Plus de 300 membres et sympathisants du Popular Struggle Coordination Committee avaient dressé un campement dans un village abandonné suite à l’occupation israélienne de la Cisjordanie. Ils avaient planté leurs tentes à Ein Hijleh pour empêcher tout projet israélien de maintenir une présence dans la région en vertu d’un futur éventuel accord de paix. L’armée israélienne avait, dès leur arrivée le 31 janvier, coupé tout accès à l’eau et à l’électricité dans le village, créant également un blocus empêchant toute entrée dans le camp. Vendredi à l’aube, des centaines de soldats, accompagnés de bulldozers, ont pris le village d’assaut, dispersant les activistes et blessant plus de quarante personnes. Cette intervention a été organisée quelques heures avant un rassemblement prévu de Palestiniens qui devaient converger vers le village dans un vaste mouvement de soutien.

Eviction du camp de Ein Hijleh

Eviction du camp de Ein Hijleh

Un jeune Palestinien de vingt ans a été blessé par balles et un autre interpellé dans un affrontement avec les forces de sécurité israéliennes dans le camp de réfugiés de al-Fara’a à Tubas. D’après des témoins locaux, des centaines de soldats israéliens ont effectué un raid dans le camp à l’aube ce jeudi, l’encerclant de tous côtés avant de perquisitionner plusieurs domiciles, provoquant une vive réaction des résidents. Les soldats leur ont tiré dessus alors qu’ils étaient la cible de jets de pierres. Un jeune homme a pris une balle dans la poitrine et a été hospitalisé. Ils ont également lancé une bombe incendiaire, mettant le feu à un bâtiment. Les habitants ont été empêchés d’intervenir, la maison a été réduite en cendres. Cinq Palestiniens ont été interpellés, parmi lesquels quatre ont immédiatement été relâchés après interrogatoire.

11.034 Palestiniens, dont 2.500 enfants, ont été faits prisonniers par l’armée israélienne ces trois dernières années, au cours d’incursions et de violations militaires israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés. Les soldats ont enlevé et incarcéré plus de 10.000 enfants palestiniens depuis le début de l’Intifada al-Aqsa, fin septembre 2000, en violation du droit humanitaire international. Plus de 4.800 Palestiniens sont actuellement derrière les barreaux, et beaucoup d’entre eux sont incarcérés depuis l’Intifada al-Aqsa. Ils sont détenus dans 17 prisons et centres de détention. Il y a 17 femmes toujours emprisonnées.

Israël détient toujours arbitrairement 150 personnes sur ordonnances d’arrestation pour détention administrative, c’est à dire sans inculpation ni procès. Il détient également 12 parlementaires élus, dont un ministre de gouvernement local. 1.500 prisonniers qui souffrent d’affections diverses, notamment de cancers, tandis que d’autres ont complètement perdu leur mobilité et différentes fonctions corporelles. 205 détenus sont morts en prison depuis 1967 : les causes de leur mort vont de la torture létale pendant leur interrogatoire au manque de soins médicaux appropriés, sans parler d’un usage excessif de la force. Des dizaines de Palestiniens sont décédés très peu de temps après leur libération, en raison de complications de santé résultant du manque – voire de l’absence – de soins médicaux dans les prisons israéliennes.

prisonnier palestinien

prisonnier palestinien

Au moins trente Palestiniens ont été blessés par des tirs de l’armée israélienne vendredi au cours d’affrontements à proximité du camp de réfugiés de Jalazone, au nord de Ramallah. Des dizaines de jeunes avaient organisé un rassemblement suivi d’une marche à l’entrée du camp pour dénoncer le meurtre, mercredi, d’un jeune de 22 ans par les forces israéliennes. Hier, les soldats ont utilisé des fusils chargés de grenailles pour tirer sur la foule. Parmi les blessés, un jeune homme de 18 ans a été touché à la nuque et est hospitalisé dans un état grave.

