La police turque a fait usage de grenades lacrymogènes, de balles en caoutchouc et de canons à eau mardi 1er septembre pour disperser, dans le centre d’Istanbul, une manifestation contre l’offensive anti-kurdes menée par le gouvernement. Le rassemblement, auquel participaient environ 500 personnes, avait débuté paisiblement au début de la célèbre rue Istiklal dans la partie européenne de la ville. La police est intervenue au milieu de cette rue lorsque les manifestants ont commencé à scander des slogans hostiles au gouvernement du président Erdogan et qu’ils ont protesté contre l’offensive qu’il a lancé contre les militants kurdes. Les manifestants tentaient de former une chaîne humaine jusqu’à la place Taksim.

La police a dirigé ses jets de canons à eau vers le milieu de l’avenue, dans cette zone commerciale très fréquentée, et a lancé des grenades lacrymogènes alors que les manifestants tentaient de se mettre à l’abri. Un photographe turc qui collabore avec l’AFP a été brièvement arrêté et, selon les médias, un cameraman de l’agence de presse officielle Anatolie a été blessé. Au total, 14 personnes ont été arrêtées lors de cette intervention policière.

La manifestation à Istanbul

La manifestation à Istanbul

Ce vendredi, plusieurs villes de Cisjordanie occupées par Israël ont été secouées par des affrontements entre jeunes palestiniens et soldats israéliens. À Bethléem, un bébé palestinien de huit mois est mort asphyxié par des gaz lacrymogènes tirés par l’armée israélienne. A l’entrée de Ramallah, des soldats israéliens ont chargé les jeunes jeteurs de pierres avec une jeep, renversant et blessant l’un d’eux. Un soldat est ensuite descendu du véhicule pour frapper à plusieurs reprises le jeune homme à terre avec la crosse de son arme. Une ambulance palestinienne est aussitôt arrivée sur les lieux. Mais les soldats israéliens ont empêché les secouristes de s’approcher du jeune homme blessé qui a finalement été emmené par les forces israéliennes.

À Hébron, des dizaines de jeunes Palestiniens ont lancé des pierres, des cocktails Molotov et fait rouler des pneus enflammés sur les soldats israéliens qui ont riposté par un barrage de gaz lacrymogènes et de balles caoutchoutées. Jérusalem a été le théâtre d’une nouvelle attaque palestinienne au couteau. Un touriste américain a été légèrement blessé par l’assaillant, et un civil a été touché à la jambe par une balle perdue d’agents de sécurité qui cherchaient à neutraliser l’agresseur. Ce dernier, un Palestinien de 23 ans de Jérusalem-Est, a été abattu, selon la police israélienne. Deux Palestiniens ont tenté de poignarder des gardes-frontières israéliens près de Naplouse. L’un a été tué par des tirs israéliens, le deuxième est dans un état critique. Dans la bande de Gaza enfin, plus de 50 Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens lors de heurts le long de la frontière égyptienne. Deux sont dans un état critique.

Affrontements ce vendredi à Hébron

Affrontements ce vendredi à Hébron

Le 20 octobre, à Bologne, une grande occupation dans un ancien établissement des Telecom, rue Fioravanti, a été évacuée par la police. Le bâtiment était occupé depuis le 4 décembre 2014. À l’intérieur vivaient plusieurs dizaines de familles – au total près de 300 personnes – qui avaient été déboutées de leur demande de logement social. L’immeuble avait été entouré par la police dès 7h du matin, pendant qu’une cinquantaine de personnes sont montées sur le toit. Les soutiens – notamment des centres sociaux et des collectifs en lutte sur le logement – arrivent rapidement mais sont tenus à distance par les policiers. Cela donne lieu à quelques moments d’affrontements.Il s’agit de la troisième expulsion en l’espace de quelques jours à Bologne.

À la suite de cette expulsion, une manifestation de solidarité a été appelée à Rome dans l’après-midi, où plus de 200 personnes ont bloqué le trafic à Porta Pia, près du ministère des infrastructures, avant d’être repoussées par la police à coups de canon à eau et de matraques. Le samedi 24 octobre, une manifestation appelée à Bologne pour répondre aux expulsions a rassemblé plus de 5000 personnes qui ont défilé à travers la ville, bloquant la circulation et recevant de nombreux soutiens de la part des gens à leurs fenêtres.

L’évacuation du squat à Bologne

L'évacuation du squat à Bologne

De brefs affrontements ont opposé dimanche police et jeunes manifestants kurdes dans la ville de Diyarbakir au soir des législatives qui ont redonné la majorité absolue au parti du président Erdogan. Les incidents ont débuté près du siège du HDP, dont les derniers résultats indiquent qu’il pourrait obtenir un score national inférieur aux 10% requis pour être représenté au Parlement. Plusieurs dizaines de jeunes ont improvisé une barricade de pneus enflammés et de nombreux coups de feu tirés en l’air par des manifestants. « Si le HDP reste sous les 10%, ce sera la guerre (…) ils nous ont volé nos voix », a lancé l’un d’eux à la presse. La police antiémeute est alors intervenue avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes pour disperser la foule dans les rues environnantes, où la tension était toujours vive.

