Présenté et défendu par le ministre de l’emploi et des affaires sociales, le projet de loi organique relatif au droit de grève est en examen depuis le 28 juillet au Conseil de gouvernement. En cas très probable d’approbation, ce texte sera ensuite soumis aux parlementaires. Le projet de loi énumère les parties autorisées à appeler à la grève. Il s’agit d’abord du syndicat le plus représentatif au niveau de l’entreprise ou l’institution. Si cette condition n’est pas satisfaite, c’est le syndicat qui a le plus grand nombre de délégués. En dernier recours, en cas d’absence de toute représentation syndicale au sein de l’établissement en question, ce serait à la simple majorité des salariés d’appeler à cette grève.

Le texte interdit en principe aux employeurs de recourir à la sous-traitance pour pallier le manque d’effectif durant cette grève, mais si les salariés refusent d’assurer un « service minimum », les employeurs peuvent, sur ordre de justice, de recourir à d’autres salariés pour garantir la continuité des activités. Par ailleurs, en cas d’arrêt de cette grève d’un commun accord, la loi 23 interdit aux employés de mener une grève pour les mêmes motifs et ce, dans un délai d’une année suivant l’arrêt ou l’annulation de la grève. La loi interdit de grève: les magistrats, les militaires, les fonctionnaires (douaniers, policiers etc.) porteurs d’armes.

Manifestation gréviste au Maroc (archive)

Manifestation gréviste au Maroc (archive)

Myriam Amani a entamé une grève de la faim de 48 heures, de ce jeudi 23 juin au samedi 25. Cette grève pourrait devenir illimitée si sa situation ne s’améliore pas. Myriam Amani a été arrêtée le 19 juin avec 12 de ses camarades de lutte, suite à la manifestation des étudiants boursiers pour exiger le paiement de leur dû (voir notre article). Depuis ce jour, ces prisonniers politiques sont enfermés dans les deux prisons de Marrakech, celle de Boulmherz et d’Oudaya, où ils subissent au quotidien des humiliations, des exactions, des violences physiques et morales de la part du personnel des prisons.

Les prisonniers luttent pour le droit à poursuivre leurs études, à avoir accès aux livres de la bibliothèque, à une alimentation de base correcte, aux soins et à l’hygiène et enfin à un droit de visite des familles. C’est pour ces revendications que les étudiants détenus à Meknès poursuivent leur grève de la faim entamée au début de ce mois (voir notre article).

Rassemblement solidaire à Paris (archive)

Rassemblement solidaire à Paris (archive)

Toutes les universités du Maroc connaissent depuis plusieurs années des mouvements de lutte et de résistance pour contrer la politique antipopulaire et antisociale de l’Etat réactionnaire – politique qui passe notamment par la privatisation et l’exclusion des enfants du peuple de l’enseignement public. Dans ce contexte, nombreux sont les étudiants qui ont été arrêtés et condamnés à de lourdes peines lors de procès montés de toutes pièces. Parmi les derniers arrêtés, on trouve : Ikram Bourhim, Zakia Biya, Yassin Rahal, Ibrahim Kassimi, Hamza Alhamidi et Redouan Alallami. ils sont actuellement emprisonnés à la prison Toulal 2 et 3, à Meknès et ont entamé une grève de la faim ouverte à partir du 30 mai – en particulier pour arracher le statut de prisonniers politiques et pour un procès équitable dans les meilleurs délais.

Leur lutte s’inscrit aussi pleinement dans celle de tous les détenus politiques au Maroc et reprenne donc également leurs mots d’ordre, à savoir : libération de tous les prisonniers politiques sans condition ; abandon des charges et des poursuites montées de toutes pièces ; ’abandon de la militarisation de l’université et de la circulaire tripartite; droit de visite pour leur famille, pour les étudiants et pour tous ceux qui veulent ; visite durant toute la semaine ; amélioration des régimes alimentaires, le droit et l’accès au soin, à la santé et à l’hygiène ; fourniture de livres, le libre accès à la bibliothèque et aux livres de référence, aux journaux, à tout ce qui peut contribuer à l’étude ; droit à poursuivre ses études ; autorisation d’une utilisation libre du téléphone pour pouvoir communiquer avec l’extérieur ; autorisation aux promenades sur un temps suffisant et propice ; regroupement des prisonniers politiques dans une seule prison et dans les mêmes cellules ; fin de tout harcèlement et de toutes mesures d’exaction.

Les prisonniers politiques en grève de la faim à Meknès

Les prisonniers politiques en grève de la faim à Meknès

Quatre étudiants, au moins, ont été arrêtés à Marrakech suite à des affrontements qui ont éclaté entre les forces de l’ordre et les étudiants de la cité universitaire de Marrakech. On compte 25 étudiants blessés et une dizaine d’éléments de forces de l’ordre. À l’origine du conflit, une centaine d’étudiants défilant dans les alentours de la cité universitaire pour protester contre le retard de versement des bourses. Une intervention des forces de l’ordre les a obligés à rebrousser chemin vers la cité devant laquelle ils ont tenu un sit-in. Les forces de l’ordre sont alors revenues à la charge obligeant les étudiants à se réfugier à l’intérieur de la cité universitaire.

