Aux Philippines, le 6 février 2010, 43 personnels médicaux ont été arrêté par des militaires et des policiers, dans la ville de Morong (province de Rizal). Parmi ces personnes figurent deux médecins, un infirmier et deux sages-femmes, et surtout des travailleurs et travailleuses de santé communautaire. La situation sanitaire est, dans l’archipel, déplorable et la population, dans les villes comme dans les campagnes, a largement recours à ces « personnels de santé communautaire », des bénévoles formés aux premiers soins et aux médecines traditionnelles (phytothérapie, massages et acupuncture notamment). Lors de leur arrestation, les 43 suivaient une formation à l’intervention en l’absence d’équipements médicaux. Leur formation était sponsorisée par deux ONG connues et reconnues pour leur engagement dans la santé communautaire.

Les militaires ont accusé les 43 d’être des membres de la Nouvelle Armée Populaire (NPA). Pendant leur détention dans le Camp de Capinpin à Tanay, les militaires les ont soumis à des tortures psychiques, physiques et à caractère sexuel. Suite à cela, cinq des travailleurs de santé communautaire sont devenus des « témoins de l’Etat » à charge contre leurs collègues. Ce n’est pas la première fois que des personnels de santé communautaire sont, aux Philippines, accusés d’être membres de la guérilla communiste et cette répression s’inscrit dans la logique de lutte contre-insurrectionnelle menée par l’État philippin dont sont victimes les communautés les plus pauvres.

Depuis l’arrestation des 43, de nombreuses manifestations ont, aux Philippines, demandé leur libération. Elles ont permis que leurs proches puissent les visiter. Maintenant, 38 des 43 sont détenus dans le Camp militaire de Bagong Diwa et attendent une décision de la Cour Suprême des Philippines. Un appel à la solidarité internationale est lancé.

Manifestation pour la libération des 43 de Morong

lien de la campagne internationale: « Free the health workers »

Manifestation pour la libération des 43 de Morong

Ce dimanche, les forces de sécurité ont reçu un tuyau leur signalant la présence de guérilleros dans le village de Ghritakham située au Bengale occidental. Elles se sont immédiatement ruées au lieu mentionné et y ont été accueillies par les tirs maoïstes qui ont tenté de défendre leur poste. La fusillade a duré plus de cinq heures et a fait quatre morts, dont trois guérilleros, qui ont été emmenés par les autres combattants au moment de leur fuite. La police a saisi des armes et des munitions sur les lieux. Cette nouvelle offensive des forces de sécurité est la troisième en deux semaines dans cette région. Le chef de la police a déclaré: ‘Nous avions mené ce type d’action par le passé, mais maintenant, la qualité des informations qui nous sont fournis s’est singulièrement améliorée, et le réseau de renseignements s’est renforcé’.

Dans une déclaration envoyée à certaines maisons de presse hier, le CPI(maoïste) a affirmé qu’il allait ‘se lever comme un poing pour éjecter les MNC (Compagnies Multinationales) hors du pays. La déclaration répète également que la mission des maoïste est e balayer les ‘régimes traitres et pourris’ du Centre et des états. Les naxalites disent que vu que les activités minières des sociétés n’ont pas bénéficié aux tribaux, il est justifier de lancer une lutte armée. Cependant, les rapports du gouvernements continuent à affirmer que les dirigeants locaux des groupes insurgés extorquent régulièrement des sommes énormes aux mineurs pour les autoriser à mener leurs affaires.

