Des peines allant de 18 mois à 16 ans de prison ont été prononcées merdredi soir contre huit membres présumés d’ETA jugés par la cour d’assises spéciale de Paris après la découverte en 2004 d’une des plus importantes fabriques d’armes de l’organisation indépendantiste basque. La plus lourde de ces peines, toutes en deçà des réquisitions qui allaient de 5 à 20 ans de prison, a été infligée à Felix Ignacio Esparza Luri (photo), 46 ans, condamné à 16 ans de réclusion criminelle avec une peine de sûreté des deux tiers et une interdiction définitive du territoire français.

Esparza Luri avait été condamné en décembre 2008 à 19 ans de réclusion en tant qu’ancien chef de l’appareil logistique d’ETA. La cour d’assises spéciale de Paris a condamné Luis Enrique Garate Galarza, 51 ans, et Jose Ceberio Aierbe, 44 ans, des cadres présumés de l’appareil logistique, à 15 ans de réclusion avec une sûreté des deux tiers et une interdiction définitive du territoire français. Une peine de 14 ans de réclusion a été prononcée à l’encontre d’Ibon Elorrieta Sanz, 32 ans. Jean-Marie Saint-Pée, un agriculteur de 55 ans chez qui avait été installé un atelier clandestin de l’ETA, à Saint-Michel, a écopé de 11 ans de prison. Jon Gonzalez Gonzalez, 35 ans et Jon Kepa Preciado Izarra, 33 ans, ont été condamnés à 10 ans d’emprisonnement tandis que Diego Ibarra, 37 ans, a été sanctionné de trois ans de prison dont 18 mois ferme. Comparaissant libre et ayant déjà effectué huit mois de détention provisoire, Diego Ibarra a été laissé en liberté.

L’atelier clandestin d’ETA renfermait 185 détonateurs, 590 kilos de matériel entrant dans la fabrication d’explosifs, 14 roquettes, 61 grenades, deux mortiers, une mitrailleuse lourde, de nombreuses armes de poing ainsi que des éléments de missile sol-air. Des plans de vol concernant des déplacements du roi d’Espagne avaient en outre été trouvés dans ce qui a été considéré comme une des plus importantes bases de l’ETA depuis celle dissimulée dans la cave d’une maison, en 2002 dans les Landes. A l’énoncé du verdict, les accusés et leurs proches dans le public ont crié ‘Gora ETA’ (vive ETA) et entonné le chant traditionnel du soldat basque (Eusko Gudariak), hymne de la l’organisation indépendantiste.

Entendre l’Eusko Gudariak

Esparza Luri

Esparza Luri

Ce mardi 2 au matin, la police française a arrêté un couple impliqué dans un accident de la circulation dans la Mayenne, à Château-Gontier. L’homme et la femme, dont l’un d’entre eux grièvement blessé dans l’accident, circulaient dans une voiture volée, équipée de fausses plaques d’immatriculation. Les deux individus, armés, auraient été trouvés en possession de documents les reliant à l’organisation armée ETA. Il s’agirait d’Ibai Mateo Esparza et d’Ohiana Mardaras.

Ibai Mateo Esparza, âgé de 22 ans, inscrit en Sciences Sociales à l’Université publique de Navarre, était un des membres de l’organisation les plus recherchés par les services de police. Il semble qu’il avait échappé aux opérations réalisée en 2008 en Navarre contre ‘Ekin’. Depuis cette arrestation, la police a perquisitionné deux logements dans le quartier de Santutxu à Bilbao, deux interventions qui seraient en lien avec Ohiana Mardaras.

Deux membres présumés d’ETA ont été arrêtés dans la localité d’Usurbil, au Pays Basque espagnol (Nord), ont affirmé mardi plusieurs médias espagnols citant des sources proches de la lutte anti-terroriste. Ils ont été arrêtés alors qu’ils se trouvaient dans un entrepôt industriel à Usurbil, aménagé en logement, selon les mêmes sources. Cette arrestation intervient quatre jours après la mort d’un policier espagnol dans un attentat à la voiture piégée attribué à ETA, à Arrigorriaga, au Pays-Basque espagnol. Selon les médias espagnols, l’arrestation n’a cependant aucun lien avec cette affaire. Les deux membres présumés d’ETA sont soupçonnés d’avoir organisé plusieurs attentats contre des entreprises et des chantiers, notamment celui du TGV.

