Plusieurs groupes féministes ont manifesté dimanche 16 août après-midi à Mexico pour exiger la fin des féminicides et de la violence sexiste dans le pays. La marche était encadrée de 1870 policiers appuyés par un hélicoptère. La manifestation a débordé dans la rue Genova et a bloqué le  rond-point Insurgentes pendant plus de 20 minutes. C’est par la suite, à la hauteur du monument à Cuauhtémoc, vers lequel les manifestantes ont tenté de forcer l’accès, que les affrontements ont commencé entre des groupes de manifestantes masquées et la police.

La marche féministe de Mexico ce dimanche

Dans la nuit du 4 mai, dans la municipalité de Ixtlahuacán de los Membrillos (État de Jalisco), Giovanni López, un travailleur de la construction de 30 ans, a été arrêté par jusqu’à dix policiers municipaux parce qu’il ne portait pas de masque. Une vidéo montre les agents le battant au moment de l’arrestation. La famille de la victime a récupéré son corps à l’hôpital civil de Guadalajara, capitale de l’État de Jalisco, où il a été confirmé qu’il était décédé des suites d’un traumatisme crânien. Selon la famille, le maire d’Ixtlahuacán de los Membrillos, Eduardo Cervantes Aguilar, par l’intermédiaire d’une autre personne, les a contactés pour leur demander de ne pas diffuser la vidéo de l’arrestation en échange de 200.000 pesos (environ 8.000 euros). Aguilar a affirmé ne pas être au courant mais le parquet de Jalisco l’a convoqué ce vendredi pour témoigner de ce meurtre, de la même manière qu’il doit rentrer lundi au siège du ministère public pour une autre série d’abus policiers.

Une manifestation a rassemblé des centaines de jeunes, dans le centre de la ville de Guadalajara. Les premières confrontations avec la police ont été enregistrées après que certains manifestants aient peint la façade du siège du gouvernement. Au moins deux voitures de patrouille de police ont été incendiées. Des agents ont tiré du gaz lacrymogène lorsque des manifestants tentaient d’entrer dans le palais du gouvernement.

Une patrouilleuse attaquée à Guadalajara

Lundi après-midi, des habitants de Huejutla ont dressé des barrages sur les routes Álamo-Tamazunchale et México-Tampico. Les manifestants demandent au gouvernement un soutien financier face aux conséquences de l’urgence sanitaire. En outre, mardi, les manifestants ont séquestré deux policiers municipaux  dans une communauté de la région de Huasteca. Les policiers municipaux auraient été emmenés dans la communauté d’Oxtomal, où ils sont toujours détenus, les protestataires ont déclaré qu’ils ne les relâcheront pas tant que le gouvernement n’aura pas répondu à leurs demandes. