Le collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah a organisé, comme chaque année, un rassemblement devant la centrale pénitentiaire de Lannemezan à l’occasion de l’anniversaire de son arrestation, en octobre 1984. Aujourd’hui âgé de 71 ans, Georges Ibrahim Abdallah est libérable depuis une vingtaine d’années…  Samedi 22, ce sont donc plus de 1000 personnes qui ont manifesté devant la prison de Lannemezan où est détenu Georges Abdallah. Grâce à la mobilisation de très nombreuses organisations venant de différentes villes, ce fut une très belle marche en soutien à ce militant communiste libanais emprisonné en France depuis 1984 pour son engagement résolument anti-impérialiste. En arrivant devant les portes de la prison de Lannemezan, la foule a scandé « Georges Abdallah, tes camarades sont là » en allumant des feux d’artifices afin d’être vus et entendus jusque dans l’intérieur du centre pénitentiaire.

Ce weekend à Saïda et Beyrouth au Liban, plusieurs rassemblements étaient organisés pour la libération de Georges Abdallah emprisonné en France depuis 1984. De nombreuses organisations palestiniennes et libanaises étaient présentes aux côtés de la famille de Georges Abdallah afin de dénoncer le maintien en détention de celui qui est devenu le plus ancien prisonnier politique d’Europe. L’ancien prisonnier et leader de la résistance libanaise Anwar Yassine était également présent à Saïda. D’autres initiatives ont eu lieu à Hambourg, à Charleroi, à Montréal et ailleurs

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Lire ici (en trois langues) la Salutation d’un prisonnier de l’Organisation d’action anarchiste en Grèce pour les événements de solidarité internationale avec  George Abdallah

 

 

Une étudiante de l’école normale rurale de Panotla est en état de mort cérébrale depuis l’après-midi du vendredi 21 octobre, quelques heures après les affrontements entre ses camarades de classe avec des policiers. Les affrontements ont commencé lorsque les étudiants ont tenté de bloquer l’autoroute El Trébol, près de l’autoroute Tlaxcala-Texmelucan, et que les agents ont essayé de les en empêcher. La jeune femme de 21 ans, qui était en septième semestre, a reçu un coup violent sur le crâne dans le cadre des affrontements entre les normaliens d’Ayotzinapa (Guerrero), et de Panotla (Tlaxcala) avec les policiers. Les policiers ont essuyés des jets de pierres et de cocktails Molotov. Quatre personnes ont été arrêtées et depuis libérées.

De violents heurts ont eu lieu à Ndjamena et dans plusieurs autres villes du Tchad, ce jeudi 20 octobre, entre les forces de l’ordre et des manifestants qui s’opposaient au maintien au pouvoir du président de la transition, Mahamat Déby, arrivé l’an dernier après la mort de son père, Idriss Déby, en avril 2021. Les violences ont éclaté lorsque certains ont commencé à ériger des barricades et ont incendié le siège du parti au pouvoir. Plusieurs centaines de personnes étaient sorties dans les rues de la capitale dès ce jeudi matin, même si la manifestation avait en effet été interdite par les autorités. Les premiers tirs ont commencé dès le milieu de la nuit dernière, et qu’aux premières heures du matin, les premiers tirs de grenades lacrymogènes ont retenti. Ensuite, ce sont des tirs à balles réelles qui ont été entendus, et ce pendant de très longues heures. Après une accalmie en milieu de journée, à l’heure de la prière, les manifestations ont repris en soirée. La police a été déployée, mais aussi l’armée, et en plus des forces de l’ordre, des hommes en civil à bord de voitures teintées ont été aperçus tirant sur des manifestants. Le chef du gouvernement a décrété un couvre-feu entre 18 heures et 6 heures du matin dans quatre villes : Ndjamena, Moundou, Doba et Koumra. Jusqu’au « rétablissement total de l’ordre ». Il a aussi annoncé la suspension de toute activité d’importants groupes d’opposition. La répression des manifestations a fait une cinquantaine de morts, surtout à Ndjamena, Moundou et Koumra, et près de 300 blessés.

