Depuis le mercredi 19 novembre 2014, une partie du campus du Mirail était occupé par des étudiants (mais pas que), notamment dans la dynamique du mouvement né à la suite de la mort de Rémi Fraisse. Des cabanes avaient été construites, faisant ainsi écho à des pratiques courantes sur les diverses ZAD. Il restait au moins 25 personnes quand les policiers sont venus en masse pour expulser les lieux, mardi 23. Apparemment, l’expulsion était justifiée légalement par une décision de justice en référé obtenue par l’université auprès du tribunal administratif, après l’occupation de plusieurs salles de bâtiments et l’installation de baraquement de fortune dans les allées de l’UT2J.

France: Expulsion de la zone occupée du Mirail, à Toulouse

Plus d’un millier de personnes ont manifesté samedi à Nantes contre les violences policières et judiciaires lors d’un défilé non autorisé, marqué par quelques incidents et 14 interpellations. La manifestation a pris fin aux environs de 19 heures quand les derniers contestataires ont levé un sit-in organisé devant préfecture de Loire-Atlantique, défendue par de très nombreuses forces de l’ordre. Quatorze personnes ont été interpellées. En milieu d’après-midi, les quelque 1.200 manifestants ont été immobilisés devant la préfecture par les forces de l’ordre. Visées par des projectiles, les forces de l’ordre ont fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes. Le face-à-face tendu a duré environ 45 minutes. Peu après 17H00, des groupes ont causé quelques dégâts dans les rues avoisinantes: des poubelles brûlées, une vitrine d’agence bancaire brisée.

A Toulouse deux manifestations ont eu lieu. L’une, a débuté à 11 heures. Intitulée « Non au barrage de Sivens non aux violences policières », autorisée et particulièrement tranquille, elle a rassemblé 300 personnes à l’appel des partis réformistes (EELV, PCF, PG, NP A). La deuxième manifestation toulousaine – non autorisée – a réuni plus de 400 personnes très encadrées par la police. Les manifestants se sont d’abord rassemblés sur une artère commerçante du centre-ville, près d’un mois après la mort de Rémi Fraisse. « Un meurtre n’est pas une bavure, Rémi Fraisse n’est pas un cas isolé, fin au permis de tuer », clamait une banderole.Une partie du cortège a traversé la Garonne et gagné le quartier Saint-Cyprien où le face-à-face s’est tendu. Les forces de l’ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes quand certains manifestants tentaient de déborder le dispositif destiné à les contenir. En retrait, un manifestant a frappé à coups de masse la vitre protégée d’une agence bancaire. Un abribus a aussi été endommagé. Il y a eu au moins 12 interpellations.

Une manifestation de lycéens a donné lieu lundi matin à des incidents à Saint-Denis, dans la banlieue nord de Paris. Les incidents ont éclaté vers 10H00, en marge d’un rassemblement à la mémoire de Rémi Fraisse devant le lycée Paul-Eluard, selon une source policière. Un groupe de quelque 150 personnes a décidé de se rendre dans le centre de Saint-Denis. Entre le lycée et le centre-ville, des voitures ont été caillassées et quelques vitrines brisées. Face à ces incidents, un important dispositif de 200 policiers a été mobilisé. Un hélicoptère a tournoyé au-dessus de la ville. Au total, six lycées ont été perturbés lundi matin en Seine-Saint-Denis par des rassemblements contre les violences policières et en mémoire de Rémi.

France: Incidents à une manifestation lycéenne

Une petite trentaine de lycées parisiens sont bloqués (dont 15 totalement) ce jeudi 6 novembre, pour manifester contre les violences policières et rendre hommage à Rémi Fraisse. Les lycéens ont prévu de se rassembler à partir de 11 heures place de la Nation. Non loin de cette place, le blocage du lycée Hélène-Boucher a occasionné quelques incidents: des professeurs sortis discuter avec les lycéens attroupés ont été visés par des jets de pommes et de farine, et ont dû se retrancher dans l’établissement, bloqué depuis.

France: Lycées bloqués contre les violences policières

Le 8 novembre dernier, Gaëtan manifeste aux côtés de centaines d’autres personnes à Toulouse contre les violences policières, un peu plus d’un mois après la mort de Remy Fraisse. Cette manifestation non autorisée par la préfecture, fait suite à des mobilisations semblables qui avaient donné lieu à des affrontements dans le centre-ville de Toulouse. Arrêté avec d’autres manifestants, Gaëtan, étudiant au Mirail et membre du N PA, comparaît le 3 décembre et est condamné à deux mois de prison avec sursis pour participation à une manifestation interdite et outrage à agents. Il fait appel de la décision et le 1er avril sa peine est alourdie à six mois dont deux fermes.

La mobilisation autour du sort de Gaëtan prend de l’ampleur en un mois et se cristallise autour des questions liées à nouveau aux violences policières ou au droit de manifester. Vendredi 17 avril à 18 h verra ainsi la première manifestation en “soutien à Gaëtan” se tenir à Toulouse, au métro Jean Jaurès. Ce rassemblement se tient sans l’aval de la préfecture.

La manifestation du 6 novembre à Toulouse

La manifestation du 6 novembre à Toulouse