Mardi 20, les combattants maoïstes capturaient un officier de police. Ils ont proposé au gouvernement un échange entre la libération de ce prisonnier et la libération de quinze militantes détenues par les forces du régime. Ce 22 octobre, les quinze femmes ont été libérées sous caution par le tribunal de Jhargram. Conséquemment, la guérilla maoïste a libéré l’officier de police.

Au début du mois, plusieurs collectifs français avaient adressé un courrier conjoint au préfet de la région Nord – Pas de Calais dans lequel ils revendiquaient un titre de séjour à Shova Gajurel. Se retranchant derrière les différents refus de l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides), de la commission de recours aux réfugiés et du tribunal administratif de Lille de lui octroyer le droit d’asile, le préfet a refusé d’examiner la demande de titre de séjour de Shova Gajurel.

Les autorités policières de la Direction Contre le Terrorisme du Front Policier Huallaga ont annoncé hier samedi l’arrestation du ‘camarade Javier’, autrement dit Rubén Valle Rojas, 30 ans. Le prisonnier collabore avec la police au moins en ce qui concerne les actions auxquelles il a lui-même participé, comme l’exécution de Deodora Espinoza, Présidente de l’Association régionale des planteurs de coca. Au moment de son arrestation, Valle Rojas transportait dans un mototaxi des munitions pour Kalachnikov et de la mèche à dynamite. Présenté comme un actif militant d’un colonne du Parti Communiste du Pérou active dans le Haut Huallaga, qui a à sa tête comme responsable en second du Parti le ‘camarade Rubén’.

Ruben Valle Rojas

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Ruben Valle Rojas

La police de l’Etat du Chhattisgarh affirme avoir arrêté neuf combattants maoïstes dans la région du Bahar. Les policiers auraient saisis quatre armes à feu et de nombreuses publication du Communist Party of India-Maoist (CPI-M, clandestin). Les arrestations auraient eu lieu la nuit de jeudi à vendredi à Babri Kokaobhata et à Chamai, des localités de la région forestière du Bastar. La police interroge ces prisonniers sur plusieurs exécutions et expropriations. Selon la police, îl n’y aurait pas moins de 10.000 maoïstes actifs dans cette région de 40.000 kilomètres carré. Certaines unités de guérilla maoïste étant même équipés de lance-roquettes et de mortiers.

Les forces de sécurité indiennes ont lancé ce vendredi une opération de contre-guérilla. En quelques jours, dans l’est du Maharashtra, les guérilleros ont tué 17 policiers et décapité un inspecteur de police qui jouait un rôle d’informateur. Le chef de la police supplétive, M.K. Sharma a dit aux journalistes qu’une quinzaine de maoïstes avaient été tués. La police de l’Etat de Maharashtra a reconnu que deux policiers avaient été blessés dans un échange de coups de feu avec des guerilleros maoïstes dans une forêt du Bhamragarh Taluka (district de Gadchiroli).

L’agence Press Trust of India a annoncé qu’entre 100 et 200 guérilleros maoïstes ont tués 17 policiers dans le district de Gadchiroli (le district le plus oriental de l’Etat de Maharashtra). Les combats auraient duré trois heures. La police de l’État du Maharashtra a toujours eu fort à partie avec les guérillas maoïstes du Gaddchiroli. Des dizaines de policiers ont été tués et plusieurs opérations de grande envergure ont déjà eu lieu. Selon la presse indienne, c’est une femme, âgée de 44 ans, l’ex-étudiante universitaire de l’État d’Andhra Pradesh qui commande la guérilla du Maharshtra depuis la mort au combat de l’ancien l’année passée. Des femmes occupent plusieurs postes clé de cette guérilla.

L’Etat indien va en effet mener d’ici une semaine – 10 jours une gigantesque campagne contre la guérilla. L’opération de type ‘search and destroy’, appelée « Operation Green Hunt », mobilise quasiment 100.000 hommes.

Carte de l’Inde

Depuis des années, des milliers de guérilleros maoïstes se battent contre la souveraineté du pouvoir étatique indien. Mais leurs actions, de plus en plus violentes, ont franchi un degré supplémentaire avec la découverte d’un policier décapité par des rebelles présumés dans l’État du Jharkhand (est).

