Affiche SR pour Action Directe

Texte du poème de Brecht figurant sur l’affiche:

NOS DEFAITES NE PROUVENT RIEN

1

-Quand ceux qui luttent contre l’injustice
-Montrent leurs visages meurtris
-Grande est l’impatience de ceux
-Qui vivent en sécurité.

2

-De quoi vous plaignez-vous? demandent-ils
-Vous avez lutté contre l’injustice!
-C’est elle qui a eu le dessus,
-Alors taisez-vous.

3

-Qui lutte doit savoir perdre!
-Qui cherche querelle s’expose au danger!
-Qui professe la violence
-N’a pas le droit d’accuser la violence!

4

-Ah! mes amis
-Vous qui êtes à l’abri
-Pourquoi cette hostilité? Sommes-nous
-Vos ennemis, nous qui sommes les ennemis de l’injustice?
-Quand ceux qui luttent contre l’injustice sont vaincus
-L’injustice passera-t-elle pour justice?

5

-Nos défaites, voyez-vous,
-Ne prouvent rien, sinon
-Que nous sommes trop peu nombreux
-A lutter contre l’infamie,
-Et nous attendons de ceux qui regardent
-Qu’ils éprouvent au moins quelque honte.

Bertold Brecht

Affiche SR pour Action Directe

Compte rendu de la manifestation:

Manifestation à Bapaume

Manifestation à Bapaume

Ce samedi 24 avril, des bus provenant de l’ensemble des provinces du Pays-Basque se sont rendus à l’appel de l’organisation Askatasuna vers les deux prisons les plus éloignées du Pays-Basque où des prisonniers politiques basques sont incarcérés. Il s’agit de la prison d’Algeciras (au Sud de l’Andalousie) et de Bapaume (où une autre militante basque, Agurtzane, a rejoint Maquso il y a quelques mois).

Ces deux prisons sont le symbole de la politique d’éloignement et d’isolement politique mise en place par les gouvernements français et espagnol. 700 prisonniers politiques basques (dont 135 prisonniers basques dans 26 prisons françaises différentes) subissent cette injustice, et cette répression politique visant avant tout à couper tous leurs liens avec leur pays, familles et proches. La politique de dispersion et d’éloignement des prisonniers basques loin du Pays-Basque complique, donc espace, les visites des familles, des avocats et des médecins. Cette politique appliquée depuis 1987 frappe également les familles obligées de parcourir des milliers de kilomètres pour une visite de moins d’une heure (quatorze parents sont morts sur la route de la prison depuis la dispersion).

En plus de revendiquer le respect de leurs droits, pour leur dignité, le Collectif des Prisonniers Politiques Basques lutte aussi pour la reconnaissance de leur caractère politique. Car cette reconnaissance est indispensable dans la voie de la résolution du conflit politique. Si on veut dépasser cette situation de conflit politique, il est indispensable d’accepter le caractère politique des prisonniers politiques basques, ainsi que leur participation au processus politique en Pays-Basque.

Ce sont donc 250 basques débarquant de cinq autocars qui ont participé à la manifestation de Bapaume, rejoints par des manifestants français. En effet, le collectif ‘Ne Laissons Pas Faire’ (NLPF) s’était associé à l’appel d’Askatasuna, ce qui permettait de renouveler, de manière plus large, la manifestation de l’année passée en soutien aux prisonnières d’Action Directe. Ont donc également participé à cette initiative des militants du Collectif ‘Ne Laissons Pas Faire’, de la CNT, du Comité Secours Rouge (Paris). Dix membres de notre Secours Rouge/APAPC ont fait le voyage et participé à cette manifestation. Pic-nique, chants, partie de foot, discours, et activités basques traditionnelles comme la pyramide humaine, se sont succédés pendant quatre heures sous les encouragements des prisonnières.

