Le Legal Team a produit un nouveau témoignage vidéo montrant clairement des CRS tirer à ‘tirs tendus’ à hauteur de visage et de poitrine des manifestants, ce qui est interdit par toutes les doctrines d’emploi et peut causer de graves blessures.

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Ian Tomlinson, 47 ans, décédé mercredi dernier pendant une manifestation contre le sommet du G20 dans des circonstances suspectes, a été violemment poussé sur le sol par un policier. Des témoins oculaires l’avaient déjà déclaré, mais une vidéo est venue confirmer ces dires.

La police britannique avait annoncé samedi que Tomlinson était décédé de mort naturelle. Version confirmée par l’Independent Police Complaints Commission (IPCC), qui a précisé mardi que le vendeur de journaux était mort à la suite d’une crise cardiaque. Tomlinson rentrait chez lui après sa journée de travail et s’est retrouvé involontairement dans la manifestation.

Le journal britannique The Guardian a reçu des images d’un spectateur où l’on voit qu’un policier s’en prend violemment à Tomlinson. On voit ce dernier fuir un cordon de policiers, les mains dans les poches. Un des agents le poursuit et le pousse violemment sur le sol. Tomlinson fait une lourde chute et des spectateurs l’aident à se relever. Il s’en va hébété par le choc et, peu après, a une crise cardiaque.

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Une semaine après qu’un collégien ait été blessé au visage lors de la manifestation contre le verdict du procès Colonna, la tension est montée d’un cran ce samedi à Bastia. A l’appel des indépendantistes de Corsica Libera, plusieurs milliers de personnes (1.500 selon la police, 15.000 selon les organisateurs!) ont défilé dans les rues de la ville pour protester contre les violences policières. Seulement cette fois, c’est du côté des forces de l’ordre que l’on compte ses blessés. Dix membres au total. Parmi eux, quatre CRS sont grièvement touchés. Ils souffrent de brûlures ou de traumatismes crâniens provoqués par des cocktails Molotov et divers projectiles lancés sur les forces de l’ordre.

Il n’y a eu aucun blessé, ni aucune interpellation parmi les manifestants. Les affrontements se sont poursuivis dans la soirée entre des petits groupes de manifestants et les forces de l’ordre. Des panneaux de circulation ont été arrachés, des poubelles ont été incendiées et une agence de la banque Crédit Agricole a été saccagée. Un fourgon de police a également été endommagé par un explosif utilisé pour déterrer les souches d’arbres. Le bâtiment de La Poste a été couvert de tags.

Le cortège, composé de nombreux jeunes et précédé d’une voiture portant un drapeau à tête de Maure, l’emblème de la Corse, avait commencé à défiler vers 17 heures depuis le palais de Justice en direction de la préfecture, aux cris de ‘Yvan’, ‘Liberté’ ou ‘Assassins’ et au rythme de chants corses. Selon l’avocat du collégien blessé lundi, Jean-Guy Talamoni, également dirigeant de Corsica Libera, le jeune homme a été blessé par un tir tendu de grenade lacrymogène à faible distance et non par le tir d’une fusée marine de détresse comme l’affirment les autorités. L’avocat a précisé que le collégien était toujours hospitalisé à Bastia mais qu’il était sorti du coma et que son état de santé s’était amélioré.

Manifestation en Corse

Manifestation en Corse

Début des audiences, ce lundi à 14h50

Premier compte rendu:

Trois mis en examen français ont refusé la comparution immédiate. Le procureur n’a pas donné ses conclusions sur ce refus. Un autre français, à qui il est reproché d’avoir été en possession d’un lance pierre dans la poche, a accepté la comparution immédiate. Les conditions légales de la garde à vue n’ont pas été respectées; le tribunal est passé outre prétextant des conditions ‘exceptionnelles’. Le procureur a requis 140 heures de travaux d’interêts généraux ou trois mois de prison. Les prévenus allemands sont dans une salle à part. L’entrée du tribunal a été refusée à la Legal Team, sous prétexte d’un manque de place, ce qui s’est avéré être faux. La Legal Team a finalement pu acceder à l’audience.

