Samedi 28 juin à Budapest, 200 000 personnes ont défilé dans une ambiance festive malgré l’interdiction par la police de la Marche des fiertés (voir article ici). Une mobilisation record en réaction à une régression inédite des droits LGBTQIA+ dans l’Union Européenne (article ici). Le Premier ministre, Viktor Orban, voulait éviter les images de répression violente. Vendredi, il a écarté toute intervention des forces de l’ordre, tout en menaçant les gays, lesbiennes et transgenres de poursuites judiciaires a posteriori. Tout le long du parcours, des caméras ont été installées et la reconnaissance faciale pourraient permettre aux autorités de distribuer des amendes pouvant aller jusqu’à 500 euros. Organiser ou appeler à participer à la Pride sont passibles d’un an de prison, une menace qui inquiète les manifestant·es dont certain·es ont tenté de contourner la reconnaissance faciale par diverses techniques de camouflage.

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Maja est une militante antifasciste non-binaire. Actuellement détenue en Hongrie, elle est en grève de la faim depuis le 5 juin pour demander à être renvoyée en Allemagne. Alors que son régime carcéral a été alléger en raison de sa lutte, l’assignation à résidence à Budapest lui a été refusée (voir notre article). Face à cette situation, des journées internationales d’action ont été organisées du 20 au 22 juin. À cette occasion, des initiatives solidaires ont été organisées dans une trentaine de villes allemandes. C’est ainsi qu’à Dusseldorf une banderole a été accrochée au consulat de Hongrie (voir ici), que l’hôtel de ville de Fribourg a été tagué (voir ici) ou que des bureaux de partis ont été caillassés à Wuppertal (voir ici). D’autres initiatives ont également eu lieu en Suisse, Autriche, Italie, Croatie, Albanie, Belgique, Danemark, Roumanie, Bulgarie, Slovénie, Finlande et Grèce. Plusieurs organisations membres du Secours Rouge International y ont participé, comme à Zurich, Bruxelles (avec l’AFA) ou encore Toulouse.

Lors de l’audience du 20 juin du procès de Maja, au tribunal de Budapest, le juge a rejeté la demande d’assignation à résidence, en raison d’un supposé risque de fuite. Cette assignation aurait signifié une amélioration considérable de la situation de Maja et aurait pu ainsi mettre fin à sa grève de la faim. Étant donné qu’il n’est plus question d’une assignation à résidence en Hongrie, la seule solution envisageable est la satisfaction de la requête avec laquelle Maja a commencé sa grève de la faim – son renvoi en Allemagne.

Le rejet de la demande d’assignation à résidence montre aussi qu’il n’y a pas eu de pression diplomatique sur la Hongrie de la part de l’Allemagne ou qu’elle n’a pas été suffisante. Cela nous montre, à son tour, que la pression du mouvement de solidarité sur le gouvernement allemand doit être considérablement accrue. Aujourd’hui lundi, Maja est en grève de la faim depuis 23 jours.

collage à Bruxelles

Depuis le début de la grève de la faim, Maja a perdu environ sept kilos. Elle se sent très faible et épuisée et sa capacité de concentration diminue. Ces symptômes physiques sont attendus et habituels après presque deux semaines de grève de la faim. Le dimanche 15 juin, pour la première fois depuis son incarcération à Budapest il y a un an, Maja a pu faire une heure de promenade avec quatre autres détenus, le lendemain, aussi. Les visites devraient être autorisées le week-end, on a parlé d’un téléviseur. De plus, l’établissement pénitentiaire a demandé à Maja des suggestions pour un programme de réinsertion.

Ainsi, avec sa grève de la faim, Maja a pu gagner des premières améliorations. Cependant, il n’y a pas eu de communication de l’établissement avec Maja ou son avocat, ni de garanties écrites sur la durée de ces améliorations. La requête liée à de grève de la faim de Maja est encore loin d’être satisfaite. Elle a clairement indiqué exiger son renvoi en Allemagne. Il n’est pas encore clair si les audiences de son procès auront lieu comme prévu les 18 et 20 juin et si Maja y sera de nouveau amenée. Lors de l’audience du 12 juin 2025, le procureur et le juge avaient nié le fait que Maja soit en grève de la faim et avaient essayé de faire en sorte que l’audience ait lieu comme prévu, jusqu’à ce qu’ils doivent l’interrompre après quatre heures, à cause de l’épuisement de Maja. Les journées d’action internationales pour Maja commencent ce vendredi 20 juin (voir notre article).

Après une extradition illégale de l’Allemagne vers la Hongrie et près d’un an d’isolement à Budapest, la militante antifasciste non-binaire Maja a entamé une grève de la faim le 5 juin 2025 (voir notre article). Maja demande à être renvoyée en Allemagne. Elle a été arrêtée dans le cadre des enquêtes sur différents affrontements contre des néonazis pendant une manifestation d’extrême droite à Budapest en 2023. Alors qu’elle a déjà perdu 7kg et que la prison hongroise commence à alléger les conditions de sa détention, ses soutiens appellent à des journées d’action internationales du 20 au 22 juin (plus d’infos ici).

