a également déclaré que cela faisait plusieurs mois que l’homme était sous surveillance et que les autorités ont rassemblé de multiples preuves contre lui. D’après les rapports policiers, il fournirait un soutien logistique au CPI(maoïste), et notamment des explosifs.

J. Apparao

Cette arrestation est la seconde à viser un intellectuel universitaire après l’arrestation du professeur Saibaba de la Delhi University il y a quelques mois. Ce dernier est quant à lui toujours détenu malgré des conditions de santé déplorables et une détérioration certaine de son état général. Lire notre dernier article à son sujet

J. Apparao

Un tribunal de Aheri a rejeté la demande de libération sous caution de Hem Mishra, le premier des trois présumés contacts maoïstes originaires de Delhi arrêté par la police du Gadchiroli l’an dernier (lire notre article de l’époque). Il avait été placé en détention suite à une décision judiciaire arguant que la police avait suffisamment de matériel pour en faire une affaire recevable en raison de son implication dans les activités de la guérilla.

Il y a quelques semaines, la magistrature de Nagpur de la Bombay High Court avait refusé la libération du professeur G.N. Saibaba, professeur à la Delhi University, et troisième personne à avoir été arrêtée par la police de Gachiroli dans le cadre de la même affaire après Mishra et Prashant Rahi. D’après les autorités, Saibaba et Rahi aurait été arrêté suite aux interrogatoires subis par Hem Mishra. Prashant Rahi a quant à lui été libéré sous caution lors de la même audience sur une base technique, la police n’ayant par correctement expliqué les documents soumis à la cour concernant Rahi.

Un professeur de l’Université de Delhi a été arrêté vendredi matin à New Delhi pour des liens présumés avec les maoïstes . L’arrestation a été faite par la police de l’état du Maharashtra, qui a placé le professeur G.N. Saibaba en garde autour de 11h45 quand il était à Daulat Ram College de vérifier certaines épreuves. Il a été transféré à Maharashtra par l’après-midi. La police l’accuse d’être un maillon essentiel entre le Comité Central du PCI(maoïste ) et ses bases «urbaines» .

Le 12 septembre, le professeur Saibaba, co-secrétaire du Front révolutionnaire démocratique (RDF), a été perquisitionné en son domicile sur le campus de l’Université de Delhi. Les policiers ont saisi ses ordinateurs, ses téléphones portables ainsi que des magazines et documents du RDF. Cette opération s’inscrit dans la vague de répression contre les militants qui dénoncent la guerre menée par l’État indien contre les populations tribales et les paysannes pauvres en résistance dans plusieurs régions du pays. Le président du RDF, Ganti Prasadam, avait été assassiné début juillet.

le professeur saibaba

le professeur saibaba