Connu sous les noms de guerre de « Pimpon » ou « Arturo », un commandant de l’ELN a été tué dans une opération anti-guérilla de l’armée colombienne. « Arturo » était recherché par les autorités, le gouvernement offrant quelque 333.000 dollars de récompense contre des informations permettant de le localiser. Comme commandant du front « Heroes y Martires » (« Héros et Martyrs ») de l’ELN, actif dans les départements de Casanare et d’Arauca, situés à la frontière avec le Venezuela, la justice colombienne lui attribuait la responsabilité de la mort d’une trentaine de militaires et policiers, et d’être à l’origine des attaques attribuées à la guérilla depuis la fin du cessez-le-feu le 10 janvier, au cours desquelles quatre policiers et militaires ont été tués.

Le commandant

Le commandant

Deux personnes circulant à moto ont sur deux policiers qui patrouillaient à Arauca, une ville située dans le département du même nom à la frontière avec le Venezuela. A leur arrivée à l’hôpital, les deux policiers étaient décédés. les autorités ont attribué cette attaqué à l’ELN, et plus particulièrement au front Domingo Laín de l’ELN. L’action survient au lendemain de la suspension par le président colombien Juan Manuel Santos des négociations de paix avec l’ELN (voir notre article). La trève conclue entre la guérilla et le gouvernement courait du 1er octobre dernier jusqu’au 9 janvier. Le négociateur en chef pour l’ELN, Pablo Beltran, a confirmé que la guérilla allait reprendre dans l’Arauca en raison de la fin de la trève, et a dénoncé la violation ce celle-ci par l’armée qui a attaqué deux camps de l’ELN.

Combattant de l’ELN (archives)

Le président colombien a suspendu aujourd’hui mercredi les négociations de paix avec l’ELN délocalisées à Quito, en Equateur, après une attaque attribuée à la guérilla intervenue dans la matinée. Le président, qui n’a pas donné davantage de détails, a dénoncé la reprise des attaques de l’ELN. Un peu plus tôt, l’entreprise publique pétrolière Ecopetrol a dénoncé un « possible attentat » contre un puits situé dans le département de Casanare (est), et les autorités ont rapporté une attaque à la grenade contre un poste de sécurité de l’armée dans le département d’Arauca, à la frontière du Venezuela, où l’ELN a une forte présence. Des soldats auraient été blessés.

Un cessez-le-feu bilatéral entre le gouvernement et ELN était en vigueur entre le 1er octobre et le 9 janvier à minuit. Mardi, jour de la fin de la trêve, les deux parties avaient entamé des pourparlers en vue d’une prolongation de la trêve. Ils devaient reprendre mercredi avant cette annonce de Bogota.

Combattante de l’ELN

Vendredi midi, des affrontements ont opposés, sur les avenues voisinant l’Université pédagogique de Bogotá, les policiers des unités anti-émeute (ESMAD) à de jeunes manifestants cagoulés. Les affrontements, qui ont commencé lorsqu’une manifestation de quelques centaines d’étudiants a occupé l’important carrefour entre la 9e et 72e rue, ont perturbé la circulation dans la capitale colombienne. Certains manifestants ont fait usage de petites bombes artisanales tandis que les ESMAD usaient de canons à eau et de gaz lacrymogènes.

Affrontement à Bogota

Affrontement à Bogota

De violents affrontements ont opposés sur la route panaméricaine les communautés autochtones et les forces anti-émeutes (ESMAD) qui voulaient les en déloger. Des incidents ont eu lieu dans les secteurs de Quinamayó, El Pital, La Agustina, Santander de Quilichao, La Maria et Piendamó. Lors des affrontements à La Agustina, un policier a été grièvement blessé, les autochtones utilisant des grenades artisanales. L’autoroute panaméricaine était toujours fermée suite à ces affrontements, et les autorités s’emploient à la ré-ouvrir.

Manifestation autochtone dans le Cauca

Manifestation autochtone dans le Cauca

Les FARC et l’ELN ont convenu lundi à Quito d’un mécanisme conjoint pour défendre les accords de paix convenus entre ces organisations et le gouvernement. A l’issue d’une réunion de deux jours à Montecristi (ouest de l’Equateur), les délégations de la Force Alternative Révolutionnaire Commune (F.A.R.C.), parti fondé par les FARC a suite à la signature de la paix, et de l’ELN ont en outre dénoncé l’assassinat de défenseurs des droits sociaux et la menace des paramilitaires. Tant la F.A.R.C. que l’ELN ont dénoncé des manquements de la part du gouvernement dans l’application des accords.

Un fonctionnaire des Nations Unies et des armes livrées par les FARC

Un fonctionnaire des Nations Unies et des armes livrées par les FARC

Des affrontements ont eu lieu entre des manifestants masqués et des policiers anti-émeutes (ESMAD) à l’Université d’Antioquia, dans le nord de Medellin ce mercredi. Des manifestations avaient eu lieu sur le campus et sur la route 67 qui a été barrée. Les activités de l’université ont été suspendues pour la journée. Un véhicule a été incendié. D’autres incidents ont eu lieu au campus de Bogota.

Lacrymogènes sur le campus d’Antioquia

Lacrymogènes sur le campus d'Antioquia

Le ministre de la Défense colombien a déclaré dans son rapport sur les opérations menées par la force publique dans le pays que dans le cessez-le-feu avec l’ELN n’avait été troublé par aucun incident. En jargon cela a donné: « la diminution de la confrontation est de 100% ». C’est dimanche dernier que le cessez-le-feu a prit cours, accompagnés par des délégations des pays associés aux négociations (Allemagne, Italie, Pays-Bas, Suisse et Suède). Les semaines avant le cessez-le-feu avaient pourtant vu un net accroissement des opérations armées des deux belligérants.

La délégation de l’ELN aux négociations de Quito (archive)

Les forces de sécurité colombiennes ont capturé Alexis Pinillo Canvindo, alias « Carlos », le commandant présumé de la Compagnie « Guernantes del Sindagua » de l’ELN qui opère dans le département de Nariño. Dans l’opération, menée par des troupes de la marine nationale, de l’armée de l’air et de la police, ont également été capturés huit autres personnes, dont quatre membres présumés de l’ELN, à la suite d’une fusillade au cours de laquelle un autre membre présumé de l’ELN a été tué.

D’autre part, des éléments de la Brigade Mobile N ° 23 appuyés par la Force aérienne colombienne sont parvenu à capturer « Henry », commandant en second du Front « Carlos Armando Cacua Guerrier » de l’ELN. « Henry » avait été localisé dans la municipalité de Hacarí. Recherché depuis longtemps, il militait depuis plus de dix ans dans les rangs de l’ELN. Ces opérations anti-guérilla ont été menées alors qu’un cessez-le-feu a été décrété pour le 1er octobre.

La capture du commandant

La capture du commandant

Dans la matinée de mercredi, des affrontements ont eu lieu à Université pédagogique et technologique de Colombie (UPTC), à Tunja (Boyacá). Les étudiants s’opposent au nouveau mode de calcul des frais et de collecte des frais de scolarité qui devraient s’appliquer aux nouveaux étudiants de premier cycle à partir de 2018. Des dizaines de manifestants se sont affrontés à la police métropolitaine de Tunja, dans et devant le campus, ce qui a provoqué la fermeture de la route nationale qui mène à Paipa au nord, et à Bogota au sud. Des cocktails Molotov et des grenades artisanales ont été lancés sur la police qui a usé de gaz et de canons à eau.

Les affrontements devant l’UPTC, à Tunja

Les affrontements devant l'UPTC, à Tunja