Communiqué de la Commission pour un Secours Rouge International (Bruxelles-Zürich)

Nous avons appris avec tristesse et avec colère la mort, mercredi premier mars, de Joëlle Aubron. Militante d’Action Directe, Joëlle a été libérée alors qu’elle était déjà gravement malade, le 16 juin 2004. Joëlle a résisté à la maladie avec le même courage qu’elle avait résisté à la prison. Nous adressons un salut fraternel à sa famille, ses proches et ses camarades, et nous rendons hommage à cette camarade qui a toujours parfaitement accompli son devoir de révolutionnaire. La meilleure façon d’exprimer cet hommage à la mémoire de Joëlle est de redoubler nos efforts pour la libération des prisonniers révolutionnaires, à commencer par les prisonniers malades. Il est clair que l’Etat français ne veut utiliser la loi prévoyant la libération des prisonniers dont l’état de santé est incompatible avec la détention que pour qu’ils aillent mourir hors de prison. Nous lutterons pour sortir Nathalie et les autres camarades avant que l’Etat français puisse se livrer sur eux à son calcul sordide et macabre.

-Liberté pour les prisonniers révolutionnaires!
-Honneur à la camarade Joëlle Aubron!

Joëlle Aubron

Ce qu’il faut retenir de ma camarade Joëlle Aubron

-Sa sensibilité de communiste
-La justesse dans sa lutte
-La simplicité de son courage
-La force de ses convictions révolutionnaires
-Son humanité combattante
-Son amour de la vie
-Son amour de la liberté
-Son rire, fort et clair, qui résonne à nos oreilles
-Comme l’espoir d’un monde prolétarien
-Gloire et honneur à Joëlle
-Que pour toujours ton nom fleurisse dans nos coeurs
-Pour la continuité du combat

Nathalie Ménigon – Prisonnière d’Action Directe – 4 mars 2006

Joëlle Aubron

A Bapaume:

Manifestation à Bapaume pour Action Directe

Manifestation à Bapaume pour Action Directe

Manifestation à Bapaume pour Action Directe

Manifestation à Bapaume pour Action Directe

Manifestation à Bapaume pour Action Directe

Voir aussi le site du photographe Arnaud Robin

Appel de la Commission pour un Secours Rouge International: 25 février: Journée de solidarité avec les prisonniers d’Action Directe

Arrêtés début 1987, condamnés à la réclusion à perpétuité (peine assortie d’une période dite ‘de sécurité’ de 18 ans), les militants de l’organisation révolutionnaire française Action Directe, Georges Cipriani, Nathalie Ménigon et Jean-Marc Rouillan, ont subi des conditions de détention ‘spéciales’ qui visaient à les détruire physiquement et psychologiquement. De longues années d’isolement total ont été suivies d’un statut de DPS (détenu particulièrement surveillé), avec absence de soins médicaux, restriction des parloirs, du courrier, des appels téléphoniques, etc. Ce programme d’anéantissement n’a été enrayé que grâce à la mobilisation, dans et hors les murs (grèves de la faim en détention, manifestations, réunions publiques et occupations dehors). Ils ont pu introduire en juin 2005, dans leur dix-neuvième année de prison, leurs premières requêtes de libération conditionnelle – toutes refusées, ainsi que les suivantes.

Nathalie Ménigon a été victime en prison de plusieurs attaques vasculaires cérébrales: elle est depuis plusieurs années partiellement hémiplégique. Le 30 septembre dernier, Nathalie a dû être emmenée à l’hôpital d’Arras suite à un nouveau malaise cérébral. Son état de santé se dégrade inexorablement. Il est clair que les autorités politiques et judiciaires françaises entendent s’acharner contre elle, malgré le risque majeur, voire mortel, que constitue son maintien en prison. Outre la question très grave de son état de santé, des conditions de détentions restrictives lui sont toujours appliquées: limitation des visites (sept demandes de permis ont été refusées ou sont restées sans réponse en un an!), limitation des contacts téléphoniques (alors que les autres prisonnières peuvent téléphoner tous les jours, Nathalie n’a droit qu’à deux communications mensuelles), etc.