Heurts entre soldats israéliens et jeunes Palestiniens

Heurts entre soldats israéliens et jeunes Palestiniens

Plusieurs manifestations de solidarité avec les Palestiniens assiégés du camp de Yarmouk ont eu lieu le 25 janvier tant des territoires palestiniens occupés en 1948 que dans le Golan ou en Cisjordanie. La manifestation qui devait démarrer de la place Manara, dans le centre-ville de Ramallah (Cisjordanie), a été bloqué par les unités anti-émeutes de l’Autorité palestinienne. Les organisateurs ont exprimé leur colère devant le silence de l’Autorité palestinienne et de l’OLP sur le massacre des réfugiés de Yarmouk piégés par la guerre civile syrienne. A Tunis et à Paris, des rassemblements de solidarité avec les réfugiés de yarmouk se sont tenus à l’appel du Secours Rouge arabe.

Palestine: La police palestinienne a empêché une manifestation pour Yarmouk

Un ouvrier agricole résidant dans le camp de réfugiés de Jalazun, près de Ramallah, a été abattu par un soldat ce mercredi. L’homme, âgé de 22 ans, a pu être identifié. La porte-parole de l’armée israélienne a déclaré que ses soldats avaient ouvert le feu après que l’homme ait lancé un assaut contre un poste militaire. Mais selon plusieurs témoins, l’homme n’était pas armé et avait été harcelé par les soldats qui l’ont forcé à se déshabiller. Il a été retrouvé un peu plus tard avec trois balles dans la poitrine. C’est le premier Palestinien tué par l’armée israélienne cette année en Cisjordanie. En 2013, 27 Palestiniens ont été tués par les troupes israéliennes.

Des dizaines de Palestiniens ont été blessés vendredi dans des affrontements avec les forces armées israéliennes en Cisjordanie durant des rassemblements contre une barricade érigée par Israël et le siège du camp de réfugiés de Yarmouk en Syrie. D’après le Popular Resitance Committee, quatre Palestiniens ont subi des troubles suite l’inhalation de gaz lacrymogène durant une manifestation à Karf Qaddum, ville située à 40 kilomètres à l’ouest de Naplouse. Par ailleurs, cinq manifestants ont été blessés et des dizaines d’autres intoxiqués quand les forces armées ont tiré des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène sur la foule qui se rapprochait de la barricade israélienne construite dans les villages de Ni’lin et de Bi’lin.

Les prisonniers palestiniens détenus à la prison de Ramon en Israël ont entamé une grève de la faim pour dénoncer les récentes agressions dont ils sont victimes. Le Ministère des Détenus palestinien a réagi dimanche en décorant que la situation de la prison israélienne pourrait dégénérer. Depuis trois semaines, quatre unités de soldats israéliens mènent des attaques répétées contre certains prisonniers. Accompagnés de chiens militaires, ils pénètrent régulièrement dans les cellules et fouillent violemment les détenus. Les prisonniers ont également découvert que des caméras avaient été cachées dans les murs de leurs cellules.

Ces deux derniers jours, l’armée israélienne a multiplié les actes d’intimidation à l’égard des jeunes à Hébron. Jeudi, les soldats ont successivement interpellé deux garçons de 13 et 14 ans, les libérant après plusieurs heures de détention à l’arrivée d’activistes internationaux. Les jeunes palestiniens ont réagi à ces arrestations en lançant des pierres aux soldats. Tant jeudi que vendredi, ceux-ci ont réagi en tirant depuis les toits, visant les jeunes avec des grenades lacrymogène, des grenades paralysantes et des balles en caoutchouc. Plusieurs garçons ont été blessés, dont un grièvement. Ayant perdu connaissance, il a été emmené à l’hôpital. Durant les affrontements, les soldats israéliens ont envahi la vieille ville, pénétrant dans de nombreuses maisons visiblement à la recherche de jeunes garçons palestiniens.

En août dernier, les autorités israéliennes s’étaient engagées à libérer 104 prisonniers palestiniens en quatre étapes. Deux premiers groupes de détenus ont été libérés le 13 août et le 30 octobre. Demain soir, 26 prisonniers supplémentaires devraient être libérés après le délai de 48 heures accordé pour les appels auprès de la Cour Suprême. Tous les prisonniers ont purgé entre 19 et 28 ans de prison. Presque la totalité d’entre eux ont été condamnés à des peines de prison à vie pour le meurtre d’Israéliens. Le gouvernement israélien a lancé l’annonce de cette nouvelle vague de libérations via un communiqué précisant également que ‘tous ceux qui reprendraient des activités hostiles seront arrêtés et devront purger la totalité des peines auxquelles ils ont été condamnés’.