Les forces de sécurité pakistanaises ont violemment dispersé, ce samedi 22 mars, un sit-in pacifique organisé à Quetta, la capitale du Baloutchistan. Le rassemblement dénonçait les disparitions forcées, les violences et la marginalisation de la communauté baloutche. Trois manifestants ont été tués et au moins 18 personnes ont été arrêtées, dont Mahrang Baloch, militante au sein du Comité de l’unité baloutche, dont elle a pris désormais la tête, organisatrice de ce sit-in et figure de la cause baloutche au Pakistan. Gaz lacrymogènes, coup de matraques et tirs à balles réelles au motif de troubles à l’ordre public ou des liens avec des groupes séparatistes, le déferlement d’une « violence d’État » et d’une volonté d’étouffer des voix dissidentes dans cette région où ont lieu attaques et affrontements entre la rébellion armée, principalement emmenée par l’Armée de libération du Baloutchistan (BLA), et les forces de sécurité.

L’attaque s’est produite dimanche soir, un camion citerne a explosé sur la route menant à l’aéroport de Karachi. La BLA (Armée de Libération du Baloutchistan) a déclaré avoir ciblé un convoi d’ingénieurs et d’investisseurs chinois arrivant de l’aéroport. La Chine, partenaire économique du Pakistan, investi notamment dans la région du Baloutchistan, riche en ressources naturelles. En août, des attaques coordonnées de la BLA ont fait des dizaines de victimes. Le mois suivant, cinq ingénieurs chinois ont été tués dans un attentat au nord-ouest du Pakistan. En 2020, les révolutionnaires baloutches ont pris pour cible la Bourse du Pakistan à Karachi, et en 2019, ils ont attaqué un hôtel de luxe à Gwadar, port stratégique financé par Pékin.