Affrontements à Diyarbakir

Affrontements à Diyarbakir

De violents incidents ont eu lieu sur le campus de l’Université de Wits. Les protestations ont commencé il y a deux semaines quand l’université a annoncé une hausse de 10,5% des frais de scolarité pour 2016. Des groupes d’étudiants et de travailleurs ont empêchés les cours et incendiés des piles de pneus sur le campus. Ils se sont affrontés aux vigiles mais aussi à la police qui a fait usage de grenade, de balles en caoutchouc et de gaz.

Incidents à l’Université Wits

Incidents à l'Université Wits

Plusieurs centaines de Palestiniens ont protesté à Hébron, en Cisjordanie mardi. Ils demandaient la restitution des 11 cadavres, tués au cours des dernières semaines, accusés d’attaques contre des soldats et des civils israéliens. La manifestation a tourné à l’affrontement entre les forces israéliennes et les manifestants qui ont jeté des pierres et des cocktails Molotov sur les troupes de l’armée et de la police des frontières.

Manifestation à Hebron

Manifestation à Hebron

Alors que les bourses universitaires destinées aux étudiants sont déjà extrêmement basses en Inde, le gouvernement et les autorités universitaires viennent d’annoncer la réduction de celles-ci, et notamment la suppression de l’une d’entre elle. Rapidement, un comité de protestation s’est créé pour dénoncer le mouvement général vers une privatisation de l’enseignement. Un grand nombre d’étudiants des diverses universités de la capitale se sont mobilisés, allant de campus en campus pour tenter de rassembler un maximum de voix contre ces mesures. Hier, des centaines d’entre eux ont organisé un sitting devant les bureaux de la University Grants Commission. Vers 18h, les forces de police ainsi que des soldats de la CRPF sont violemment intervenus, armés de batons, afin de disperser la foule. Une quinzaine d’étudiants ont été grièvement blessés, et emmenés à l’hôpital tandis que plusieurs autres (aucun chiffre n’a pu être communiqué) ont été emmenés par les policiers dans des bus. Plus de cent policiers avaient été mobilisés pour cette opération qui n’a duré que dix minutes. Selon plusieurs témoignages, les étudiants emmenés au commissariat, parmi lesquels de nombreuses étudiantes, ont été maltraités durant tout le trajet. Parmi eux, la présidente du syndicat des étudiants de la Jawaharlal National University. Elle a rapidement déclaré que cette attaque ne pourrait que renforcer le mouvement estudiantin, ‘Il est scandaleux que le gouvernement et l’UGC n’entendent pas les véritables revendications des étudiants et transforment cette question académique en une bataille entre les étudiants et la police. Nous ne laisserons pas cette action briser notre esprit solidaire. Nous appelons tous les étudiants du pays à se ruer vers Delhi pour rejoindre notre mouvement ici. Nous reviendrons encore plus nombreux pour exiger notre droit à l’éducation.

Un rassemblement en hommage à Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive à Sivens (Tarn), et contre l’armement de la police, a eu lieu à Pont-de-Buis, commune du Finistère de 3000 habitants. Plusieurs centaines de manifestants ont marché vendredi après-midi en direction de la poudrerie Nobelsport, qui fabrique des munitions. ils se sont heurtés à un barrage de gendarmes, le cortège s’est majoritairement dispersé mais plusieurs groupes de manifestants ont lancés des projectiles sur les gendarmes qui ont répondu par une pluie de lacrymo. Samedi soir, à la nuit tombée, une nouvelle manifestation a eu lieu à la lueur des flambeaux, dans le but de pénétrer dans la poudrerie au niveau du Pont Neuf. Les manifestants ont lancé des cocktails Molotov, des boulons et des cailloux. Les gardes mobiles ont répliqué avec des grenades lacrymogènes et des canons à eau. Dimanche vers 16 h, un nouveau cortège a repris le chemin de l’usine, donnant lieu à de nouveaux incidents.

Affrontements à Pont-de-Buis

Affrontements à Pont-de-Buis

Au moins 40 personnes, dont plusieurs policiers ont été blessés à Podgorica, la capitale monténégrine, lorsque la police a voulu disperser hier dimanche une manifestation anti-gouvernementale à laquelle participaient des milliers de personnes. De nombreux projectiles enflammés, des pierres et des feux d’artifices ont été lancés sur les policiers qui ont tiré des gaz lacrymogènes.

Les affrontements à Podgorica

Les affrontements à Podgorica

Lundi 19 octobre, des centaines de membres des familles et des proches des prisonniers politiques se sont rassemblés place Vanak à Téhéran pour protester contre les conditions de détention déplorables (vidéo). Des agents du ministère du Renseignement des mollahs, se présentant comme des travailleurs dans la construction ou des chauffeurs de taxi, surveillaient de près les manifestants. Des forces répressives ont été dépêchées pour empêcher la foule de s’étendre et à 11h30, ils fermèrent la zone pour empêcher les passants de rejoindre le rassemblement. Une autre manifestation a eu lieu samedi 17 octobre devant la prison d’Evine. Les agents du renseignement ont été vus en train d’arrêter des manifestants.