Quatre hommes comparaîtront prochainement devant la justice à la suite de violents heurts ayant émaillé une manifestation de soutien à Yvan Colonna en septembre 2022 à Bastia (voir notre article). Présentés au procureur de la République de Bastia ce jeudi 7 novembre, ils sont tous poursuivis du chef « de violences volontaires en réunion aux dépens de personne dépositaire de l’autorité publique et de participation armée à un attroupement ». Deux des quatre mis en cause sont renvoyés devant le tribunal correctionnel le 5 décembre prochain. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire. Les deux autres jeunes hommes, mineurs au moment des faits, comparaîtront quant à eux devant le tribunal pour enfants le 15 janvier 2025. Eux aussi ont été placés sous contrôle judiciaire (l’un d’eux est incarcéré dans un autre dossier). La veille, mercredi 6, ces quatre personnes avaient toutes été placées en garde à vue dans le cadre de cette enquête confiée à la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN).

 

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Deux ans après le décès d’Yvan Colonna une manifestation a réuni six cent cinquante personnes pour rendre hommage au militant agressé mortellement dans sa cellule. A proximité de la préfecture de Haute-Corse, dans le centre-ville de Bastia, de jeunes indépendantistes ont lancé des projectiles, dont plusieurs cocktails Molotov sur les forces de l’ordre. Les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes et les heurts ont duré près de deux heures. Un manifestant a été hospitalisé en urgence.

Des affrontements entre militants nationalistes et les forces de l’ordre ont eu lieu mercredi soir à Bastia, devant la préfecture. Entre 150 et 200 personnes étaient réunies à la base devant le bâtiment à l’appel du mouvement Ghjuventù Libera, six mois jour pour jour après la mort d’Yvan Colonna le 21 mars. Cette manifestation survient la veille de l’arrivée en Corse du Garde des Sceaux. Les mots d’ordre de cette manifestation étaient la « reconnaissance du peuple corse », « la libération des prisonniers politiques », et « justice et vérité pour Yvan Colonna ». De jeunes manifestants cagoulés et équipés de sacs remplis de cocktails Molotov ont commencé à lancer des engins incendiaires sur les forces de l’ordre qui ont répliqué avec des tirs de lacrymogène, plongeant le quartier de la gare de un nuage de gaz. Sept à huit compagnies de CRS ont été opposées aux manifestants.

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Deux semaines après la mort d’Yvan Colonna, la tension est toujours élevée en Corse. Une nouvelle manifestation était organisée dimanche 3 avril dans l’après-midi à Ajaccio, et de nombreux affrontements ont eu lieu entre les manifestants et les forces de l’ordre. Les heurts auraient commencé aux alentours de 16 heures devant la préfecture où un cortège de plusieurs milliers de personnes devaient se rendre. Stéphane Colonna, frère d’Yvan Colonna, se trouvait en tête du cortège (photo). Une centaine de jeunes, cagoulés et équipés de masques à gaz ou de masques de ski, étaient déjà prêts à des échauffourées, cocktails Molotov à la main pour certains. Après l’arrivée du cortège devant la préfecture, des affrontements ont commencé dans trois zones de l’hypercentre d’Ajaccio – le commissariat ayant été notamment attaqué. 15 manifestants auraient été blessés lors d’affrontements avec les forces de l’ordre, dont trois sérieusement.

Des émeutes se sont produites à la suite de la publication d’une vidéo sur les réseaux sociaux devant la caserne de CRS de Furiani, au sud de Bastia, en Corse. On a pu voir les CRS chanter la Marseillaise et applaudir au moment des funérailles d’Yvan Colonna. Environ 500 personnes se sont rassemblées devant la caserne, et 200 autres devant la caserne d’Ajaccio. A Bastia, une cinquantaine de manifestants cagoulés tentent de prendre d’assaut la caserne. Jets de pierre, cocktails Molotov, fumigènes ont répondu aux nombreuses grenades lacrymogènes des forces de l’ordre. A Ajaccio, certains manifestants ont allumé un feu devant le portail entraînant une réplique des forces de l’ordre avec grenades lacrymogènes et canon à eau. Un autre rassemblement a eu lieu le lendemain, lundi 28, à la préfecture. Les manifestants qui avaient entamé des chants entrecoupés de cris envers les forces de l’ordre comme « on entend plus chanter la marseillaise ». Les CRS ont fait usage de lance à eau et de gaz lacrymogènes. Des affrontements ont duré près de trois heures.