Deuxième compte rendu:

Audience en comparution immédiate des prévenus allemands. Un français est accusé d’avoir jeter des cailloux. Des policiers ont déclaré l’avoir reconnu. Le procureur requiert un an de prison ferme. Un deuxième allemand est accusé d’avoir été en possession d’une hache lors de son interpellation. Le procureur requiert six mois de prison ferme. Un troisième allemand est accusé d’avoir été en possession d’une barre de fer et d’un tee-shirt avec une inscription d’un homme cagoulé lors de son interpellation. Le procureur requiert neuf mois de prison ferme et cinq ans d’interdiction de séjour en France. Le procureur a attaqué la Legal Team dans son principe à de nombreuses reprises lors des audiences. Un allemand est condamné à six mois de prison ferme (attente de confirmation). Évacuation du tribunal et deux interpellations dans le tribunal. Les interpellées, après avoir été mises à l’écart parce qu’elles refusaient de sortir de la salle d’audience, ont été relâchées rapidement.

Troisième compte rendu:

La Legal Team n’a pas pu rentrer dans la salle d’audience, seule la presse officielle a pu y entrer. Un français est accusé d’avoir été en possession d’une cagoule et d’une arme de sixième catégorie. Le procureur demande trois mois de prison ou 140 heures de travail d’interet général. Tout le plaidoyer du procureur a tourné autour du ‘pense-bête juridique’ qu’il accusait d’être une incitation à l’émeute. 40 personnes en soutien devant le tribunal.

Quatrième compte rendu:

L’audience de la personne de nationalité francaise accusée d’avoir été possession d’un couteau est renvoyée au 5 mai. Il est requis six mois contre la personne de nationalité française accusée d’avoir été en possession de cailloux dans la poche. Il est condamné à trois mois de prison ferme. Il est ressorti libre du tribunal. Il est requis six mois avec sursis contre la personne de nationalité française accusée d’avoir été en possession d’une cagoule. Elle est condamnée à six mois de prison avec sursis. Elle ressort libre. Les trois personnes de nationalité française qui ont refusé la comparution immédiate sont maintenues en détention. L’audience est renvoyée au 5 mai. Il est requis contre la personne de nationalité française accusée d’avoir été en possession d’un lance-pierre six mois avec sursis. Elle est condamnée à six mois avec sursis. Elle ressort libre.

Arrestation à la manifestation de Strasbourg

Arrestation à la manifestation de Strasbourg

Suite à la manifestation interprofessionnelle parisienne du 19 mars ayant réuni 350.000 personnes et dont la dispersion était prévue place de la Nation, et alors que plusieurs milliers de manifestants étaient encore sur la place, la police a procédé a des charges de dispersion alors que l’énorme manifestation se terminait tranquillement. Un dispositif policier impressionnant était en place et les accès au métro comme à la place étaient condamnés: en fait, tout cela ressemblait à la mise en place préméditée d’une véritable souricière. Les jeunes restés sur la place à écouter de la musique se sont fait gazer et charger. En moins d’une heure, 300 personnes étaient arrêtées et 49 sont passées de la simple interpellation à la mise en examen: tout semblait organisé pour accélérer les procédures ‘judiciaires’. Aux arrestations musclées s’ajoutent les violences contre des dizaines de jeunes manifestants sur la place et aux abords du lieu de dispersion. Les personnes poursuivies seront jugées les 6 avril et 4, 5, 9 et 22 mai pour violence avec arme par destination à l’encontre de personnes dépositaires de l’ordre public, outrage, rébellion…

Plusieurs milliers de personnes ont finalement manifesté contre le sommet de l’Otan à Strasbourg. Plusieurs milliers d’entre elles l’ont fait de façon extrêmement offensive, s’attaquant à plusieurs intérêts capitalistes et étatiques. Le trajet autorisé de la manifestation promenait ceux-ci dans une zone industrielle déserte. Non seulement les organisateurs pacifistes avaient fini par l’accepter, mais ils ont même accepté qu’il soit mis un terme à la manifestation, tant ils préféraient passer pour des ‘interlocuteurs valables’ auprès des autorités plutôt que d’être accusé de complaisance envers les manifestants violents.

Les affrontements ont duré toute la journée de samedi. Un ancien poste frontière a ainsi été incendié, ainsi que l’hotel Ibis où résidait la délégation officielle belge au Sommet de l’OTAN. Les manifestants et les policiers se sont rudement affrontés: pierres et cocktails Molotovs contre stun-grenades (grenades qui produisent énormément de lumière et de son, destinées à tétaniser les manifestants proches et à intimider les manifestants plus éloignés), lacrymogènes (tirés du sol ou d’hélicoptère), autopompes-blindées et flash-ball.

Il y aurait eu 49 blessés légers, dont 15 parmi les policiers et gendarmes et un journaliste. Il y a eu 300 interpellations et le substitut du procureur à Strasbourg a indiqué qu »une poignée‘ sur ‘une bonne dizaine‘ de manifestants interpellés par la police et en garde à vue doivent être jugés en comparution immédiate lundi. La veille, 300 autres manifestants avaient été interpellés et 105 parmi eux placés en garde à vue.

