De nouvelles arrestations au sein de la société civile ont eu lieu à Ouagadougou. Deux militants du Balai citoyen (mouvement politique qui s’est illustré lors du renversement du régime du Président Compaoré en 2014) ont été interpellés ces derniers jours. Un cadre de cette organisation, le secrétaire exécutif du Balai citoyen, Miphal Ousmane Lankoandé a été arrêté dimanche matin devant son domicile par des hommes armés se présentant comme des gendarmes. Depuis, « personne ne sait où il se trouve, nous n’avons aucune nouvelle », indique un membre du mouvement. M Lankoandé a été arrêté alors qu’il rentrait de Cotonou où il a participé à un séminaire sur « l’activisme de la Fondation de l’innovation pour la démocratie ». Le Balai citoyen est également sans nouvelle d’Amadou Sawadogo, cadre du mouvement de la région centre. Il a disparu depuis sa convocation à la sureté de l’État le 21 mars dernier.

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Depuis un coup d’Etat en 2022, de nombreux cas d’enlèvements de voix hostiles au régime ont été rapportés dans la capitale et d’autres localités. Deux journalistes ont été arrêtés ce lundi 24 mars à Ouagadougou. Guézouma Sanogo, président de l’AJB (Association des journalistes du Bburkina Faso) et Boukari Ouoba, vice-président, ont été emmenés par des policiers des services de renseignement vers une destination inconnue. Le vendredi précédent, M. Sanogo avait dénoncé publiquement la multiplication des « atteintes à la liberté d’expression et de presse », dans le pays. Il est aussi journaliste à la Radio-télédiffusion du Burkina (RTB), et avait qualifié la chaîne nationale d’« outil de propagande ». D’autres journalistes ont rappelé que sept de leurs confrères ont été enlevés en 2024, certains sont toujours portés disparus. Un troisième journaliste, Luc Pagbelguem, de la chaîne privée BF1, a été emmené dans l’après-midi par des agents du Conseil national de sécurité qui souhaitaient l’entendre sur un reportage réalisé sur le congrès de l’AJB. Lundi soir, on ignorait s’il était toujours retenu. Sur les réseaux sociaux, des soutiens de la junte se réjouissaient de ces arrestations. De nombreux médias internationaux sont suspendus au Burkina Faso, accusés par la junte de véhiculer de la désinformation.

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Au moins quatre personnes ont été blessées le 20 novembre à Kaya, principale ville du centre-nord du Burkina Faso, où des manifestants s’opposent depuis le 18 novembre au passage d’un important convoi logistique de l’armée française, en transit vers le Niger voisin. Le matin, la tension avait monté entre les manifestants et les soldats de l’armée française qui ont bivouaqué sur un terrain vague. Un groupe de manifestants a tenté de découper le grillage pour rentrer dans l’emprise et les gendarmes burkinabè ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser la foule. Alors que des manifestants tentaient de s’approcher du périmètre, des soldats français et burkinabé ayant tous effectué des tirs de sommation pour disperser les manifestants. Quatre personnes blessées par balles ont été reçues aux services des urgences du centre hospitalier régional de Kaya.

 

 

De nombreux jeunes manifestants anti-impérialistes et anti-colonialistes ont protestés contre la visite du président Macron. Le convoi de la délégation qui accompagne Emmanuel Macron au Burkina Faso a été la cible de jets de pierre. Devant l’université de Ouagadougou, où un discours présidentiel est prévu devant un public choisi, des étudiants ont érigé des barricades en scandant des slogans contre l’impérialisme et le néocolonialisme. Sur place, des affrontements ont éclaté entre manifestants et forces l’ordre. Dans la nuit du 27 au 28 novembre, peu de temps après l’arrivée d’Emmanuel Macron à Ouagadougou, une grenade avait été lancée contre des militaires français. Le président a atterri deux heures après l’attaque qui a fait trois blessés dont un grave.

Barricade en feu sur un axe menant à l'université Ouaga1 où devait parler Macron

Alors que le président Blaise Compaoré projette de modifier la constitution du pays pour se donner le droit à un nouveau mandat présidentiel, des milliers de manifestants ont affrontés la police dans les grandes villes du pays, forçant le parlement a suspendre le projet de révision. A Ouagadougou, des milliers de manifestants ont envahi l’Assemblée Nationale, détruisant le mobilier, brûlant les archives et pillant le matériel avant de mettre le feu au bâtiment. Au moins trois manifestants ont perdu la vie prés du palais de François Compaoré (le frère de Blaise). La police qui protégeait les bâtiments du pouvoir a commencé par utiliser gaz lacryogènes, riot-guns et auto-pompes à peinture, avant de tenter de tirer à balles réelles et de finalement prendre la fuite. D’autres institutions burkinabé et françaises ont été attaquées, Radio France International a notamment cessé d’émettre. De violents combats se poursuivent à l’heure actuelle devant le Palais Présidentiel où s’est retranché le chef d’état.

Les manifestants incendient le parlement à Ouagadougou

Des heurts ont opposé les étudiants des cités universitaires de la ville de Ouagadougou aux forces de l’ordre, dans la soirée du 1er août. Plusieurs véhicules de l’administration publique ont été incendiés et des scènes de guérilla urbaine se sont déroulées dans plusieurs quartiers de la capitale du Burkina Faso. C’est une décision du Centre national des œuvres universitaires de fermer les cités et restaurants à compter du 1er août qui est à l’origine de ces manifestations.

Burkina Faso: Affrontements entre étudiants et policiers