Des centaines d’indigènes et de partisans Mapuches ont défilé à Santiago lundi, marquant le jour de la rencontre des deux mondes. Ils appellent à la libération des prisonniers politiques Mapuches, à la fin du vol de terres et de la militarisation de leur territoire (connu sous le nom de Wallmapu). Les manifestants espéraient la mise en place d’une nouvelle constitution qui aiderait à résoudre ces problèmes. Le président Boric a abandonné le processus constituant au début de sa présidence et à choisi de maintenir la constitution de l’ère Pinochet, ignorant totalement les exigences historiques de la nation Mapuche. Plusieurs participants ont agité des drapeaux palestiniens marquant leur solidarité avec les peuples en lutte.

La marche a été confrontée à la répression policière, les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser les manifestants, ceux-ci ont riposté par des jets de pierre, frappé les véhicules de police avec des bâtons traditionnels. Plusieurs manifestants ont été interpellés.

Les juges du Tribunal fédéral d’Argentine ont prononcé des peines de 4 à 5 ans de prison contre les membres des forces de l’ordre qui ont assassiné le jeune militant Mapuche Rafael Nahuel. Les membres de la famille, ainsi que des membres d’organisations sociales et politiques, scandalisés par la légèreté des peines, ont pris d’assaut les barrières anti-émeutes Ils ont forcé le périmètre gardée par des agents de la police fédérale et les ont affrontés. 200 policiers fédéraux sont intervenus en renfort pour reprendre le contrôle. Rafael Nahuel, a été tué  par balles en novembre 2017 dans une opération lancée par les forces de sécurité argentines contre les indigènes résidant dans le sud du pays (voir notre article).

 

Cinq prisonniers politiques Mapuches sont en grève de la faim et de la soif. Quatre d’entre eux ont entamé le mouvement le 13 novembre et un autre le 18 novembre. La raison de cette lutte est la peine de quinze ans de prison qui leur a été infligée par la justice chilienne. Les condamnés dénoncent que le procès n’a pas respecté les garanties légales minimales. Ces militants politiques sont accusés d’avoir attaqué les intérêts de grandes entreprises capitalistes pillant le pays Mapuche.

Prisonniers politiques Mapuches

 

Comme tous les ans, une marche pour la Journée de la résistance indigène a eu lieu dans les rues de Santiago. Différents groupes sont arrivés hier matin sur la place Baquedano pour exiger la libération des prisonniers politiques mapuches. Sous le slogan « Ñielay ke malal taiñ weixan », « il n’y a pas de limites à notre résistance », les manifestants ont dénoncé la loi d’usurpation, la militarisation de la Macrozone Sud, les entreprises forestières et tous les projets extractivistes du territoire mapuche. Il y a eu plusieurs affrontements entre les manifestants et les carabiniers. Quatre manifestants ont été arrêtés.

Tôt dans la journée, des policiers et soldats ont arrêté deux Mapuche à bord d’un véhicule présenté comme volé, sur une route de la région du Biobio. Ce contrôle de circulation se faisait dans le cadre de l’état d’urgence ordonné par le gouvernement du président Sebastian Piñera depuis le 12 octobre dans quatre provinces du Biobío et dans la région voisine de La Araucania. Les deux régions sont engagées dans un conflit historique entre le peuple mapuche et l’État, auquel les autochtones réclament leurs terres ancestrales qui ont été cédées à des entreprises forestières et des grands propriétaires fonciers. L’arrestation a provoqué l’indignation d’un autre groupe de Mapuches qui manifestaient non loin contre la militarisation de cette zone. Ils ont tenté de libérer les deux hommes, ce qui a conduit à une confrontation au cours de laquelle deux Mapuches ont été tués par balles, trois blessés et trois arrêtés.

Etat de siège au pays Mapuche

Des affrontements ont éclaté, dimanche, entre manifestants et forces de l’ordre lors d’une marche pour les Mapuches, principal peuple autochtone du Chili, faisant une morte et 17 blessés, et entraînant une dizaine d’arrestations à Santiago. La «Marche pour la résistance mapuche et l’autonomie des peuples» a eu lieu au centre de la ville. A l’approche d’une des avenues principales de la ville, la police a tenté de disperser la manifestation avec des engins lanceurs d’eau et des gaz lacrymogènes. Les manifestants ont riposté à coups de bâtons, de jets de pierres et de tirs de feux d’artifices, dans des d’affrontements qui ont duré au moins 40 minutes. Une avocate de 43 ans, a été mortellement blessée un feux d’artifice tiré par un groupe de personnes cagoulées en direction du groupe de policiers à côté l’avocate se tenait.

Le leader traditionnel mapuche Celestino Córdova, condamné à 18 ans de prison en 2014 pour meurtre dans un procès controversé et émaillé de nombreuses irrégularités, va atteindre les 100 jours de grève de la faim. Mardi, Córdova a rendu public un message que beaucoup interprètent comme un adieu en raison de sa santé défaillante. Córdova et 26 autres prisonniers mapuche, également dans un état grave, maintiennent cette protestation pour exiger du gouvernement qu’il se conforme à la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail, qui devrait leur permettre de passer une partie de leur peine dans leurs communautés respectives. De nouvelles manifestations ont eu lieu dans le sud du Chili pour soutenir les prisonniers. Dans la ville de Cañete, dans la région de Bío Bío, une marche s’est achevée par des affrontements entre manifestants et policiers qui ont usé de gaz lacrymogènes et de jets d’eau. Au moins quatre personnes ont été arrêtées.

Mardi 4 juillet, des manifestations se sont déroulées à Lumaco, contre le racisme et en soutien aux prisonniers politiques Mapuche qui sont en grève de la faim depuis plus de 90 jours. Les quelques dizaines de manifestant·es ont brièvement occupé le pont de Lumaco. Les forces spéciales des Carabineros sont rapidement intervenues blessant au moins cinq personnes en leur tirant dessus à bout portant avec des plombs. La communauté mapuche ne cesse de manifester pour exiger la libération du « Machi » (autorité traditionnelle) Celestino Cordova et d’autres prisonniers politiques (voir notre article).

Les forces spéciales des Carabineros ont tiré sur les manifestant·es avec du plombs

Les forces spéciales des Carabineros ont tiré sur les manifestant·es avec du plombs

Quatorze personnes ont été arrêtées cet après-midi après les affrontements survenus à Bariloche suite à la décision de la la Cour fédérale d’extradition du militant Mapuche lonko Facundo Jones Huala. Les affrontements ont commencé dès cette annonce, devant le palais de justice, opposant les manifestants aux forces de sécurité composées de policiers de la PSA et de gendarmes. Les forces de l’ordre ont jeté des grenades lacrymogènes et tiré des balles en caoutchouc. La rue San Martin était enveloppée d’un épais nuage de gaz, tandis que les pierres volaient contre la police. Les manifestants ont couru vers le centre de Bariloche, où de nouvelles émeutes éclatèrent, ciblant notamment des agences de banques. L’intervention policière dans le centre a débouché sur14 arrestations.

Un des 14 arrestations à Bariloche

Un des 14 arrestations à Bariloche