Dans la guerre contre les FARC, l’armée colombienne s’est rendue coupable d’exécutions généralisées et systématiques de civils entre 2002 et 2008. Un rapport de Human Rights Watch fournit des preuves selon lesquelles de nombreux généraux et colonels couvraient les troupes commettant des faux positifs. Non seulement les officiers responsables à l’époque des exécutions n’ont pas été inquiétés par la justice, mais ils ont accédé au sommet du commandement militaire. HRW désigne notamment le général Juan Pablo Rodriguez, actuel chef des forces militaires, et Jaime Lasprilla, commandant de l’armée de terre. Les deux hommes ont dirigé des brigades responsables d’au moins 76 exécutions extra-judiciaires présumées.

Ce rapport apporte de l’eau au moulin du procureur général colombien. Mi-avril, il avait annoncé avoir ouvert une enquête sur la responsabilité présumée de 22 généraux de l’armée dans environ 3.000 cas d’exécutions extra-judiciaires. Pour l’heure, 785 simples soldats ont été condamnés.

Le général Juan Pablo Rodriguez diplômant des spécialistes de la contre-guérilla

lire le rapport (en anglais)

Le général Juan Pablo Rodriguez diplômant des spécialistes de la contre-guérilla

Mercredi, dans une zone rurale de Cartagena del Chairá (province du Caqueta), quatre soldats ont été tués et quatre autres blessés. Les militaires, appartenant à la 22e brigade de l’armée, effectuaient une patrouille lorsqu’ils sont tombés dans un terrain piégé où les combattants des FARC ont activé des IED à leur passage. Par ailleurs, deux explosions ont crevé, dans la nuit de mardi, l’oléoduc Caño Limon-Coveñas, le second du pays avec une longueur totale de 780 km, dans la province de Norte de Santander.

Combattants des FARC

Combattants des FARC

Des militaires de la huitième division d’infanterie, en coordination avec l’Armée de l’Air, la Marine et la police ont réussi aujourd’hui à tuer trois guérilleros et en capturant deux autres appartenant au Front « Saenz Domingo Lain » de l’ELN. L’affrontement, qui s’est déroulé dans la municipalité de Arauquita (département d’Arauca) a également coûté la vie à un sous-officier. L’armée a récupéré cinq armes, des motos et de grandes quantités de munitions,

Colombie: Poursuite de l’offensive contre l’ELN

Jose Amin Hernandez Manrique, alias « Marquitos », commandant du front Dario Martinez et membre de la direction nationale de l’ELN, a été tué lors d’un assaut coordonné par la police et l’armée dans son campement, situé dans le département d’Antioquia. Amin Hernandez était poursuivi comme dirigeant de l’ELN mais aussi pour le détournement d’avion de la compagnie nationale Avianca en 1999.

Jose Amin Hernandez Manrique

Jose Amin Hernandez Manrique

Une attaque des FARC contre les forces de l’ordre a provoqué jeudi la mort de trois policiers dans le département du Cauca (sud-ouest). D’autres policiers ont été blessés. Une patrouille de police est tombée sur un barrage des FARC dans la localité de Timbio,dans la région de Tres Cruces. Le conducteur a refusé d’arrêter le moteur et a tenté de forcer le barrage, les guérilleros ont mitraillé le véhicule. Le ministre de la Défense a ordonné l’envoi de renforts militaires dans le sud du pays et une prime de 100 millions de dollars a été offert à qui permettra l’arrestation des guérilleros ayant mené cette attaque.

Cette attaque prend place dans une reprise de l’offensive des FARC qui ont mis fin à leur trêve unilatérale suite à une offensive meurtrière de l’armée contre leurs bases. La destruction de plusieurs pylônes de lignes à haute tension, mercredi soir, a privé de courant le Caqueta (sud), un département de 470.000 habitants dans le sud du pays. Des actions similaires ont été répertoriées au cours des derniers jours dans les localités portuaires de Buenavenutura et Tumaco, sur la côte Pacifique. D’autres actions ont visé le transport du pétrole, par camion ou oléoduc, ainsi que la route panaméricaine (dynamitage d’un pont).

Le lieu de l’embuscade

Le lieu de l'embuscade

Jairo Martinez faisait partie des guérilleros tués la semaine dernière dans un bombardement qui a fait vingt-sept morts. Ce responsable, de son vrai nom Pedro Nel Daza Martinez, était âgé de 63 ans et avait intégré la délégation des FARC à La Havane en février 2014. Il se trouvait en Colombie, dans le Cauca (sud-ouest de la Colombie), pour expliquer aux combattants des FARC les avancées des pourparlers.

