Depuis deux mois, la répression envers les migrants et migrantes qui survivent sur les campements du nord est de Paris s’est intensifiée : aux violences policières qui étaient coutumes depuis un an, s’ajoutent désormais les retenues dans les commissariats, les placements en centre de rétention, les obligations de quitter le territoire français…

Le 12 août au matin après quinze jours de harcèlement policier quotidien, alors qu’une énième rafle a lieu, les migrants n’ayant pas été embarqués décident de manifester leur colère. Ils occupent la chaussée et spontanément, décident de bloquer le carrefour de Stalingrad. Quelques soutiens et passants les rejoignent alors au fil de la matinée et restent là solidairement. L’un d’entre eux filmant la scène est interpellé à ce moment là. Ce n’est qu’au terme d’une garde à vue de 24 heures qu’il lui sera signifié sa convocation à son procès pour le 25 novembre. Les autres subiront un contrôle d’identité et au moins quatre d’entre eux seront convoqués au commissariat du 11e arrondissement, vendredi 9 septembre et ce lundi 12 septembre.

Une intervention policière au métro Stalingrad

Une intervention policière au métro Stalingrad

La manifestation de la campagne unitaire pour exiger la libération de Georges Abdallah a eu lieu hier 10 septembre 2016 à la fête de l’Humanité. Elle a été un succès. Prochaine étape dans le calendrier d’action de la campagne : la semaine d’actions internationale pour exiger la libération de Georges Abdallah, du 15 au 22 octobre 2016 avec l’aboutissement de cette semaine pour la France à Lannemezan et pour les autres pays devant les consulats ou les ambassades de France.

La manifestation à la fête de l’Humanité

La manifestation à la fête de l'Humanité

Une militante CGT passera devant le tribunal correctionnel de Strasbourg ce 15 septembre à 8h. C’est encore une suite des mobilisations contre la loi Travail. Les syndicats CGT-FO-FSU-Solidaires appellent à un rassemblement solidaire à 8h ce jeudi 15 septembre devant le TGI de Strasbourg (1 quai Finkmatt). Ils appellent également à la manifestation de l’après-midi, à 14h place Kleber contre la loi Travail.

Une manifestation contre la loi Travail à Strasbourg

Une manifestation contre la loi Travail à Strasbourg

Martin Pontier a été condamné à huit mois de prison avec sursis et 3 850 euros d’amende. Secrétaire fédéral des Jeunes communistes de la Loire et syndiqué CGT, ce militant de 24 ans était poursuivi pour violences contre sept agents de police à l’occasion d’une manifestation contre la loi travail le 12 mai dernier (voir notre précédent article). Dans le cadre de cette journée d’action nationale, Martin et d’autres militants CGT ou affiliés au mouvement des Jeunes communistes avaient manifesté devant la permanence du député PS, certains y pénétrant pour y accrocher une banderole clamant leur rejet de la réforme du Code du travail. Les forces de l’ordre, qui avaient chargé les manifestants en bas de la permanence. Martin avait été assommé dans l’échauffourée, les coups reçus lui occasionnant deux jours d’incapacité temporaire de travail, porte visiblement le chapeau parce qu’en somme, il est accusé d’avoir blessé sept policiers en moins d’un minute….

Martin Pontier

Martin Pontier

Le député LR (Les Républicains) Arnaud Viala a déposé un projet de loi pour couper les allocations des personnes condamnées pour des « exactions en manifestation ». Dans ce projet, les cas des « casseurs » ayant des personnes à charge seraient examinés par le conseil d’état. La suspension courrait pour un an. Ce projet de loi est très inspiré d’un projet équivalent déposé par le FN en juin dernier mais qui proposait lui de couper les allocations pour une durée allant jusqu’à 5 ans.

Les affrontements de Paris du 14 juin

Les affrontements de Paris du 14 juin

Une manifestation pour la libération du prisonnier communiste pro-palestinien d’origine libanaise Georges Abdallah emprisonné en France depuis 32 ans aura lieu à la Fête de l’Huma ce samedi 10 septembre à 14h au départ du stand du PC du Liban (Village du Monde).

Notons également que la manifestation annuelle devant la prison de Lannemezan a été annoncée et aura lieu comme chaque année le 22 octobre au terme d’une semaine d’action (15->22) pour la libération de Georges.

L’affiche de la campagne unitaire

L'affiche de la campagne unitaire

Jean-Marc Rouillan, ancien d’Action Directe, a été condamné ce mercredi à huit mois de prison pour « apologie du terrorisme » pour avoir qualifié les djihadistes du 13 novembre de « courageux » compte tenu du fait qu’ils étaient très peu face aux milliers de policiers qui les entouraient à ce moment là (voir notre précédent article). Le tribunal s’est obstiné à faire comme si Jean-Marc avait en fait soutenu les djihadistes. Jean-Marc a lui déclaré qu’il pensait au mot « déterminé » plutôt que « courageux ».

Jean-Marc Rouillan

Jean-Marc Rouillan

Le 26 mai dernier à Rennes, une empoignade avait éclaté entre le patron du snack Bagelstein et quatre étudiants qu’il tentait de mettre dehors à coups de poings et qui sortaient d’une manif fraîchement dispersée contre la Loi Travail. La dispute portait sur des inscriptions sexistes, racistes et homophobes qui décorent le lieu. Les 4 ont été arrêtés et condamnés 24h plus tard à des peines allant de 1 à 3 mois de prison. Ils sont à présent tous libres mais vont en appel de leur procès pour obtenir des réparations.

Les pubs bien grasses du Bagelstein

Les pubs bien grasses du Bagelstein

La Mairie de Lille attaque le journal la Brique en justice via un arrêté de 2004 qui interdirait la vente à la criée sur les marchés « dans le but de préserver la sécurité et la tranquillité publique, l’accès aux marchés est interdit aux véhicules publicitaires, cortèges, vendeurs et distributeurs de journaux, tracts de toute nature et de prospectus à caractère publicitaire« . La comparution aura lieu le 4 octobre prochain à 14h. La distribution des journaux par la presse elle-même est pourtant garantie par une loi nationale de 1947, censée prévaloir sur un arrêté municipal. Un adjoint municipal de Lille a lui-même justifié la décision arguant que si la Brique pouvait distribuer son journal sur les marchés (comme c’est le cas depuis depuis 9 ans), les militants du FN en profiteraient pour distribuer leurs tracts.

La Brique de l’été 2016

La Brique de l'été 2016

Deux manifestants qui avaient été arrêtés lors du blocage des bus contre la Loi Travail le 13 juin dernier, ils ont été convoqués ce 1er septembre au tribunal de Toulouse pour des « Dégradations incendiaires », en l’occurrence le feu de palettes qui avait été allumé pour bloquer le dépôt de bus Tisséo. Une cinquantaine de militants de la CGT et de Solidaires se sont rassemblés devant le Tribunal pour protester contre la répression du mouvement syndical. L’accusation a réclamé la somme de 2.700€ aux deux manifestants en présentant des photos de dégradations qui sont présentes sur la chaussée depuis une vingtaine d’année.

Une palette vivant ses dernières heures au blocage Tisséo

Une palette vivant ses dernières heures au blocage Tisséo