Empêcher des détenus de rencontrer leurs avocats est un phénomène largement répandu dans les cas où des Palestiniens sont soupçonnés d’atteintes à la sécurité, et que ce phénomène touche également des détenus qui sont citoyens israéliens. Parmi les cas évoqués, celui de six mineurs d’âge arrêtés dans l’enquête sur un meurtre d’un jeune Israélien, qui avaient été interdits d’accès à leurs avocats, et qui ont tous ultérieurement été libérés sans charge, La loi israélienne sur la détention permet au Shin Beth d’interdire aux détenus suspects d’atteintes à la sécurité, y compris des mineurs d’âge, de rencontrer leurs avocats, et ce pendant 10 jours prolongeable de 21 jours.

Malgré toutes leurs tentatives, les organisations israéliennes pour les Droits de l’homme n’ont pas réussi à obtenir des informations sur l’ampleur de ce phénomène. Le Shin Beth prétend qu’il s’agit là d’une exception au Freedom of Information Act (Loi pour la liberté d’information), car « il existe des organisations terroristes qui se préoccupent d’obtenir cette information ».

Les prisonniers qui refusaient toute nourriture depuis le 24 avril, afin de protester contre leur détention par Israël sans inculpation ni jugement en vertu d’une procédure appelée la détention administrative (qui peut être prolongée indéfiniment pendant des années) ont trouvé un accord avec les autorités pénitentiaires israéliennes.

La grève de la faim a été suspendue pendant la nuit dernière, Israël faisant savoir son accord pour lever les peines infligées aux détenus durant la grève de la faim et d’autres mesures qui les affectent en prison. « Nous ne parlons pas d’une grande, nette victoire dans le sens de la pratique procédurale, mais nous parlons d’une amélioration dans la question de la détention administrative, » a déclaré un représentant des prisonniers. Environ 200 des quelque 5000 Palestiniens détenus par Israël sont des détenus « administratifs », bien que ce nombre semble prêt à doubler depuis qu’Israël lance une opération majeure de kidnappings en Cisjordanie après la disparition de trois colons.

A l’appel de la communauté palestinienne en Belgique et au Luxembourg, une centaine de personnes se sont rassemblées mercredi entre 13 et 15h sur le rond-point Schuman, à Bruxelles, en signe de soutien aux prisonniers palestiniens.

Samer al-Issawi, ancien prisonnier palestinien arrêté pour son appartenance au Front Démocratique pour la Libération de la Palestine et la fabrication de bombes artisanales en 2002 puis libéré en octobre 2011 avec un millier d’autres prisonniers, ré-arreté en juillet 2012 pour avoir quitté Jérusalem (violant ses conditions de libération), libéré à nouveau en avril 2013 après une grève de la faim de 8 mois. Samer vient d’être arrêté à nouveau avec de nombreux anciens prisonniers lors d’opérations de l’armée autour des trois Israéliens kidnappés. L’armée refuse de révéler les raisons de son arrestation.

Samer Issawi après sa grève de la faim en 2012

Samer Issawi après sa grève de la faim en 2012

Deux Palestiniens ont été tués par les forces d’occupation israéliennes opérant en Cisjordanie tôt ce dimanche matin, au dixième jour de l’offensive israélienne visant à récupérer les trois colons. Un homme a été tué à Naplouse, après s’être approché de la police des frontières israélienne opérant dans la ville et a été abattu. L’homme, Ahmed Fahnawi, âgé de 27 ans, a été atteint de quatre balles et est décédé plus tard de ses blessures.

Le deuxième homme, Mohammed Tarifi, 30 ans, a été tué lors d’affrontements avec les forces de sécurité à l’entrée de Ramallah et est décédé plus tard, en route vers l’hôpital. Cinq autres Palestiniens ont été blessés dans les affrontements. Neuf Palestiniens ont été arrêtés durant la nuit. Un vieil homme est mort d’une crise cardiaque en tentant d’empêcher les troupes israéliennes de perquisitionner sa maison.

Les mesures israéliennes, qui incluent des restrictions sur la liberté de circulation, ont provoqué la colère de la rue palestinienne, d’autant que la police de l’autorité palestinienne semble décidée à faire appliquer ces restrictions. Ce vendredi les forces de police de l’Autorité Palestinienne ont empêché violemment une manifestation de soutien à la grève de la faim. Plusieurs mères et épouse de prisonnier ont été frappées à Hébron, en Cisjordanie sous occupation.

Palestine: L’armée israélienne tue, la police palestinienne collabore

Dix Palestiniens ont été arrêtés dans la nuit de vendredi à samedi en Cisjordanie, au 9e jour d’une opération israélienne lancée après l’enlèvement de trois jeunes Israéliens près d’une colonie. Entre 330 et 380 Palestiniens ont été arrêtés depuis le début de l’opération. Parmi les personnes arrêtées dans la nuit figurent de nouveau des Palestiniens libérés lors de l’échange en 2011 d’un millier de prisonniers contre un soldat israélien. Une cinquantaine d’anciens prisonniers auraient été placés de nouveau en détention administrative par Israël.

