Une opération anti-guérilla menée par une force conjointe du Special Operation Group (SOG) et de la police du district de Kalahandi, dans l’Odisha, s’est soldée jeudi par la mort d’une présumée maoïste. La police affirme avoir trouvé des armes et essuyé des tirs, et que la personne tuée appartenait à la division du Bansadhara-Ghumsar-Nagavali du PCI(M) clandestin, active dans les régions du Kalahandi et du Rayagada.

Guerrillera maoïste en Inde

Guerrillera maoïste en Inde

En 2010, l’Inde lançait le programme Aadhaar (mot hindi pour « Fondation ») destiné à devenir l’unique moyen d’identification en Inde où les documents d’identité ne sont pas obligatoires. Cette base de données est gérée par « Unique Identification Authority of India » qui délivre à tout citoyen indien demandeur un numéro d’identification unique à 12 chiffres, des campagnes très larges ont été menées ces 6 dernières années et plus d’un milliard de personnes se sont inscrites dans la base, soit 83% de la population mondiale. Ce haut taux d’adhésion est à mettre en relation avec un accès facilité aux aides sociales, alimentaires, à l’administration… Le but premier d’Aadhaar était d’ailleurs -selon ses concepteurs- de lutter contre des fraudes massives dûes au désordre de l’identification. Cette base de données inclut -facultativement mais souvent- des données biométriques telles qu’un scan de l’iris, un scan de la forme du visage et des empreintes digitales. La combinaison des trois rend pratiquement impossible l’usurpation d’identité.

Le gouvernement indien veut à présent pousser le système encore plus loin, il a récemment ajouté une plateforme de paiement et de banque au programme, en demandant aux géants du web d’utiliser la plateforme et le chiffrement d’Aadhaar pour permettre l’authentification sur leurs services: une réunion a été organisée entre le gouvernement et Alphabet/Google, Microsoft, Samsung et Apple, ce dernier ne s’y est pas rendu. Les sociétés étrangères sont réticentes car elles perdraient la main sur les données de leurs utilisateurs et ne pourraient plus cibler leurs publicités, la loi indienne interdit d’ailleurs, en principe, même au gouvernement de faire usage de ces données. Second argument, les géants du web ne font à priori pas confiance à la sécurité d’Aadhaar.

Une Indienne scannant ses iris.

Une Indienne scannant ses iris.

Un important dirigeant maoïste, Ashish Da, a été tué dimanche par la police et les forces paramilitaires dans le village Borodih, dans le district de Gumla. Les autorités avaient mis une prime de 2.500.000 roupies sur sa tête, il était accusé d’être un des dirigeants du comité régional spécial Bihar-Jharkhand, et à ce titre l’organisateur de nombreuses grandes grèves maoïstes dans les deux Etats. Comme à chaque fois, la police prétend que le dirigeant a été tué suite à une « intense fusillade » déclenchées par de nombreux maoïstes qui ont « tous disparus » sans avoir blessé aucun policier après leur avoir tiré dessus pendant « plus d’une demi-heure »… La mort d’Ashish Da présente toutes les apparences d’une exécution extra-judiciaire.

Les paramilitaires prennent la pose après l’assassinat d’Ashish Da

Les paramilitaires prennent la pose après l'assassinat d'Ashish Da

Aujourd’hui était le premier jour de la grève générale armée déclarée par le Parti Communiste d’Inde (Maoïste) dans l’État du Jharkand. La grève est une protestation contre la décision du gouvernement de l’Etat de modifier les lois foncières. Les transports ont été perturbés à Ranchi, Khunti, Simdega, Gumla, West Singhbhum et dans d’autres districts. Plusieurs marchés étaient également fermés. De nombreuses forces de sécurité ont été déployées. La police a arrêté hier six militants maoïstes et récupéré des armes et des munitions dans une base clandestine maoïste du district de Gumla, dans le Jharkhand. Deux militants recherchés (la police avait mis une prime pour leur arrestation) se sont rendus samedi à la police dans le district de Sundargarh, toujours dans le Jharkhand.

