Aujourd’hui, le tribunal correctionnel de Charleroi a condamné six personnes pour avoir construit et caché des engins explosifs. L’affaire a débuté en mars, lorsqu’un militant a été arrêté sur le rond-point de Couillet avec dans son sac à dos des engins suspects. Après enquête, six Gilets Jaunes sont renvoyées devant le tribunal. Quatre hommes qui auraient préparé les engins et planifié de les utiliser à Feluy contre les forces de police et deux femmes accusées d’avoir caché le sac dans le fond de leur jardin en connaissance de cause.

Les engins explosifs auraient été construits sur base de vidéos trouvées sur le Web. Il y aurait eu des réunions entre les militant·e·s pour planifier l’opération ainsi que des tests. Ainsi, des engins auraient été testés et l’exercice filmé sur smartphone. On pourrait y voir des flammes montant à deux mètres de haut et des morceaux d’aluminium projetés dans les airs. Les deux Gilets jaunes, accusées d’avoir caché les engins, écopent d’une suspension du prononcé. Les quatre autres sont condamnés à de 30 à 36 mois de prison avec sursis sauf pour l’un d’entre eux condamné à la prison ferme.

Arrestation lors d'une manifestation des gilets jaunes à Bruxelles (archive)

Arrestation lors d’une manifestation des gilets jaunes à Bruxelles (archive)

Pour l’Acte 39 des gilets jaunes, à Montpellier, la permanence du député LREM Patrick Vignal, qui vise également la mairie de Montpellier aux prochaines municipales, a été aspergée de peinture jaune. Le cortège d’une centaine de gilets jaunes a ensuite défilé dans la ville, bloquant notamment le tramway. À Bordeaux, les Gilets jaunes se sont rassemblés sur la place de la Bourse, devant l’entrée du musée national des douanes. À Toulouse, les CRS ont chargé et tiré des gaz lacrymogènes, blessant légèrement deux femmes à la tête, à l’approche de la place du Capitole, interdite aux Gilets jaunes depuis mars.

À Paris, les Gilets jaunes ont défilé dans l’Ouest, entre Villiers et le parc André-Citroën. Ils brandissaient notamment des pancartes de soutien aux manifestants de Hong Kong ou en lien avec l’affaire Steve Maia Caniço, mort suite à une charge de la police à Nantes. Une énième permanence macroniste a prise pour cible (la quinzième depuis le début de l’été), en Moselle cette fois-ci. Ce sont les locaux du député LREM Christophe Arend à Forbach qui ont été visés. La vitre a notamment été brisée dans la nuit du vendredi au samedi.

La permanence LREM à Montpellier

Vincenzo Vecchi avait participé en 2001 à la manifestation contre les puissants de la Terre lors du sommet du G8 de Gènes. Au cours de cette mobilisation, Carlo Giuliani, un manifestant, avait été tué par par la police. La répression avait été particulièrement violente pendant et après le sommet. Une dizaine de « Black bloc » avaient été condamné à des très lourdes peines de prison pour en faire des exemples, dont Vincenzo Vecchi. Celui-ci avait disparu et était en cavale depuis 18 ans, réfugié depuis de nombreuse années dans un village en Bretagne.

Vincenzo Vecchi a finalement été interpellé le jeudi 8 août et placé en détention à la prison de Vezin (Rennes) en attendant sa possible extradition vers l’Italie. Il comparaîtra devant la chambre d’instruction de Rennes le mercredi 14 août à 9 h.

Soutien à Vincenzo Vecchi

Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre se sont produits lors d’un rassemblement lundi à Tegucigalpa d’étudiants demandant la démission du président de droite Juan Orlando Hernandez, soupçonné par un tribunal américain de liens avec le narcotrafic. Des groupes d’étudiants cagoulés de l’Université nationale autonome du Honduras (Unah) ont dans un premier temps bloqué à l’aide de pierres et pneus incendiés le boulevard qui fait face à la cité universitaire. Ils ont lancé des projectiles sur la police qui a répliqué au moyen de gaz lacrymogènes. Le Honduras connaît depuis un mois une vague de protestations contre le gouvernement de Juan Orlando Hernandez, au pouvoir depuis 2014. Trois personnes sont mortes lors d’une manifestation le 21 juin (voir notre article).

 

Les affrontements du 5 août à Tegucigalpa

Ce lundi 5 août, les habitants des villages entourant la mine de Solton-Sary, dans la région de Naryn (centre du Kirghizstan), sont venus demander la fermeture de la mine exploitée par la compagnie chinoise Zhong Ji Mining. La manifestation sur le lieu de l’exploitation a tourné au conflit entre les employés chinois de la mine et entraîné l’intervention des forces de l’ordre. 20 personnes ont été blessées. Les habitants des alentours manifestent activement depuis plusieurs années contre les activités de la mine qui est selon eux à l’origine de la mort massive des bovins et de moutons dans les pâturages locaux en raison de la pollution de l’air et de l’eau.

Les habitants des environs envahissant le site de la mine de Solton-Sary

Lundi 5 août marquait le troisième jour de nouvelles manifestations donnant lieu à des affrontements se sont déroulées à Hong Kong au cours desquels plus de 80 personnes ont été arrêtées par la police. Le même jour, le mouvement a appelé à une grève générale qui a été suivi en masse. D’autres types d’actions ont également été menées. Dans la localité de Wong Tai Sin, des personnes ont cassé des vitres d’immeubles où logent des policiers puis allumé un incendie. Des feux ont été également allumés devant plusieurs commissariats, badigeonnés de graffitis «policiers, chiens mafieux». Des membres de la mafia en T-shirts blancs, qui s’étaient déjà illustrés le mois dernier en tabassant une quarantaine de protestataires dans une gare, en collusion avec la police, ont refait brièvement apparition hier soir dans la localité de North Point, où ils s’en sont pris à des manifestant ·e·s (voir notre article).

