Comme nous l’annoncions le jour même, la police a abattu sept maoïstes le vendredi 11 décembre dans la région Sukma de Chhattisgarh. La police a aussi récupéré des armes, Tiffin bombs: (boîtes en aluminium dans lesquelles des millions d’Indiens transportent leur déjeuner NDLR), grenades et autres armes. Voici les images des actualités indiennes à ce sujet.

Le Forum Against War on People a organisé à Dehli la Marche contre la guerre contre le peuple (photos) afin de protester contre l’offensive militaire brutale de l’état indien sur les populations tribales de l’Inde centrale et orientale à travers l’Opération Green Hunt, menée par 100.000 militaires et paramilitaires. La marche a commencé à partir de RAM Lila Maidan à 11 h et atteint la rue du Parlement, où différents militants sociaux, intellectuels, représentants d’organisations populaires et militants des droits civils se sont adressés à l’assemblée. Des délégations du Punjab, Haryana, Uttar Pradesh, Bihar, Jharkhand, Orissa, Andhra Pradesh, Maharashtra, Tamil Nadu et du Kerala ont participé au rassemblement.

Le mouvement populaire de protestation contre les crimes de la contre-guérilla se heurte à mille difficultés dont voici un exemple. Les 12 et 13 décembre, plus d’une centaine d’activistes s’étaient rassemblés à Raipur pour participer à un meeting sur les violences sexuelles et la répression de l’Etat. A la fin du week-end, 39 d’entre eux décident de se rendre à Dantewada, afin d’étendre le soutien et la solidarité aux femmes adivasis de la région.

Après deux heures de route, ils subissent un premier contrôle de police. Les chauffeurs sont emmenés au poste pendant que les activistes sont interrogés. Sous prétexte de les questionner, les policiers mettent en garde les conducteurs quant aux risques de transporter des militants. Au bout de deux heures, trois des quatre véhicules peuvent enfin repartir (un des chauffeurs se voit interdit de reprendre la route sous prétexte qu’il ne dispose pas des papiers adéquats). Après vingt minutes de route, ils sont à nouveau arrêtés. Sous la pression des forces de sécurité, les chauffeurs refusent d’aller plus loin. Les 39 militants embarquent dans deux bus et subissent de nouveaux contrôles d’identité sur le trajet. Au troisième d’entre eux, les policiers déclarent aux passagers et aux conducteurs qu’ils ne pourront reprendre la route que s’ils débarquent les activistes. Les 39 sont emmenés au poste de police, où après de longues heures, on leur dit qu’on les a forcé à débarquer ‘pour leur propre protection’ et que s’ils le souhaitent vraiment, ils leur fourniront des véhicules privés pour se rendre à Dantewada.

Soupçonneux, les militants décident de reprendre un autre bus, pour se rendre d’abord à Jagdalpur afin de dénoncer la situation, avant de reprendre leur voyage. Mais, prévenus par la police, les chauffeurs refusent qu’ils embarquent. Pendant ce temps, les militants ont pu contacter des membres de leurs collectifs ainsi que les médias, qui commencent à affluer. Finalement, les 39 militants déclarent forfait et rentrent à Raipur. Le trajet de retour ne sera pas de tout repos, entre les différents contrôles d’identité, un sabotage d’un pneu du bus et les slogans intimidants. Cette expédition manquée ne peut entraîner qu’un seul constat: l’état cache tous ses crimes ignobles commis dans la région, allant jusqu’à empêcher des équipes indépendantes d’aller soutenir les populations martyrisées, pour cacher l’usage de la violence, sexuelle ou autre, comme méthode de répression.

Manifestation contre l’opération Green Hunt

Manifestation contre l’opération Green Hunt

Manifestation contre l'opération Green Hunt
Manifestation contre l'opération Green Hunt

Les forces de sécurité engagées dans la lutte anti-naxalite ont découvert un dépôt de la guérilla lors d’une opération menée ce dimanche dans le district de Sundargarh. Elles y ont trouvé dix charges explosives ainsi qu’une grande quantité de détonateurs. Cette opération était menée conjointement par les forces d’actions spéciales et la police locale suite à l’exécution par les maoïstes jeudi dernier d’un informateur de la police dans un village de la région.

