Le Secours Rouge organise demain un co-voiturage pour participer à la manifestation pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Rendez-vous devant l’hôtel de ville de Saint-Gilles à 8h30.

Calicot pour Georges Ibrahim Abdallah

Mardi 20 octobre à l’aube, la police française a perquisitionné les domiciles du Président de la Fédération des associations Kurdes et du président du Centre culturel Ahmet Kahya pendant plusieurs heures. Ils ont été placés en garde à vue, avec les deux trésoriers des associations concernées. Une dizaine de policiers en civil a ensuite perquisitionné le Centre culturel, rue d’Enghien, où ils ont retourné les bureaux, emporté les disques durs des ordinateurs. Devant les protestations des jeunes Kurdes présents sur les lieux, la police a abondamment gazé à l’intérieur et à l’extérieur du centre culturel. Une manifestation de soutien aura lieu samedi 24 octobre à 14h de la place de la République à la place de la Bastille.

Vendredi 23, Bruxelles: rassemblement hebdomadaire pour la libération de Güler Zere, de 14h à 15h rond point Schuman.

Güler Zere

Lire notre dossier sur Güler Zere.

Samedi 24, Paris: rassemblement pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah détenu depuis 25 ans. 14h30 métro Barbès-Rochechouard.

Notre Secours Rouge organise un co-voiturage: contactez-nous!

Georges Ibrahim Abdallah

Lire notre dossier sur Georges Ibraghim Abdallah.

Le préfet de région a interdit la manifestation prévue hier samedi, place de la gare, à Rennes. Prévue de longue date, cette manifestation devait apporter un soutien à toutes les luttes du grand Ouest: sans-papiers, mouvements de chômeurs, opposition à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, mouvements sociaux dans les facs et les usines, etc. ‘Il s’agit de rassembler toutes ces luttes car elles ont en commun de vouloir en finir collectivement avec la passivité et la résignation à laquelle nous sommes acculés‘, expliquait le tract des organisateurs.

Ce sont les incidents de samedi dernier à Poitiers qui auraient amené le ministère de l’Intérieur à pousser le préfet à interdire la manifestation rennaise. Trois escadrons de gendarmerie mobile et une compagnie de CRS, auxquels s’ajouteront les hommes du GIPN, de la Brigade anticriminalité, et des unités locales étaient mobilisés ce samedi.

14h20. Dernier métro à s’arrêter à la gare de Rennes, les forces de l’ordre ont décidé d’empêcher les arrêts du métro. Les passagers sont invités à sortir de la station. De même à la gare, les entrées sont filtrées. A l’heure dite (15h), place de la gare, les gendarmes mobiles ont procédé à de nombreux contrôles. Malgré l’interdiction, 200 à 300 militants sont venus en petits groupes. En face, plus de 250 policiers et gendarmes les ont empêchés de se rassembler. Au total, les forces de l’ordre précèderont à 173 contrôles d’identité et 27 fouilles de véhicules. Personne ne sera interpellé. Aucune garde à vue ne sera ordonnée.

Le squat du canal Saint-Martin est envahi par une vingtaine de policiers. ‘Ils ont vidé les armoires, répandu de la sauce bolognaise sur nos vêtements propres et ils ont vidé des bouteilles de vin sur nos matelas’, explique un occupant. Le directeur départemental de la sécurité publique a expliqué: ‘Nous avons trouvé une camionnette immatriculée en Grande Bretagne qui était également présente à Poitiers, samedi dernier. A l’intérieur de ce véhicule nous avons trouvé des bâtons entourés de tissu, certainement des futures torches. En conséquence, nous avons vérifié les identités de toutes les personnes présentes près de la camionnette, qui se trouvait être garée devant le squat.‘ Un autre squat (une maison vide appartenant à la ville de Rennes) a été ouvert 47 rue de Paris.

Vers 6h du matin, mardi 13 octobre, la ligne de train Coruña-Santiago-Vigo a été sabotée en deux endroits simultanément avec des barricades enflammées près de Santiago, retardant les trains en provenance de Coruña et de Vigo. Trois banques ont été incendiées la nuit du 13 octobre, à Valence. Mercredi 14 octobre, six engins incendiaires ont été placés sur le site de l’entreprise JCB, situé sur le polygone de Tambre. Toutes ces actions ont été réalisées en solidarité avec la grève de la faim du prisonnier anarchiste Amadeu Casellas.

Action de solidarité avec Casellas

Action de solidarité avec Casellas

Deux étudiants ont été jugés et condamnés en comparution immédiate pour les incidents de Poitiers. Durant le procès, quatre témoins ont attesté de la non-participation de Samuel et Jean-Salvy aux événements. Une photo a été prise dans la manifestation sur laquelle on les voit regarder de loin les affrontements. Mais ces preuves n’ont pas suffi face à la déclaration d’un officier assermenté: jeudi, ils ont été déclarés coupables et condamnés à 6 mois de prison dont 5 avec sursis.

Mille personnes ont manifesté à Poitiers en solidarité hier samedi avec ces deux étudiants condamnés suite à la manifestation anti-carcérale. Cette manifestation organisée par les familles et les amis se voulait apolitique, non-violente etc. et témoignait d’une confiance vertigineuse dans la démocratie et la justice bourgeoise. Les ‘casseurs’ de Poitiers y ont d’ailleurs été dénoncés. Bref, il s’agissait de demander l’élargissement des ‘innocents’, voir de conspuer les ‘vrais coupables’.

