Le sixième procès de « Bâle sans-nazi » a eu lieu le lundi 21 septembre. Comme pour les premiers procès, une militante était accusée de trouble à l’ordre public et de participation à une manifestation non autorisée, et de « participation passive à la violence et à la menace ». Elle a été condamnée à huit mois de prison (sans probation). Environ 100 personnes s’étaient réunies en solidarité avec elle. « Basel Nazifrei » avait été organisée en 2018 en réponse à une mobilisation du Partei National Orientierter Schweizer (PNOS), une organisation d’extrême-droite. Plus de 2000 manifestant·es y avaient participé et plusieurs affrontements avaient éclatés entre antifascistes et nationalistes, ainsi qu’avec la police (voir notre article). Plus de 60 personnes ont été poursuivies dans le cadre de cette affaire (voir notre article).

Un militant antifasciste condamné à huit mois de prison dans l'affaire "Basel Nazifrei"

Un militant antifasciste condamné à huit mois de prison dans l’affaire « Basel Nazifrei »

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Lundi 21 septembre, 7 personnes sont convoquées au commissariat, dont 5 pour une garde à vue, pour des faits supposés avoir été commis lors d’une initiative antifasciste en février dernier contre le Rassemblement National durant les élections municipales à Toulouse. De nombreuses organisations, dont le Secours Rouge Toulouse, appellent à un rassemblement de soutien lundi 21 septembre à 12h devant le commissariat central (métro Canal du midi).

L’événement Facebook

De très violents affrontements on eu lieu vendredi 11 septembre à Santiago lors des manifestations pour l’anniversaire du coup d’État du général Pinochet. Dans plusieurs quartiers de la capitale, comme Villa Francia (gare centrale), La Pincoya, Los Morros (La Cisterna) et Huechuraba, les manifestants ont attaqué les forces de sécurité avec des cocktails Molotov. Un adolescent de 14 ans a été blessé au visage par une grenade lacrymogène à Villa Francia. Au moins 17 personnes ont été arrêtées dans la capitale. Des affrontements ont également eu lieu hors de Santiago, comme à Antofagasta, Valparaíso, O’Higgins et Tarapacá.

Affrontements à Santiago

Michael Reinoehl, un militant antifasciste a été abattu jeudi à Lacey, dans l’État de Washington, par des policiers venus l’arrêter. Il a été tué par 13 balles tirées par des policiers fédéraux, alors qu’il venait de quitter un appartement et de grimper dans une voiture. Michael Reinoehl, un habitué des manifestations Black Lives Matter (BLM) à Portland, était soupçonné d’avoir abattu un militant d’extrême-droite au cours d’un affrontement. Celui-ci était membre des « Patriot Prayer » et était impliqué dans des attaques contre les manifestation BLM (voir notre article).

Michael Reinoehl, un militant antifasciste assassiné par la police

Michael Reinoehl, un militant antifasciste assassiné par la police

Mercredi 19 août, Facebook a décidé de s’attaquer aux « mouvements et organisations liés à la violence » en supprimant des pages et comptes enregistrés sur son réseau. Le communiqué officiel expliquant leur décision stipule : « Aujourd’hui, nous prenons des mesures contre les pages Facebook, les groupes et les comptes Instagram liés à des groupes anarchistes hors ligne qui soutiennent des actes violents durant les manifestations, à des organisations de milices basées aux États-Unis et à QAnon. (…) En ce qui concerne les groupes de milices et ceux qui encouragent les émeutes, dont certains peuvent s’identifier comme Antifa, nous avons commencé par supprimer plus de 980 groupes, 520 pages et 160 publicités de Facebook. » Le communiqué précise par ailleurs : « Et tout acteur ou groupe non-étatique correspondant au critère d’individu ou organisation dangereux sera banni de notre plateforme. » Les pages des collectifs anarchistes crimethInc et itsgoingdown, par exemple, ont été supprimées, parmi d’autres.

CrimethInc.

Ce jeudi 13 août à 23h, trois policiers de la Brigade Anti Criminalité (BAC) du 20e arrondissement de Paris se sont présentés au Saint Sauveur et ont demandé à voir le responsable. Ils venaient faire signer un procès-verbal de notification. Après 15 ans d’existence et pour la deuxième fois en six mois, le Saint-Sauveur se voit donc imposer une nouvelle mesure de fermeture administrative d’une durée de deux semaines. Cette fermeture intervient après les neufs jours imposés en janvier dernier, après les presque trois mois de fermeture imposés parce que nécessaire par la crise sanitaire (voir notre article). Les prétendus motifs invoqués rendent responsable ce bar de tous ce qui se passe sur la place où il est situé. On leur reproche également d’avoir subi une attaque organisée par un groupe de fascistes armés de barres de fer, manches de pioche et gazeuses (voir notre article). Plus d’infos ici.