Georges Cipriani a aussi vu sa demande de libération rejetée début juillet 2005 par un tribunal de Mulhouse. Les motifs invoqués sont une nouvelle fois aussi absurdes qu’hypocrites et odieux. Ouvrier manoeuvre, âgé de 55 ans et déstabilisé psychologiquement par bientôt deux décennies d’emprisonnement dans des conditions strictes, le tribunal lui reproche de ne pas offrir assez de garantie quant à son ‘avenir professionnel’. Georges, qui a vécu un épisode délirant provoqué par les années d’isolement et qui ne fut soigné qu’à la suite d’une campagne de mobilisation intense, a quitté l’hôpital pénitentiaire pour retourner en détention à Eisisheim… c’est-à-dire dans les conditions qui avaient provoqué ses troubles.

Jean-Marc Rouillan, détenu à Lannemezan, a vu sa demande de libération examinée le 26 décembre à Pau; la décision du tribunal sera connue le 28 février. Il est convaincu qu’il ne sortira pas de prison de sitôt, il a fait remarquer que l’échéance suivante se situera en période électorale… Quand on sait que le nouveau ministre de la justice prétend faire modifier le code de procédure pénale afin que le suivi des condamnations pour ‘terrorisme’ soit centralisé par un juge d’application des peines parisien, on ne peut plus imaginer une décision qui échapperait peu ou prou aux plus hautes instances de l’Etat. Pour avoir dénoncé cela lors d’une interview à un journal, Jean-Marc a fait l’objet d’une sanction par l’administration pénitentiaire.

La répression sans fin contre les militants d’Action Directe s’explique au premier chef par leur fidélité à leur cause politique. Derrière les procédures en cours, les attendus des décisions judiciaires, le chantage est flagrant: le repentir, l’abjuration, ou le maintien à perpétuité en prison. Pour les prisonniers d’Action Directe, comme pour tous les prisonniers révolutionnaires dans les démocraties bourgeoises, la question de la libération relève à présent exclusivement d’un rapport de force. Seule une mobilisation politique, solidaire, croissante peut amener les autorités en place à ouvrir les portes de leurs prisons. A nous d’y oeuvrer, dans une relation constructive avec eux.

La mobilisation doit aussi s’étendre aux autres prisonniers révolutionnaires légalement libérables en France depuis des mois, voire des années, ainsi Régis Schleicher, autre membre d’Action Directe, emprisonné pour sa part depuis plus de vingt-deux ans… il vient de se voir condamner à une peine de cinq années supplémentaires pour une tentative d’évasion. Ainsi Georges Ibrahim Abdallah, membre des Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises, détenu depuis plus de vingt-deux ans également.

La Commission pour un Secours Rouge International s’associe donc aux rassemblements qui auront lieu devant les prisons de Bapaume, d’Ensisheim et de Lannemezan le samedi 25 février 2006, comme elle s’était associée aux précédents rassemblements.

La Commission invite toutes les forces solidaires avec les prisonniers révolutionnaires à participer à cette initiative ou, à défaut, de mener une initiative autonome ce 25 février en solidarité avec les prisonniers d’Action Directe.

La solidarité est notre arme!

Commission pour un Secours Rouge International, Zürich-Bruxelles, 8 février 2006

Appel des prisonniers d’Action Directe pour la manifestation

Manifestation à Bapaume pour Action Directe
Manifestation à Bapaume pour Action Directe
Manifestation à Bapaume pour Action Directe
Manifestation à Bapaume pour Action Directe
Manifestation à Bapaume pour Action Directe

Communiqué de NLPF:

Vendredi 30 septembre, Nathalie Ménigon, militante d’Action Directe emprisonnée au CD de Bapaume, a dû être emmenée à l’hôpital d’Arras à la suite d’un nouveau malaise cérébral. Elle avait été prise de violents maux de tête et de tremblements incontrôlables, troubles de toute évidence consécutifs aux deux accidents vasculaires cérébraux dont elle a été victime au cours de sa détention.

Reconduite quelques heures plus tard dans sa cellule, elle ressort très affaiblie par cet événement alarmant et ses proches plus inquiets que jamais. Niant l’évidence, le pouvoir, ses magistrats et ses experts médicaux continuent de la maintenir en détention malgré le risque majeur, voire mortel encouru. L’acharnement de l’Etat contre Nathalie, le lynchage judiciaire auquel elle a été soumise à l’audience de demande de mise en liberté conditionnelle, la négation de son état de santé critique lors de ses deux demandes de suspension de peine pour raison médicale s’apparentent à de la discrimination judiciaire et constituent un traitement dégradant et inhumain.