 

 

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Les populations autochtones de Colombie sont fréquemment victimes de racisme et prises pour cibles par les groupes armés financés par les narcotrafiquants. Selon l’Organisation nationale indigène de Colombie, au moins 2 200 membres du peuple Embera ont été déplacés par les violences. Des centaines d’entre eux vivent dans des conditions précaires depuis 2020 à Bogota, où ils sont arrivés après avoir été chassés de leurs villages dans les départements de Choco (nord-ouest) et Risaralda (centre-ouest). Pendant des mois, ils ont campé dans le Parc National, au cœur de la capitale, avant d’être transférés en mai dans un foyer où ils vivent dans de mauvaises conditions, abandonnés des pouvoirs publics. Ils ont manifesté et affronté les policiers mercredi à Bogota, blessant 14 d’entre eux. 16 autres personnes, dont 11 fonctionnaires de la mairie de Bogota, ont également été blessées. Suite aux affrontements de mercredi, la police a publié une affiche avec des photographies de 18 des personnes impliquées dans les violences, et a offert une récompense d’environ 10 000 dollars pour des informations permettant de les interpeller.

Le président Gustavo Pedro a rendu visite aux policiers rossés par les autochtones

Des affrontements ont éclaté hier mardi 18 en fin de journée dans le cortège de la manifestation organisée par plusieurs syndicats pour réclamer une hausse des salaires et le respect du droit de grève. Près de 300.000 personnes ont manifesté (selon la CGT, 100.000 selon le ministère de l’Intérieur) à l’appel de la CGT, organisatrice avec FO, Solidaires, la FSU et les organisations de jeunesse Fidl, MNL, Unef et la Vie lycéenne. A Paris, le cortège – de plus de 70.000 manifestants selon la CGT, 13.000 selon la police – s’est élancé derrière une banderole appelant à des augmentations de salaires et au « respect du droit de grève ». Des incidents sont survenus en fin de journée, avec quelques vitrines brisées (ainsi un concessionnaire BMW) et des affrontements, notamment à coup de projectiles, entre des manifestants et les forces de l’ordre. Il y a eu onze interpellations à Paris, quatre en province. La CGT a elle déploré six blessés à la suite d’une charge policière. Au niveau national, pas moins de 150 manifestations ont été recensées à travers toutes les grandes villes de France.

 

Dans la matinée de lundi 17 octobre, au 32e jour du soulèvement, des étudiants ont manifesté notamment à la faculté dentaire, l’Université des sciences médicales et l’Université des sciences sociales de Téhéran, à la faculté de médecine d’Ardebil, l’Université Azad de Chahrekord, celle de Najaf Abad d’Ispahan, celle du Golfe Persique à Bouchehr, celle de Sari, et celle des Arts de Tabriz. Des agents en civil ont attaqué les étudiants d’Ardebil, mais ceux-ci se sont défendus. A Tabriz aussi, des affrontements entre les étudiants et les forces de sécurité a éclaté. À Machad, de jeunes insurgés ont mis le feu à un préfabriqué de la police. Dimanche soir, dans différents quartier de Téhéran, dont Ekbatan, Chouch, Kachani, Tajrish, Jordan, Niavaran, Chitgar, Tehranpars, Seyed Khandan, etc., les gens ont manifesté, allumé des feux et bloqué des rues. Dans la soirée de dimanche, diverses villes, dont Yazd, Ispahan, Machad, Karadj, Shahrekord, et d’autres ont été le théâtre de manifestations nocturnes, de slogans lancés depuis des immeubles et d’affrontements avec les forces répressives. A Ispahan, les jeunes ont bloqué des rues avec des feux tout en criant « à bas le tyran qu’il soit chah ou mollah ». À Yazd, les habitants de la région d’Imamshahr ont affronté les forces de sécurité et allumé des feux sur les routes. Quant aux travailleurs du pétrole d’Assalouyeh, d’Abadan et de Bandar Abbas, ils poursuivent leur grève en soutien au soulèvement.

