Lundi 10 février, le tribunal militaire de Penza a condamné sept militants antifascistes à de lourdes peines de prison pour leur participation, selon les services secrets (FSB) à un « réseau terroriste d’extrême-gauche ». Dmitry Pchelintsev a été condamné à 18 ans de prison, Ilya Shakursky à 16 ans, Arman Sagynbaev à 6 ans, Andrei Chernov à 14 ans, Vasily Kuksov à 9 ans, Mikhail Kulkov à 10 ans et Maxim Ivankin à 13 ans d’emprisonnement. Les peines vont donc de 6 à 18 ans d’emprisonnement, conformément avec ce qu’avait demandé le procureur de Saint-Petersbourg. Les militants ont tous été condamnés dans l’affaire dite de « The Network ». Cette affaire a commencé en octobre 2017, lorsque le Service fédéral de sécurité russe (FSB) a arrêté six personnes à Penza les accusant de participation à une organisation terroriste «The Network» (voir notre article).

Pour soutenir les prisonniers, il est possible de :
Faire un don à l’Anarchist Black Cross via PayPal (abc-msk@riseup.net). Assurez-vous de préciser que votre don est réservé à la «Rupression».
Faire connaître l’affaire et organiser des événements de solidarité.
Si vous avez le temps et les moyens de concevoir, produire et vendre des marchandises solidaires, veuillez écrire à rupression@protonmail.com.
Concevoir une carte postale de solidarité qui peut être imprimée et utilisée par d’autres pour envoyer des messages de soutien aux détenus. Envoyez vos idées à rupression@protonmail.com.
Écrivez des lettres de soutien aux prisonniers et à leurs proches via rupression@protonmail.com. Plus d’infos ici.

Manifestation de soutien aux prisonniers accusés de faire partie de "The Network"

Une consultation publique a été lancée l’année dernière en République d’Irlande afin de mettre à jour la loi contre les « discours de haine ». L’extrême-droite irlandaise organisait hier une manifestation contre cette loi, dans le centre de Dublin, et les forces antifascistes ont formé une contre-manifestation. Plusieurs heurts ont opposés les antifas et membres de la Garda Síochána, ces policiers s’interposant pour protéger le rassemblement d’extrême-droite. Il en a résulté plusieurs blessés dont un policier, et six arrestations. Ces six personnes ont depuis été relâchées dans l’attente de leur comparution.

Membres de la Garda Síochána

Le Saint-Sauveur, bar du quartier de Ménilmontant, dans le 20e arrondissement de Paris, se voit frappé d’une « fermeture administrative » de neuf jours, du 21 au 30 janvier menaçant gravement les finances du bar. Depuis plusieurs semaines, la police réalise régulièrement des visites du bar pour n’importe quelle raison et distribue des amendes. Ouvert en janvier 2006, le Saint-Sauveur est le cœur de la contre-culture antifasciste parisienne et un lieu fréquenté par une bonne partie des militant·es de gauche. Une cagnotte a été lancée pour soutenir le bar. Plus d’infos ici.

Le Saint-Sauveur

Des dizaines de manifestants antifascistes se sont rassemblés devant une habitation de Gilly où se tenait un rassemblement du nouveau Parti National Européen, la scission de Nation. Les opposants à cette réunion se sont rassemblés sur le trottoir devant la maison en bloquant l’entrée. La police de Charleroi a demandé aux manifestants de se reculer et a fait usage de la force pour les évacuer: jets de gaz lacrymogènes et coups de matraque. Les manifestants ont maintenu leur présence encore une heure en protestant contre l’intervention policière. Sept antifascistes ont été arrêtés.

Les heurts de Gilly

Jeudi 30 janvier, 13 militant·es antifascistes passeront en procès pour avoir manifesté contre la venue de Vox (un parti d’extrême droite) dans leur quartier de Vallecas (Madrid) à l’occasion de la campagne électorale de novembre 2019. Les militant·es s’étaient rassemblé·s avec des casseroles, des sifflets et d’autres bannières et plusieurs d’entre eux avaient été identifiés par la police à cette occasion. Suite à une plainte de Vox, les manifestant·es identifiés seront poursuivis pour « délit de contrainte » avec comme circonstance aggravante « la discrimination idéologique ». Les sanctions demandées sont encore inconnues. Les militant·es revendiquent la légitimité de leur action et estiment que ce procès sera l’occasion de questionner le régime post-fasciste mis en place en Espagne depuis 1978. Un rassemblement de soutien est prévu le jour du procès Place de Castille et un repas de solidarité est organisé ce samedi.

13 militants antifascistes en procès pour avoir manifesté contre Vox

13 militants antifascistes en procès pour avoir manifesté contre Vox

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Le premier novembre 2019, des militant·es antifascistes ont incendié le principal local du parti néo-nazi « Aube Dorée » à Athènes. Cette opération a notamment permis de fortement endommager le bureau politique et le bureau du secrétaire général de cette organisation. Suite à cette action, deux combattants antifascistes ont été arrêtés. Ces deux personnes sont également accusées d’avoir participé à six autres opérations similaires contre le local des néo-nazis, la première datant de mars 2017. Si les militants ont été libérés dans l’attente de leur procès, ils doivent cependant remplir des conditions extrêmement strictes telles qu’un pointage obligatoire au poste de police de leur région. Ils doivent également chacun verser une caution de 15 000 € avant le 17 janvier. Le mouvement antifasciste appelle donc à une campagne de soutien financier pour permettre aux deux militants de payer leurs cautions. 

