Suite aux attentats du vendredi 13, la manifestation qui devait avoir lieu à Paris contre la conférence COP21 avait été interdite par la police. Les organisateurs du grand rassemblement avait conclu ce week-end un accord de principe avec la commune d’Ostende pour y déplacer le rassemblement. Le cabinet du bourgmestre vient toutefois de communiquer que le rassemblement ne serait pas autorisé sur place car la police ostendaise devait assurer ce jour là (le 29 novembre) la sécurité du sommet européen, et ne sera donc pas suffisante pour « encadrer » la manifestation.

Affiche de Paris-Luttes.info contre la COP

Affiche de Paris-Luttes.info contre la COP

Ce lundi 23, le tribunal correctionnel de Mons a rendu public son verdict en annonçant une suspension du prononcé avec une période probatoire d’un an pour les 7 bomspotters qui s’étaient introduits dans le Quartier général européen de l’OTAN, le SHAPE, en 2012. Un verdict assez clément puisqu’ils évitent ainsi les 5 ans de prison et la lourde amende qu’ils risquaient selon le code pénal. La cour a déclaré reconnaître la désobéissance civile comme garantie du système démocratique.

Lors de l’audience du 26 octobre, les accusés avaient insisté sur le caractère politique de leur acte et n’avaient plaidé la suspension du prononcé qu’à titre subsidiaire. Ceci afin de voir cette affaire être transférée en cours d’Assise, là où l’on juge les crimes politique. Ce verdict ne reconnait juridiquement pas leur acte comme un crime politique pur, mais plutôt comme un crime politique mixte. Une nuance qui motivera ou non leur volonté d’aller en appel.

Les bombspotters au palais de justice de mons

Les bombspotters au palais de justice de mons

Le niveau d’alerte terroriste a été relevé samedi à 4, soit le niveau le plus élevé qui qualifie la menace de « sérieuse et imminente », pour toute la Région bruxelloise, indique le Centre de crise du SPF Intérieur à la suite d’une nouvelle évaluation de l’OCAM. Le niveau 3, soit une menace « possible et vraisemblable », reste en vigueur pour le reste du pays. Ce samedi, tous les concerts, événements sportifs, métro, musée et centres commerciaux étaient fermés. Demain dimanche d’autres activités qui avaient pu se tenir aujourd’hui (notamment les marchés) seront également fermés.

Déploiement militaire à Bruxelles

Le gouvernement annonce une réflexion sur la notion d’Etat d’urgence, permettant, sous contrôle parlementaire de prendre des mesures exceptionnelles et temporaires en vue de garantir la sécurité publique. Le Premier ministre a demandé au parlement de mettre en place une commission spéciale de lutte contre le terrorisme. Par ailleurs, des perquisitions seront désormais possibles en Belgique 24 heures sur 24. Le gouvernement prévoit également une modification de la Constitution afin de faire passer le délai de détention préventive de 24 à 72 heures

Le Premier ministre a annoncé aujourd’hui jeudi à la Chambre 400 millions d’euros supplémentaires en faveur de la sécurité et contre le terrorisme. « Un amendement sera déposé dès la semaine prochaine au projet de budget 2016 », a-t-il précisé. Les moyens viseront notamment « l’éradication des messages de haine », la concentration des efforts et des moyens sur les individus repérés comme potentiellement dangereux, le renforcement des moyens sécuritaires des services de sécurité et l’action sur le plan international.

Parmi les autres mesures annoncées, les plus spectaculaires concernent notamment les combattants revenant de Syrie. « Pour les djihadistes qui rentrent, leur place est en prison », a dit le Premier ministre. Pour les autres, une procédure contradictoire sera instaurée pour imposer le port d’un bracelet électronique. Le projet de contrôle des passagers (PNR) dans les avions et les trains à grande vitesse sera instauré sans attendre ce qui se prépare au niveau européen, et les cartes de téléphone prépayées anonymes seront interdites. Le gouvernement prépare également un plan pour Molenbeek et la loi permettant de condamner et/ou expulser les « prédicateurs de haine » sera renforcée.

Le ministre de la Justice a libéré 8,7 millions d’euros supplémentaires pour les unités spéciales de la police fédérale, a-t-il annoncé mardi en marge d’une visite à ce corps, en présence du roi et du ministre de l’Intérieur. Ce montant est prélevé sur le budget sécurité de la Justice (32 millions d’euros). Le ministre explique sa décision par l’évolution des technologies et plus spécifiquement des systèmes d’interception, en citant l’opération anti-islamiste de ce début d’année à Verviers.

Membres des les unités spéciales de la police fédérale

Membres des les unités spéciales de la police fédérale

Une cinquantaine de personnes, parmi lesquels des militants du squat et de la Coordination des Sans-Papiers, ainsi qu’une famille de trente roms slovaques avec une quinzaine d’enfants,qui vivaient dans l’ancienne ambassade d’Espagne, 42 avenue Demolder, devenue le squat Utopirate, ont été expulsées ce matin.

L’expulsion a débuté peu avant 9h et a eu lieu à la demande du propriétaire du bâtiment (l’avis d’expulsion avait été remis la veille aux occupants). Le squat donne également sur la rue Courouble et en raison de cette configuration particulière des lieux et de la taille du site, environ 200 policiers de la zone de police Nord (Schaerbeek, Evere, Saint-Josse-ten-Noode) ont participé à l’action qui se serait déroulée sans incident. Un rassemblement solidaire s’organise.