Les FARC ont déclaré mercredi leur attachement aux pourparlers de paix, tout en écartant une éventuelle « soumission » à la partie adverse. Elles ont aussi confirmé la mort annoncée mardi par l’armée d’Alfredo Alarcon Machado, dit « Roman Ruiz », commandant du bloc nord-ouest des FARC et membre de l’état-major central. Il a été abattu lundi lors d’un raid qui a fait cinq morts dans le département rural du Choco (Ouest). Les FARC ont demandé que les dépouilles des guérilleros abattus le 21 mai « soient examinées par des médecins légistes nationaux et internationaux, sous la surveillance neutre du » Comité international de la Croix-Rouge, car, selon elles plusieurs combattants blessés ont été achevés par les militaires.

Jairo Martinez (2e à droite)

Jairo Martinez (2e à droite)

Le président colombien Juan Manuel Santos s’est dit samedi prêt à accélérer les négociations de paix avec les FARC, quelques heures après l’annonce de la mort de sept guérilleros, dans le cadre de l’opération militaire qui a fait au total 33 morts depuis jeudi dans les rangs ds FARC. Les derniers affrontements ont opposé des militaires à des membres de front n°18 FARC dans un hameau de la ville de Segovia, dans le département d’Antioquia (nord-ouest), tuant sept guérilleros et en blessant un autre. Les militaires ont saisi des armes, des clé USB, du matériel logistique

La guérilla des FARC a suspendu vendredi sa trêve instaurée il y a six mois, critiquant l’incohérence du gouvernement Santos après les bombardements de l’armée, jeudi, contre un campement de la rébellion dans le sud-ouest du pays, qui ont coûté la vie à au moins 26 guérilleros – l’un des pires revers essuyés par la guérilla depuis le lancement des pourparlers de paix.

Opération anti-guérilla de l’armée colombienne

Opération anti-guérilla de l'armée colombienne

Le syndicaliste colombin Gilberto Torres a été enlevé par les paramilitaires pendant quarante-deux jours en 2002 dans l’est de la Colombie, avant d’être libéré grâce à une mobilisation de ses collègues qui avaient menacé d’une grève nationale dans le secteur pétrolier. Il a porté plainte, vendredi 22 mai à Londres, contre le géant pétrolier BP, qu’il accuse de complicité dans son enlèvement et sa torture par des paramilitaires il y a treize ans. Le syndicaliste et son avocate affirment avoir des preuves incriminant pour cet enlèvement le propriétaire et gestionnaire d’une compagnie d’oléoduc colombienne, Ocensa, dont BP était actionnaire.

Gilberto Torres avait été kidnappé peu après avoir organisé une grève en protestation du meurtre d’un autre syndicaliste, il avait reçu plusieurs menaces les jours avant son enlèvement. Torres affirme notamment avoir vu comment ses ravisseurs, qui ont par la suite déclaré avoir été payés pour protéger l’oléoduc, ont interrogé un membre présumé des FARC. Ils l’avaient frappé jusqu’à lui faire avouer qu’il appartenait aux FARC, puis l’avaient abattu, et coupé son cadavre en morceaux. Il pensait alors qu’il allait subir le même sort, mais après six semaines de captivité, il avait été remis à la Croix-Rouge. Il est l’un des deux seuls leaders syndicaux à avoir survécu à un enlèvement en Colombie. Selon les estimations de l’ONU, environ 3 000 syndicalistes ont été assassinés et 6 000 ont disparu dans la région de Casanare au cours des trente dernières années.

Gilberto Torres au moment de sa libération par les paramilitaires

Gilberto Torres au moment de sa libération par les paramilitaires

Les FARC ont a annoncé ce vendredi 22 mai, que le cessez-le-feu en place depuis décembre ne pouvait plus durer, suite au raison du raid de l’armée qui a tué hier jeudi 26 guérilleros dans le département du Cauca. Ce raid mené par une force conjointe de la 3e division de l’armée, par des avions et hélicopètes de la force aérienne, et par des embarcations de la marine remontant le Rio Guapi, intervient un peu plus d’un mois après la levée par le président colombien Juan Manuel Santos du moratoire sur les bombardements militaires à l’encontre de la guérilla. L’attaque dans le Cauca avait pour cible une unité du Front 39 des FARC accusée d’avoir mené en novembre dernier une attaque sur l’île colombienne de Gorgona dans le Pacifique au cours de laquelle un officier avait été tué. Le campement des rebelles se trouvait dans la région de Guapi, à 480 km de Bogota.

Quelques un des guérilleros tués dans le Guapi

Quelques un des guérilleros tués dans le Guapi

Plus de cent ordres d’arrestation contre le dirigeant des FARC, Timoleon Jimenez dit «Timochenko», ont été suspendus pour faciliter les pourparlers de paix avec le gouvernement colombien à Cuba, a annoncé vendredi dernier le procureur général de Colombie. Timochenko a été reconnu comme négociateur.

Timoleon «Timochenko» Jimenez

Timoleon «Timochenko» Jimenez