Vendredi, les habitants de la ville de San Gregorio Atlapulco, dans la municipalité de Xochimilco, ont affronté la police de Mexico (CDMX), suite à un blocus qu’ils ont maintenu sur l’avenue Nuevo León en protestation contre les travaux qui ont provoqué une pénurie d’eau dans la zone. Ces travaux procèdent du Plan général de développement, qui est un instrument qui vise à définir les politiques sur 20 ans. En plus du détournement d’eau, les habitants soutiennent que ces chantiers sont plein d’irrégularités.

Une étudiante de l’école normale rurale de Panotla est en état de mort cérébrale depuis l’après-midi du vendredi 21 octobre, quelques heures après les affrontements entre ses camarades de classe avec des policiers. Les affrontements ont commencé lorsque les étudiants ont tenté de bloquer l’autoroute El Trébol, près de l’autoroute Tlaxcala-Texmelucan, et que les agents ont essayé de les en empêcher. La jeune femme de 21 ans, qui était en septième semestre, a reçu un coup violent sur le crâne dans le cadre des affrontements entre les normaliens d’Ayotzinapa (Guerrero), et de Panotla (Tlaxcala) avec les policiers. Les policiers ont essuyés des jets de pierres et de cocktails Molotov. Quatre personnes ont été arrêtées et depuis libérées.

Les enseignants de la Coordination nationale des travailleurs de l’éducation (CNTE) luttent pour la création de postes pour les enseignants de l’État du Michoacán. Lundi 3 octobre, lors d’une manifestation, ils ont envahi les voies ferrées du tronçon Lazaro Cardenas-Morelia dans la communauté de Caltzontzin, dans la municipalité d’Uruapan (Michoacán). La Garde civile est intervenue et des affrontements ont éclaté, faisant de nombreux blessés dans les deux camps. Les manifestants ont lancé des projectiles divers sur la Garde civile, y compris des engins pyrotechniques, blessant (légèrement) sept membres des forces de l’ordre. A la fin du mois de septembre, des enseignants du CNTE s’étaient déjà heurtés à des éléments de la Garde civile après avoir effectué au moins trois blocages de routes dans les municipalités d’Uruapan, de Chilchota et de Purépero.

Une manifestation a eu lieu mercredi, au cours duquel des orateurs ont dénoncé le fait que des militaires du 27e bataillon d’infanterie d’Iguala ont contribué à l’enlèvement et au massacre  des normaliens d’Ayotzinapa, le 26 septembre 2014. Des centaines de membres de la Fédération des étudiants paysans socialistes du Mexique ont lancé des dizaines de pétards ainsi que des pierres et défoncé, avec une camionnette appartenant à la société Sigma, la porte principale de la caserne du 27e bataillon d’infanterie. La véhicule a été incendié, d’autres portes ont été dégradées, et les murs tagués. Après environ 30 minutes d’affrontements, les manifestants sont retournés à Chilpancingo. C’est la deuxième fois, des normaliens d’Ayotzinapa attaquent une caserne dans le cadre des activités commémorant le huitième anniversaire de la disparition des 43 étudiants de l’école normale.

 

 

 

La justice mexicaine a ordonné vendredi l’arrestation de l’ancien procureur général du pays ainsi que de 64 policiers et militaires pour la disparition en 2014 de 43 étudiants de l’école normale d’Ayotzinapa. L’ex-procureur général Jesus Murillo Karam a été appréhendé à son domicile de Mexico pour « disparition forcée, torture et délits contre l’administration de la justice ». Des mandats d’arrêt ont aussi été lancés contre 20 responsables de l’armée, 44 policiers, 14 membres du cartel de narcotrafiquants Guerreros Unidos et cinq fonctionnaires pour leur implication présumée dans cette affaire. Murillo Karam, qui avait exercé ses fonctions sous le président Enrique Peña Nieto (2012-2018) qui avait dirigé une première enquête controversée sur ces disparitions, est un ancien poids lourd du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), qui a gouverné le Mexique pendant 71 ans sans interruption jusqu’en 2000. Les autorités mexicaines ont par ailleurs fait savoir qu’elles insistaient pour obtenir l’extradition de Tomas Zeron, ex-chef de l’agence d’enquêtes criminelles du bureau du procureur général. Ayotzinapa a en effet fui en Israël, où il a demandé l’asile.

Dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014, un groupe d’étudiants de l’école de formation des instituteurs d’Ayotzinapa, dans l’État de Guerrero, s’était rendu jusqu’à la ville proche d’Iguala afin d’aller à Mexico pour une manifestation. Selon l’enquête, 43 jeunes ont été arrêtés par la police locale en collusion avec Guerreros Unidos, puis tués par balles et brûlés dans une décharge. La première enquête officielle, dirigée par Murillo Karam blanchissait les autorités et accusait les narcotrafiquants d’avoir tué les étudiants en les prenant pour les membres d’une bande rivale. Le nouveau rapport officiel a établi que des militaires mexicains avaient une part de responsabilité dans la disparition et l’exécution des étudiants, mais aussi dans le meurtre de six autres personnes.