Le cortège a défilé au milieu des arbres avant de s’arrêter devant une stèle dédiée à la Résistance. Les familles ont pris la parole pour remercier les participants et les inviter à une dispersion sereine. Un impressionnant dispositif policier était en place (cordon de policiers armés de flash-ball autour de la manif, cinq bus de CRS en réserve). En les voyant, un homme d’une soixantaine d’année que le rassemblement avait réellement bouleversé à lancé: ‘Vous êtes des papons. Y’a pas de justice‘. Un policier a alors lancé: ‘arrêtez-le!‘. Il a voulu s’enfuir mais trois policiers l’ont poursuivi. Sa femme en pleurs, a dit: ‘Il ne va pas bien, il est cardiaque‘. Des manifestants ont protesté et ont interpellé les policiers qui emmenaient l’homme, avant de se voir tous enfermer dans un parc, les policiers en ayant fermé les immenses grilles (photo). L’homme a été conduit au poste avec trois hommes qui ont tenté de s’interposer. A l’heure qu’il est, ils ont été libéré.

Manifestation de soutien à Poitiers

Quatre personnes doivent encore être jugées pour les incidents de Poitiers.

Manifestation de soutien à Poitiers

Aux nombreux rassemblements, pétitions, manifestations, affichages et accrochages de banderoles réclamant la libération de GÜler Zere, s’ajoute le ‘harcèlement’ des autorités politiques.

Dernière ‘victime’ en date, le député et ministre d’Etat Cemil Çiçek. Venu parler aux étudiants d’Ankara des droits de l’homme (dans le cadre d’un programme de l’Union Européenne), son exposé a été saboté par les étudiants. Un étudiant prend d’abord la parole pour exposer que Çiçek n’est aucunement qualifié pour parler des droits de l’homme puisqu’il avait lui-même décoré pour ‘services éminents’ le colonel Ali Ertosun, qui avait dirigé l’assaut contre les dortoirs des prisonniers politiques en grève de la faim en décembre 2000. Une trentaine de prisonniers politiques avaient été tués dans cette opération – certains brûlés vifs. L’étudiant évoque ensuite le cas de Güler Zere, se faisant longuement applaudir par une grosse partie de l’auditoire. Çiçek remarque que le débat porte sur la défense de la démocratie et que l’étudiant a utilisé son droit d’expression. Un autre étudiant se lève et demande pourquoi la police encercle l’auditoire. Le ton va progressivement monter et les services de sécurité vont intervenir.

Voir la vidéo de l’incident

Ce sont au total 103 manifestants qui ont été arrêtés à Istanbul. Ils sont accusés d’avoir endommagé des banques et des voitures de police, d’avoir jeté des pierres et des cocktails Molotovs sur les policiers. En outre, la police annonce avoir arrêté trois militants du DHKP-C qui tentaient de rejoindre le lieu de la manifestation dans une voiture dont le coffre contenait 46 cocktails Molotovs…

Ce mercredi, l’avocat de Güler Zere, détenue depuis 14 ans et atteinte d’un cancer à un stade extrêmement avancé, a annoncé qu’elle avait subi une troisième opération le 12 octobre dernier. Des cellules cancéreuses malignes ont été détectée dans son col de l’utérus. L’avocat explique: ‘elle a suivi une radio-thérapie durant six semaines. Même sans tenir compte des rapports, on peut constater la sévérité de la situation de Zere, simplement en regardant son traitement. La radio-thérapie s’est achevée le 2 septembre. Elle devait attendre trois mois avant de subir un nouveau scanner. Néanmoins, un mois après la radio-thérapie, des cellules cancéreuses malignes ont été détectées du côté droit de son col de l’utérus. Selon les dires des médecins, les tumeurs se développaient de manière très agressive. Zere va donc commencer une chimio-thérapie immédiatement.’

L’avocat s’insurge également sur les conditions du transfert de la militante vers l’unité de soins intensifs. Durant tout le trajet, ses pieds étaient attachés au sol… peut-être de peur qu’elle s’envole… Bien que les médecins aient demandé que les menottes soient enlevées en raison des risques qu’elles engendraient pour la santé de la prisonnière, celles-ci n’ont pas été ôtées, sous prétexte de l’application de la loi, qui du reste n’est pas appliquée. En effet, en raison de son état de santé, Güler Zere doit être libérée selon cette même loi! L’avocat rappelle qu’ils n’attendent ni privilèges, ni traitement spécial, ni compassion, mais simplement l’application de cette loi et la reconnaissance du droit à la liberté pour Güler Zere.

La campagne internationale pour la libération de Güler Zere se poursuit. Le rassemblement hebdomadaire devant les institutions européennes s’est tenu ce vendredi après-midi avec une délégation de notre Secours Rouge.

Rassemblement pour Güler Zere

Dix-huit personnes avaient été interpellées dimanche après-midi lors d’une violente manifestation anticarcérale dans le centre de Poitiers. Huit d’entre elles ont été jugées en comparution immédiate hier. Au terme d’une audience qui a duré plus de huit heures, et 45 minutes de délibération, trois personnes ont été condamnées à des peines de prison ferme, les cinq autres à des peines avec sursis. Une neuvième personne, mineure, comparaîtra devant le tribunal pour enfants de Limoges.

Les avocats ont réagi de manière virulente au verdict de la Cour: ‘C’est une parodie de justice. Je n’ai jamais vu ce type de condamnation pour un délinquant primaire, au casier vierge et qui a jeté une pile ne blessant personne.‘ Le ministre de l’Intérieur avait en effet fait le déplacement pour constater les dégâts et affirmer qu’il souhaitait que le justice sanctionne, et durement, les casseurs. Les avocats des huit personnes condamnées disposent maintenant de dix jours pour faire appel.