Jon Anza a disparu depuis le 18 avril, alors qu’il se rendait à un rendez-vous à Toulouse et avait pris le train en gare de Bayonne.

En début de semaine, ETA affirmait dans une note ‘qu’elle n’avait aucun doute. Derrière cette disparition, comme au temps du Gal, se trouvent les forces de polices et la collaboration française. Jon Anza est militant de l’organisation et la police le sait, puisqu’elle avait découvert des empreintes dans une cache trouvée par la Police. Cependant la Police cacha cette prise.‘ Et d’informer que Jon Anza avait rendez-vous à Toulouse avec ETA, pour remettre une somme d’argent. Un rendez-vous auquel il ne se rendra jamais.

Les proches de Jon Anza indiquent que si la semaine dernière, toutes les pistes étaient ouvertes, les éléments nous dirigent vers un nouvel épisode de la guerre sale.

En décembre dernier, Juan Mari Mujika avait été séquestré pendant deux heures, victime d’un enlèvement de la part de la police espagnole. Cela est impossible sans l’aide directe de la police française. Il convient encore de rappeler les disparitions encore à ce jour non élucidées: celles de Popo Larre, Naparra et Pertur.

Une manifestation a eu lieu aujourd’hui, samedi à Hendaye et le mouvement pro-amnistie Askatasuna a constitué des groupes de personnes, qui ce même jour referont en train le trajet emprunté par Jon Anza le 18 avril, de la gare de Bayonne à celle de Toulouse . Ils apposeront des affiches, avec la photo du militant, et ce afin de recueillir des indices. Sans parler des crimes commis par le BVE( Batallon Vasco Español), l’époque sanglante du GAL qui débuta en 1983 est encore présente dans bien des mémoires. Joxi Lasa et Joxean Zabala furent les premiers de cette liste macabre dressée par le GAL. Ils furent enlevés le 16 octobre 1983 dans un parking du Petit-Bayonne. Leurs dépouilles seront enfin identifiées en 1995 à Alicante, douze années plus tard.

Miguel Ángel Bergado Martínez, détenu politique antifasciste, aura accomplit le 8 mai 28 ans de prison. Bergado a pris un contact avec les GRAPO en 1979, en se mettant à faire partie de ses commandos opérationnels. Il est passé à la clandestinité en 1980 et il a pris part à l’infrastructure qui a obtenu la liberté des 5 militants du PCE (r) et des GRAPO qui se sont évadés de la prison de Zamora le 17 décembre 1979. Il a également participé aux actions armées qui ont coûté la vie à un général de l’Armée espagnole et à un sous-officier de la police nationale.

Arrêté le 8 mai 1981, quand il avait 23 ans, il a été cruellement torturé et emprisonné. Condamné à 55 ans de prison en 1990 et transféré à la prison de Puerto II, pendant la grève de la faim développée pendant 435 jours par 58 prisonniers et prisonniers politiques du PCE (r) et des GRAPO, il a eu un grave affrontement avec un gardien de prison qui se montrait spécialement brutal avec les grévistes. Comme résultat de l’affrontement, le gardien de prison a été gravement blessé. Depuis cette date, encore plus s’il tient, il a été spécialement soumis à un contrôle absolu, à des isolements et à des mauvais traitements. Il a été transféré dans 22 prisons.

Il devait être remis en liberté en novembre 2006, après avoir accompli 25 ans et demi de prison, mais on lui a appliqué de fait la réclusion perpétuelle, et selon la dernière loi, appliquée avec un caractère illégal rétroactif, il ne sera pas libéré avant 2011. Il se trouve actuellement prisonnier 1er degré dans la prison de Puerto de Santa Maria, à 1000 kilomètres de sa famille et de son entourage. Il est, à côté du militant d’ETA Joxe Mari Sagardui ‘Gatza’ (qui aura accompli le 8 juillet 29 ans de détention!) le prisonnier politique qui aura accompli le plus d’années.