Samedi le 14 Juin, plus de 6 000 personnes se sont rassemblées à Iéna pour manifester leur solidarité avec les antifascistes emprisonnés et persécutés. L’attention était principalement portée sur l’antifasciste Maja, en grève de la faim à l’isolement depuis le 5 juin en Hongrie . Elle fait partie des militants antifascistes arrêtés dans l’affaire des « antifas de Budapest » (voir notre article). Lina E., une autre militante de l’affaire des antifas de Budapest, a également adressé des salutations de son emprisonnement de solidarité à l’égard de Maja. Maja se retrouve dans une situation bien plus difficile que ses camarades emprisonnés en Allemagne, puisqu’elle est emprisonnée en Hongrie où les conditions sont bien pires. Le père de Maja était présent à la manifestation et a prononcé un discours sur les conditions de vie de Maja en prison, malgré la chaleur intense. Les manifestants ont également demandé la libération des prisonniers antifascistes et socialistes en Turquie (voir notre article).

Après plusieurs mois dans la clandestinité, Maja T. a été arrêtée en décembre 2023 et placée en détention provisoire en Allemagne. Elle été transférée de la prison de Dresde aux autorités hongroises à l’été 2024. Elle est accusée d’agressions contre des participants présumés et réels à la « Journée d’honneur » d’extrême droite, qu’elle aurait commises avec d’autres personnes en février 2023 à Budapest.

Le tribunal ayant reporté au 20 juin sa décision de convertir sa détention provisoire en assignation à résidence, Maja T. a annoncé qu’elle entamait une grève de la faim avec effet immédiat le 4 juin 2025.

Lire sa déclaration

Le Premier ministre nationaliste, Viktor Òrban, avait promis « un grand nettoyage de Pâques » contre ses rivaux, taxés de « punaises ». Il a fait adopter un texte s’attaquant aux binationaux, jugés « traîtres à la Nation ». Dans le viseur du gouvernement hongrois, les personnes détentrices d’une double nationalité qui ne se conforment pas aux visions idéologiques du gouvernement en place, tel que: ses rivaux aux élections législatives de 2026, les opposants, les personnes LGBTQIA+, ou celles qui menaceraient la sécurité en s’immisçant dans les affaires intérieures, « sous le couvert d’ONG et de médias se disant indépendants ». « La citoyenneté d’un Hongrois détenteur d’un autre passeport, pourrait être suspendue », selon le texte. Exception: les ressortissants de l’Union Européenne et quelques autres pays européens. Plusieurs juristes dénoncent une mesure « sans précédent en droit international », qui pourrait « constituer une forme de bannissement et de traitement inhumain ».

Le parlement hongrois a adopté, ce lundi, un amendement visant à restreindre encore les libertés des personnes LGBTQIA+. Avant le vote de cette révision, qui a été approuvée à une large majorité de 140 voix contre 21, quelques dizaines de personnes ont bloqué l’entrée du Parlement. Rapidement, elles ont été  délogées par la police mobilisée en nombre. La Constitution va désormais préciser qu’une personne est «soit un homme, soit une femme». Autre texte soumis au vote lundi, celui affirmant «la primauté du droit des enfants à un développement physique, mental et moral correct sur tout autre droit». Le gouvernement entend renforcer les bases légales de l’interdiction de la Marche des fiertés, décidée au nom de «la protection des enfants» (notre article ici). Depuis la mi-mars, la contestation s’amplifie, des milliers de personnes défilent et bloquent des ponts chaque semaine durant des heures. Samedi, toute de gris vêtue une foule a protesté contre l’uniformisation souhaitée par Viktor Òrban.

Rexhino Abazaj, dit Gino, poursuivi pour sa participation présumée à une manifestation contre l’extrême droite à Budapest en février 2023, ne sera pas extradé. Ce mercredi 9 avril, la justice française a rejeté la demande hongroise, elle pointe les risques de traitements inhumains et les atteintes aux droits fondamentaux. Dès sa sortie de la salle d’audience, Gino fait état de son soulagement alors que la centaine de ses soutiens l’acclame. Visiblement ému, il rappelle qu’il a encore des camarades italiens et allemands qui sont recherchés par le régime de Viktor Orbán. Il appelle aussi à ne pas oublier les autres militants poursuivis, notamment Maja, antifa non-binaire emprisonnée en Hongrie dans des conditions très difficiles et lui dédie cette victoire (voir notre article). En refusant d’extrader Gino vers la Hongrie, la justice française envoie un signal fort, cette décision pourrait faire jurisprudence pour d’autres militants poursuivis à travers l’Europe pour leurs engagements antifascistes.