La tirade contre les MNC arrive dans le contexte du verdict de la tragédie du gaz de Bhopal. Lançant une attaque cinglante contre le gouvernement et les entreprises en Inde, le porte-parole des naxalites a dit: ‘Nous appelons toutes les forces démocratiques à s’unir, à s’opposer et à résister de manière militante à la vente continue des intérêts du pays aux requins impérialistes. Le temps est compté. Si nous n’agissons pas collectivement contre les politiques désastreuses du gouvernement traitre de l’UPA et les divers gouvernements d’états, nous ne pourrons pas empêcher l’ensemble de l’Inde de devenir un Bhopal’. Les insurgés ont également exigé que les capitaux de Dow Chemicals soient confisqués et que le criminel soit obligé de nettoyer le site de Bhopal de ses matériaux toxiques. Ils ont également repris une autre exigence populaire, qui est que Dow soit obligé de payer une compensation aux 500.000 victimes, exprimant leur plus profonde angoisse concernant les conditions auxquelles sont confrontées les centaines de milliers de personnes de Bhopal. Ils affirment que l’homme ordinaire n’obtiendra jamais justice de la part des ‘soi-disant tribunaux ou partis de la classe dirigeante, que ce soit le Congrès, le BJP ou la soi-disant gauche’. Accusant le Congrès ainsi que la BJP des crimes commis par ‘les requins des MNC tels que ceux de Union Carbide’, Azad a visé le gouvernement, l’accusant de dérouler ‘le tapis rouge, signant des MOU, accordant des concessions extraordinaires telles que la gratuité de la terre, de l’eau, de l’énergie et des taxes de vacances, et d’interdire les activités syndicales légitimes’.

Un affrontement a eu lieu ce vendredi lorsqu’une patrouille de l’armée s’est retrouvée face à des guérilleros de la NPA à Guihulngan, à 570 kilomètres au sud de Manille. Quatre soldats ont été blessés durant le combat.

Un autre affrontement s’est soldé par la mort de cinq rmaoïstes dans la ville Cateel de province(domaine) Orientale Davao en Philippines du sud, toujours vendredi. L’affrontement a éclaté quand environ 50 guérilleros, embarqués à bord de deux camions ont fait un raid sur un avant-poste de police. Trois policiers ont été blessés dans le combat.

Trois journalistes et autant de militants d’une organisation pour les droits de l’homme ont été interpellés dans un village du Bengale occidental mardi, suspectés de s’être rendus dans un village pour y rencontrer des maoïstes. Les journalistes ont depuis été libérés mais les militants sont été accusés d’avoir violé les ordres d’interdiction d’entrer sur le territoire. Les forces de sécurité avaient encerclé le village après avoir reçu l’information que des maoïstes s’y trouvaient. Le commissaire de police affirme que les trois militants se trouvaient dans le village depuis trois jours, qu’ils ont assisté à plusieurs réunions d’un comité local « soutenu par les maoïstes » (ce qui est contraire à la loi) et qu’ils lui auraient fourni un soutien financier. De son côté, le comité dont il est question dénonce, outre l’arrestation de ces six personnes lors de cette attaque surprise, celle de 72 villageois.

Les forces de sécurité indiennes (une équipe mixte de la CRPF et de la police de l’Etat) ont mené une large opération durant 24 heures ce week-end à proximité de Bangdaon dans l’Etat du Jharkhand. La police affirme avoir tué une douzaine de guérilleros maoïstes, mais n’a pu présenter aucun corps. Les forces de sécurité ont détruit plusieurs camps maoïstes dans lesquels elles ont saisi des bombes artisanales ainsi que du nitrate d’ammonium (produit servant d’engrais qui, mélangé à du gazole, compose un explosif puissant). Un membre de la CRPF serait également décédé au cours de l’opération.

Après les arrestations de plusieurs militants du PCPA en début de semaine, ceux-ci étant soupçonnés d’être responsables du déraillement d’un train le 28 mai dernier, le porte-parole du CPI(maoïste) a réaffirmé que ni son parti, ni le PCPA qu’il soutient, n’en étaient responsables. Il a affirmé que si la direction du parti découvrait, après enquête, qu’un de ses membres était impliqué dans l’accident, il prendrait des mesures rigoureuses envers lui. Malgré ces deux déclarations, le gouvernement indien continue à accuser les maoïstes de cet acte de violence, accusation largement répercutée par l’ensemble des médias. Dans le premier communiqué datant du 1er juin, le porte-parole du CPI(maoïste) avait condamné cet acte et nié toute implication de son parti. Il affirmait également que la direction du parti allait mener une enquête stricte, mais qu’elle n’était aucunement responsable de cette action visant des civils. Il ajoutait: ‘le CPI(maoïste) exprime son profond regret d’un tel incident tragique … qui a eu lieu dans la nuit du 28 au 29 mai et qui est utilisé par le gouvernement du Bengale occidental, la police et les partis tels que le BJP et le CPI(marxiste) pour ternir l’image de notre parti. Durant deux jours après l’accident, la police n’a pas confirmé qu’une explosion avait eu lieu sur place, et a encore moins trouvé une preuve de l’implication des maoïstes. Cependant, ils ont avancé la théorie de l’implication maoïste avec l’argument que la région est un foyer maoïste et qu’à une époque, les maoïstes s’attaquaient aux trains’.

