Quarante ex-combattants ou proches d’anciens guérilleros des FARC ont été assassinés en Colombie depuis la signature de l’accord de paix avec le gouvernement, à la fin de novembre 2016. Douze proches d’ex-combattants, vingt-huit ex-combattants et dix chefs communautaires proches du parti de la FARC ont été assassinés. Ces assassinats résultent de quarante-quatre attaques contre le parti de la Force alternative révolutionnaire commune (F.A.R.C.) depuis la signature de l’accord de paix, qui a abouti au désarmement de 7000 guérilleros et à la transformation de la guérilla en mouvement politique de gauche. Ils s’ajoutent à plus de 150 assassinats de militants sociaux, syndicalistes etc.

C’est l’histoire de l’Union patriotique (UP) qui se répète: ce parti de tendance communiste créé lors de négociations de paix qui avaient échoué dans les années 1980, et dont quelque trois mille militants furent assassinés par des paramilitaires d’extrême droite avec la complicité d’agents des forces de l’ordre.

Des armes remises par les FARC

Des armes remises par les FARC

C’est à Bruxelles que s’est réunie ce week end l’Assemblée générale de la Constituyente de Exiliados Perseguidos por el Estado colombiano, l’organisation des exilés politiques de Colombie. Parmi les travaux à l’ordre du jour, les efforts fait pour que soit reconnu, à la faveur des accords de paix, le statut de victime aux militants qui ont du fuir la terreur de l’état et les paramilitaires. Les discours inauguraux n’ont pas manqué de rappeler que, depuis l’entrée en application des accords de paix, environ 200 militants politiques et sociaux, ancien guérillero ou syndicalistes, ont été assassinés en Colombie.

L’Assemblée des exilés politiques colombiens

L'Assemblée des exilés politiques colombiens

Une offensive militaire a eu lieu lundi dans le secteur du fleuve San Juan, dans le département du Choco (nord-ouest), frontalier du Panama. Trois guérilleros de l’ELN ont été tués et six autres blessés en Colombie lors du bombardement par l’armée d’un campement de cette guérilla. Des communautés indigènes de la zone ont dénoncé mardi, par la voix de l’Organisation nationale indigène de Colombie (Onic), les dégâts causés par cette offensive. L’Onic a affirmé qu’une mineure avait été blessée dans le bombardement.

Combattants de l’ELN

Combattants de l'ELN

La compagnie Aguas de Bogotá assure jusqu’au 11 février la collecte des déchets de la moitié de la ville. A partir du lundi 12, cinq concessionnaires commenceront à exploiter le service et la mairie de la ville n’a pas respecté les accords qui garantiraient la stabilité de l’emploi. 3.200 travailleurs qui seront touchés avec le nouveau régime de travail. Les travailleurs d’Aguas de Bogotá ont annoncé un arrêt de travail et ont bloqué pendant plusieurs heures de la nuit de mercredi à jeudi le camions de ramassage des ordures. Les forces anti-émeutes (ESMAD) sont intervenues, provoquant des affrontements très violents. Il y a de nombreux blessés, 67 camions ont été abimés et la circulation a longtemps été interrompue dans cette partie de la ville.

Affrontements à Bogota

Affrontements à Bogota

Trois attaques à l’explosif ont visé la police ces derniers jours en Colombie faisant au moins sept morts parmi les forces de l’ordre et plus de quarante blessés. La première attaque s’est produite peu après 6 heures samedi. Cinq policiers ont été tués et 41 autres blessés lorsqu’une charge a explosé devant un commissariat de Barranquilla, capitale du département de l’Atlántico. Puis deux policiers ont été tués lorsqu’un engin explosif a été activé vers minuit, samedi, sur un terrain vague à proximité du poste de police de Buenavista, une localité de Santa Rosa, au sud du département de Bolivar. L’attaque la plus récente a eu lieu le dimanche vers 4 heures, quand une explosion a eu lieu aux abords d’un poste de police situé dans la municipalité de Soledad (Barranquilla) faisant sept blessés. L’ELN a déjà revendiqué une de ces actions et le président colombien a annoncé la suspension de l’ouverture du cinquième cycle des négociations qui était prévu dans les prochains jours.

