Depuis le 4 décembre, environ un millier d’ouvriers ont bloqué l’entrée de l’usine Shenzhen Hailiang Storage Product Co. Ltd, filiale de Hitachi Global Storage Technologies (HGST), dans la ville méridionale de Shenzhen. Les grévistes craignent que leurs intérêts ne soient compromis avec la vente de leur usine à Western Digital, le fabricant américain de disques durs. Les ouvriers exigent un plan de restructuration explicite quand à leur situation après ce rachat, et ils demandent des compensations en vertu de la loi. Samedi matin, des ouvriers ont été légèrement blessés dans des conflits avec la police et des gardiens.

Chine: De nouveaux affrontements entre grévistes et policiers

Une dizaine de salariés d’une usine de la compagnie électronique de Singapour Hi-P International, ont été arrêtés mardi par la police à Shanghaï au septième jour d’une grève réunissant plus de 200 salariés protestant contre un plan de licenciement. Les salariés se sont mis en grève mercredi dernier pour protester contre un plan de délocalisation de la production dans une banlieue de Shanghaï et réclamer des indemnisations pour les personnes licenciées. La police a arrêté mardi une dizaine de salariés grévistes qui bloquaient le chargement d’une cargaison de produits de l’usine. La compagnie Hi-P International est un sous-traitant d’Apple, de Hewlett-Packard, et du fabricant de BlackBerry RIM.

Chine: Arrestation d’ouvriers grévistes

Depuis plusieurs semaines, les mouvements de grève se multiplient en Chine. Le mois dernier, dans le sud du pays, plus de 7000 ouvriers ont arrêté le travail pour dénoncer de multiples licenciements et des baisses de salaires. Des centaines d’autres ont fait grève pour exiger que leurs soient payées leurs heures supplémentaires. Depuis mercredi, un millier d’ouvriers d’une usine sous-traitant d’Apple et de Hewlett Packard ont débrayé après l’annonce d’un licenciement collectif de l’entreprise qui va transférer sa production. Plus de 1000 ouvriers ont été licenciés sans avoir reçu de notification préalable et ont perçu des indemnités dérisoires. Tout comme le mois dernier, la police est intervenue en force et de violents affrontements l’ont opposée aux grévistes. Aucun bilan des heurts n’a été communiqué.

Ce week-end, les habitants d’un village de la province du Guangdonc ont pris d’assaut un parc industriel et ont saccagé un commissariat de police pour protester contre la saisie de leurs terres par les autorités locales et les brutalités policières. Ce genre d’actions contre les violences policières et les exactions des autorités municipales sont fréquentes dans la région, et invariablement réprimée par les forces de l’ordre. Encore une fois, des milliers de policiers anti-émeutes avaient été déployés. Selon des témoins sur place, au moins trois manifestants ont été battus à mort par les forces de l’ordre.

Une manifestation rassemblant plusieurs centaines de personnes s’est déroulée mercredi soir à Huzhou, dans l’est de la Chine. Les manifestants protestaient contre le doublement d’une taxe professionnelle dans le domaine de la confection, taxe exigée par le gouvernement local de manière discriminatoire. Les manifestants se sont rendus devant le siège du gouvernement local, après avoir bloqué une route nationale, renversé plus de cent voitures et incendié un bus. La police a été déployée en nombre pour contenir la foule. Selon certains témoins sur place, la police aurait interpellé plus de mille personnes après avoir appelé en renfort les forces de l’ordre de trois villes voisines. Les heurts qui s’en sont suivis auraient fait entre trois et huit morts. En outre, plusieurs agents de police ont été blessés et une dizaine de manifestants ont dû être hospitalisés après avoir été renversé par une voiture.

