Mercredi soir, l’armée de l’air colombienne a annoncé la disparition d’un de ses avions de combat dans une région montagneuse de la province de Cauca. L’appareil, un Super Tucano, effectuait une mission de soutien aux troupes combattant les FARC. Dès le lendemain, la guérilla a revendiqué la responsabilité de cette attaque. L’épave de l’avion a été retrouvée dans la zone de Jambalo, où des guérilleros ont remis le corps d’un militaire et ses effets, dont sa plaque d’identification, à la délégation humanitaire et de journalistes dépêchée sur place. Le corps du second occupant de l’appareil a été retrouvé par les secours locaux à proximité des restes du Super Tucano. Le président Santos a immédiatement réagit, jugeant ‘qu’il est très improbable que l’avion ait été abattu par la guérilla, car elle n’a pas la capacité pour le faire’ et que les FARC tentaient de profiter de la situation. Il a ajouté qu’il n’était ‘pas question de démilitariser le moindre centimètre de notre territoire’. Le Super Tucano est un avion conçu et fabriqué au Brésil pour la contre-guérilla. Il est armé de mitrailleuses belges…

Débris d’un Super Tucano

Débris d'un Super Tucano

Une réforme approuvée la semaine dernière par le Congrès colombien, mais qui doit encore recevoir l’aval de la Cour constitutionnelle, prévoit notamment la possibilité de suspensions de peine et l’accès à des postes politiques pour des guérilleros repentis, à l’exception de ceux coupables de crimes contre l’humanité. Cette réforme qui prétend viser la paix en Colombie pose comme préalable la capitulation pure et simple de la guérilla. Les FARC on rejeté cette réforme en exposant que «L’attitude de l’oligarchie est tellement élitiste et arrogante, qui prétend centrer le débat sur le fait de savoir si le commandant des FARC peut ou non être parlementaire». Les FARc ont avertit le gouvernement que sa lutte ne vise pas à une «réinsertion dans son régime politique pourri».

Un membre présumé des FARC, Ruben Dario Hoyos a été interpellé dans le cadre de l’enquête sur une tentative d’attaque à la voiture piégée le 15 mai devant un poste de police à Bogota. La police le considère comme un des coordinateurs d’autres attaques à Bogota, comme celle qui avait provoqué la mort de deux policiers à Bogota en octobre, devant un commissariat. Outre Ruben Dario Hoyos, deux autres suspects, dont un démobilisé de la guérilla, ont été entendus par les enquêteurs.

Colombie: Un responsable présumé de la guérilla urbaine arrêté

Un fonctionnaire chargé de la sécurité dans le département de La Guajira situé à la frontière avec le Venezuela a déclaré hier soir qu’au moins douze soldats avaient été tués un peu plus tôt dans une embuscade. Selon lui, les troupes auraient été attaquées par un groupe de guérilleros des FARC alors qu’elles effectuaient une patrouille de routine. L’armée a quant à elle affirmé être toujours en train de chercher si d’autres soldats ou des guérilleros auraient été tués durant cette offensive. Quatre soldats ont également été blessés.

Ce matin, sur une grande avenue du quartier des affaires de Bogota, deux hommes en moto, probablement membres des FARC, ont rejoint la voiture blindée de l’ancien ministre de l’Intérieur du président Uribe, connu pour sa politique génocidaire et ses ses liens avec les escadrons de la morts. Ils ont posé une bombe sur le toit de la voiture blindée de l’ancien ministre. L’explosion a tué un policier de l’escorte et le chauffeur-garde du corps du ministre, mais ce dernier, bien que blessé, a survécu. Quelques heures plus tôt, la police colombienne avait désamorcé une voiture piégée devant le siège de la police à Bogota.

Colombie: L’ancien ministre de l’intérieur visé

L’armée colombienne a suspendu hier ses opérations dans le sud du pays afin d’inciter les FARC à relâcher le journaliste français Roméo Langlois, dont elles ont revendiqué la capture, cinq jours après sa disparition. Les avions militaires ont interrompu les vols au-dessus du département de Caqueta, à la lisière de la forêt amazonienne, où le journaliste a disparu samedi alors qu’il tournait un reportage au côté d’une unité militaire, prise à partie par le Front des FARC, une unité régionale composée de près de 300 combattants et bénéficiant du soutien actif de quelque 2.000 personnes dans le département de Caqueta.

Un journaliste français, qui accompagnait une brigade de l’armée dans le département de Caqueta, a disparu suite à l’attaque de cette unité par la guérilla des FARC. Quatre membres des forces de l’ordre, trois militaires et un policier, ont été tués par la guérilla lors de cette attaque qui s’est déroulée dans la localité de la Union Peneya. Quatre soldats ont également été blessés lors des combats. La veille, une autre attaque des FARC avait causé la mort de cinq militaires et de trois civils.

Ce matin à l’aube, la guérilla des FARC a pris d’assaut un commissariat entre les provinces du Cauca et du Valle del Cauca, dans le sud-ouest du pays. Des combats ont opposé les guérilleros et l’armée durant plusieurs heures. Les autorités ont annoncé que cinq militaires avaient été abattus par les FARC, et que trois civils auraient également été tués lors des heurts. Un responsable de l’armée n’a pas exclu le décès de guérilleros, mais aucune information officielle n’a été communiquée.

L’armée colombienne a tué ce lundi Luis Guillermo Roldan Posada, alias Julia Artigas, dans une opération militaire à Segovia, dans le nord du pays. Artigas était accusé par les autorités d’avoir dirigé une action contre un oléoduc menée par l’ELN en 1998. D’après les autorités, Artigas aurait quitté l’ELN début 2000 pour rejoindre la guérilla des FARC, de laquelle il serait devenu un dirigeant haut placé, en charge notamment des finances des 4ème et 37ème Front. Artigas a été tué en compagnie d’un autre guérillero. Les militaires ont saisi deux fusils, un pistolet et des vêtements militaires.

Six policiers et quatre militaires détenus par les FARC depuis parfois 14 ans ont remis lundi par la guérilla à une mission humanitaire venue au coeur de la jungle dans un hélicoptère prêté par l’armée brésilienne au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et au collectif civil « Colombiens pour la paix ». Le président colombien a déclaré que ces libérations ne suffiraient par à l’ouverture de négociations.

Colombie: Les FARC libèrent leurs plus anciens prisonniers