Plus d’infos et lien vers la campagne de soutien ici.

Athènes: fresque à la mémoire de Pávlos Fýssas, rappeur assassiné par Aube Dorée

Athènes: fresque à la mémoire de Pávlos Fýssas, rappeur antifasciste assassiné par Aube Dorée

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Mardi 26 novembre, Rodrigo Lanza, un anarchiste chilien a été condamné à cinq ans de prison en Espagne. Il était accusé d’homicide suite à la mort d’un fasciste dans un affrontement en 2017. Ce dernier était soldat de la Légion espagnole. Il avait menacé Rodrigo Lanza avec un couteau dans un bar de Saragosse à l’aube du 8 décembre 2017. Rodrigo Lanza lui avait alors asséné un coup de poing qui avait provoqué sa chute mortelle en brisant son cou.

Le parti fasciste Vox avait mené une campagne, relayée dans la presse sous le nom de « procès des bretelles », accusant Rodrigo Lanza d’avoir frappé sans provocation le légionnaire fasciste parce que celui-ci « portait un symbole espagnol ».

Arrêté peu après l’affrontement, Rodrigo Lanza est allé en détention provisoire jusqu’à son procès au cours duquel il encourait une peine de 25 ans de prison pour meurtre avec haine aggravante (haine supposément « dirigée contre les Espagnols »). Il sera finalement reconnu coupable d’homicide involontaire. La peine maximale prévue par la loi était de quatre ans de prison, à moins que le juge ne décide d’augmenter la peine d’un degré, auquel cas il pouvait aller jusqu’à six ans. Celui-ci choisira finalement de condamner Rodrigo à 5 ans de prison et à payer 200 000 euros à la la famille du légionnaire fasciste.

Toutes les parties feront très probablement appel du jugement, d’abord devant la Cour supérieure de justice d’Aragon puis devant la Cour suprême. La défense le fera en demandant que la sanction soit réduite d’un degré et que le maximum qui puisse être infligé soit d’un an ; l’accusation demandera que les faits prouvés soient révisés et une condamnation pour meurtre et crime de haine.

Plus d’infos ici.

Rodrigo Lanza

Rodrigo Lanza

 

 

Dimanche 17 novembre, des militant·es antifascistes qui participaient à un championnat d’arts martiaux à Moscou ont subi un raid de l’unité « anti-extrémisme » de la police. 25 personnes ont été identifiées, arrêtées et emmenées pour interrogatoire. Les policiers auraient cherché à savoir si des participant·es au tournoi avaient pris part à des émeutes massives à Moscou cet été (voir notre article). Un des antifascistes arrêtés, Vladislav Barabanov, avait déjà été soupçonné d’avoir pris part aux émeutes, mais les charges retenues contre lui ont finalement été abandonnées. Le championnat de dimanche était organisé pour commérer Ivan Khutorskoy, un militant anarchiste bien connu qui avait été abattu en 2009 par le groupe BORN (Organisation de combat des nationalistes russes), un groupe armé fasciste.

Raid contre un championnat d'arts martiaux antifasciste à Moscou

Le groupe « Support Your Local Antifa » appelle à soutenir plusieurs militant·e·s antifascistes de Bristol qui ont été à plusieurs reprises pris·e·s pour cibles par la police. Une amende particulièrement lourde de 1 500 £ a été infligée à un antifasciste, un homme de couleur, qui a également été victime d’intimidation et de harcèlement de la part de policiers locaux. Trois antifascistes font actuellement face à de fausses accusations suite à une opération « totale de maintien de l’ordre », une opération destinée à empêcher les mobilisations en opposition à une manifestation d’extrême droite à Dewsbury le 12 octobre. Le groupe demande de l’aide pour pouvoir payer leurs frais de justice ainsi que les amendes imposées. Leur objectif est de récolter 1 000 £.

Le lien vers la collecte de fond.

Campagne de don pour soutenir des antifascistes réprimé·e·s à Bristol

Campagne de don pour soutenir des antifascistes réprimé·e·s à Bristol

Incarcéré depuis six mois suite à une plainte de militants fascistes, Antonin se présentera libre à l’audience d’appel ce mardi 29 octobre. Cette remise en liberté, soumise à 10 000 € de caution, avait été ordonnée mardi par un juge de la liberté et de la détention (JLD). Le parquet a fait appel de cette décision, qui sera examinée mardi matin. Antonin était incarcérée depuis sa mise en examen le 18 avril pour « violences en réunion » et « vol avec violences ayant entraîné une incapacité supérieure à huit jours » lors d’un affrontement entre fascistes et antifascistes dans la nuit du 15 au 16 avril, à proximité de la cathédrale Notre-Dame alors en feu. Cette affaire est survenue quelques jours après qu’il ai achevé de purger, en liberté conditionnelle, sa peine de cinq ans (dont deux avec sursis) pour sa participation à l’attaque d’une voiture de police en mai 2016, quai de Valmy à Paris. Un appel est lancé pour une mobilisation mardi dès 9h au Palais de justice de Paris (métro Cité) afin qu’il ne retourne pas en prison.

Libération provisoire d'Antonin Bernanos