Manifestation à Strasbourg

Action contre les caméras à Strasbourg

Policiers à la manifestation à Strasbourg

Manifestation à Strasbourg

Pour lire le détail des questions relatives à la répression à Strasbourg

Manifestation à Strasbourg
Action contre les caméras à Strasbourg
Policiers à la manifestation à Strasbourg
Manifestation à Strasbourg

Trois cents interpellations ont eu lieu après les incidents qui ont éclaté à Strasbourg, jeudi après-midi, entre la police et des manifestants opposés au sommet de l’Otan. Au total, 70 – sur les 105 du départ – sont encore en garde à vue ce vendredi matin. Le parquet local a donc remis en liberté une trentaine de personnes qui étaient poursuivies pour participation à un attroupement armé et violences avec armes par destination. Selon le Legal Team de Strasbourg, quatre à cinq personnes pourraient être jugées en comparution immédiate, une information non confirmée de source judiciaire. ‘Les personnes interpellées viennent de toute l’Europe‘, d’après un porte-parole de la Legal Team.

Plusieurs centaines de manifestants avaient quitté, jeudi, le village autogéré du contre-sommet pour se diriger vers le centre-ville, distant de 6 kilomètres. Les policiers leur ont barré le chemin en grand nombre, appuyés par un hélicoptère. Ils ont fait usage de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes-aveuglantes et ont repoussé les manifestants jusqu’à une zone forestière et industrielle. Les vitres d’une caserne, ainsi que des abribus ont été brisés, quelques poubelles ont été incendiées et le commissariat du quartier du Neuhof, fermé à ce moment-là, a été attaqué. Un photographe allemand de l’agence DDP a été blessé alors qu’il couvrait l’évènement dans le quartier du Neuhof. Rapidement conduit à l’hôpital hier soir, ‘il a reçu une balle en caoutchouc dans le ventre‘, selon le chef du service photo de l’agence DDP. La grande manifestation aura lieu ce samedi. On attend 60.000 manifestants auxquels feront face près de 10.000 policiers et gendarmes appuyés par des unités d’élite de la police et de la gendarmerie et 200 policiers allemands.

Manifestation à Strasbourg

Manifestation à Strasbourg

Une vingtaine de personnes (des progressistes kurdes et turcs, des militants de la cause des sans-papiers et des membres du Secours Rouge) ont participé au rassemblement pour Caner Altintas. Ce militant kurde a quitté la Turquie en raison de la répression. En Europe, il a continué son activité militante en écrivant des articles pour la presse du PKK ou du MLKP. Caner a déposé une demande d’asile, d’abord en Allemagne, puis en Belgique. Mercredi 18, il s’est présenté au CGRA pour consulter son dossier. On lui a notifié son expulsion et conduit au centre fermé 127bis. L’expulsion serait projetée ce jeudi matin.

Manifestation pour Caner Altintas

Manifestation pour Caner Altintas

Des manifestants protestant contre le sommet du G20 à Londres ont brisé mercredi des vitres de locaux de la banque RBS, certains réussissant à pénétrer dans les bureaux avant d’être rapidement refoulés. La police anti-émeute, installée dans l’édifice de la banque, repoussait le petit nombre de manifestants encagoulés qui tentait d’y pénétrer. L’un d’entre eux a réussi à peindre à la bombe rouge le mot ‘voleur’ sur l’une des vitres. La manifestation, entamée en fin de matinée au coeur de la City, le quartier des affaires londonien, s’était jusqu’alors déroulée dans le calme, à l’exception de quelques brèves échauffourées avec la police. La police a mobilisé plus de 10.000 agents pour les deux jours menant au sommet du G20 de Londres, jeudi. Scotland Yard a confirmé dans un communiqué qu’un ‘certain nombre d’objets ont été lancés sur des policiers‘.

Royal Bank of Scotland, autrefois un des établissements les plus prestigieux de la City, est détenue majoritairement par l’Etat britannique depuis l’automne dernier, après avoir reçu une vingtaine de milliards de livres d’aides publiques. La banque, plombée par la crise financière et l’acquisition ruineuse de la banque néerlandaise ABN Amro, a enregistré une perte record pour une entreprise britannique en 2008, 27 milliards d’euros. Son ex-patron, Fred Goodwin, est au coeur d’un scandale depuis la révélation qu’il s’est vu octroyer une retraite dorée de 800.000 euros par an, à l’occasion de son départ en octobre.

Vidéo de l’attaque contre la Bank of Scotland: