Cinq Palestiniens ont été blessés ce dimanche dans des affrontements avec les forces israéliennes près du camp de réfugiés de Jalazin, au nord de Ramallah. Les heurts se sont déclenchés quand des jeunes hommes ont tenté d’empêcher des Israéliens de la colonie de Beit El de lancer des pierres sur les voitures palestiniennes près du camp. Les forces de sécurité israéliennes sont rapidement intervenue en tirant des balles en caoutchouc sur les Palestiniens, blessant cinq d’entre eux. Un porte-parole militaire a confirmé cette intervention et l’utilisation de moyens anti-émeute, mais a réfuté l’utilisation de balles en caoutchouc.

De violents affrontements ont opposé des policiers israéliens et des Palestiniens dans le camp de réfugiés de Qalandiya en Cisjordanie. Les forces de sécurité ont pénétré dans le camp pour procéder à l’arrestation d’un homme accusé de terrorisme par les autorités israéliennes. Des centaines de Palestiniens se sont opposés à leur intervention, lançant des pierres et de cocktails Molotov vers les policiers. Ceux-ci ont répliqué en tirant à balles réelles, tuant trois hommes. Rubeen Abed Fares, 30 ans, et Ynis Jahjouh, 22 ans, ont tous deux succombé à des tirs dans la poitrine tandis que Jihad Aslan, 20 ans, a été abattu d’une balle dans la tête. 19 autres Palestiniens ont été blessés au cours de cette attaque policière.

Des prisonniers palestiniens en détention administrative dans les prisons israéliennes ont entamé ce lundi une grève de la faim pour une durée indéterminée. Ils dénoncent leur détention prolongée sans avoir été jugés. Le Palestine’s Prisoners Centre a publié un communiqué dans lequel il confirme que quatre prisonniers administratifs sont en grève de la faim et que celle-ci sera étendue et prolongée si les services pénitentiaires israéliens ne répondent pas à leurs exigences. D’autres prisonniers, parmi lesquels dix parlementaires, prévoient de rejoindre le mouvement au fil des jours. Les prisonniers ont décidé de déclencher cette action de protestation collective en raison de la détention prolongée sans procès que leur impose Israël, mais aussi pour dénoncer les rétractations répétées des autorités après la conclusion d’accords particuliers pour y mettre un terme.

Alors que ce mercredi est la Journée des Prisonniers en Palestine, le Prisoners Club publie un rapport dans lequel il déclare qu’en 2013, il y a près de 5000 personnes détenues dans 27 prisons, centre de détention et d’interrogatoires différents. 106 de ces prisonniers sont détenus depuis avant même la signature des accords d’Oslo entre Israël et l’OLP en 1993, ce qui signifie qu’ils sont emprisonnés depuis plus de vingt ans, et cinquante d’entre eux le sont en fait depuis plus de 25 ans. Il y a quatorze femmes et 235 enfants actuellement enfermés dans les prisons israéliennes. Le rapport souligne qu’il n’y a aucun chiffre officiel concernant les prisonniers malades, mais selon diverses sources, leur nombre est évalué à 700. Enfin, certaines prisons israéliennes sont remplies de prisonniers à l’isolement, technique utilisée comme ‘punition’ par les autorités. Les prisonniers à l’isolement vivent dans les pires sections des prisons, dans des conditions négligeant tous les droits humains.

Vendredi, de violents heurts ont une nouvelle fois opposé de jeunes Palestiniens aux troupes israéliennes dans la banlieue d’Hébron suite à l’arrestation de cinq mineurs d’âge la veille. Dans la soirée de jeudi, les autorités israéliennes avaient accepté d’en libérer deux, les trois autres restant prisonniers. Ils sont accusés d’avoir jeté des pierres sur des véhicules des troupes israéliennes. Parmi eux, un enfant de dix ans. Vendredi, des centaines de Palestiniens ont manifesté pour exiger leur libération. Comme à l’accoutumée, les forces israéliennes sont intervenues en force, arrêtant six autres mineurs.

Des centaines de militants du Front Démocratique pour la Libération de la Palestine ont manifesté hier en solidarité avec les prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, ainsi que pour célébrer le 44ème anniversaire de leur organisation. A Naplouse, quelques 300 manifestants ont bloqué des routes avant que les soldats ne les dispersent violemment par des méthodes de dispersion d’émeutes. Ceux-ci ont ensuite été la cible de jets de pierres. Deux Palestiniens ont été interpellés en marge de ces affrontements.

Interpellations à Naplouse

Interpellations à Naplouse

En solidarité avec les prisonniers palestiniens détenus par Israël, et en protestation du meurtre de Arafat Jaradat, décédé après avoir été torturé dans sa cellule, Georges Ibrahim Abdallah a annoncé son intention d’entamer une grève de la faim. Plusieurs de ses co-détenus, dont plusieurs prisonniers basques, ont déclaré se joindre à l’action.

Samedi, un prisonnier Palestinien est décédé alors qu’il était interrogé par les services secrets israéliens. Selon ces derniers, il aurait été victime d’un ‘malaise’. Agé de 30 ans et père de deux enfants, Arafat Jaradat ne prenait pas activement part à la grève de la faim de longue durée menée par certains prisonniers Palestiniens en Israël. Il avait été arrêté la semaine dernière par les autorités israéliennes qui l’accusaient d’avoir jeté des pierres à des policiers. Tandis que son autopsie devrait avoir lieu aujourd’hui, environ 3000 prisonniers Palestiniens ont annoncé qu’ils allaient refuser leurs trois repas ce dimanche.

Des dizaines de personnes se sont rassemblées dimanche soir pour exprimer leur soutien à un détenu palestinien qui mène depuis plusieurs mois une grève de la faim pour protester contre sa détention dans une prison israélienne. La police est rapidement intervenue dans le quartier d’Issawiya où les manifestants s’étaient réunis. Elle les a dispersé avec des grenades assourdissantes et a procédé à deux arrestations.