Pour le contact avec Askatasuna

Manifestation à Bapaume
Manifestation à Bapaume

Meeting NPLF

Le 23 avril 2004, une délégation du Secours Rouge/APAPC participe au meeting organisé par NLPF à Paris pour la libération des prisonniers d’Action Directe. Elle apporte aux participants le message de la Commission pour un SRI.

Message de la Commission pour un Secours Rouge International:

La Commission pour un Secours Rouge International adresse un salut militant aux participants et aux organisateurs du meeting de solidarité qui nous réunit ce soir.

La situation des prisonnier(e)s d’AD et la question de leur libération sont aujourd’hui lourdes de signification. Est-il tolérable que l’Etat maintienne dans ses geôles des personnes dont l’état de santé ne le permet plus? La loi prétend que non, le gouvernement français, dans ce cas, décrète que si. Est-il tolérable que cet acharnement judiciaire, dont il faut à présent craindre le pire, trouve sa raison dans la qualité politique des faits à l’origine des condamnations? Serait-ce donc une circonstance aggravante que d’être guidé par des motivations révolutionnaires quand on enfreint la loi? L’idéal démocratique dans l’histoire a démontré le contraire, aujourd’hui les autorités françaises le renient. La situation des prisonnier(e)s d’Action Directe et la question de leur libération ne peuvent laisser indifférent. Elles sont emblématiques de la nature véritable du régime en France, de ses orientations ouvertement réactionnaires, elles doivent interpeller chacun et chacune. Ou bien nous laisserons la justice française rétablir la peine de mort, diluée dans des années et des années de régime de détention destructeur, ou bien nous empêcherons le crime. C’est, ce sera, un rapport de force. Nous avons tous et toutes la responsabilité de faire qu’il penche du bon côté.

Beaucoup d’arguments sont présentés, qui fondent la légitimité de l’exigence de la libération des prisonnier(e)s d’AD. Nous allons cette fois en citer un en particulier. Joëlle, Jean-Marc, Georges, Nathalie et Régis doivent être libérés parce qu’ils assument pleinement le combat qu’ils ont mené hier contre le capitalisme et l’impérialisme. C’est une valeur trop rare à notre époque. Oui, il faut que la jeunesse d’aujourd’hui renoue avec l’exemple de la dignité et de l’abnégation militante. Les prisonnier(e)s d’Action Directe y contribuent sans hésiter un seul instant, voilà aussi ce qui doit motiver notre mobilisation pour leur défense et leur liberté immédiate.

Contre l’Europe des polices et des patrons, vive la solidarité internationaliste!

Commission pour un Secours Rouge International, Bruxelles / Zürich

Meeting NPLF

Manifestation à la prison de Bapaume

Manifestation devant la prison de Bapaume

Calicot pour Joëlle et Nathalie à Bapaume

Devant la prison de Bapaume

Compte rendu de la manifestation:

Le samedi 13 septembre 2003, à l’appel de la Commission pour un Secours Rouge International, une soixantaine de personnes venues de Belgique, de Suisse et de France ont manifesté en fin de matinée devant la prison de Bapaume (France) en solidarité avec les militantes d’Action directe, Joëlle Aubron et Nathalie Ménigon. Ont participé à cette initiative, outre les sections de la Commission pour un SRI, des militants du Collectif ‘Ne laissons pas faire’, de la CNT (de Béthune et de Paris), de l’Anarchist Black Cross (Lille) et du Comité Secours Rouge (Paris).

Les manifestants réclamaient la libération des deux militantes et ont exprimé leur solidarité avec la militante basque Julia Morena Maquso également détenue à Bapaume. Ils ont déployé de grandes banderoles, brandi des drapeaux communistes et anarchistes, lancé des ballons porteurs de drapeaux rouges, allumé des fusées de détresse et provoqué un tintamarre de sifflets. Parmi les slogans: ‘Liberté pour Nathalie et Joëlle!’; ‘Prison partout justice nulle part!’; ‘Reprenez Papon, donnez-nous Ménigon!’; ‘Pierre par pierre, mur par mur, détruisons les prisons!’. Plusieurs messages de solidarité ont été lus au mégaphone à l’intention des prisonnières.