Au fil du mouvements, les manifestant·e·s se sont de mieux en mieux organisés. Ils utilisent des lasers verts pour contrer les dispositifs de reconnaissance faciale de la police. Ils vaporisent également des caméras de surveillance de la peinture ou déploient des parapluies autour des groupes en action. Les manifestant·e·s sont également organisés pour contrer les attaques policières. Dans ce cas, un groupe distrait la police avec les lasers ou d’autres lumières vives afin qu’une deuxième équipe puisse contre-attaquer. Un troisième groupe coordonne la formation et un quatrième à l’arrière maintient le moral de leurs camarades en jouant du tambours et en criant des slogans. Enfin des éclaireurs et les coureurs distribuent fournitures et nouvelles entre les différentes lignes de front. Par ailleurs, certains manifestants se sont formés au Parkour pour évaluer la situation en hauteur ou lancer des objets dissuasifs sur la police. D’autres travaillent ensemble pour étouffer les gaz lacrymogènes, déposant rapidement des cônes de signalisation sur les grenades fumantes, puis leur versant de l’eau par la buse.

Quand ils rentrent chez eux, les manifestant·e·s utilisent et derrière eux de l’argent dans les stations de métro pour éviter et éviter à leurs camarades d’être suivis avec leurs cartes de transport public. De nombreux manifestant·e·s ont également amélioré leur équipement – les masques et les planches de surf minces qui étaient «inutiles» contre les matraques de police et les boucliers anti-émeute ont disparu. À présent, ils utilise des panneaux de signalisation en métal comme boucliers, enfilent des protections de bras et de jambes, se procurent des barres de fer et apportent de différents types de projectiles de la brique aux œufs.

La communication est également soigneusement contrôlée. Les défenseurs de la ligne de front ne partagent jamais leurs coordonnées sur les téléphones des autres. Ils limitent les chats tactiques à un petit nombre pendant que les messagers désignés transmettent des informations entre les groupes. De nombreux manifestant·e·s ne dévoilent également pas leur participation de première ligne auprès de leur famille, amis ou collègues.

Des milliers personnes se sont rassemblées jeudi à Khartoum pour dénoncer l’assassinat de quatre étudiants lors d’une manifestation. Les manifestants demandaient au conseil militaire de céder le pouvoir aux civils. Depuis décembre, la répression de la contestation a fait plus de 250 morts, dont 127 manifestants tués le 3 juin. Le rassemblement de jeudi intervenait à la veille de l’ouverture des pourparlers entre les protestataires et les généraux au pouvoir pour sortir de l’impasse.

La manifestation de Khartoum

Plusieurs milliers de personnes ont défilé samedi 3 août à Nantes en hommage à Steve Maia Caniço et pour dénoncer les violences policières. Le jeune homme retrouvé noyé dans la Loire lundi avait disparu après une charge policière, dans la nuit du 21 au 22 juin, durant la Fête de la musique, à Nantes. Plus tôt, des centaines de personnes ont rendu hommage à Steve Maia Caniço près de l’endroit où le corps du jeune homme a été retrouvé. Les manifestants ont applaudi le défunt avant d’observer une minute de silence. « Tout le monde déteste la police », ont scandé dès le début du rassemblement les manifestants. Certains d’entre-eux sont allés directement au contact des forces de l’ordre qui ont procédé, lors de la journée, à une quarantaine d’interpellations, selon la préfecture, pour port d’objets prohibés, jets de projectiles contre les forces de l’ordre, ainsi que pour avoir incendié du mobilier urbain. Un manifestant et un policier ont été légèrement blessés lors des affrontements et transportés à l’hôpital.

Charge policière à Nantes samedi

AlexisDes manifestants ont affronté la police mercredi soir dans le quartier d’Exarchia suite à la libération d’un policier qui avait abattu le 6 décembre 2008 Alexis Grigoropoulos, âgé de 15 ans. Ils ont lancé des cocktails Molotov, des pierres, des tables et des chaises de bars situés à proximité sur une escouade anti-émeute postée devant le bureau du parti PASOK à Harilaou Trikoupi. Deux personnes ont été arrêtées pour l’incident. Les affrontement ont eu lieu quelques heures après qu’un rassemblement se soit tenu quelques rues plus loin, à l’endroit où Alexis Grigoropoulos avait été abattu. Une cour d’appel du centre de la Grèce avait réduit la peine à perpétuité à 13 ans, et le policier a été libéré après avoir purgé un tiers de cette peine.

Grèce: Affrontements après la libération du policier ayant assassiné Alexis Grigoropoulos

Mardi 30 juillet, un rapport d’enquête de l’IGPN sur la mort de Steve Maia Caniço à Nantes n’établit pas de « lien entre l’intervention de la police et la disparition du jeune homme ». L’annonce a eu l’effet d’une bombe et de nombreuses personnes se sont d’abord indignés de la conclusion du rapport. Cette indignation s’est notamment traduite par un florilège de tweets parodiant le constat de la police des polices.

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France : L’IGPN perd toute crédibilité et est moquée par le hashtag #SelonlIGPN