Le militant japonais Hajime Matsumoto est la première cible de la loi spéciale pour la sécurité adoptée à l’occasion du G20. Ce dernier avait été invité à assister à un événement organisé par un collectif coréen pour la défense des droits civiques. L’office coréen de l’immigration l’a bloqué à l’aéroport et obligé à rentrer au Japon, sans lui donner d’explication. Matsumoto figure sur la liste noire du Ministère de la Justice en vue du G20 et en raison de son militantisme.

Plus de 500 militants anti-G20 de plus de 81 organisations se sont déjà réunis en fin de semaine dernière pour dénoncer la loi spéciale pour la sécurité qu’ils qualifient de ‘loi martiale’. Elle autorise en effet, entre autre, au chef du service de sécurité à mobiliser des effectifs policiers et militaires et à utiliser des armes acoustiques non-léthales (Lang Range Acoustic Device) contre les manifestations et les rassemblements.

C’est hier qu’est entré en vigueur le plan de sécurité du gouvernement coréen pour assurer le bon déroulement du G20 qui se tiendra les 11 et 12 novembre prochain. Ce plan mobilise plus de 60.000 membres des forces de sécurité et coûtera au total environ 24,3 millions de dollars.

Le périmètre de sécurité est divisé en trois couches. La couche extérieure est dessinée dans un rayon d’environ 2,5 kilomètres autour du COEX (centre de convention où se réuniront les dirigeants) et délimité par de hautes clôtures. La couche intermédiaire est la zone immédiatement voisine du centre, et la zone de haute sécurité est le COEX lui-même. Des remparts ont été placés le long de la couche intermédiaire. L’accès au périmètre sera contrôlé totalement, et ce jusqu’au soir du 12 novembre. Le Parc Olympique, situé à cinq kilomètres du centre de convention, a été désigné en tant que « zone de protestation pacifique ». Toute manifestation violente sera sévèrement arrêtée. Des 60.000 hommes mobilisés, 40.000 seront désignés pour assurer la sécurité du COEX et des participants au G20. La sécurité des aéroports principaux de Séoul sera aussi renforcée. Les avions des dirigeants seront escortés par des avions de combat coréens, et leurs voyages entre les aéroports, les hôtels et le COEX étroitement contrôlés par des voitures et des hélicoptères. Toutes ces actions sont prévues dans le cadre de la loi gérant les détails sécuritaires autour du G20, loi qui sera en vigueur du 1er octobre au 15 novembre.

La police sud-coréenne a annoncé ce mercredi avoir pris une nouvelle mesure pour garantir la sécurité des dirigeants des vingt pays les plus riches du monde lors de leur réunion les 11 et 12 novembre à Séoul. Le Convention and Exhibition Center, situé au sud de la ville et où se rassembleront les participants sera encerclé par une clôture. Selon les informations recueillies sur place, celle-ci sera haute de 2,2 mètres, aura une base en béton et s’étirera sur plus de 1,6 kilomètres. La barrière est composée de 800 segments et peut facilement être déplacée vers d’autres lieux. La police a également déclaré que dès le 1 octobre, tous les passagers suspects atterrissant sur le territoire seront contrôlés par des scanners intégraux.

Les dirigeants des vingt économies mondiales dominantes ont prévu de se rassembler les 11 et 12 novembre prochains à Seoul. Un nouveau G20 qui va apporter encore plus de nouvelles mesures sécuritaires. Le chef d’état-major a déclaré que plus de 10.000 soldats seraient mobilisés. Pour la première fois dans l’histoire du G20, un centre de commandement militaire coordonnera les opérations de sécurités effectuées durant tout le sommet. Les effectifs militaires comprendront des navires de la marine et des avions de combat qui patrouilleront dans les ports et les espaces aériens coréens. Le centre de commandement travaillera également avec l’Agence Nationale de Police et d’autres services de sécurité. Le chef d’état-major a avoué son ambition de faire de ce G20 le sommet le plus sûr de l’histoire et capable de contrer toute menace.

Depuis maintenant deux mois, à Pyeongtaek, dans le sud du pays, des salariés de Ssangyong Motor, un constructeur automobile local, occupent leur usine suite à l’annonce de leur licenciement par la direction. La situation semble bloquée et un climat de violence s’est installé. Lundi, plus de 3.000 policiers sont intervenus pour tenter de déloger les 800 salariés. Résultat: des affrontements particulièrement violents. Les forces de l’ordre ont utilisé des canons à eau avant de bombarder les salariés frondeurs de gaz lacrymogène. Pas en reste, les ouvriers ont répondu par des jets de cocktails Molotov et de gros boulons.

Une nouvelle étape dans un conflit qui dure depuis deux mois et ne cesse de s’envenimer. A l’origine: Ssangyong Motor, un constructeur automobile pris dans la tourmente de la crise économique et menacé de liquidation judiciaire. Pour tenter de rétablir la barre, la direction annonce en début d’année qu’elle prévoit de licencier 36% de sa masse salariale. Pour protester, les salariés se mettent en grève, une première fois, début janvier, avant d’occuper leur entreprise quelques mois plus tard. Depuis la situation n’a fait que s’envenimer.

Dans un premier temps, la direction de l’entreprise avait fait couper le gaz et l’eau aux salariés retranchés dans l’usine et supprimé les livraisons de nourriture et de médicaments. En juin, la tension était montée d’un cran. De violents heurts avaient éclaté quand la direction de Ssangyong avait décidé de passer à l’offensive en embauchant des ‘gros bras’ pour déloger les salariés. Les affrontements avaient fait entre 10 et 20 blessés. Depuis que la grève a commencé, cinq ouvriers sont morts et hier, la femme d’un des dirigeants de la lutte s’est suicidée.

Grève à l’usine Ssangyong Motor en Corée

Grève à l'usine Ssangyong Motor en Corée