L’état du Jharkand

Khejan Sonwani, 45 ans, ancien député de viillage, a été abattu dans sa maison du village de Khairat Kala, dans le district de Mahasamund de l’état du Chhattisgarh. ce village située à 125 km de Raipur, à la frontière entre le Chhattisgarh et l’Odisha. Trois guérilleros maoïstes sont entré dans la maison et ont abattu l’ancien député de plusieurs, laissant à côté de son corps un document expliquant qu’il s’agissait d’un indicateur de police.

Guérilleros maoïstes

Guérilleros maoïstes

Meda Benjami, alias Kukkal Mada, président du ‘Janatana Sarkar’ du Parti Communiste d’Inde (Maoiste) était activement recherché dans la région de Kerlapal. Il a été abattu mardi par un détachement de paramilitaires anti-guérilla de la District Reverve Guard dans le village de Koyabekur (district de Sukma, dans le sud de l’état du Chhattisgarh. Comme à chaque événement de ce genre, les porte-paroles officiels parlent de « fusillade ».

Paramilitaires de la DRG

Jusqu’à 150 millions d’employés de la fonction publique – professeurs, infirmiers, ouvriers, mineurs de charbon… -, de marchands ambulants, de journaliers, participent à une grève nationale de 24 heures contre le gouvernement nationaliste du Bharatiya Janata Party (BJP). Dans son budget 2016-2017, le gouvernement prévoit de lever quelque 7,5 milliards d’euros grâce à la privatisation ou à la fermeture d’entreprises publiques déficitaires.

Parmi les principaux points de contestation figure également le niveau de la hausse proposée du salaire minimum: le gouvernement offre de l’augmenter pour les travailleurs non-qualifiés de 6.396 roupies à 9.100 roupies par mois (85/121 euros). Insuffisant pour les syndicats, qui réclament l’instauration d’un salaire plancher à 18.000 roupies par mois (240 euros) ainsi que la création d’une sécurité sociale universelle. On a rapporté plusieurs incidents entre grévistes et non grévistes (les bus qui roulaient dans le Bengale occidental ont été attaqués) et, lors de manifestation, entre grévistes et policiers, notamment dans le Kerala.

Affrontements entre syndicalistes et policiers à Shimla

Affrontements entre syndicalistes et policiers à Shimla

On en sait plus sur la mort d’un homme lors d’une opération anti-maoïste avant-hier (voir notre article). 70 policiers et membres de la STF (Special Task Force) ont mené une opération contre le Comité régional du Kerlapal du PCI(M) dans la région de Dornapal (Sukma). Elles ont abattu un cadre maoïste dans près du village de Ponga Bejji (en prétendant comme à chaque fois avoir « répondu » à un tir), il s’agit de Punem Podiya, qui dirigeait le comité régional. Il était recherché pour de nombreuses actions de la guérilla comprenant des embuscades contre les forces policières et l’exécution d’indicateurs de police.

Les policiers emportent la dépouille de Punem Podiya

Les policiers emportent la dépouille de Punem Podiya

Le corps d’un homme, présumé être celui d’un maoïste, a été retrouvé mercredi après une opération anti-maoïste menée par les forces de sécurité dans les forêts denses du district de Sukma (état de Chhattisgarh). La police prétend que l’homme était un maoïste et qu’il aurait été tué mercredi dans une fusillade entre la guérilla et un détachement des forces spéciales de la police (STF) près du village de Bhejji, à environ 450 km de Raipur.

Le corps entouré de policiers de la STF

Le corps entouré de policiers de la STF

Une opération policière visant un groupe de responsables maoïstes a débouché dans une jungle près de Dabbakunna à Dantewada mercredi. Une unité mixte comprenant des forces spéciales de la police et des membres de la CRPF a ouvert le feu sur les maoïstes. Quatre ont été tués, trois ayant été jusqu’ici identifiés: Rambatti, responsable du service médical maoïste pour le district de Darbha; Joga Modiyami, membre du comité régional de Kanger Valley; Madkami Deve, commandant de la 26e section de la guérilla et Masa Kawasi, membre du comité régional Kanger Valley et commandant de l’escouade de guérilla locale de Mohpedar. Les maoïstes ont à peine pu répliquer: un paramilitaire a été blessé et transporté à l’hôpital de Rajpur en hélicoptère.
Les policiers ont également mis la main sur un petit stock d’armes de la guérilla.

Les armes récupérées par la police

Les armes récupérées par la police