Rappelons que pendant ce temps, les assassins de l’État jouissent d’une liberté absolue. C’est le cas des membres des Groupes Antiterroristes de Libération (Grupos Antiterroristas de Liberación, GAL), ces escadrons de la mort créés dans les services spéciaux espagnols (CESID), la Guardia Civil et la Policía Nacional, sous le gouvernement socialiste de Felipe González, sous la responsabilité du ministre de l’intérieur José Barrionuevo et dont le but était de lutter contre ETA au moyen d’enlèvements, de tortures et d’assassinats extra-judiciaires (avec la complicité de policiers français). Quatre exemples (deux dirigeants, deux exécutants):

* Enrique Rodríguez Galindo. Ce général de la Guardia Civil est le principal fondateur et un exécuteur des GAL. Après une détention préventive entre le 23 mai et le 2 août 1996 et entre le 15 septembre 1997 et le 26 juin 1998, Galindo a été condamné par la cours Suprême pour la séquestration, l’assassinat et la disparition des militants basques Lasa et de Zabala à 75 ans et 6 mois de prison le 9 mai 2000. Le 1er octobre 2004, il est sorti dans un régime ouvert pour ‘raisons de santé’. Au total, cinq ans et cinq mois en prison de luxe. Sa liberté conditionnelle – sans un contrôle mensuel, bien que les Institutions Pénitentiaires disent qu’il est hebdomadaire, chose démontrée incertaine – en 2013. Il vit dans un quartier riche de Saragosse, sans aucun problème de santé et d’argent. Pour avoir organisé sept assassinats, dirigé les GAL et ordonné centaines de tortures: 5 ans de prison.

* José Julián Elgorriaga Goyeneche. Ce dirigeant du parti socialiste espagnol (ex-délégué du Gouvernement au Pays Basque), commanditaire des GAL, a été condamné à 75 ans de prison pour assassinats, séquestration, disparition et pour avoir dirigé une organisation terroriste. Il a été admis en prison le 9 mai 2000 – il a été avant en préventive sept mois – et est sorti un an après, le 23 juillet 2001, pour ‘raison de santé’. Au total, un an et neuf mois en prison de luxe (3% de la condamnation).

* Enrique Dorado Villalobos. Ce sergent de la Guardia civil était un exécuteur des GAL et un tortionnaire identifié par des centaines de prisonniers torturés. Condamné pour l’assassinat des militants basques Lasa et de Zabala à 71 ans de prison, il a été admis pour la première fois en réclusion préventive en mai 1996 et, condamné, le 9 mai 2000. Le 16 mars 2002, il est sorti en 3eme degré de Alcalá-Meco. Au total, il aura fait six ans pour terrorisme, assassinats et séquestration. En plus d’être un mafieux impliqué dans le trafic de stupéfiants de centaines de kilogrammes de cocaïne et d’autres drogues et dans des dizaines de vols, certains avec une violence extrême, il a seulement accompli deux ans de prison pour une condamnation précédente pour un vol dans un magasin d’Irún.

* Felipe Bayo Leal. Membre des GAL et de la Guardia Civil avec le même pedigree que celui de Dorado: condamné pour la séquestration, l’assassinat et la disparition de Lasa et de Zabala à 71 ans de prison, il a été admis en préventive en mai 1996 et il s’est mis, avec différentes périodes d’une liberté, à exécuter une forte peine quatre ans après. Il est sorti en mars 2002. Au total, six ans dans une prison de luxe.

Et il en va de même pour tous les commanditaires, fondateurs, dirigeants et exécutants des GAL. Certains n’ont tout simplement pas été inquiétés (ainsi la direction du PSOE alors au pouvoir), d’autres ont purgés des peines de prison symboliques. Pour rappel, entre 1983 et 1987, les GAL ont assassinés 27 personnes et gravement blessés de nombreuses autres.

Pour écrire au camarade:

-Miguel Ángel Bergado Martínez
-PRISIÓN DE PUERTO DE SANTA MARÍA I, a.c. 555
-11500 Puerto de Santa María (Cádiz)
-ESPAGNE

Pour en savoir plus sur le GAL

Le New York Times a révélé que les tortionnaires de la CIA ont soumis 183 fois à la simulation de noyade Khalid Cheikh Mohammed, le citoyen pakistanais présenté comme le planificateur des attentats du 11 Septembre. Un autre membre présumé d’Al-Qaïda, Abou Zoubaydah, l’a été à 83 reprises. Citant une note interne du département de la Justice de 2005, le quotidien américain indique que le personnel de l’agence de renseignement chargé de mener les interrogatoires a utilisé cette méthode sur ces deux détenus bien plus souvent que cela ne l’avait été dit jusqu’à présent. En 2007, l’ancien agent de la CIA John Kiriakou avait indiqué aux médias qu’Abou Zoubaydah avait subi cette technique d’interrogatoire pendant 35 secondes avant de dire qu’il était prêt à dire tout ce qu’il savait. La méthode de la simulation de noyade avait été réclamée pour Abou Zoubaydah malgré le fait que les interrogateurs pensaient qu’il avait déjà dit tout ce qu’il savait.