Emeutes en Chine

Emeutes en Chine

Le mois passé, à Taiyuan (province du Shanxi), des manifestants maoïstes ont repris des chants révolutionnaires et prononcé des discours. À la fin du rassemblement, alors que la police essayait d’arrêter l’organisateur de l’évènement, Li Zhong, les manifestants ont protégé leur leader au cri de « Longue vie au Président Mao ». Neuf personnes ont été arrêtées, mais l’organisateur à réussi à s’échapper. La plupart des participants étaient des membres actifs du site Internet « Utopia », le plus important « forum de gauche » du Net chinois. Pour les manifestants, le Parti communiste chinois, en faisant le choix du capitalisme, a piétiné les bases de l’idéologie de Mao Zedong et permis aux entreprises étrangères d’entrer en Chine, de spolier les ressources du pays, d’exploiter une main-d’œuvre à bas coût et de détruire l’environnement.

Chine: La police disperse une manifestation maoïste

Des centaines de manifestants ont attaqué un poste de police et saccagé des véhicules dans le Guangdong, sud de la Chine, province fortement industrialisée où d’autres troubles ont récemment opposé des ouvriers migrants aux forces de l’ordre. Les émeutiers ont attaqué un poste de la police des frontières de Lufeng, hier après-midi après avoir entendu dire que des policiers avaient tué un enfant, selon un communiqué des autorités locales qui affirme qu’il s’agit d’une simple rumeur.

Des troubles avaient éclaté la veille dans le village de Lukan alors que des habitants s’opposaient à la vente de terres en propriété collective (comme c’est le cas dans les campagnes, la terre en ville étant propriété étatique) par des responsables locaux sans leur aval. Les manifestations violentes se sont récemment multipliées au Guangdong, coeur de « l’atelier du monde » chinois où travaillent des dizaines de millions d’ouvriers migrants venus des provinces plus pauvres de l’intérieur du pays.

Il y a un mois, de violentes manifestations avaient secoué la province du Guizhou dans le sud du pays. Celles-ci avaient été déclenchées suite à l’assassinat d’un vendeur ambulant par trois agents de la police urbaine. Ce jeudi, une femme qui avait mal garé son vélo a été violemment brutalisée par un policier local alors qu’il tentait de saisir la bicyclette. Des milliers de personnes se sont rassemblées vers 17h devant le siège du gouvernement du district pour dénoncer l’attitude des forces de l’ordre. Elles ont bloqué les principales rues e la ville et ont renversé la voiture du policier mis en cause. Dix véhicules ont également été endommagés et cinq autres brûlés. La police s’est déployée pour disperser les manifestants, entrainant des affrontements qui ont duré jusque 3h du matin. Selon les autorités, une dizaine de policiers et du personnel de la sécurité ont été blessés.

Hier après-midi, des milliers de personnes se sont rassemblées dans les rues de Anshun (province du Guizhou, sud). Ils y ont exprimé leur révolte suite à l’assassinat d’un vendeur ambulant par trois agents de la police urbaine, qui est une police locale chargée de lutter contre les infractions mineures. Il semblerait que l’homme unijambiste ait été battu à mort par deux hommes et une femme appartenant aux forces municipales. De violents heurts ont opposé les manifestants et la police. Cette dernière a tenté de disperser la foule avec des canons à eau, elle a riposté par des jets de pierre, tandis que des véhicules étaient retournés. De nombreux manifestants ont été blessés, et les autorités, qui dénombre dix blessés dans ses rangs, ont procédé à une trentaine d’arrestations.

Onze personnes ont été emprisonnées à cause de leur participation à des troubles survenus le mois dernier dans la province de Guandong, dans le sud de la Chine. Jeudi, un tribunal de Zengcheng avait condamné cinq personnes à des peines alllant d’un an et demi de prison à presque six ans. La ville de Zengcheng avait connu trois jours d’émeutes à la mi-juin sur fond de tensions entre habitants et travailleurs migrants. Des foules en colère avaient mis à sac et incendié des bureaux de l’administration, bombardé de pierres et de bouteilles des postes de police et endommagé des dizaines de véhicules. Les 150 millions de travailleurs migrants de Chine restent l’objet de discriminations sociales et salariales.