Palestine: Encore des arrestations en Cisjordanie

Mohammed Doudine, 14 ans, a été tué par balle lors d’affrontements après que des soldats sont entrés dans le village de Doura, au sud d’Hébron, dans le cadre de leur opération de ratissage pour retrouver trois colons disparus il y a huit jours. L’adolescent a été touché d’une balle à la poitrine et est décédé dans un hôpital d’Hébron. Un autre jeune Palestinien avait été tué par balle lundi matin, dans des circonstances similaires, dans le camp de réfugiés de Jalazone, près de Ramallah.

L’armée a opéré dans la nuit de jeudi à vendredi à Doura ainsi que dans d’autres agglomérations et camps de réfugiés palestiniens en Cisjordanie occupée. Elle a arrêté 25 Palestiniens avant l’aube, ce qui porte à plus de 300 le nombre de Palestiniens détenus depuis le 12 juin. Les soldats ont perquisitionné quelques 200 bâtiments.

Une trentaine de Palestiniens ont été arrêtés dans la nuit de mercredi à jeudi en Cisjordanie par l’armée israélienne dans le cadre des menée après l’enlèvement de trois jeunes colons. Ces nouvelles arrestations ont porté à « environ » 280 le nombre de Palestiniens détenus, en majorité des cadres du Hamas, mais aussi d’anciens prisonniers libérés en échange d’un soldat. Dans la ville de Jénine, au nord de la Cisjordanie occupée, et dans le camp de réfugiés de la ville, ils ont fouillés et délibérément saccagées des dizaines de maisons.

Des jeunes manifestants ont lancé des pierres et des cocktails Molotovs vers des soldats israéliens qui ont répliqué. Des dizaines de résidents ont été blessés par les tirs de grenades lacrymogènes, de grenades assourdissantes, de balles réelles. Des unités militaires en civil se sont également infiltrées dans la ville. L’une d’elle s’est sortie de Jénine en confisquant un véhicule des Nations Unies (UNRWA) et en obligeant le chauffeur, sous la menace de leurs pistolets, de les conduire près du Mur.

Palestine: Rafle brutale à Jénine

Un manifestant tué, une centaine de Palestiniens arrêtés dont des députés et anciens ministres, une province entière (al-Khalil) placée sous régime militaire, des villages encerclés, bombardements sur Gaza, blindés hélicoptères et plus de 10.000 militaires en action dans la province, fermeture de toutes les les routes, des centaines de maisons perquisitionnées, c’est le bilan de l’action de l’occupant israélien depuis la disparition jeudi soir de trois colons réservistes de l’armée aux abords de la colonie Gush Atzion.

Les colons sionistes sont également déchaînés: des agressions commises sur des citoyens palestiniens un peu partout en Cisjordanie ou dans la ville d’al-Quds, la multiplication des incursions dans la mosquée al-Aqsa sous la direction des députés et des rabbins. Les autorités israéliennes restent incapable d’expliquer la disparition des colons (enlevés dans une zone ne relevant pas de l’Autorité palestinienne mais de l’armée israélienne). Trois jours et quatre nuits après ces disparitions, les autorités ne savent pas s’ils sont en Cisjordanie, dans la province d’al-Khalil, ou ailleurs, s’ils ont été enlevés, même pas s’ils sont morts ou vivants (ils ont même profané les cimetières dans leurs recherches).

En face, les Palestiniens jubilent. Ils ne savent pas s’il s’agit d’une opération d’enlèvement des colons pour les échanger contre les prisonniers, mais ils l’espèrent. Ils refusent d’aider l’occupant : ils ont effacé les bandes enregistrées des caméras placées dans la ville d’al-Khalil pour que l’occupant ne puisse pas s’en servir, les médias palestiniens ont lancé des appels demandant à tous d’éviter de « trop parler » ou d’échanger des renseignements, mêmes futiles, sur les réseaux sociaux.

Palestine: La Cisjordanie toujours sous pression

Depuis l’enlèvement de trois colons en Cisjordanie, samedi soir, les troupes d’occupation ont enlevé 125 Palestiniens: 46 à Hébron, 23 à Naplouse, 16 à Ramallah, 12 à Jénine, quatre à Bethléem, cinq à Tulkarem, cinq à Qalqiliya, cinq à Jérusalem, six à Tubas, et deux à Salfit. Ont été arrêtés des responsables universitaires et politiques palestiniens comme directeur du Centre des prisonniers de la Palestine, l’ancien ministre des prisonniers, et l’ancien ministre des affaires de Jérusalem.

Un jeune Palestinien a été assassiné par plusieurs balles réelles tirées dans la poitrine par l’armée israélienne après que les soldats aient envahi le camp de réfugiés d’al-Jalazoun la nuit de dimanche à lundi dans la ville de Ramallah. Deux Palestiniens ont été blessés, et de nombreux autres enlevés et emmenés vers une destination inconnue. Les soldats ont tiré des dizaines de grenades à gaz lacrymogène, des grenades assourdissantes et ont tiré à balles réelles lors de l’invasion du camp et au cours des affrontements qui ont suivi.
EDIT: Le Président du Parlement palestinien a également été arrêté

Palestine: Tension en Cisjordanie