L’attaque contre le commissariat de Barranquilla

L'attaque contre le commissariat de Barranquilla

Connu sous les noms de guerre de « Pimpon » ou « Arturo », un commandant de l’ELN a été tué dans une opération anti-guérilla de l’armée colombienne. « Arturo » était recherché par les autorités, le gouvernement offrant quelque 333.000 dollars de récompense contre des informations permettant de le localiser. Comme commandant du front « Heroes y Martires » (« Héros et Martyrs ») de l’ELN, actif dans les départements de Casanare et d’Arauca, situés à la frontière avec le Venezuela, la justice colombienne lui attribuait la responsabilité de la mort d’une trentaine de militaires et policiers, et d’être à l’origine des attaques attribuées à la guérilla depuis la fin du cessez-le-feu le 10 janvier, au cours desquelles quatre policiers et militaires ont été tués.

Le commandant

Le commandant

Deux personnes circulant à moto ont sur deux policiers qui patrouillaient à Arauca, une ville située dans le département du même nom à la frontière avec le Venezuela. A leur arrivée à l’hôpital, les deux policiers étaient décédés. les autorités ont attribué cette attaqué à l’ELN, et plus particulièrement au front Domingo Laín de l’ELN. L’action survient au lendemain de la suspension par le président colombien Juan Manuel Santos des négociations de paix avec l’ELN (voir notre article). La trève conclue entre la guérilla et le gouvernement courait du 1er octobre dernier jusqu’au 9 janvier. Le négociateur en chef pour l’ELN, Pablo Beltran, a confirmé que la guérilla allait reprendre dans l’Arauca en raison de la fin de la trève, et a dénoncé la violation ce celle-ci par l’armée qui a attaqué deux camps de l’ELN.

Combattant de l’ELN (archives)

Le président colombien a suspendu aujourd’hui mercredi les négociations de paix avec l’ELN délocalisées à Quito, en Equateur, après une attaque attribuée à la guérilla intervenue dans la matinée. Le président, qui n’a pas donné davantage de détails, a dénoncé la reprise des attaques de l’ELN. Un peu plus tôt, l’entreprise publique pétrolière Ecopetrol a dénoncé un « possible attentat » contre un puits situé dans le département de Casanare (est), et les autorités ont rapporté une attaque à la grenade contre un poste de sécurité de l’armée dans le département d’Arauca, à la frontière du Venezuela, où l’ELN a une forte présence. Des soldats auraient été blessés.

Un cessez-le-feu bilatéral entre le gouvernement et ELN était en vigueur entre le 1er octobre et le 9 janvier à minuit. Mardi, jour de la fin de la trêve, les deux parties avaient entamé des pourparlers en vue d’une prolongation de la trêve. Ils devaient reprendre mercredi avant cette annonce de Bogota.

Combattante de l’ELN

Vendredi midi, des affrontements ont opposés, sur les avenues voisinant l’Université pédagogique de Bogotá, les policiers des unités anti-émeute (ESMAD) à de jeunes manifestants cagoulés. Les affrontements, qui ont commencé lorsqu’une manifestation de quelques centaines d’étudiants a occupé l’important carrefour entre la 9e et 72e rue, ont perturbé la circulation dans la capitale colombienne. Certains manifestants ont fait usage de petites bombes artisanales tandis que les ESMAD usaient de canons à eau et de gaz lacrymogènes.

Affrontement à Bogota

Affrontement à Bogota

De violents affrontements ont opposés sur la route panaméricaine les communautés autochtones et les forces anti-émeutes (ESMAD) qui voulaient les en déloger. Des incidents ont eu lieu dans les secteurs de Quinamayó, El Pital, La Agustina, Santander de Quilichao, La Maria et Piendamó. Lors des affrontements à La Agustina, un policier a été grièvement blessé, les autochtones utilisant des grenades artisanales. L’autoroute panaméricaine était toujours fermée suite à ces affrontements, et les autorités s’emploient à la ré-ouvrir.

Manifestation autochtone dans le Cauca

Manifestation autochtone dans le Cauca