Mercredi 12 mai vers 19h, le président de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) Bertrand Heilbronn, 71 ans, a été arrêté par la police à sa sortie du Quai d’Orsay où il avait été reçu par un conseiller du Ministre au sein d’une délégation comprenant des parlementaires, des représentants associatifs et syndicaux. Arrêté par les policiers qui avaient escorté la délégation jusqu’au lieu du rendez-vous, il a été menotté puis emmené au commissariat du 7ème arrondissement de Paris et mis en garde à vue. Son arrestation avait pour motif le fait qu’il avait appelé à manifester devant le métro Invalides en soutien au peuple palestinien. Une manifestation s’était, en effet, tenue vers 16h et avait regroupé plusieurs centaines de personnes. La préfecture l’aurait interdite quelques heures avant son début.

Arrestation du président d'une association de solidarité avec la Palestine

Arrestation du président d’une association de solidarité avec la Palestine

Des militant·es et journalistes ont dénoncé Instagram et Twitter pour avoir fermé leurs comptes sur ces réseaux sociaux et censuré des contenus relatifs aux dramatiques événements de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est occupée, où les forces israéliennes et les colons répriment des manifestants civils depuis jeudi. Les habitants de ce quartier protestent contre une vague d’expulsions ordonnée par la justice israélienne, laquelle devrait chasser une quarantaine de Palestiniens, dont une dizaine d’enfants, de leurs maisons (voir notre article).

La complicité entre Israël et les entreprises de réseaux sociaux dans la réglementation et la censure du contenu et des comptes palestiniens est bien documentée. À la suite d’une visite d’une délégation au siège de Facebook en 2016, le ministre israélien de la Justice avait déclaré à l’époque que Facebook, Google et YouTube ‘’se conformaient à 95 % aux demandes israéliennes de suppression de contenu’’, presque entièrement palestinien. Par ailleurs, Facebook avait recruté l’an dernier une experte israélienne de la censure (voir notre article).

Les réseaux sociaux censurent les post témoignant de la répression du peuple palestinien

Les réseaux sociaux censurent les post témoignant de la répression du peuple palestinien

Dimanche 28 février, à Bruxelles, une action a eu lieu en soutien à la militante féministe Khitam Saafin, ainsi qu’à tou·te·s les prisonnier·es incarcéré·es par le régime israélien. Une banderole a été déployée devant l’ambassade israélienne et ses soldats, et la façade a été taguée de messages « BDS ». Khitam Saafin est la présidente de l’Union des comités de femmes palestiniennes. Elle a été condamnée par une cour militaire israélienne à 4 mois de détention administrative après avoir été arrêtée avec 6 autres militant·es palestinien·nes le 2 novembre dernier (voir notre article). Ce n’était pas la première fois ; elle avait déjà été arrêtée par les forces d’occupation israélienne en 2017 et condamnée à 3 mois de détention administrative (voir notre article). Plus d’infos ici.

Action de solidarité avec Khitam Saafin, prisonnière féministe palestinienne

Action de solidarité avec Khitam Saafin, prisonnière féministe palestinienne

Samidoun est une organisation internationale, arabe et palestinienne indépendante qui se mobilise pour la libération de près de 5.000 prisonnier·e·s politiques palestinien·ne·s dans les prisons israéliennes. Elle plaide pour le boycott d’Israël et défend le droit des Palestinien·ne·s à résister à l’occupation, à l’apartheid et à l’oppression, ainsi que le droit de tous les réfugiés palestiniens à retourner dans leurs foyers et sur leurs terres. C’est une organisation sans personnel rémunéré à plein temps et qui ne collecte de fonds que pour soutenir ses propres campagnes politiques publiques. Elle a des sections aux États-Unis, au Canada, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Espagne, en Suède, au Brésil, en Grèce et en Palestine occupée, et un réseau d’organisations membres dont le Collectif Palestine Vaincra en France.

Samidoun vient d’être désignée comme « organisation terroriste » par le ministre israélien de la Défense et criminel de guerre Benny Gantz. Il s’agit d’une attaque contre le mouvement des prisonnier·e·s palestinien·ne·s ainsi que contre le droit des Palestinien·ne·s en exil et de la diaspora à s’organiser. C’est également une tentative de détourner l’attention du problème auquel sont confrontés des centaines de responsables sionistes – dont Gantz lui-même – qui craignent les prochaines étapes des enquêtes de la Cour pénale internationale (CPI) après sa dernière annonce le 5 février 2021 affirmant qu’elle a l’autorité d’enquêter sur les crimes de guerre dans les territoires palestiniens occupés. En savoir plus

 

Le 25 avril 2018, plusieurs manifestants antisionistes milanais s’étaient opposés à la présence des drapeaux de l’état israélien à la manifestation célébrant la libération de l’Italie. Ils avaient fait l’objet d’une enquête et devaient passer devant le tribunal de Milan. L’audience préliminaire s’est conclue le 11 novembre par la décision du juge de mettre en examen 4 militants, pour menaces, jet d’objets dangereux et résistance à un agent public aggravée par l’incitation à la haine raciale. La première audience du procès aura lieu le lundi 11 janvier à 9 heures au tribunal de Milan. Plus d’infos ici.