Les affrontements ont alors commencés, ils duré 6 heures, durant lesquelles les étudiants jetaient des pierres sur les forces de l’ordre afin de les empêcher de pénétrer dans l’enceinte universitaire pendant que les forces de l’ordre répliquaient par l’utilisation des camions antiémeutes équipés de canons à eau. Les étudiants arrêtés seront présentés le 21 mai devant le procureur du roi.

Les affrontements de Marrakech

Les affrontements de Marrakech

L’état de santé du prisonnier politique sahraoui, Yahia Mohamed ElHafed Iaaza s’est détérioré en raison des complications de la grève de la faim, qu’il mène depuis la date du 30 avril, dans une cellule individuelle à la prison locale d’Ait Melloul, au Maroc. Par ailleurs, le prisonnier politique sahraoui, Buamod a entamé depuis le 16 mai 2016 une grève de la faim de 48 heures depuis sa cellule à la prison de Taroudant (Maroc), en signe de solidarité avec Yahya Mohamed Hafed, et en protestation contre les mauvais traitements à son encontre.

Yahia Mohamed ElHafed Iaaza

Yahia Mohamed ElHafed Iaaza

Une délégation internationale, constituée de huit juristes français, belges et espagnols, s’est rendu mercredi au Maroc pour rencontrer les avocats marocains et sahraouis qui assurent la défense de civils sahraouis, prisonniers politiques, condamnés à perpétuité par un tribunal militaire pour avoir manifesté, à Gdeim Izik, contre l’occupation du Sahara occidental par le Maroc. La mission avait prévu également différentes rencontres avec les délégations diplomatiques de plusieurs pays ainsi qu’une conférence de presse à Rabat dans les locaux de l’Association marocaine des droits de l’homme, qui a subi, selon la même source, des pressions ayant empêché cette rencontre.

Les huit juristes internationaux ont été arrêtés puis relâchés mercredi à Rabat par la police marocaine, ont été expulsés ce jeudi du Maroc au motif de ‘‘menaces graves et imminentes à la sûreté du Maroc’‘. Au regard du droit international et des résolutions des Nations unies, le Sahara occidental ‘n’est pas un territoire marocain et le peuple sahraoui a le droit de revendiquer son autodétermination, ce qui est contesté par le Maroc qui occupe illégalement une partie du Sahara occidental depuis 40 ans.

Carte du Sahara occidental

Carte du Sahara occidental

Les autorités d’occupation marocaines exercent un siège militaire et médiatique sur les villes sahraouies occupées qui a été renforcé après la visité du secrétaire général de l’ONU aux camps de réfugiés sahraouis et les territoires libérés. Des milliers des agents de la police et les forces auxiliaires ont été déployées dans tous les quartiers des villes occupées du Sahara occidental, afin d’intimider et semer la terreur au sien de la population sahraouie.

Plus de vingt personnes ont été grièvement blessé par les forces marocaines hier dimanche qui dispersaient brutalement une manifestation pacifique de Sahraouis dans la ville occupe d’El Aaiun pour exprimer leur solidarité avec les prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim depuis trois semaines.

Répression à El Aaiun

Répression à El Aaiun

La cité universitaire de la faculté des lettres et des sciences humaines de Saiss à Fès a été le théâtre de nouveaux affrontements. De violentes échauffourées ont eu lieu entre les étudiants bassistes membre de la Voie Démocratique et les forces de l’ordre. Les affrontements ont éclaté après que les agents de l’ordre ont essayé d’obliger les étudiants à passer les examens de fin de semestre, malgré le boycotté. Des blessés ont été recensés dans les deux camps. Plusieurs étudiants auraient été interpellés toujours selon les étudiants. En signe de solidarité, les étudiants de la faculté de Dhar El Mahraz, ont boycotté les cours aujourd’hui. Ils dénoncent ainsi l’intervention des forces de l’ordre contre les étudiants de Saiss.

Affrontements à la faculté de Saiss

Affrontements à la faculté de Saiss

La réaction du gouvernement marocain à la dernière grève générale ne s’est pas fait attendre. Des administrations publiques ont déjà envoyé aux grévistes une «demande d’explication pour une absence injustifiée». C’est la procédure suivie par certaines administrations pour préparer les prélèvements sur le salaire des fonctionnaires, ayant pris part à la grève générale du mercredi 24 février. Le secteur de l’Enseignement, où le mouvement de débrayage a été largement suivi, a constitué la première étape de mise en œuvre de ces mesures arbitraires.

Les transports publiocs restés au dépot lors de la grève à Casablanca

Les transports publiocs restés au dépot lors de la grève à Casablanca

Emprisonnés depuis trois ans, les prisonniers politiques maoïstes étudiants marocains Aziz Elbour (détenus à la prison de Sale) et Mohamed Elmouden (détenu à la prison de Boulemharez), ont finalement été libérés. Ils faisaient partie du groupe d’une dizaine d’étudiants communistes qui avaient été condamnés fin avril 2013 à des peines de deux à trois ans de prisons pour « attroupement armé », « outrage à fonctionnaires » ou encore « dégradation de biens publics », suite à des manifestations à l »université Cadi Ayad à Marrakech.

Libération d’Aziz Elbour et de Mohamed Elmouden

Libération d'Aziz Elbour et de Mohamed Elmouden