Aujourd’hui c’est le 68ème anniversaire de Georges Abdallah qui a déjà passé 34 ans enfermésen France, ce qui fait de lui le plus vieux prisonnier politique d’Europe. Plusieurs initiatives étaient organisées dans le cadre de la campagne de soutien pour sa libération.

A Marseille et sa région, des militant·e·s solidaires ont organisé une vaste campagne pour un « tsunami de carte de vœux en ce jour d’anniversaire pour le chibani révolutionnaire ». A Toulouse, le collectif Palestine Vaincra a organisé la veille un feu d’artifice surprise. A Lannemezan, une cinquantaine de personnes se sont réunies à l’appel du Collectif 65 pour la libération de Georges Abdallah devant la prison. Une délégation du Collectif Palestine Vaincra, membre du réseau Samidoun, ainsi que le Comité tunisien pour la libération de Georges Abdallah étaient présents. A Beyrouth, un comité de soutien a distribué des tracts devant le ministère des affaires étrangères et l’ambassade de France.

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Rassemblement devant la prison de Lannemezan du 02 avril 2019 pour la libération de Georges Abdallah

Rassemblement devant la prison de Lannemezan du 02 avril 2019 pour la libération de Georges Abdallah

L’Acte XX du mouvement des gilets jaunes a été devancé par une multiplication d’arrêtés locaux d’interdiction de manifester. Au total, vingt-sept arrêtés d’interdiction établis par les préfectures ont été recensés, selon une source policière. La préfecture de police de Paris avait de nouveau interdit les Champs-Elysées, ainsi que dans un périmètre incluant l’Elysée et l’Assemblée nationale. La nouvelle contravention de 135 euros, à laquelle s’exposent ceux qui bravent l’interdit, reste en vigueur après le rejet vendredi par le Conseil d’Etat du recours de la Ligue des droits de l’homme.

A Bordeaux, où plus de 5.000 gilets jaunes ont manifesté, de nombreux commerçants ont fermé boutique, répondant à l’appel du maire à décréter « ville morte » face à la menace de violences. Au total, 59 personnes ont été interpellées, une agence bancaire a été attaquée. Quelques échauffourées se sont produites aussi à Avignon entre manifestants et forces de l’ordre, qui ont tiré des grenades pour les disperser. Un distributeur bancaire a été détruit à coups de masse. 21 personnes ont été placées en garde à vue dans cette ville pour des destructions, des violences ou des ports d’arme, selon la préfecture samedi soir.

A Lille, 2.000 gilets jaunes ont défilé samedi en empruntant un itinéraire « alternatif » après l’interdiction du centre-ville par la préfecture. Des accrochages ont éclaté à plusieurs reprises, les forces de l’ordre faisant parfois usage de gaz lacrymogène, notamment après qu’un groupe de manifestants vêtus de noir et cagoulés, a aspergé de peinture la devanture d’une banque. A Nice, plusieurs centaines de manifestants ont défié les forces de police devant leur commissariat, après qu’une manifestante a été grièvement blessée la semaine dernière au cours d’un rassemblement interdit.

Lacymogènes à Bordeaux pour l’Acte XX

Lacymogènes à Bordeaux pour l'Acte XX

Mercredi 20 mars, 22 députés du parti « Les Républicains » ont présenté une proposition de loi visant à suspendre pour une durée maximum d’un an les droits au RSA pour les personnes se livrant à des dégradations ou participant à des attroupements non-autorisés au vu de commettre des dégradations pendant les manifestations. Ainsi les manifestant·e·s condamné·e·s, pour ce délit volontairement très large, verraient en plus de leur peine leur droit au RSA temporairement supprimé. Cette proposition de loi est une nouvelle initiative des Républicains après la large adoption par l’assemblée nationale de leur proposition de « Loi Anti-casseurs » début février.

La proposition de Loi.

Le restaurant de luxe Le Fouquet’s en train de bruler durant l’acte XIII des Gilets Jaunes

Ce vendredi midi, une trentaine de personnes sont en route en direction de l’usine d’armement Alsetex, à Malpaire, commune de Précigné. Une manifestation en soutien aux blessés parmi les gilets jaunes, Alsetex fabriquant des munitions pour les Lbd, des grenades de désencerclement et des bombes lacrymogènes. Toutes les routes sont coupées par les gendarmes, à près de 2 km de l’usine. L’appel au blocage porte également sur demain samedi, Acte XX des gilets jaunes et après-demain.

L’appel au rassemblement

L’appel vidéo des blessés et mutilés: voir ici

L'appel au rassemblement

Près de 2 000 condamnations ont été prononcées depuis le début des manifestations des gilets jaunes. Environ 40 % des jugements ont abouti à une peine de prison ferme. C’est ainsi qu’un deuxième procès a eu lieu concernant la manifestation du 29 décembre au centre commercial Cora de Rots (Caen), lors de l’Acte VII. Les gendarmes, déployés sur le site, avaient été caillassés. Six d’entre eux avaient été blessés, leurs véhicules dégradés et certains manifestants avaient tenté de mettre le feu à la station-service du centre commercial. Quatre hommes avaient déjà été condamnés en février à des peines allant de neuf à 30 mois de prison ferme.