A Téhéran, les familles des prisonniers ont manifesté devant la prison d’Evine pour protester contre la tuerie de samedi soir. On en sait plus sur ces événements. Alors que les prisonniers des quartiers 7 et 8 étaient en promenade, la Garde spéciale a déclenché une expédition punitive parce que les prisonniers politiques avaient scandés « à bas Khamenei ». Les gardes ont lancé des gaz lacrymogènes, tirés des balles réelles et des plombs et ont chargé les prisonniers à coups de matraque. Les gardes ont emmenés 50 prisonniers du quartier 8, où sont détenus les prisonniers politiques. 15 d’entre eux ont été emmenés à la clinique de la prison en raison de leurs nombreuses blessures et les autres ont été transférés à la prison de Gohardacht et dans des lieux inconnus. Dans le quartier 7, pour parer aux gaz lacrymogènes, les prisonniers ont usé de couvertures. Le quartier 7 a pris feu et plus de 60 personnes ont été tuées et blessées à la suite de tirs de balles réelles. Les prisonniers de quartier 4 (un mix de prisonniers sociaux et politiques) ont forcé la sortie de leur quartier. Les affrontements entre les prisonniers du quartier 8 et les gardes se sont intensifiés. Ces affrontements, ces tirs à plombs ou à belles de guerre, les slogans et les passages à tabac des prisonniers se sont poursuivis jusqu’à une heure et demie du matin. Jusqu’au lendemain, des prisonniers blessés ont non seulement été laissés sans soin, mais ont dû subir de nouveaux coups.

Une soirée d’information est co-organisée, ce vendredi 21 octobre à 19H, au Sacco-Vanzetti (54 chaussée de Forest, 1060 Bruxelles), par le Secours Rouge et le groupe La Lutte. Après un court rappel historique, un camarade iranien, communiste, membre du  Comité de défense de la lutte du peuple iranien, exposera la situation actuelle et répondra aux questions de l’assistance.

 

 

Samedi soir, au terme d’une nouvelle journée de manifestation contre le pouvoir en Iran, la prison d’Evin, au nord de la capitale Téhéran, s’est embrasée. La prison qui a toujours abrité dans des conditions affreuses des prisonniers politiques était pleine des manifestants arrêtés depuis le début du mouvement de contestation déclenché par la mort de Mahsa Amini. De nombreuses vidéos publiées dans la soirée de samedi montrent de hautes flammes et des panaches de fumée s’échapper du bâtiment, le tout sous les claquements des tirs d’armes à feu et des bruits d’explosion. On y entend aussi «mort au dictateur». Des détenus on été vu sur les toits. Les forces du NOPO (Forces spéciales des pasdarans), ont pris d’assaut la prison. Les gardiens ont lâché des chiens dans les quartiers de la prison pour attaquer les détenus. Les autorités ne reconnaissent que quatre morts parmi les prisonniers, prétendument en raison de l’inhalation de fumée causée par l’incendie et 61 blessés dont quatre dans un état grave. Des manifestations ont eu lieu dans la nuit en solidarité avec les détenus d’Evin, d’autres vidéos postées montrent en effet un important embouteillage sur la route menant à la prison.

Mercredi, 27e jour du soulèvement, a aussi été émaillé de grèves de commerçants, de manifestations d’étudiants, de lycéens et d’avocats, et dans les heures qui ont suivi, de manifestations et d’affrontements entre jeunes et forces répressives dans des dizaines d’endroits à Téhéran et dans le pays. Mercredi matin, la grève des commerçants et des bazaris s’est largement poursuivie à Sanandaj, Kermanchah, Baneh, Marivan, Sarpol Zahab, Boukan, Dehgolan, Saqqez, etc. Des parties des bazars de Téhéran et Machad ont rejoint la grève. Malgré les menaces et l’arrestation de commerçants, les forces de sécurité n’ont pas pu les contraindre à briser la grève. À Téhéran, les gens se sont rassemblés dans différents points et ils ont manifestés en scandant « à bas le dictateur ». Des accrochages ont éclaté avec les forces de sécurité et les agents en civil. Dans certains endroits comme la place Azadi, les agents ont tiré sur la foule.  Téhéran, un groupe d’avocats s’est rassemblé devant le bâtiment de l’Association du barreau et a scandé « libérez les prisonniers politiques ». Les forces répressives les ont chargés à coups de gaz lacrymogènes. D’autres manifestations ont eu lieu à Saqqez, Chiraz, Ispahan, Babol, Shahinshahr, Machad et Abadeh.