Le dispositif policier avenue Demolder

Voir le FB d’Utopirate

Première vidéo de la RTBF
Seconde vidéo de la RTBF

Utopirate

EDIT 16H00: Huit personnes ont été arretées dans un autre lieu ouvert à deux pas d’Utopirate, plus un autre violemment et arbitrairement devant ce lieu. Il reste une douzaine de détenus au commissariat de la gare de Schaerbeek, avenue Rodenbach, lieu d’un rassemblement solidaire. La manifestation des sans-papier est venue en solidarité jusque devant le commissariat (info FB Utopirate).

EDIT: Tous les arrêtés (une vingtaine de personnes) ont finalement été libérés; six heures de rassemblement devant le commissariat…

EDIT final: Récit des événements par Utopirate: « ça a été violent, pas d’avertissement verbal, pas de possibilité de négociations, défonçage de portes au bélier, certain.e.s ont reçu des coups, d’autres ont dû sortir sans pouvoir prendre une seule de leurs affaires, une camarade a été fouillée et TRES bien fouillée par un policier HOMME, il y a eu en tout une vingtaine de personnes arrêtées, dont 5 sans papiers. Heureusement et grâce à la mobilisation générale, à la solidarité entre autre de la coordination des sans papiers, tout.e.s les camarades ont été relaché.e.s suite à un rassemblement relativement massif de midi à 18h devant le commissariat où ils étaient détenus. »

Le dispositif policier avenue Demolder
Utopirate

La police fédérale s’informe en vue de l’achat possible de trois drones de haute technologie. Dans son cahier des charges, elle évoque ces engins en tant qu' »aéronefs d’Etat », ce qui les excluerait dès lors du projet de loi en préparation sur les aéronefs télépilotés. Fin juin, le gouvernement fédéral avait libéré 40 millions d’euros dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la radicalisation. Il était alors déjà question de l’achat d’un drone pour la police judiciaire fédérale de Bruxelles.

Les Unités spéciales recevraient deux drones pour des missions de soutien (covert operations) lors d’enquêtes judiciaires sur la « grande criminalité ». Ils devront pouvoir opérer dans la plupart des circonstances climatiques et être le plus silencieux possible pour mener des missions d’observation en milieu rural et urbain. Ils devront également être équipés de caméras utilisables de jour comme de nuit et capables de filmer de près comme de loin. Les données enregistrées devront par ailleurs pouvoir être cryptées et envoyées en temps réel vers l’opérateur de l’engin. Un troisième drone est prévu pour la police technique et scientifique.

Un drone de la police de Seattle

Un drone de la police de Seattle

Selon le moment et le taux de surpopulation carcérale, un certain nombre de condamnations à de la prison ferme ne sont pas exécutées en Belgique. Actuellement, les personnes qui sont condamnées à moins de quatre mois ne sont pas effectivement emprisonnées. Cette situation pourrait changer suivant un projet de loi que le Ministre de la Justice Koen Geens est en train de préparer, forçant l’application des ‘courtes’ condamnations, au minimum à la moitié de la peine prévue. L’histoire ne dit pas où seront enfermées ces personnes puisque le taux de surpopulation carcérale reste très élevé, une situation qui pourrait rester inchangée malgré le ‘masterplan’ d’élargissement du parc pénitentiaire belge.

La future prison de Haren

Olivier Chastel et Denis Ducarme, respectivement président du MR et chef de groupe MR à la Chambre, ont annoncé mercredi avoir déposé leur proposition de loi sur le droit au travail. L’objectif de ce texte « est de garantir aux travailleurs le droit de pouvoir accéder librement à leur lieu de travail, d’y circuler, d’y accomplir leurs activités et d’assurer les nécessités fondamentales liées à l’infrastructure ». Le blocage des routes – qui est déjà interdit par la loi – n’est pas la cible essentielle du projet de loi qui vise la liberté qu’ont les travailleurs d’installer un piquet de grève à l’entrée de l’entreprise.

La CNE a réagit en exposant que « si l’on veut que chaque travailleur puisse exercer son droit de faire grève, le piquet est bien plus indispensable qu’il y a 30 ans », en raison de la précarisation du contrat de travail, de la rémunération et du marché du travail: « Dans un marché du travail plombé par le chômage, de plus en plus de travailleurs n’osent plus s’exposer en faisant grève sans en être empêchés (….) Interdire le piquet de grève à l’entrée d’une entreprise revient à faire glisser la responsabilité de la grève du collectif vers chaque individu qui, potentiellement, sera soumis à la vengeance de sa hiérarchie, ce qui affaiblira considérablement le droit de grève dans les faits »

Les limites du droit de grève ont été fixées dans cet accord conclu entre syndicats et employeurs en 2002. L’idée de l’actualiser a été lancée lundi par Kris Peeters, ministre de l’Emploi. La fédération patronale a déclaré qu’il faudra, à court terme, actualiser le l’accord de 2012 et menace: « Les syndicats ont tout intérêt à saisir la main que nous tendons et à entamer une concertation à ce sujet, sans quoi c’est au niveau politique qu’il faudra assurer la sécurité juridique

Un piquet de grève à Bpost ce vendredi

Un piquet de grève à Bpost ce vendredi