 

Yvan Colonna est mort lundi soir à Marseille, après trois semaines de coma. Le militant nationaliste de 61 ans, auquel la justice avait accordé une suspension de peine « pour motif médical » jeudi, se trouvait entre la vie et la mort depuis sa violente par un jihadiste agression début mars à la maison centrale d’Arles (Bouches-du-Rhône), où il purgeait sa peine pour sa participation présumée à l’exécution du préfet Erignac en 1998 à Ajaccio. Ses deux co-accusés, Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, les deux autres membres du commando Erignac, « seront transférés d’ici la mi-avril à la prison de Borgo, en Corse, annonce Matignon dans un communiqué. Le 11 mars, le statut de détenu particulièrement signalé (DPS) les concernant avait été levé. Plusieurs mouvements lycéens. Plusieurs mobilisations de lycéens, en réaction à la mort d’Yvan Colonna, ont été observées mardi matin en Corse. A Corte, l’accès à l’université est toujours bloqué, tandis que la plupart des lycées sont bloqués.Il y a eu deux rassemblements devant la préfecture et la cathédrale d’Ajaccio et un troisième devant le palais de justice à Bastia.

 

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La justice française a accordé jeudi une suspension de peine “pour motif médical” au militant indépendantiste corse Yvan Colonna, après sa violente agression à la prison d’Arles début mars (voir notre article). Cette agression, facilitée par son statut DPS et sa détention hors de Corse, a soulevé une vague de protestation en Corse (voir nos articles ici et ici). Ses avocats avaient fait cette demande alors qu’Yvan Colonna est toujours hospitalisé à Marseille entre la vie et la mort. La loi prévoit qu’une peine de prison puisse être suspendue en cas de pronostic vital engagé. La décision a été rendue par le juge d’application des peines antiterroriste, après avis favorable du parquet antiterroriste. Les visites de ses proches à l’hôpital devraient être facilitées, un permis de visite n’étant désormais plus nécessaire. Condamné à la perpétuité pour l’exécution du préfet Erignac en 1998, Yvan Colonna est libérable en droit depuis 2021.

Yvan Colonna

Yvan Colonna

Vendredi 11 mars, la Corse a connu son sixième jour consécutif de tensions suite à l’agression contre Yvan Colonna. Dans la matinée à Porto-Vecchio une cinquantaine de manifestants ont essayé de pénétrer de force dans la caserne de gendarmerie. Plus tard dans la journée, une nouvelle manifestation de soutien à Yvan Colonna a été organisée à l’initiative des lycéens devant la préfecture de Bastia. Une fois le rassemblement terminé, une vingtaine de manifestants a lancé des pierres et des cocktails Molotov vers les forces de l’ordre qui ont tiré des gaz lacrymogène. Trois personnes  ont été interpellées, qui ont été remises en liberté samedi.

Le gouvernement a annoncé ce même vendredi la levée du statut de « détenu particulièrement signalé » pour Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, les militants nationalistes condamnés avec Yvan Colonna pour l’exécution du préfet Erignac et incarcérés sur le continent depuis 1999. Le maintien de ce statut bloquait un éventuel rapprochement, voire une libération conditionnelle à laquelle ils peuvent prétendre depuis 2017. Le statu de DPS avait été maintenu par intervention politique du ministre en 2020, alors que des instances compétentes s’étaient prononcées en faveur de la levée de ce statut. Il a fallu la grave agression contre Yvan Colonna et la vague de mobilisation en Corse pour qui soit mis fin à ce statu.

Alain Ferrandi et Pierre Alessandri

La Corse continue de s’embraser, une semaine tout juste après la tentative d’assassinat d’Yvan Colonna. De nouveaux affrontements ont éclaté lors de rassemblements de soutien au militant nationaliste Corse ce mercredi. C’est le cas à Bastia, Calvi et Ajaccio. Les premiers heurts ont eu lieu à Bastia. Un rassemblement s’est organisé vers 17h au niveau de la préfecture, comme les jours précédents. Des affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre. Des poubelles et une voiture ont été incendiées. À Calvi, les heurts ont éclaté vers 20h devant la sous-préfecture. Plusieurs vitres ont été brisées à coup pierres. Des cocktails Molotov ont été lancés contre le bâtiment. Un feu de palettes a aussi été allumé contre les grilles. Au même moment, des heurts ont éclaté à Ajaccio. Un appel au rassemblement avait été lancé à 18h30. La maison d’arrêt a également été prise pour cible. Des cocktails Molotov ont été lancés. Vers 23h30, c’est le palais de justice d’Ajaccio qui a été pris pour cible. Un feu a été allumé à l’entrée du bâtiment. Une banque a également été prise pour cible avec une mini pelle mécanique. Trente personnes ont été blessées dans ces affrontements.

Le palais de justice d’Ajaccio

La manifestation de soutien à Yvan Colonna qui a commencé hier lundi en début de l’après-midi à Corte. En tête de cortège, des étudiants de l’Université de Corse portent une banderole avec la mention « Statu Francese assassinu » : « Etat français assassin » et un portrait d’Yvan Colonna. Elle a rassemblé plus de 10.000 personnes. Après environ une heure de marche, une partie des manifestants s’est affronté aux forces de l’ordre. 24 manifestants ont été blessés ainsi que quatre gendarmes qui ont essuyés des jets de cocktails Molotov, de boules de pétanque, de fusées de détresse, des bombes agricoles et bien d’autres projectiles. Un véhicule a également été incendié.