Il y a au moins trois manifestation samedi 24 à Paris avec plusieurs milliers de participants. Près de la gare Saint-Lazare, des policiers à moto ont tiré des gaz lacrymogènes sur des manifestants alors qu’ils tentaient de faire descendre les policiers de leurs motos. 9 personnes ont été arrêtées. En plus de Paris, des manifestations ont eu lieu dans plus d’une centaine de villes à travers le pays. A Marseille, des manifestants ont attaqué des journalistes et une équipe de télévision. A Strasbourg, environ 4000 personnes ont manifesté. A Lyon, une centaine de manifestants ont lancé des pétards sur la police. Les agents ont répondu avec des gaz lacrymogènes. Les manifestants ont ensuite tenté de bloquer l’autoroute avec Ron. La police a utilisé un canon à eau. Vendredi matin, l’Assemblée nationale a adopté une nouvelle loi anti-gouvernementale qui ouvre la voie au licenciement des salariés des établissements publics qui refusent d’obtenir un pass sanitaire. Le pass a déjà été utilisé dans des installations culturelles et de divertissement, avec une extension pour les cafés, les restaurants et les trains prévue début août.

Les affrontements à Lyon

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Des responsables des syndicats CFE-CGC, CGT et Unsa du Groupe ADP, gestionnaire des aéroports parisiens de Roissy-Charles-de-Gaulle et Orly, ont été interpellés vendredi matin à Orly, pendant une manifestation de salariés en grève, avant d’être relâchés en début d’après-midi. Les grévistes réclament le retrait d’un plan d’adaptation des contrats de travail, qui prévoit une baisse ou une suppression de primes. En cas de refus, les salariés risquent un licenciement. En fin de matinée, la présidente de la CFE-CGC d’ADP a été interpellée par la police, avec la responsable CGT à Orly et conduites au poste de police. Relâchées vers 14H00, elles sont convoquées le 23 août au commissariat. Le secrétaire général de l’Unsa d’ADP a lui aussi été interpellé avec deux responsables de la délégation CGT alors qu’ils faisaient un sit-in sur la route. À Roissy, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour repousser des manifestants qui déambulaient sur les voies routières d’accès à l’aéroport.

Cinq personnes étaient jugées par la cour d’assises depuis le 21 juin 2021 à Pontoise. Elles ont été jugées pour des tirs d’armes à feu sur les forces de l’ordre à Persan et Beaumont-sur-Oise au cours des révoltes qui ont suivi la mort d’Adama Traoré 24 ans, le 19 juillet 2016, peu après son interpellation par les gendarmes. Parmi eux Bagui Traoré, le frère d’Adama. Il vient d’être acquitté (ainsi que deux autres prévenu·e·s) après quatre ans et cinq mois de prison préventive dans l’attente de son procès. Deux hommes ont été reconnus coupables d’avoir été auteurs de tirs et condamnés à douze ans de réclusion criminelle et huit ans de prison.

Dans le cadre d’une nouvelle semaine internationale d’actions pour Georges Abdallah du 12 au 19 juin dernier (voir notre article), de nombreuses initiatives ont eu lieu en France et dans le monde :

  • Marseille (France) · Jeudi 10 juin : projection du documentaire « Fedayin, le combat de Georges Abdallah »
  • Naples (Italie) · Jeudi 10 juin : projection du documentaire « Fedayin »
  • Port-de-Bouc (France) · Vendredi 11 juin : projection du documentaire « Fedayin »
  • Paris (France) · Samedi 12 juin : cortège dans une manifestation antifasciste et soirée de présentation du livre et du film sur Georges Abdallah
  • Tremblay-en-France (France) · Samedi 12 juin : projection du documentaire « Fedayin »
  • Annecy (France) · Samedi 12 juin : action de solidarité dans une manifestation antifasciste
  • Austin (USA) · Dimanche 13 juin : action de solidarité
  • Gaza (Palestine) · Lundi 14 juin : rassemblement de solidarité pour Georges Abdallah et les prisonniers palestiniens
  • Vancouver (Canada) · Mercredi 16 juin : action de solidarité dans une manifestation pour la Palestine
  • Genève (Suisse) · Mercredi 16 juin : projection du documentaire « Fedayin »
  • Bruxelles (Belgique) · Mercredi 16  juin : action devant le bureau d’AXA (voir notre article)
  • Madrid (État espagnol) · Jeudi 17 juin : action devant l’ambassade de France
  • Lannemezan (France) · Jeudi 17 juin : délégation dans la prison où il est détenu
  • Toulouse (France) · Vendredi 18 juin : tags et affichages de solidarité
  • Aix-en-Provence (France) · Samedi 19 juin : projection du documentaire « Fedayin »
  • Toulouse (France) · Samedi 19 juin : stand de solidarité
  • Paris (France) · Samedi 19 juin : manifestation pour la libération de Georges Abdallah
  • Istres (France) · Samedi 19 juin : live-Facebook de solidarité
  • Gaza (Palestine) · Samedi 19 juin : rassemblement de solidarité pour Georges Abdallah
  • Charleroi (Belgique) · Samedi 19 juin : action de solidarité
  • Manchester (Grande-Bretagne) · Samedi 19 juin : stand de solidarité
  • Vic-en-Bigorre (France) · Samedi 19 juin : affichage de solidarité
  • Tunis (Tunisie) · Samedi 19 juin : projection du documentaire « Fedayin »
  • Montpellier (France) · Samedi 19 juin : stand de solidarité pour la Palestine
  • Madrid (État espagnol) · Samedi 19 juin : vidéo de solidarité
  • Rome-Naples-Turin-Milan-Bologne (Italie) · Samedi 19 juin : photos de solidarité
  • Lausanne (Suisse) · Samedi 19 juin : cortège pour Georges Abdallah dans une manifestation pour la Palestine

Action à Austin (Etats-Unis)

Vendredi soir, vers 22h30, à Redon (Ille-et-Vilaine), les gendarmes ont tenté d’empêcher l’installation d’une rave-party interdite et organisée en hommage à Steve Maia Caniço, jeune Nantais mort noyé dans la Loire, il y a deux ans, lors de la Fête de la musique, suite à une charge policière. Gérald Darmanin avait « donné consigne de fermeté ». Les forces de l’ordre ont lancé samedi peu après 17 heures une nouvelle opération d’évacuation des 1500 participants de la rave-party qui continuait de se tenir, en utilisant des gaz lacrymogènes, des LBD et des grenades de désencerclement. Au moins 25 cars de gendarmes mobiles et de CRS étaient positionnés aux abords du principal accès au site lors de l’opération.

Les interventions de vendredi et de samedi des forces de l’ordre ont fait de nombreux blessés et un mutilé (un jeune homme a perdu une main). Les forces de l’ordre se sont acharnées à détruire le matériel à coups de masse. Trois hommes, qui avaient été placés en garde à vue dans le cadre de la free party illégale de Redon (Ille-et-Vilaine), comparaîtront devant le tribunal correctionnel pour «violences sur personne dépositaire de l’autorité publique», a annoncé dimanche soir le procureur de la République de Rennes

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Le 15 juin, six personnes ont été arrêtées simultanément dans plusieurs villages du Limousin. À Gentioux (Creuse), dans le hameau du Mont, vers six heures du matin, les voitures de police ont débarqué en nombre pour arrêter une habitante. Il s’agit de la directrice de l’école du village. Selon les soutiens qui sont arrivés sur place dans la matinée, alors que l’opération était encore en cours, des écussons de la SDAT (sous-direction anti-terroriste) ont été repérés sur les uniformes des forces de l’ordre, dont plusieurs membres étaient armés et cagoulés. Les proches de l’institutrice arrêtée qui protestaient ont été gazés. Cette opération serait en liaison avec l’incendie, il y a cinq mois, du relais de radio-télévision des Cars (Haute-Vienne), et avec les incendies qui ont détruit des véhicules appartenant à Enedis (impliqué dans l’énergie nucléaire), en février 2020, à Limoges.

 

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Jeudi 17 juin, le procureur de Rennes concluait que Steve Maia Caniço était tombé dans la Loire « dans le temps de l’intervention de la police ». L’analyse de « relevés techniques » dans le cadre de l’information judiciaire a « permis de situer le moment de la chute dans la Loire à 4 heures et 33 minutes », c’est-à-dire deux minutes après le début de l’usage de grenades lacrymogènes par les forces de l’ordre. En cela, ces conclusions diffèrent de celles produites par l’enquête de l’IGPN (inspection générale de la Police nationale). Le procureur a annoncé la convocation en juillet de six personnes dont le commissaire en charge du dispositif et la maire de Nantes.

Charge policière à Nantes lors de la manifestation pour Steve (image d'archive)

Ikea est condamnée en France à une amende d’un million d’euros pour recel de collecte de données à caractère personnel. L’ancien PDG d’Ikea France a été condamné à deux ans de prison avec sursis et à une amende de 50.000 euros. Au coeur de ce « système d’espionnage » selon les termes du parquet de Versailles, l’ancien directeur de la gestion des risques qui a notamment reconnu avoir eu recours à une fausse caissière, infiltrée pour « prévenir » en cas d’actions syndicales jugées problématiques (voir notre article).

Dans le cas d’un dossier particulier, l’ancien directeur a reconnu sollicité le patron d’une société privée d’investigation dont Ikea France était cliente. Ce dernier, ancien membre des renseignements généraux, est accusé de s’être renseigné sur de nombreux salariés d’Ikea France en ayant recours au STIC, un vaste fichier policier qui permet de connaître le passé judiciaire des individus, au-delà même des condamnations. Des données pourtant strictement confidentielles. Il conteste  ces accusations mais l’enquête a montré qu’un policier avait bien consulté, en 2010, le STIC au sujet de 20 salariés d’Ikea. Les recherches d’antécédents judiciaires ne visaient pas seulement des salariés, mais aussi des candidats à l’embauche.

La grève de 2010 chez IKEA

La grève de 2010 chez IKEA

 

Jeudi 17 juin 2021, Claude Levy, responsable syndical de la CGT HPE, passera au tribunal correctionnel de Bobigny. Il est accusé de diffamation par la gouvernante générale de l’hôtel Ibis. Ce procès se tient après une victoire du syndicat sur la direction de l’hôtel (voir notre article). Un rassemblement est organisé dès 12h30 devant le tribunal de Bobigny (173 Avenue Paul Vaillant Couturier).