Jaquette du Cahier 5

Sommaire

-1. L’insurrection ‘naxalite’ en Inde aujourd’hui
-2. L’opération ‘Green Hunt’, opération type de contre-guérilla
-3. Les Adivasis, peuples aborigènes d’Inde
-4. Quelques prisonniers célèbres
-5. La torture en Inde
-6. Un témoignage
-7. Sur le mouvement naxalite ‘historique’ (1967-69)

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Jaquette du Cahier 5

Les opérations de contre-guérilla se poursuivent en Inde (photo). Au moins sept guérilleros maoïstes ont été tués par les forces de sécurité ce vendredi dans l’état du Chhattisgarh. Les combats se sont déroulés entre les guérilleros et la Special Task Force de la police d’Etat dans les forêts du district de Dantewada. La fusillade a duré plus de dix heures, au terme de laquelle la police affirme avoir retrouvé sept corps. Cependant, il pourrait y avoir d’autres victimes. Par contre, le combat n’a fait aucun blessé du côté des forces de sécurité. Ce serait la fusillade la plus intense de ces dernières semaines. Des dizaines de guérilleros auraient échappés aux forces de sécurités et auraient pu se replier dans les forêts.

Contre-guérilla en Inde

Contre-guérilla en Inde

La guérilla maoïste a exécuté trois indicateurs de police aux petites heures ce matin dans un village du Midnapore occidental. Les trois hommes ont été appelé à se rendre au poste de police vers 1h30 du matin et y auraient été tués. Leurs corps ont été retrouvé ce matin ce matin devant un bâtiment public avec une note expliquant qu’ils avaient trahi, et subi le verdict du peuple en tant qu’informateur de la police.

Ayant eu vent d’un rassemblement maoïste pour un meeting dans un village de la province de Aurangabad, la police y a fait une descente ce jeudi. Huit militants du PCI(M) ont été arrêtés. Ils étaient recherchés par les forces de sécurité. Ce jeudi, une violente fusillade a également éclaté dans la province du Midnapore occidental entre les maoïstes et la police. Cette dernière a découvert, lors d’une patrouille de routine, une charge explosive dans la zone du commissariat de Kotwali et l’a désamorcée. S’en est suivi un échange de coups de feu entre les guérilleros et les forces de sécurité durant plus d’une heure.

Alors que la seconde phase des élections a commencé ce mercredi pour l’élection d’une nouvelle assemblée (elles se déroulent en cinq phases et prendront fin le 18 décembre), les maoïstes ont appelé à une nouvelle grève de protestation de 48 heures. Parallèlement, les attaques contre les forces de sécurité se multiplient. Ces dernières ont été déployées en nombre pour maintenir le calme durant le scrutin. Ce ne sont pas moins de 40.000 hommes qui sont disséminés dans le pays. Depuis le début des élections, les guérilleros protestent contre ces élections, revendiquant toujours plus de droits pour les paysans pauvres et les sans-terres.

Ils ont enlevé et tué des policiers et des paramilitaires, bloqué un train, attaqué des commissariats et détruit des lignes de chemins de fer et d’autres moyens de communication. Ce mercredi, trois policiers ont été tués dans trois explosions distinctes de charges commandées à distance dans l’état du Jharkhand. Les maoïstes ont également ouvert le feu dans différentes villes, blessant quatre personnes. En soirée, deux guérilleros sont tombés dans une fusillade avec les forces de sécurité. Il semblerait que l’un d’eux soit le secrétaire du comité maoïste du district d’Adilabad. La police a saisi quatre armes sur le lieu de la fusillade.

Deux policiers ont trouvé la mort dans deux attaques maoïstes distinctes ce week-end dans le Mindapour occidental. Les maoïstes auraient fait explosé une mine terrestre au passage de membres des forces de sécurité, ces derniers sortant de leur camp pour une opération dans la forêt. Après l’explosion, ils ont tiré des coups de feu, auxquels les forces de l’ordre ont répliqué. Deux hommes de la sécurité sont décédés dans l’explosion et trois autres ont été gravement blessés dans la fusillade. Samedi soir, un homme d’affaire a été retrouvé mort sur une route menant à Lalgarh. Sa mort a été également attribuée à la guérilla maoïste, et est mise en relation avec l’assassinat d’un membre d’une organisation liée au mouvement naxalite dans la journée de samedi.

Des guérilleros maoïstes ont déclenché jeudi une charge explosive dissimulée au bord de la route au passage d’un tout-terrain de la police, dans la zone de Khunti (dans le Jharkhand) jeudi, tuant un policier et en blessant quatre d’autres. Un autre établissement scolaire prévu comme casernement pour la police a été dynamité à Pratappur, dans la zone Chatra. Deux guerilleros ont été tués dans un échange de coups de feu avec les forces de sécurité dans la nuit de mercredi à jeudi dans le secteur forestier Katidhar-Gurmul. La police a récupéré deux fusils et un pistolet.