Selon des sources haut placées, le Ministère de l’Intérieur indien a préparé un document exposant dans les grandes lignes différentes options face à l’escalade de l’insurrection maoïste dans le Chhattisgarh ainsi que dans d’autres parties du pays. Une des propositions constitue à faire intervenir directement l’armée et la force aérienne pour s’attaquer au « problème naxalite ». La semaine dernière, le Ministre de la Défense a rencontré les trois chefs des services de sécurité pour évoquer la situation et leur a demandé leur point de vue sur la possibilité d’élargir le rôle des forces armées dans les opérations de contre-insurrection. Actuellement, l’armée assure l’entraînement des forces de police de l’Etat et du Centre, alors que la force aérienne fourni un soutien logistique au transport des troupes et du matériel. Certaines sources ont déclaré que l’armée et la force aérienne hésitent à jouer un plus grand rôle sur le terrain, craignant des dommages collatéraux. De plus, la présence de soldats dans les régions civiles pourrait entraîner un plus grand sentiment d’isolement parmi la population. Avec les maoïstes qui ont la sympathie des tribaux, l’inquiétude est que le mouvement de mettre des bottines militaires dans ces régions élargisse le fossé entre le gouvernement et les sections des gens dans les régions où même les infrastructures de base sont gravement insuffisantes. Un autre facteur est que toute action de contre-insurrection par les forces armées pourrait attirer une plus grande attention des organisations non-gouvernementales et d’autres militants, en parallèle avec la crainte que le dommage vis à vis du tissu social puisse être plus grave. La Ministère de la Défense continue à maintenir que la tâche de s’occuper des naxalites appartient à la police d’Etat, celle-ci étant mieux équipée pour agir sur ce terrain et dans ces conditions. Le Ministère de l’Intérieur a d’ores et déjà augmenté les capacités de la police, tant grâce à une formation spécifique pour combattre les guérilleros que par l’envoi de bataillons de la CRPF. Néanmoins, il continue à soutenir que le rôle de l’armée et de la force aérienne pourrait être augmenté, surtout depuis l’attaque contre les troupes de la CRPF dans le Dantewada en avril, et le déraillement récent du train reliant Calcutta et Mumbai qu’il continue à attribuer aux maoïstes malgré le fait qu’ils aient rejeté toute responsabilité lors de cet incident. Une décision définitive devrait intervenir prochainement.

La police judiciaire du Bengale occidental a arrêté mardi un dirigeant du Comité Populaire contre des Atrocités de la Police (PCPA), Sameer Mahato, pour sa participation présumée au déraillement de l’Express de Gyaneshwari près de Jhargram, le 28 mai dernier. Plus tôt, la police du Bengale occidental et les commandos de la Force d’Action Spéciale d’élite (SAF) avait arrêté quatre membres présumés du PCPA, Manoranjan Mahto, Rakal Barik, Rabindra Mahto et Bhonomali Mahato, pour le même motif. Rappelons que les maoïstes ont déclaré être étrangers à ce déraillement.

Cinq IED ont été découverts lors d’une opération menée par les forces de sécurité dans les collines de Badarmara. Elles y avaient été cachées, selon la police, dans cette zone forestière par les guérilleros maoïstes. Quatre boîtes contenant chacune un IED de 60 kg et un bidon dans lequel se trouvait 20 kg de matériel explosif ont été déterrés par les soldats et délivrés à la police. Au cours de la semaine dernière, les forces de sécurité ont saisi 306 kg d’IED dans le ‘corridor rouge’ ainsi que dans le Jammu et au Cachemire.