Il faut noter que les Etats-Unis ont poursuivi des interrogateurs japonais lors de procès pour crimes de guerre après la Deuxième Guerre mondiale pour simulation de noyade. Au Tribunal militaire international pour l’Extrême-Orient ou lors des Procès de Tokyo pour crimes de guerre de 1946 à 48, plusieurs soldats japonais avaient été condamnés pour avoir procédé à des simulations de noyade sur des prisonniers américains.

Cette description de l’expérience de la simulation de noyade par un GI américain aurait aussi bien pu être faite pour décrire la méthode de la CIA, ‘Ils m’ont allongé et attaché sur une civière. Ensuite la civière a été relevée et j’avais la tête qui touchait presque le sol et les pieds en l’air… Ils ont alors commencé à verser de l’eau sur mon visage et il m’était parfois quasiment impossible de respirer sans avaler de l’eau.

Voici les termes exacts de la note de service de la CIA: ‘Dans ce procédé, l’individu est fermement attaché à un banc incliné… De l’eau est versée sur un linge qui est d’abord placé sur le front et les yeux puis abaissé pour lui recouvrir le nez et la bouche… Ceci provoque un excès du niveau de gaz carbonique dans le sang de l’individu, ce qui incite à des efforts accrus pour respirer. Ces efforts combinés à la présence du linge trempé sur le visage produisent une impression de ‘suffocation et de panique’, c’est-à-dire l’impression de se noyer… La procédure peut alors être répétée… Un expert en médecine… sera présent durant toute la durée de l’opération…

Jurdan ‘Arlas’ Martitegi, présenté par la police comme le nouveau chef militaire d’ETA depuis l’arrestation d’Aitzol ‘Gurbitz’ Iriondo le 8 décembre 2008, a été interpellé hier, près de Perpignan. L’opération a été menée conjointement par les services anti-terroristes français (SDAT) et la police nationale espagnole. Deux autres membres présumés d’ETA ont été arrêtés au même moment, dont l’un, aux dires de la police espagnole, servait de garde du corps au dirigeant présumé. Les forces de l’ordre sont intervenues à l’occasion d’un rendez-vous entre deux membres clandestins et une troisième personne vivant légalement. Six autres personnes ont été appréhendées dans les villes de Bilbao, Vitoria et Renteria, dans le nord du Pays-Basque espagnol.

Le néofasciste italien Angelo Izzo a reconnu la semaine passée que dans les années 70, il y avait un groupe de fascistes italiens engagé dans la lutte contre l’ETA. Son témoignage a été entendu par le juge espagnol Fernando Andreu, qui collecte des témoignages sur la disparition d’Eduardo Moreno Bergaretxe ‘Pertur’. Izzo a parlé directement de la séquestration d’un membre d’ETA que ses complices auraient emmené dans une ferme proche de Barcelone, où il a été torturé avant qu’ils ne le fassent disparaître. ‘Pertur’ est la seule chose que l’on ignorait jusqu’alors (en 1980 disparaîtrait aussi José Miguel Etxeberria, Naparra).

En fait, Izzo avait fait une déclaration similaire en 1984, mais l’Etat espagnol à toujours suivi l’hypothèse (sans aucun élément à l’appui) que l’ETA avait fait disparaître ‘Pertur’. Dans l’enquête actuellement relancée, Izzo a donné des renseignements concret au sujet d’une ferme dans laquelle le militant basque a pu être séquestré, et ces éléments coïncident avec ceux fournis par un autre italien interrogé hier, Sergio Calore et défini comme ‘un collaborateur policier’.

Ainsi, Izzo a dit que la ferme était surnommée ‘l’usine’ et était située aux environs de Barcelone. Et voilà qu’il a affirmé que bien qu’il fût arrêté alors, son collègue Pier Luigi Concutelli lui a conté par la suite qu’ils avaient séquestré un membre d’ETA et qu’ils l’avaient porté là pour le torturer et pour le faire disparaître. Izzo a expliqué au juge qu’il ne peut pas reconnaître Moreno Bergaretxe sur les photos parce qu’il ne l’a pas connu et que Concutelli ne lui a pas donné non plus le nom du séquestré. Celui-ci lui a aussi raconté qu’ils ont capturé un industriel basque, dans une action qui aurait été imputée à l’ETA. Calore a confirmé pour sa part l’existence de ‘l’usine’ et il a dit au juge Andreu que lui même avait visité la maison. Il a raconté qu »elle était pleine des photographies des membres de l’ETA’ et qu’elle était destinée à réaliser des actions, de manière à ce que les victimes fussent enterrées dans un bois proche de la maison.