Le ministre indien de l’Intérieur, P. Chidambaram, a déclaré mercredi que les maoïstes devaient ‘prendre le chemin de la démocratie et du dialogue’ sous peine d’une opération militaire d’envergure. Selon le quotidien Hindustan Times, une offensive pourrait avoir lieu après le 17 octobre, date de la fête de Diwali (fête des lumières) célébrée dans tout le pays.

165 des 600 départements du pays seraient, à des degrés divers, sous l’influence de 10.000 à 20.000 guérilleros maoïstes que les Indiens appellent les ‘naxalites’. Les maoïstes mènent la lutte armée contre de grands propriétaires terriens et les sociétés minières, pour la défense des paysans sans terre et des tribus dans des États indiens où la puissance publique (éducation, santé, infrastructures) est quasiment inexistante.

La semaine dernière, seize personnes ont été tuées au cours de l’attaque d’un village par des maoïstes dans l’État du Bihar (est), après un différend sur la propriété de terres agricoles. Environ 800 personnes ont trouvé la mort en 2007 dans des violences liées à la guérilla maoïste et à la répression de l’Etat indien, et l’on compte déjà 580 morts cette année.

Le 10 octobre 1981, lors de la dictature militaire, un an après le coup d’Etat de l’OTAN en Turquie, dans le hameau de Derê Garedesi (Kale Deresi), les militaires sont venus chez M. Seyfi Firik, où se trouvent 2 de ses fils, Ekber et Behzat, en vacances, de retour de ses études. Les soldats prennent le thé, et demandent à ce que Bezhat les guident sur leur chemin. Ekber se propose, puisque Behzat, étudiant, ne vivant plus au hameau, ne connaît plus aussi bien les chemins du pays.

Les soldats emmènent néanmoins de force Behzat, 20 ans. Alors qu’ils cheminent, Ekber les rejoint, ne souhaitant pas laisser seul son frère avec la troupe. Un officier et quelques soldats sont menaçants, frappent les deux frères alors qu’ils marchent vers Hozat, dans la forêt de Kale. Le soleil se couche dans la vallée, la troupe s’arrête, prépare un feu, ligote séparément les deux frères à deux arbres. Ekber est aveuglé avec un bandeau. L’interrogatoire de Behzat commence, à propos de combattants clandestins du Dersim. L’officier Aytekin Içmez demande où sont les ‘terroristes’, combien ils sont, etc. Behzat ne peut répondre. La troupe commence à le torturer, en chauffant à blanc leurs poignards et en incisant la peau, les yeux, en le brûlant sur tout le corps. Behzat hurle, la troupe lui projette de la braise incandescente, lui brûle les pieds. Ekber a témoigné: après s’être débarrassé de son bandeau, avoir assisté aux exactions, entendu les hurlements de son frère, et s’être évanoui. A son réveil, il entend l’officier donner l’ordre d’achever Behzat, entend un coup de feu et voit par la suite le cadavre de son frère. Il perd connaissance à nouveau. Seul le sous-officier Hüseyin Necatigiller s’oppose aux tortures, mais en vain.

Dans la soirée, la troupe reprend son chemin, et jette Ekber, encore inconscient, à proximité de chez lui. Lorsqu’il reprend conscience, il avertit sa famille et les habitants du hameau, et les conduit jusqu’au lieu du drame. Ils retrouvent le corps sans vie brûlé, mutilé de Behzat. La famille Fikir porte plainte. Une enquête commence, mais sans résultat. Environ 5 années plus tard, dans une émission de télé en direct, Kamer Genç, député de Tunceli, demande au premier ministre Turgut Özal d’ouvrir le dossier Firik. Environ 5 années plus tard, un procès s’ouvre, et aboutit à la condamnation de l’officier Aytekin Içmez. Celui-ci ne purgera jamais sa peine et sera amnistié. En 1994, la famille Firik abandonne son hameau et s’installe non loin, au village de Hülükusagi. L’armée turque brûle ce village cette même année, expulse et disperse les habitants.

Le 28 septembre 2009, soit quasiment 28 ans jour pour jour après la mort de Behzat, une unité armée de l’une des deux guérillas marxiste-léniniste-maoïste (en l’occurence HKO – Armée Populaire de Libération) a exécuté Aytekin Içmez, l’officier tortionnaire et assassin, dans sa maison de Bursa.