Il faut que cette tragique mascarade cesse au plus vite. Dans les tous prochains jours, une nouvelle demande de suspension de peine sera déposée par Nathalie. Le combat pour la libération des militant-e-s d’Action Directe est l’affaire de tous. Il est de notre responsabilité collective de ne pas laisser faire. Le collectif NLPF appelle à élargir et renforcer la solidarité et proposera très rapidement des actions publiques dans ce sens.

Collectif NLPF! Le 2 octobre 2005

Devant le consulat de France à Liège le 28 mai 2004


Face à la prison de Bapaume (où était détenue Nathalie Ménigon) le 25 février 2006


Face à la prison de Bapaume le 23 juin 2007


Manifestation devant la prison de Bapaume


Action de sympathisants sur l’autoroute


Manifestation dans les rues de Douai

Devant le consulat de France à Liège le 28 mai 2004
Face à la prison de Bapaume (où était détenue Nathalie Ménigon) le 25 février 2006
Face à la prison de Bapaume le 23 juin 2007
Manifestation dans les rues de Douai

A Bapaume

Manifestation à Bapaume

Manifestation à Bapaume pour Action Directe

Calicot pour Action Directe

Samedi 26 février, les proches des prisonniers d’Action Directe organisaient des rassemblements devant les trois prisons françaises où sont détenus des militants d’Action Directe (Bapaume, Ensisheim et Lannemezan), arrivés à cette date au terme de leur ‘peine de sûreté’ (date avant laquelle ils ne pouvaient espérer une grâce ou une libération conditionnelle). La Commission pour un Secours Rouge International avait appelé à participer à cette initiative. C’est ainsi que nos camarades suisses du Secours Rouge/Aufbau se sont rendus à Eisisheim (en Alsace), tandis qu’une délégation de notre Secours Rouge/APAPC s’est rendue devant la prison de Bapaume (Nord).

120 personnes se sont ainsi groupées dès 11h devant les portes de la prison de Bapaume où est séquestrée Nathalie Ménigon: militants du Secours Rouge parisien, de la CNT, de NLPF et d’autres organisations encore… Toujours aussi appréciée: la présence des parents de Joëlle Aubron, dont la peine a été récemment suspendue en raison de son état de santé très grave (Joëlle a été opérée une nouvelle fois d’une tumeur le mois passé…). La manifestation était très animée: nombreux calicots, fusées de détresses, fumigènes, slogans (’18 ans ça suffit – rendez-nous Nathalie!’). La compagnie musicale Jolie Môme a assuré une ambiance musicale militante, tandis que notre délégation a planté, au sommet de la colline faisant face aux fenêtres de Nathalie, un calicot surélevé pour lui donner courage (on se souvient qu’elle souffre des suites d’un AVC qui l’avait laissée hémiplégique). Les manifestants de Bapaume ont ensuite visité le Mémorial de la Résistance à Arras (citadelle où plus de 200 résistants, communistes pour la plupart, furent fusillés par les nazis). Des gerbes de fleurs furent déposées au monument en hommage ‘aux partisans d’hier et d’aujourd’hui’. La manifestation d’Eisisheim a également été un succès et celle de Lannemezan un succès plus grand encore.

La solidarité s’est exprimée à plusieurs endroits: à Athènes des anarchistes ont occupé le siège de l’Agence France Presse, à Barcelone des militants occupaient le consulat de France (et démolissaient les caméras de surveillance qui les filmaient) tandis qu’une manifestation avait lieu devant l’ambassade de France à Madrid.

Manifestation à Bapaume
Manifestation à Bapaume pour Action Directe
Calicot pour Action Directe

Manif pour Action Directe

Manif pour Action Directe

Le Secours Rouge participe à la manifestation samedi 11 décembre à Douai (Nord) pour exiger la libération de Nathalie Ménigon, militante d’Action Directe dont la juridiction de libération conditionnelle de Douai doit examiner lundi la demande de suspension de peine. Incarcérée à Bapaume (Pas-de-Calais), Nathalie Ménigon est partiellement hémiplégique à la suite d’accidents vasculaires cérébraux. Deux premières demandes de suspension de peine pour raisons médicales lui ont été refusées, selon le collectif ‘Ne laissons pas faire’ (NLPF) de soutien aux militants d’Action Directe.

