Vendredi 15 août, environ 120 personnes ont participé à un rassemblement fortement défendu par la police du groupe transphobe Women Will Speak sur les marches du Parlement à Melbourne. 80 contre-manifestant·es ont été violemment réprimé·es par les forces de l’ordre. Les agents ont fait usage de sprays au poivre, de coups de matraque auxquels les militant·es ont répondu par des coups de parapluie. Quatre contre-manifestant·es ont été arrêté·es, l’un d’entre iels a été accusé·e d’agression envers la police et a été libéré·e sous caution avant de devoir comparaître devant un tribunal à une date ultérieure, un·e autre était en possession de fusées éclairantes lors de son arrestation. À la suite de ces interpellations, les forces de l’ordre ont procédé à 145 perquisitions afin de retrouver des armes, l’opération n’a donnée aucun résultat.

Le week-end dernier, le groupe Action Palestine a organisé une « Marche pour l’humanité » pour Gaza qui a regroupé près de 300 000 personnes, ce qui en fait l’une des plus grandes manifestation de l’histoire de l’Australie. Les manifestants ont occupé le pont du port de Sydney, l’un des monuments les plus emblématiques de la ville, en solidarité avec la Palestine. Ce succès est aussi une réponse à la politique pro-israélienne des autorités. Le gouvernement travailliste de la Nouvelle-Galles du Sud et le commissaire de police de la Nouvelle-Galles du Sud étaient tous deux opposés à la marche et avaient tenté de l’empêcher. Dans le même temps, le gouvernement a fait voter des lois draconiennes anti-manifestation.

La répression des manifestations pro-palestinienne se déchaîne dans de nombreux pays occidentaux. La candidate des Verts à Sydney, Hannah Thomas, a ainsi été grièvement blessée lors de son arrestation. On ignore jusqu’à quel point elle pourrait recouvrer la vue après une grave blessure à l’œil. Elle participait à une manifestation devant SEC Plating à Belmore (Sydney), le vendredi 27 juin, lorsqu’elle a été prise à partie par la police de Nouvelle-Galles du Sud. SEC Plating fournit des composants utilisés dans des avions de chasse des Forces de défense israéliennes. Un policier lui a porté un coup violent puis l’a entraîné pour la mettre en état d’arrestation. La police a justifié les violences en expliquant que les manifestants avaient refusé de se déplacer malgré leur ordre. Hannah Thomas s’était présentée contre le Premier ministre dans sa circonscription de Grayndler à Sydney lors des élections de cette année. Elle doit d’ailleurs comparaître le 12 août devant le tribunal qui lui reprochera sa participation à la manifestation.

Le gouvernement de l’État de Victoria prévoit d’étendre les lois sur les discours de haine à la communauté LGBTQIA+. Au nom de la « liberté d’expression », l’organisation transphobe Women’s Voices Australia a organisé un rassemblement de protestation sur les marches du Parlement. Des centaines de contre-manifestants se sont alors rassemblés dans le quartier des affaires pour soutenir les droits des personnes transgenres, Cette contre-manifestation a été bloquée par la police. Quatre policiers ont été soignés pour des blessures légères suite à des jets de projectiles. Après le rassemblement, une quarantaine de manifestants masqués se sont dispersés dans le quartier des affaires, déplaçant des panneaux de signalisation ou posant des palettes en bois pour bloquer la circulation aux intersections. Un affrontement a eu lieu avec la police qui a usé de gaz lacrymogène et arrêté deux personnes – depuis libérées sous caution.

La radio télévision publique ABC s’est procuré des statistiques policières, elles révèlent que lors de contrôles et de fouilles un profilage ethnique est réalisé. Les données compilées révèlent qu’entre 2020 et 2023, les Aborigènes ont 5,6 fois plus été contrôlés que la population « caucasienne ». C’est quatre fois plus que les personnes issues de la communauté africaine, et trois fois plus pour ceux originaires du Moyen-Orient et du Pacifique. Cette disproportion des contrôles et des fouilles effectuées par la police est constatée dans à peu près tous les États australiens. Dans le Victoria, les Aborigènes sont 11 fois plus susceptibles d’être fouillés, et les Africains, huit fois plus. Les autorités policières assurent que le profilage ethnique est prohibé, et que si des policiers s’y adonnaient, ils seraient sévèrement punis, voire licenciés. Les Aborigènes sont le peuple le plus incarcéré au monde. Près d’un tiers des personnes autochtones est incarcéré alors qu’ils ne représentent que 3,5 % de la population. Ils sont aussi condamnés presque systématiquement à des peines plus lourdes. Vivant souvent sous le seuil de pauvreté, ils n’ont pas les moyens de bénéficier d’une liberté sous caution.