Au Kurdistan iranien, des manifestants ont affronté les forces de sécurité dans dix villes la nuit de mercredi 12 à jeudi 13. Quatre membres des forces de sécurité et trois manifestants ont été tuées à Sanandaj, chef-lieu de la province du Kurdistan iranien, Kermanshah et Mahabad. A Sanandaj, des Bassidji avaient attaqué des manifestants aux côtés d’unités de la police anti-émeutes. Des centaines de policiers anti-émeutes et de miliciens bassidji avaient été transférés d’autres provinces iraniennes pour affronter les protestataires. À Saqez, les Bassidji tirent sur les gens, les maisons, même si ce ne sont pas des manifestants. Les Bassidji, des volontaires qui constituent une force paramilitaire dépendant du corps d’élite des Gardiens de la révolution, pourraient se compter en millions, avec un million environ de membres actifs. À Sanandaj,des centaines de policiers ont été déployés et des unités anti-émeutes ont fouillé des habitations et arrêté des jeunes  en masse. À Kermanshah, deux personnes ont été tuées par des tirs à balles réelles des forces de l’ordre. Trois membres des forces de sécurité ont également été tués dans la ville, et une quarantaine d’autres blessées. Un quatrième membre des forces de sécurité a également été tué à Mahabad, et un manifestant a péri sous les balles des policiers à Sanandaj.

Rassemblement de solidarité avec les insurgés iraniens ce samedi à 14H30 place du Trône, à 1000 Bruxelles

 

Plusieurs milliers de personnes ont défilé lundi 10 octobre à Port-au-Prince, traversant l’entrée du centre-ville de Cité Soleil. Le cortège protestait contre la vie chère, l’ajustement des prix des produits pétroliers, le Premier ministre Ariel Henry et l’envoi d’une force armée demandée par les autorités pour résoudre la crise humanitaire. Au carrefour de l’aéroport, « Kafou Rezistans », les manifestants de Cité Soleil ont été rejoints par d’autres manifestants partis du Champ de Mars. Au niveau de Delmas 40, les forces de l’ordre ont tenté de disperser la foule à coup de gaz lacrymogène. Les manifestants ont résisté et ont progressé jusqu’à Delmas 48 où les unités anti-émeutes les ont repoussé. Des manifestants ont alors attaqué des entreprises et des maisons privées et enfoncé la barrière d’un hôtel. Les policiers ont tiré à balles réelles à deux reprises sur les manifestants de Cité Soleil. Deux militants ont été tués à Simon Pelé. Une jeune femme a été tuée d’une balle à la tête non loin du bureau de l’ONA à Delmas 17. Au moins 4 personnes ont été transportées d’urgence à l’hôpital à cause de blessures par balles.

 

Ce mardi, près de 150 élèves du lycée Joliot-Curie de Nanterre avaient organisé un blocus, après avoir manifesté pacifiquement une première fois lundi. Ils protestaient contre la mutation d’un enseignant syndicaliste. La police est intervenue sur les lieux et ont fait usage de matraques et de gaz lacrymogène. Vers 11 heures, soit quatre heures après les premières fouilles, les policiers présents ont à nouveau chargé les élèves d’une violence inouïe. Ils ont essuyé des jets de projectiles et des tirs de feux d’artifices. 14 personnes (dont dix lycéens de l’établissement) ont été interpellés et placés en garde à vue. A la suite de quoi des parents se sont rassemblés mardi soir devant le commissariat de Nanterre pour exiger leur libération (photo). Le maire de la ville a lui reçu certains parents. Cinq interpellés étaient toujours en garde à vue ce mardi pour « attroupement armé par des individus masqués, outrages et violences volontaires aggravées par armes, en réunion et sur personne dépositaire de l’autorité publique ».