Le Comité d’Unité paysanne (CUP) du Guatemala a dénoncé l’enlèvement de quatre leaders de la communauté indigène de Santa María Xalapán, Jalapa, ce dimanche 17 mars. Il s’agit de Roberto González, Président du Parlement Xinca et responsable de la communauté xinca de la Montaña de Santa María, Xalapán, d’ Exaltación Marcos Ucelo, Secrétaire du Parlement Xinca qui était très engagé dans le suivi des recherches relatives aux droits historiques de la terre telles que prévues par les accords engrangés par la marche paysanne de 2012, de Rigoberto Aguilar et de Roberto López.

Les quatre représentants du Parlement Xinca participaient en tant qu’observateurs à une consultation populaire relative à l’activité minière dans le village El Volcancito de San Rafael Las Flores, Santa Rosa. Ils ont quitté les lieux vers 20 heures. Une douzaine d’individus cagoulés ont intercepté le pick up dans lequel ils voyageaient lors de leur passage par le village Pino Dulce, Mataquescuintla, Jalapa. Rigoberto Aguilar et Roberto López ont réussi à s’échapper. Le corps sans vie d’Exaltación Marcos Ucelo a été retrouvé ce lundi matin dans un ravin.

EDIT: La population a bloqué les entrées de la ville de Jalapa en signe de protestation et pour exiger qu’une enquête soit réalisée sur ces évènements. Selon le Ministre de l’Intérieur, Le Président du Parlement Xinca, Roberto González a été retrouvé lundi soir dans un hôtel de Chimaltenango suite à l’intervention d’un commando anti séquestration. Le CUP dénonce l’existence d’escadrons de la mort à la solde d’entrepreneurs et de latifundistes qui commettent des assassinats systématiques de leaders indigènes et paysans et la criminalisation de leur lutte par le Ministre de l’Intérieur

Guatemala: Assassinat d’un leader paysan

Vendredi, les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser une manifestation contre un projet de mine d’or dans le sud du Guatemala, arrêtant quatre personnes. Les affrontements avec les manifestants ont débuté quand les policiers ont entrepris de démonter les barrages érigés par les locaux pour bloquer l’accès au site dans la municipalité de San Jose del Golfo. Les actions de protestation contre ont débuté en mars dernier. Le site du projet est situé à trois kilomètres du centre de San Jose del Golfo. Les habitants s’y opposent car, outre la pollution qu’engendrera le processus d’extraction, l’exploitation intensive de la mine entraînera une pénurie d’eau potable pour l’ensemble de la communauté.

Des paysans et des étudiants se sont réunis jeudi pour bloquer la route interaméricaine sur plusieurs points à l’ouest de Guatemala City pour protester contre une augmentation des tarifs de l’électricité et un projet de refonte du système éducatif. Des affrontements ont éclaté quand la police est intervenue pour dégager la route. A Santa Maria Ixtahuacan (province de Solola), les forces de sécurité ont ouvert le feu sur les manifestants, tuant quatre d’entre eux et blessant de nombreux autres.

Guatemala: Répression meurtrière de manifestations poplaires

Ce samedi, les élèves des écoles normales du Guatemala ont bloqué en différents points le trafic de la route Interamericana. Les étudiants rejettent une réforme gouvernementale.

Vers 9 heures du matin, la police s’est rendue sur les barrages pour en obtenir la levée. Au kilomètre 180 de la route (à Coxom, Totonicapán), les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les étudiants qui leur ont lancé des pierres. Un élève et un parent d’élève ont été arrêtés, et deux étudiants blessés. Dans le Quetzaltenango, il y a eu des affrontements à La Esperanza et Salacajá (16 personnes ont été arrêtées). En Salcajá, les manifestants se sont armés de bâtons, de pierres et de cocktails Molotov et d’engins pyrotechniques, et ont affronté les forces de sécurité pendant environ 40 minutes. A San Pedro Sacatepequez, San Marcos, le bilan est de cinq étudiants arrêtés, cinq blessés et trois policiers blessés.

Guatemala: Affrontements policiers/étudiants

Ce mardi s’est clôturé le procès de quatre anciens militaires (dont deux membres d’une unité d’élite de l’armée) accusés du massacre de 201 paysans en décembre 1982, durant la guerre civile. Celle-ci a confronté durant 36 ans la guérilla rurale et le pouvoir soutenu par les militaires et les milices d’extrême droite. Ces années d’affrontements ont fait plus de 100.000 morts, 40.000 disparus et poussé plus de 100.000 habitants à l’exil. C’est la première fois que d’anciens militaires sont condamnés pour un massacre commis durant la guerre. Les quatre hommes ont été reconnus coupables des 201 meurtres et ont écopé de trente ans de prison incompressibles par paysan assassiné, ce qui revient à un total de 6030 années d’emprisonnement, auxquelles se sont ajoutées trente années supplémentaires pour chacun pour ‘crime contre l’humanité’.

En novembre 2008, la Confédération Syndicale Internationale (qui représente 175 millions de travailleurs dans 311 organisations affiliées dans 155 pays et territoires) publiait un rapport sur les violations des droits syndicaux dans lequel elle dénonçait la spirale de violence subie par les syndicats au Guatemala. Elle pointait notamment le meurtre de plusieurs syndicalistes, l’augmentation des menaces ainsi que les harcèlements. Un an plus tard, la situation n’a guère évolué et les syndicalistes doivent toujours faire face à une violence extrême. Début octobre, les travailleurs des syndicats des travailleurs du commerce ont subi une tentative d’expulsion de leur poste menée par les forces de sécurité de l’Etat. Cette action a dégénéré en voies de faits. Le 13 octobre, Miguel Chacaj Jax, membre fondateur du syndicat été assassiné par ces mêmes forces de sécurité et le 29 novembre, c’est Pedro Ramirez De La Cruz qui trouvait la mort. Ce dernier avait déjà été l’objet de menaces de mort pour son action de défense de la terre. Il était le directeur de la Commission pour la défense des indigènes et membre du Mouvement syndical indigène et paysan du Guatemala.