Militaires en faction devant le domicile de l’ancien procureur général

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La municipalité de Tlalpan, située dans la ville de Mexico, a connu une pénurie d’eau ces dernières semaines. Les habitants de la zone ont décidé de descendre dans la rue pour manifester, exigeant des autorités un programme d’entretien des conduites d’eau et des puits, car récemment, plusieurs fuites sont restées sans surveillance pendant des jours. Avec plus de force encore, les résidents protestataires ont aussi demandé l’arrêt des travaux d’extraction d’eau dans le quartier de La Joya. Les habitants dénoncent ces travaux en disant qu’il sont censée rediriger l’eau vers le stade Azteca, ce que dément la mairie. La manifestation se déroulait pacifiquement lorsque des centaines de policiers sont soudainement arrivés sur les lieux et ont commencé à intimider puis frapper les manifestants.

Pendant deux jours, de nombreuses manifestantes ont défilé dans le centre de Monterrey pour protester contre la disparition de femmes. Elles ont tenté de pénétrer dans le Palais du gouvernement, où elles se sont heurtés à des dizaines de policiers qui gardaient le siège de l’exécutif. Elles ont brûlé une porte du bâtiment gouvernemental et peint sur le mur « Ni una menos » (Pas une de moins).

 

Le mardi 8 mars, qui marquait la Journée internationale de la femme, plusieurs manifestations ont emprunté les principales avenues de la région métropolitaine de Santiago du Chili. Des affrontements ont opposés les manifestantes aux Carabineros dans le centre-ville, dans le secteur d’Alameda et Morandé. D’autres affrontements ont eu lieu à la même occasion en Colombie, à Medellin. Une manifestation défilant le long de l’Avenida Oriental a été attaquée par les ESMAD, les forces anti-émeutes. Les policiers ont lancés des bombes assourdissantes pour disperser la marche.

Mais les affrontements les plus nombreux et les plus violents (des dizaines de blessées) ont eu lieu au Mexique. Il y a eu des heurts dans les villes de Mexico, Oaxaca, Michoacan, Morelia, Guadalajara, Tlaxcala et Puebla. Dans la capitale, où ont défilé plus de 20000 femmes, les autorités avaient mis en place un dispositif de sécurité composé de 1 700 femmes policiers et ont érigé une vaste clôture métallique autour du Palais national du Mexique pour le protéger des manifestantes. C’est là que les affrontements ont commencé, lors des tentatives des manifestants de rompre les clôtures pour s’approcher du palais présidentiel.

 

La commune de Calcahualco est située dans la zone montagneuse centrale de l’état de Veracruz. Lundi, ses habitants s’étaient présentés à la mairie pour protester contre des engagements non tenus relatifs aux services publics (eau et éclairage) et aux dédommagements. Il leur avait été expliqué qu’ils ne seraient reçus que mercredi. Or, ce jour-là, hier donc, ils sont arrivés très tôt… pour s’entendre dire qu’ils ne seraient pas reçus. Indignés, ils ont dévasté les locaux municipaux et incendié deux voitures de police stationnée devant le bâtiment.

Des affrontements ont eu lieu à Mexico à l’occasion de la Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes alors que des milliers de personnes ont défilé pour condamner la violence sexiste. La grande marche dans la capitale, l’une des nombreuses à travers le Mexique, a traversé l’emblématique Paseo de la Reforma. Les monuments et certains magasins le long du parcours étaient entourés de clôtures métalliques et de policières pour éviter d’être attaqués, mais cela n’a pas empêché certains manifestantes cagoulées de casser des vitres et des arrêts de bus. Sur la place Zócalo, des affrontements ont eu lieu avec la police qui entourait le Palais national, siège du gouvernement et résidence du président. Le Mexique est l’un des pays les plus violents à l’égard des femmes, avec plus de 10 meurtres par jour. Les féminicides continuent d’augmenter avec 842 cas signalés entre janvier et octobre de cette année, soit une augmentation de 4,9% par rapport à la même période en 2020..

Des heurts ont aussi eu lieu à Istanbul où des manifestantes dénonçaient aussi le retrait de la Turquie d’un traité international protégeant les femmes, la Convention d’Istanbul, accusé par le pouvoir d’encourager l’homosexualité et de menacer la structure familiale traditionnelle. Les manifestantes ont été accueillies par des tirs de gaz lacrymogènes au moment où elles tentaient de franchir les barricades de police. En Turquie, ce sont 345 femmes qui ont été tuées depuis début 2021, contre 410 en 2020.

arrestation à Istanbul