Compte-rendu de la manifestation (par NLPF)

Manif pour Action Directe
Manif pour Action Directe

Les initiatives exigeant la libération des prisonniers d’Action Directe s’étaient multipliées dans la deuxième moitié de mai: occupations des locaux de l’Ordre des médecins à Paris, Lille et Valence, accrochages de calicots à la cathédrale d’Auch (sud de la France) et à Huizingen, au-dessus de l’autoroute Bruxelles-Paris, meetings à Paris, Toulouse et Marseille, rassemblement devant le consulat de France à Liège, tir de fusées marines de détresse contre le consulat de France à Zürich, etc. Considérant que son espérance de vie se compte ‘en mois’, la juridiction de liberté conditionnelle de Douai a suspendu sa peine, lundi 14 juin, pour raisons de santé, après dix-sept années de prison, comme le permet la loi Kouchner de mars 2002. Mais elle-même sait parfaitement à quoi s’en tenir sur son état. Après des semaines d’hésitations, officiellement liées au fait que les expertises médicales ne concordaient pas pour déclarer ‘engagé’ le pronostic vital de Joëlle Aubron, la justice n’a laissé aucune ambiguïté. Les magistrats de la juridiction régionale de libération conditionnelle de Douai (Nord) ont lu leur décision à la condamnée et à son avocat, Bernard Ripert, dans la prison de Bapaume (Pas-de-Calais) où elle est incarcérée depuis 1999.

Attendu que Joëlle Aubron est atteinte d’une pathologie engageant le pronostic vital au terme des expertises réalisées par les docteurs X. et Y., bien que ce dernier ne reprenne pas expressément des conclusions aussi explicites, il ressort clairement de la description de la pathologie cancéreuse de Joëlle Aubron et de la nature des soins qui lui sont portés que le pronostic vital est engagé puisque l’expert expose les conditions d’une évolution inéluctable vers la perte programmée d’autonomie et les limites de l’espérance de vie ‘dans ce cas, en mois’; que les deux expertises sont dès lors concordantes; que Joëlle Aubron doit être prise en charge par sa famille dans des conditions qui n’appellent aucune réserve

Joëlle, qui vient d’avoir 45 ans a été placée sous la responsabilité d’un juge de l’application des peines de Sens.

En somme, a traduit aussitôt son avocat, ni Joëlle ni moi n’oublions les raisons pour lesquelles elle est libérée: il ne lui reste que quelques mois à vivre‘. Il s’agit d’ailleurs d’une suspension de peine et non d’une grâce: si l’état de santé de Joëlle en venait à démentir des prognostics, elle pourrait retourner en prison. La décision de libération a été différée à trois reprises, depuis le début du mois de mai. Joëlle Aubron avait pourtant été opérée le 16 mars d’une tumeur au cerveau au CHRU de Lille, puis engagé un traitement (chimiothérapie et traitement aux rayons) qui l’a extrêmement affaiblie.

Des délégations du collectif Ne Laissons Pas Faire, de la CNT, de notre Secours Rouge/APAPC et de l’Internationalistische Komitee de Sarrebruck (RFA) ainsi qu’une meute de journalistes, ont accueilli Joëlle à sa sortie. Joëlle a fait une courte déclaration.

La libération de Joëlle est une victoire amère. Elle survient tard, trop tard. Elle brise cependant un tabou, celui de la libération des militants d’Action Directe, et il convient d’accentuer la campagne de solidarité pour que soient libérés au plus vite Nathalie Ménigon, atteinte d’une hémiplégie partielle et touchée moralement par cette interminable détention passée dans des conditions particulièrement dures (elle a vu sa demande de suspension de peine refusée le 9 avril), Georges Cipriani, lui aussi blessé psychologiquement par la détention et l’isolement carcéral total auquel il fut soumis de longues années et Jean-Marc Rouillan, à qui les médecins de la centrale de Moulins-Yseure (Allier) ont annoncé qu’il souffrait d’un cancer du poumon. Ils arriveront en février 2005 au terme de leur peine de sûreté de dix-huit ans et pourront demander une libération conditionnelle. Le fait qu’ils soient libérables ne signifie naturellement pas qu’ils seront libérés: Régis Schleicher, détenu depuis vingt ans, est ainsi libérable depuis quatre ans.

Libération de Joëlle Aubron

Une importante délégation du Secours Rouge s’est rendue à la prison de Bapaume le 16 juin 2004 pour accueillir Joëlle Aubron à sa libération.

Libération de Joëlle Aubron