Une loi australienne permettra d’infliger à des enfants de 10 ans les mêmes peines d’emprisonnement qu’à des adultes dans le but d’enrayer « la criminalité infantile ». Cette législation a été approuvée jeudi dans l’État du Queensland (nord-est). Elle prévoit que les enfants, dès l’âge de 10 ans, seront passibles des mêmes peines que les adultes pour 13 infractions graves allant de la conduite dangereuse au meurtre. Cette loi risque de pénaliser de manière disproportionnée les enfants aborigènes, une population dont les taux d’incarcération sont plus élevés que ceux des autres Australiens. «Ces politiques ne s’attaquent en rien aux causes profondes de la criminalité juvénile: traumatismes intergénérationnels, pauvreté, racisme systémique, accès insuffisant à des services de soutien. » dénoncent les instances des défenseurs des droits de l’homme. Le comité des droits de l’enfant des Nations unies a affiché sa « consternation »: « cela ne rendra pas le Queensland plus sûr ».

Ce week-end, à Newcastle, au nord de Sydney, L’ONG « Rising Tide » a organisé une action de désobéissance civile appelée « the people’s blockade » pour lutter contre les exportations de combustibles fossiles qui a rassemblé jusqu’à 7000 personnes et bloqué durant dix jours l’entrée du plus grand site maritime de transport de charbon au monde, des millions de tonnes de combustibles fossiles y transitent chaque année. Pour parvenir à ce blocus, ils ont constitué une armada de kayaks, de planches, de pagaie et de bateaux pneumatiques. De quoi empêcher un paquebot d’entrer dans le terminal et de paralyser temporairement la navigation. Les garde-côtes australiens dépassés par les événements, ont pourchassé la flotte de canoës dans le chenal du port. Les autorités locales ont arrêté 170 militants climat dont 14 mineurs d’âge, tous ont été inculpés de « perturbations d’une installation majeure ». L’an dernier, « Rising Tide » avait déjà organisé un rassemblement similaire, suivi là aussi par de nombreuses arrestations. La répression du mouvement climat s’est accéléré dans certains États, du fait d’un durcissement de la législation.

La plateforme Ghost permettait à ses utilisateurs d’échanger des messages de manière confidentielle en utilisant une triple couche de chiffrement. En outre, elle proposait un système de destruction automatique des messages, effaçant toute preuve aussi bien du côté de l’expéditeur que du destinataire. Les abonnements, facturés 2.350 dollars pour six mois, comprenaient également un smartphone modifié (photo) et des services de support technique. Le paiement s’effectuait en cryptomonnaie, renforçant l’anonymat des transactions. À son apogée, la plateforme était utilisée par des milliers de personnes à travers le monde, avec environ 1.000 messages échangés quotidiennement. Elle bénéficiait d’un réseau global de revendeurs qui la proposaient à des clients potentiels, notamment des réseaux de trafiquants internationaux.

L’enquête, menée par l’Operational Taskforce (OTF) d’Europol depuis mars 2022, a mobilisé des agents de neuf pays, dont la France, l’Italie, le Canada, les États-Unis et l’Australie. Cette collaboration a permis de localiser les serveurs de la plateforme en France et en Islande, d’identifier ses propriétaires en Australie et de découvrir des actifs liés à l’infrastructure de Ghost aux États-Unis. Les informations recueillies ont conduit à 51 arrestations, dont 38 en Australie, 11 en Irlande, une au Canada et une autre en Italie. Les responsables de la plateforme font face à cinq chefs d’accusation, avec des peines pouvant atteindre 26 ans de prison. Cette opération contre Ghost est la dernière du genre (et probablement pas la dernière) menée par Europol pour cibler des plateformes de communication cryptée, comme Sky ECC, EncroChat et Exlu.

Plus de 1 000 agents ont été déployés pour réprimer environ 25 000 manifestants anti-guerre ce jeudi à Melbourne, ce qui a donné lieu à de violents affrontements. Un événement international de trois jours, ” Forces terrestres 2024 “, permet aux gouvernements et à l’industrie mondiale de l’armement de conclure des accords. Parmi les exposants figurait l’entreprise publique israélienne Aerospace Industries, un fournisseur d’armes clé pour les forces Israéliennes. Des manifestants ont jeté des projectiles sur les agents, des pierres, tomates ou excréments. Certains visiteurs ont été pris à partie par les militants. La police a procédé à des lancés de gaz lacrymogène et de gaz au poivre, des balles non létales ont été tirées, des unités de police montées à cheval ont chargé pour dispersé quelques groupes d’activistes. De nombreux manifestants portaient des drapeaux palestiniens et des slogans pro-palestiniens résonnaient dans les rues.

Plusieurs arrestations d’activistes ont eu lieu sans qu’un bilan formel soit encore dressé.

Six personnes ont été arrêtées à Melbourne, où des militants se sont heurtés à la police qui séparait deux manifestations rivales. Une manifestation pro-israélienne (naturellement sous l’étiquette « contre l’antisémitisme ») organisée par le groupe chrétien sioniste « International Christian Embassy Jerusalem », faisait face à une manifestation pro-palestinienne . Un cordon de la police de  l’État de Victoria séparait les milliers de manifestants. Des heurts ont néanmoins eu lieu et six manifestants pro-palestiniens ont été arrêtés.