Le Saint-Sauveur

Dans le cadre de la journée internationale de solidarité avec les prisonnier·e·s antifascistes, le Secours Rouge Toulouse et l’Union Antifasciste Toulousaine organisent un atelier d’écriture en soutien à différents prisonniers antifascistes. Rendez-vous samedi 25 juillet dès 14h au Chat Noir (33 rue Antoine Puget – Toulouse).

Mardi 7 juillet à Bâle, un militant antifasciste a été condamné à 7 mois de prison avec sursis. Il était accusé de trouble à l’ordre public et de participation à une manifestation non autorisée. Cette manifestation avait été organisée en 2018 en réponse à une mobilisation du Partei National Orientierter Schweizer (PNOS). Plus de 2000 manifestant.e.s y avaient participé et plusieurs affrontements avaient éclatés entre antifascistes et nationalistes, ainsi qu’avec la police. Plus de 60 personnes ont été poursuivies dans le cadre de cette affaire. Certaines d’entre elles ont été dénoncées après la publication de photos des manifestant.e.s dans un journal local. Ce procès est le premier, les autres auront lieu tout au long de l’été.

Photo de la manifestation antifasciste de 2018

 

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Colinford Mattis, Urooj Rahman et Samantha Shader ont été arrêtés, fin mai, lors des manifestations qui ont éclaté suite au meurtre de George Flyod par un policier. Colinford Mattis et Urooj Rahman sont accusés d’avoir lancé un cocktail Molotov par la fenêtre d’une voiture NYPD déjà cassée et abandonnée dans la nuit du 29 mai. Samantha Shader, qui a une longue histoire de résistance aux forces de l’ordre, a été arrêtée séparément la même nuit, également pour avoir lancé un cocktail Molotov. Celui-ci, qui ne s’est pas enflammé, visait une voiture avec des policiers à l’intérieur.

Tous les trois sont détention préventive et risquent la prison à vie (avec une période minimale de 45 ans) pour divers délits fédéraux comme utilisation d’explosifs pour commettre un crime ou complot d’incendie criminel. Il est pourtant rare que des jets de cocktail Molotov fassent l’objet de poursuites fédérales: ils sont généralement jugés par les tribunaux d’état. Chose également inhabituelle, ils sont détenus sans caution, suite à un appel du ministère de la justice qui s’y est opposé. L’administration Trump a, en effet, travaillé très dur pour que l’affaire soit transférée de l’État à la cour fédérale, sur la base du fait que, les voitures visées venaient de l’extérieur de l’État. De plus, Donald Trump et ses alliés ont parlé de l’affaire sur les réseaux sociaux, l’utilisant comme porte-étendard de leur lutte contre le mouvement antifasciste.

Samantha Shader, Colinford Mattis et Urooj Rahman

Samantha Shader, Colinford Mattis et Urooj Rahman

Lundi 22 juin, un tribunal militaire de Saint-Pétersbourg a condamné deux autres militants anarchistes, accusés dans l’affaire « Network », à des peines de prison. Viktor Filinkov a reçu une peine de 7 ans et Yuly Boyarshinov une peine de 5,5 ans dans une colonie pénale. Le juge a également ordonné la destruction des éléments de preuve dans l’affaire. Filinkov et Boyarshinov ont été arrêtés par le Service fédéral de sécurité russe (FSB) en janvier 2018. Filinkov a été torturé au cours de l’enquête afin de lui extorquer des aveux. Les agents du FSB menaçaient également d’aggraver les conditions de détention de Boyarshinov s’il ne coopérait pas à l’enquête.

Les soutiens de Filinkov et de Boyarshinov se sont réunis à l’extérieur et à l’intérieur du tribunal pour manifester leur solidarité. Des chants de « liberté aux prisonniers politiques » et « l’antifascisme n’est pas du terrorisme » ont été scandés dans la salle d’audience lors de la lecture du verdict. Plus de 20 personnes participant à la manifestation ont été arrêtées, y compris trois à quatre personnes qui jouaient du tambour devant le tribunal, un homme qui s’est enchaîné à une clôture et a allumé une fusée éclairante, et Yana Sakhipova, l’épouse de Boyarshinov, qui a été détenue à l’intérieur du tribunal.

La plupart des accusés dans l’affaire Network sont des antifascistes et des anarchistes. Ils sont accusés d’avoir participé à une “communauté terroriste anarchiste” créée en 2015 dans le but de déclencher une “déstabilisation du climat politique dans le pays” en posant des bombes lors des élections présidentielles russes de 2018 et de la Coupe du monde de football. Le Réseau aurait des cellules fonctionnant à Moscou, à Saint-Pétersbourg, à Penza et en Biélorussie. Plus tôt cette année, sept anarchistes russes, également accusés de participation au groupe « Réseau », ont été condamnés pour des infractions terroristes à des peines de prison totalisant 86 années (voir notre article).

Viktor Filinkov et Yuly Boyarshinov

Viktor Filinkov et Yuly Boyarshinov