Angelo Izzo a apporté aux juges des données exhaustives sur le fonctionnement des groupes anti-ETA composés par des néofascistes italiens. Il a donné des détails sur le groupe de Madrid (et nommé ses complices: Mario Calzona, Augusto Canchi, Mario Pelegrini). Un deuxième groupe comprenait aussi des fascistes français et portugais, c’est celui-ci qui disposait de ‘l’usine’ et d’un appartement à Barcelone. Angelo Izzo a même raconté au juge Andreu la remise, à cette époque, d’une cargaison d’armes et d’explosifs par les services secrets espagnols aux néofascistes italiens, dont une mitraillette de marque Ingram qui aurait servi à Concutelli pour un attentat contre un juge italien.

Un militant présumé de l’ETA, au volant d’une voiture, s’était soustrait dans la matinée à un contrôle de police dans le centre de la ville de Millau. Pris en chasse, l’homme a alors eu un accident de la route et a été interpellé par la gendarmerie près de Compeyre, autre localité du département de l’Aveyron.

L’ancien prisonnier politique basque Peio Fagan a été arrêté le 10 février à son domicile de Bidart, où la police française a effectué une perquisition, dans ce qui semble être la suite de ‘l’enquête’ sur les bars de la gauche nationaliste. Il a été emmené au commissariat de Bayonne peu après 8h. Par ailleurs, au moins 6 personnes sont convoquées cette semaine au commissariat de Bayonne dans le cadre de la même procédure, la plupart d’entre elles ayant déjà été soit convoquées, soit arrêtées pour répondre aux mêmes questions.

Près de 90 personnes ont déjà été soit arrêtées, soit convoquées (et une bonne partie d’entre elles mises en garde-à-vue aussitôt), en tout cas interrogées sur toute la militance basque au prétexte de questions sur la gestion des bars. La théorie de départ selon laquelle Batasuna financerait la lutte armée par le biais de ces bars s’étant effondrée – le Procureur Jean-Claude Marin lui-même l’a reconnu en novembre dernier, déclarant qu’aucun élément n’avait prouvé le lien entre ETA et Batasuna – , les autorités françaises ont retourné l’hypothèse, cherchant maintenant à prouver que c’est la lutte armée qui finance ces bars! Il apparaît de plus en plus clairement que le Parquet est à la recherche de n’importe quel prétexte dans un but politique: criminaliser un mouvement politique, harceler ses membres et leurs proches, et détourner ces militants de leur travail quotidien, les obligeant à se justifier et à se débattre dans des procédures arbitraires.

Au sujet des bars: il s’agit de projets largement soutenus, de lieux populaires, euskaldun, ouverts à toutes les associations et partis, instruments indispensables à la mobilisation et à la solidarité. C’est en cela aussi qu’ils sont dans la ligne de mire d’un pouvoir qui préfère largement le modèle individualiste du chacun chez soi. Des dizaines et des dizaines de personnes sont aujourd’hui inquiétées et parfois maltraitées pour un simple chèque de soutien! Au sujet des méthodes: la convocation est de plus en plus utilisée, et est présentée par la police comme une faveur, leur demandant s’ils préfèreraient être arrêtés et perquisitionnées à 6h du matin par trente agents. Ce n’est pas une faveur, c’est un chantage. Ces interrogatoires servent à un fichage massif et à préparer les prochains montages policiers et judiciaires.

Il faut ajouter à cela le véritable harcèlement auquel sont en train de se livrer la police et la gendarmerie française ces dernières semaines: contrôles incessants, présence étouffante; interrogatoires politiques à l’occasion de soi-disant contrôles d’alcoolémie; convocations de jeunes sous des prétextes ridicules (comme par exemple: ‘nous avons retrouvé votre portefeuille devant un graffiti’ avec prises d’empreintes, ADN et centaines de questions); contrôle d’une militante de SEGI avec fouille de son véhicule ‘sur ordre du procureur’; etc.