Quatre antisionistes en procès à Milan

Quatre antisionistes en procès à Milan

Des journalistes israéliens ont dévoilé une campagne de propagande mondiale contre le mouvement des droits palestiniens, Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS). Le ministère des Affaires stratégiques a autorisé 37 millions de dollars pour placer sa publicité comme s’il s’agissait d’informations journalistiques dans les médias du monde entier. Le média numérique israélien 972 Magazine a notamment fait écho à une enquête ouverte en 2017 par le journaliste Itamar Benzaquen qui a révélé que le ministère des Affaires stratégiques de l’État d’Israël avait versé d’importantes sommes d’argent au Jerusalem Post pour publier des contenus contre BDS. Au cours des dernières années, des rapports similaires ont été publiés par des journalistes et des médias du monde entier. Plus d’infos ici.

Rassemblement du mouvement BDS à Valence

Rassemblement du mouvement BDS à Valence

Suite à la pression d’organisations sionistes et de leurs avocats, Zoom a décidé de censurer un webinaire de Leila Khaled prévu à l’Université d’État de San Francisco. L’événement a également subi des restrictions de la part de Facebook. Mercredi, l’événement a eu lieu via YouTube mais, peu après le début, la société a coupé le canal vidéo, le remplaçant par un avis disant : « Cette vidéo a été supprimée, parce que qu’elle violait les conditions d’utilisation de YouTube. » Leila Khaled devait prendre la parole en compagnie du dirigeant militaire anti-apartheid sud-africain Ronnie Kasrils, d’activistes américains et d’anciens prisonniers politiques comme Sekou Odinga et Laura Whitehorn, ainsi que de la professeure Rula Abu Dahou, directrice de l’institut des études féminines à l’Université de Birzeit, en Cisjordanie occupée.

Zoom fait régulièrement l’objet de critiques pour son manque de sécurité et ses collaborations avec les différents gouvernements et forces de répression du monde entier (voir notre article). Nous conseillons l’utilisation de Jitsi qui constitue une alternative sécurisée et permet de se prémunir contre l’espionnage policier. Pour nos conseils sur l’utilisation de Jitsi (alternative sécurisée à Zoom): ici.

La députée palestinienne et icône de la résistance, Leila Khaled

La députée palestinienne et icône de la résistance, Leila Khaled

Le gouvernement israélien a décidé de ne plus rendre à leurs familles les corps des Palestiniens tués par l’armée d’occupation israélienne. En 2019, au moins 132 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes. On ignore combien de corps ont été détenus par les autorités israéliennes puis rendus aux familles. Jusqu’à présent, Israël ne refusait la restitution que des dépouilles de combattants du Hamas tués dans des affrontements qui avaient causé des pertes israéliennes. Désormais, tous les corps de Palestiniens tués lors de heurts avec des forces d’occupation israéliennes seront conservés, même si ces affrontements n’ont pas causé de pertes israéliennes.

Check-point israélien à Beit Einun

Check-point israélien à Beit Einun

Jeudi 30 juillet, des dizaines de soldats de l’armée d’occupation israélienne ont envahi la maison de Mahmoud Nawajaa, coordinateur du Comité national palestinien du mouvement Boycott Désinvestissement Sanction (BDS). Il est depuis détenu dans le tristement célèbre centre d’interrogatoire de Jalameh et s’est vu refuser l’accès à un avocat. Les enlèvements nocturnes effectués par des soldats lourdement armés sont une tactique courante des forces d’occupation. Plus d’infos ici.

Mahmoud Nawajaa

Mahmoud Nawajaa

La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé fin 2019 sa volonté d’ouvrir une enquête sur les crimes israéliens. Elle doit se prononcer prochainement sur la question de savoir si elle a la compétence requise pour juger des infractions commises dans les territoires palestiniens occupés, car Israël a fait un recours sur ce point, dont l’examen a été accepté (bien qu’Israël ne reconnaisse pas la légitimité de la CPI et n’en soit pas membre). Les trois juges de la Chambre de l’Instruction de la CPI doivent donc conclure très prochainement sur cette question de compétence.

Le quotidien Haaretz a révélé qu’Israël dressait secrètement une liste de ses propres agents, militaires et politiques, susceptibles d’être mis en cause par la CPI. La liste comprend actuellement entre 200 et 300 noms. En font partie des dirigeants de premier rang, comme Benjamin Netanyahou, et les anciens ministres de la Défense Moshe Ya’alon, Avigdor Lieberman et Naftali Bennett, ainsi que les chefs d’Etat-Major passés et présents Benny Gantz, Gadi Eisenkot et Aviv Kochavi, ou encore les patrons des services secrets Shin Bet et Mossad. Mais il y a également beaucoup de responsables de niveaux inférieurs impliqués dans les innombrables crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés en particulier à Gaza, que ce soit lors du massacre de l’été 2014 ou bien des centaines de manifestants désarmés lors des Marches du Retour de 2018.

Manifestant abattu lors d'une Marche pour le retour (archives)