Les quatre nouveaux inculpés, âgés de 30 à 50 ans, placés en détention provisoire le 27 février dernier, comparaissaient au tribunal correctionnel de Caen hier mercredi. La peine la plus lourde a été prononcée à l’encontre d’un commis boucher au chômage de 25 ans. Un maçon surendetté de 50 ans, père de 5 enfants, écope, lui, de 10 mois ferme et huit avec sursis. Un métalleur de 30 ans, père de trois enfants est condamné à six mois ferme et six avec sursis. Enfin, un indépendant paysagiste de 31 ans, le seul à comparaître libre, a écopé de six mois ferme et six avec sursis. Ces deux derniers étaient libres ce mercredi soir.

Les affrontements au Cora de Caen

Les affrontements au Cora de Caen

Lundi 25 mars, un militant du collectif « Désarmons-les » a été arrêté à sa décente du train à Paris alors qu’il revenait d’une conférence qu’il dispensait sur le maintien de l’ordre. Il transportait, dans le cadre de ses conférences, d’un échantillon de chaque munition utilisée par les forces de l’ordre pour réprimer les foules, ce qui lui a valu d’être arrêté et mis en garde à vue pour « port d’arme prohibée de catégorie A » et « non-respect d’un contrôle judiciaire ». Ce contrôle judiciaire datait d’il y a trois ans dans le cadre d’une arrestation subie lors du mouvement contre la « Loi Travail ». Notons également que le militant était fiché S.

Durant la garde à vue la police a fouillé dans le téléphone et dans une clef USB du militant, mais n’a pas réussi à accéder à son ordinateur portable. Elle a également mené une perquisition sans témoins, en faisant notamment usage d’un chien renifleur, chargé de trouver des explosifs cachés. Enfin une taupe de la police a violé le secret de l’enquête en transmettant au journal Le Point le contenu des fichiers de renseignement du militant, ses déclarations en audition et le contenu exact de sa valise. Un rassemblement de soutien s’est tenu le mardi 26 mars à 18h devant le commissariat. Finalement, le militant a été libéré hier soir après un rappel à loi.

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Photo extraite d’une conférence de Désarmons-les !

Photo extraite d’une conférence de Désarmons-les !

Samedi 23 mars, une manifestation antifasciste d’environ 500 personnes avait lieu à Marseille contre l’organisation d’extrême droite Bastion Social. Les manifestants ont été chargés par des policiers de la BAC (Brigade anti-criminalité). Trois membres de la CGT ont été gazés puis frappés et l’un d’entre eux a été arrêté. Une manifestation regroupant une centaine de personne a eu lieu pour réclamer sa libération ce qui a été obtenu. Le militant reste cependant inculpé et sous contrôle judiciaire jusqu’à son jugement le 17 septembre. De plus, il est interdit de territoire sur Marseille avec obligation de trouver un emploi avant le jugement.

Rassemblement devant le commissariat de Noailles

Rassemblement devant le commissariat de Noailles

Mardi 19 mars, le journal en ligne militant LundiMatin recevait une une réquisition judiciaire, adressée par mail pour « provocation à commettre des atteintes volontaires à la vie ». Cette procédure est liée à la publication, sur le site internet du journal, du compte rendu du procès de Nick Conrad, un rappeur ayant écrit une chanson volontairement provocatrice « pendez les blancs ». Dans l’article, publié le 22 janvier, on pouvait lire la mention « Pendez l’AGRIF », en référence à un lobby d’extrême-droite qui est partie civile dans le procès de Nick Conrad. Ce lobby avait quelques jours plus tard porté plainte contre LundiMatin.
Les membres du groupe ont déjà annoncé qu’ils feraient face collectivement aux accusations et qu’ils ne donneraient pas accès à leurs informations qui sont cryptées.

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Des numéros de LundiMatin (source : LundiMatin)

Des numéros de LundiMatin (source : LundiMatin)

La mission antiterroriste militaire Sentinelle sera mobilisée de manière « renforcée » samedi dans le cadre des manifestations des « gilets jaunes » afin de protéger des bâtiments officiels et autres « points fixes ». Cette initiative annoncée par le président Emmanuel Macron en Conseil des ministres permettra aux forces de l’ordre de se « concentrer sur les mouvements, sur le maintien et le rétablissement de l’ordre ».

Manifestations interdites sur les Champs Elysées et dans certains quartiers des grandes villes, préfet de police de Paris remplacé, contraventions alourdies: le Premier ministre Édouard Philippe avait annoncé dès lundi une batterie de mesures suite à la dernière manifestation des « gilets jaunes », le samedi 16 mars à Paris. L’opération Sentinelle représente une mobilisation sans précédent de l’armée sur le territoire national depuis la guerre d’Algérie. Des chiffres de 2017 faisaient état de 7.000 militaires déployés en permanence – pour moitié en région parisienne – depuis les attentats de janvier 2015 à Paris.

Déploiement militaire de l’opération

Déploiement militaire de l'opération

Michaël Kugler a été auditionné par les gendarmes de Strasbourg ce vendredi 15 mars. Ce militant écologiste est l’une des trois personnes du collectif Action Non Violente-Cop21 de Strasbourg, à avoir décroché le portrait présidentiel d’Emmanuel Macron à la mairie de Kolbsheim (Bas-Rhin), le 5 mars. Ce portrait avait ensuite été baladé sur le site de construction du grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg, peu après un important revers judiciaire pour les détracteurs de ce projet autoroutier. Michaël Kugler et une autre militante inculpée étaient venus accompagnés d’une dizaine de militantes et militants qui ont bravé la pluie pour le soutenir à leur entrée dans la gendarmerie. Audience le 26 juin pour « vol en réunion ».

Le décrochage et la ballade du portrait

Le décrochage et la ballade du portrait à Strasbourg