A l’appel de mouvements antifascistes qui entendaient organiser une nuit des barricades au soir du premier tour de la présidentielle, des centaines de militants ont commencé à se rassembler hier dimanche fin d’après-midi autour de la Bastille à Paris. Certains ont tenté d’arracher les palissades puis ont lancé sur les CRS des bouteilles et des pétards. Les forces de l’ordre ont alors chargé les manifestants.

A Nantes, derrière une banderole de tête proclamant « ni banquier, ni raciste » et aux cris de « Nantes debout soulève toi, ni Le Pen, ni Macron » une manifestation a démarré vers 21H15 dans le centre-ville, avant d’être dispersé par les forces de l’ordre moins d’une heure plus tard. Des manifestants ont lancé des cocktails Molotov contre la FNAC et ont cassé des vitrines d’agences bancaires. Les forces de l’ordre, présentes en nombre, ont tiré des grenades lacrymogène et de grenades de désencerclement, ainsi qu’au flashball.

A Rennes, une centaine de manifestants ont défilé dans le centre ville malgré un arrêt préfectoral interdisant toute manifestation. Il y a eu quelques incidents mais pas d’affrontements.

A Nantes hiers soir

A Nantes hiers soir

Hier samedi, la manifestation « pour un 1er tour social » a réuni environ plus de 2000 personnes et a été émaillée d’incidents. Près de 70 organisations avaient appelé à manifester (CGT, SUD, CNT, le N PA, des collectifs, Droits Devant !…). La manifestation, partie vers 15H30 de la place de la République, s’est dispersée vers 17H30 place de la Bastille. Les manifestants ont défilé derrière une banderole affichant « 22 avril, premier tour social, tous dans la rue ». Parmi les slogans: « Grève générale dans tous les pays, en Guyane comme à Paris ! ». Des premiers heurts ont éclaté durant la manifestation entre manifestants masqués et forces de l’ordre. Les jets de pierres fumigènes et bouteilles, ont croisés les tirs de gaz lacrymogènes. Un policier a été très légèrement blessé.

A Paris hier samedi

A Paris hier samedi

Oier Gomez est un ancien militant d’ETA âgé de 34 ans et originaire de Vitoria-Gasteiz (Alava). Il a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle suite à un échange de coups de feu avec des gendarmes en 2011. Oier est atteint d’un cancer osseux vertébral de type sarcome d’Ewing à un stade avancé, diagnostiqué récemment. Le pronostic vital est engagé et un médecin oncologue juge que sa survie ne dépassera pas les 6 mois. En 2013, il avait déjà subi des soins pour un cancer du sang. Il est désormais hospitalisé depuis janvier dans une unité sécurisée de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Il doit faire face à des radiothérapies vertébrales et une chimiothérapie intraveineuse. Ces proches ne bénéficient que d’une seule visite de 2h par semaine et après chacune de ces visites Oier subit une fouille intégrale. Dans sa chambre sa famille ainsi que son avocat sont constamment surveillés par un fonctionnaire de police. Son état de santé est incompatible avec la détention comme le souligne l’attestation médicale des hôpitaux de Paris. Sa demande de suspension de peine sera examinée le 19 avril. Ipeh Antifaxista demande sa libération immédiate ainsi que celle des 13 autres prisonnier.e.s politiques basques gravement malades, ainsi que la fin des mesures d’exceptions dont ces prisonnier.e.s sont victimes.

Oier Gomez

Le centre social Attiéké à Saint-Denis, qui existe depuis plus de trois ans, est menacé d’expulsion. Ses habitant-es risquent de se retrouver à la rue et les activités qui s’y déroulent de disparaître. Des piquets de défense avaient lieu tous les matins à partir de 6h(voir notre article) : ces piquets sont provisoirement suspendus.

(pour en savoir plus)

L’Attiéké

L'Attiéké

Des dizaines de Sahraouis et de militants français soutenant la cause sahraouie ont manifesté lors d’un rassemblement organisé mardi après-midi aux Invalides (Paris) pour demander la libération immédiate et sans condition des prisonniers politiques sahraouis détenus au Maroc. Ils ont également exigé l’organisation rapide du référendum d’autodétermination, l’extension du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental à la surveillance du respect des droits de l’Homme au Sahara occidental. Ils ont aussi rappelé que le 8 novembre 2010, les forces de sécurité marocaines ont démantelé avec violence le camp de Gdeim Izik, installé par plus de 20.000 Sahraouis. Vingt-deux militants sahraouis ont été condamnés à de lourdes peines par un tribunal militaire marocain.

Le rassemblement place des Invalides

Le rassemblement place des Invalides

A Gaza aujourd’hui, à l’occasion de la Journée Internationale des Prisonniers Palestiniens, les militants du FPLP ont défilé avec des banderoles réclamant la libération de Georges Abdallah et de Bagui Traoré, frère d’Adama Traoré, assassiné par la gendarmerie française en juillet 2016.

manifestation à Gaza

manifestation à Gaza

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté dimanche 16 avril d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) à Paris contre le meeting de Marine Le Pen prévu lundi soir au Zénith de la Villette. De brefs heurts ont éclaté vers 16 heures aux abords du parc de la Villette quand une cinquantaine de manifestants vêtus de noir et le visage masqué ont lancé des fumigènes et projectiles sur les forces de l’ordre, qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes. Ces incidents ont eu lieu non loin du Zénith de la Villette. La manifestation, qui est arrivée devant la mairie du 19e arrondissement vers 17 heures, s’est achevée sans autre incident notable. Cette manifestation se déroule quelques jours après l’incendie qui a dévasté les locaux de campagne de Marine Le Pen à Paris.

La manifestation d’Aubervilliers

Correctif: Le local du FN n’a pas été « dévasté » à Paris, les dégâts y ont été plutôt légers – à la différence du local de Valence (voir ici)…

La manifestation d'Aubervilliers

Les gendarmes de la Section de recherches de Pau (Pyrénées-Atlantiques) fouillent une zone située dans les Landes, entre Brocas et Labrit, au nord de Mont-de-Marsan à la recherche du corps d’un militant présumé d’ETA. José Miguel Etcheverria dit « Naparra » avait disparu le 11 juin 1980. Il était âgé de 22 ans et vivait à Ciboure. Son enlèvement et son assassinat avait été revendiqué par un escadron de la mort composé de fascistes et de policiers appuyé par les services secrets espagnol, le « Bataillon basque espagnol » (BBE). Le BBE a assassiné une vingtaine de personnes, presque toutes membres de la gauche indépendantiste basque, mais également deux membres des GRAPO, entre 1975 et 1981.

José Miguel Etcheverria

José Miguel Etcheverria

Les organisations en France du mouvement kurde appellent samedi à une grande manifestation en soutien aux 216 prisonniers politiques kurdes qui sont actuellement en grève de la faim en Turquie (voir notre article). Depuis le 15 février, des prisonniers politiques ont entamé une grève de la faim pour dénoncer la torture et l’isolement carcéral, notamment celui d’Abdullah Ocalan, ainsi que le climat de répression générale en Turquie.

Manifestation le 15 avril, 17h, de République à Bastille

La prison de Sincan, dans la périphérie d’Ankara

La prison de Sincan, dans la périphérie d'Ankara