La manifestation était visible de toute une partie de la prison et audible pour le reste. Joëlle et Nathalie avaient déployé un drapeau rouge depuis la fenêtre d’une cellule pour saluer les manifestants. Les autres détenus répondaient avec enthousiasme aux slogans des manifestants et ont eux-mêmes scandé à maintes reprises: ‘Libérez Joëlle et Nathalie!’, appuyant leur propos par un concert de gamelles frappées sur les barreaux. La manifestation s’est terminée après une heure pour ne pas donner à la prison un prétexte pour supprimer les visites de l’après-midi. Elle s’est terminée sans incident; elle a donné lieu à un article important dans La Voix du Nord et a été mentionnée dans Libération.

Emprisonnées depuis seize ans, Joëlle et Nathalie ont toujours maintenu fermes les principes révolutionnaires, ont lutté avec un immense courage, par de dures grèves de la faim, contre l’isolement, et ont participé en prison à de nombreuses initiatives de solidarité, notamment avec les prisonniers révolutionnaires de Turquie en grève de la faim, de leur propre initiative ou dans le cadre de la Plate-forme du 19 juin 1999 des prisonniers révolutionnaires, communistes, antifascistes, anarchistes et anti-impérialistes.

Le Secours Rouge a décidé cette initiative en soutien à ces prisonnières particulières sans perdre de vue qu’en France, ce sont plus de 200 prisonniers anticapitalistes et anti-impérialistes qui sont confrontés à une répression brutale allant sans cesse s’aggravant. Le cas des militants antifascistes espagnols du PCE(r), des GRAPO et de l’AFAPP est particulièrement révélateur de cette offensive réactionnaire, mais nous pouvons également citer le cas des prisonniers bretons, basques, le cas du camarade Georges Ibrahim Abdallah détenu depuis dix-neuf ans, etc. La manifestation de Bapaume a permis de faire vivre les principes fondateurs du Secours Rouge. Il s’agit d’organiser des militants communistes, des sympathisants communistes, et des personnes faisant le choix de travailler avec des communistes sur la question de la lutte contre la répression de classe, dans le soutien à toutes les personnes qui sont victimes de la répression de classe en raison de leur engagement anticapitaliste et anti-impérialiste (militants syndicaux et ouvriers, révolutionnaires communistes ou anarchistes, combattants des luttes de libération nationale, etc.).

L’organisation de la solidarité à l’échelle internationale se heurte à beaucoup de difficultés, mais elle doit aller de l’avant, aussi bien en empruntant la voie de la construction d’un Secours Rouge International, qu’en empruntant celle du développement des relations de travail entre les forces du Secours Rouge et d’autres forces solidaires. La manifestation de Bapaume avait été précédée à Bruxelles, le vendredi 5 septembre 2003, par une soirée publique d’information sur la situation de Joëlle Aubron et Nathalie Ménigon organisée par le Secours Rouge/APAPC. Cette soirée s’est tenue à Saint Gilles (Bruxelles) dans la nouvelle salle de réunion de l’ASBL culturelle AURORA. C’est finalement une douzaine de membres et sympathisants du Secours Rouge/APAPC qui firent le voyage de Bruxelles à Bapaume.

Lire le communiqué du Secours Rouge sur cette mobilisation – format pdf

Manifestation devant la prison de Bapaume
Manifestation à la prison de Bapaume
Calicot pour Joëlle et Nathalie à Bapaume
Devant la prison de Bapaume

Conséquence d’années d’isolement, un processus planifié de destruction physique et mentale, les états de santé de Georges Cipriani et de Nathalie Ménigon sont plus qu’alarmants. Nous dénonçons cette situation depuis plusieurs années en nous heurtant au cynisme de l’Etat qui a utilisé et mis en place un ensemble de mesures visant à anéantir les militants et militantes d’Action Directe.

Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron, Georges Cipriani et Jean-Marc Rouillan sont incarcérés depuis 14 ans pour ‘association de malfaiteurs’ et pour les ‘assassinats’ du Général Audran, marchand d’armes, et de Georges Besse, PDG de Renault. Les membres d’Action Directe ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 18 ans. Ces condamnations ont été prononcées, de manière rétroactive (!), en vertu de lois d’exception (les ‘lois anti-terroristes de Pasqua’, maintenues par les divers gouvernements de gauche) alors qu’ils n’avaient pas commis d’attentats aveugles, ils croupissent depuis 1987 dans les geôles de la République.

En août 2001, Georges Cipriani a été transféré de la centrale d’Ensisheim à l’Hôpital psychiatrique de Sarreguemines dans une ‘Unité pour Malades Difficiles’ qui reçoit les prisonniers dont l’état mental est incompatible avec le maintien en détention. Ce qui aurait dû être un premier pas vers une libération pour raison médicale, s’est avéré être un placement dans une mortelle oubliette, un simple changement de dénomination.

La défunte loi de réforme pénitentiaire de la ‘Gauche plurielle’ prévoyait la construction d’établissements différenciés dont des ‘Maisons centrales à effectifs réduits’ destinées, selon le député Floch (P.S. et membre d’Amnesty International), aux individus ‘pour lesquels les mesures de sécurité sont plus importantes que les mesures de réinsertion’. Les coups de mentons sécuritaires de l’actuel gouvernement intérimaire comme ceux des principaux candidats de ‘l’opposition’ laissent présager que, quels que soient les résultats des prochaines législatives, l’arsenal répressif de l’Etat sera bientôt agrémenté de super-QHS. Là, sans témoins, les techniciens de la Chancellerie et de l’Administration pénitentiaire tenteront tout type d’expérience pour briser les détenus, ‘droits communs’ ou ‘politiques’, rebelles à l’ordre carcéral. Ce qui fut et est toujours appliqué aux prisonniers et prisonnières d’AD sera reproduit sur un nombre de plus en plus étendu de détenus.

A droite comme à gauche, la récente campagne présidentielle s’est articulée autour du thème de l’insécurité. Et tous de disserter sur le laxisme de la magistrature et la permissivité de l’appareil judiciaire. Et tous de crier haro sur le ‘sauvageon’ de banlieue et d’en appeler à l’ordre républicain. Pas une de ces tristes figures n’a cité comme exemple de laxisme ou de permissivité la condamnation (le 6 septembre 2001) à 3 ans de prison avec sursis du policier Henri Bois, auteur du meurtre à Toulouse en décembre 98 du jeune Habib (17 ans). Soulignons que si ce verdict qui n’a ému aucune de ces bonnes âmes est juste, et si nous sommes tous égaux face à la Justice, les 4 d’AD n’auraient dû être condamnés qu’à deux fois 3 ans avec sursis.

L’enjeu de la mobilisation pour la libération des militantes et militants d’AD va bien au-delà de leur histoire particulière. Notre combat pour leur libération n’est pas simplement ‘en leur faveur’, c’est un pan de notre propre combat contre l’extension du flicage et de la répression dans des domaines de plus en plus quotidiens de notre vie. C’est un pan de notre combat contre l’exploitation capitaliste.

➔ NOUS DEMANDONS LA LIBERATION IMMEDIATE DE GEORGES CIPRIANI ET DE NATHALIE MENIGON DONT LES ETATS DE SANTE NE SONT PLUS COMPATIBLES AVEC LA DETENTION.

➔ NOUS DEMANDONS LA REDUCTION DE PEINE DE SURETE POUR JOELLE AUBRON ET JEAN-MARC ROUILLAN, AFIN QU’ILS PUISSENT ETRE LIBERES AU PLUS VITE.

Collectif NLPF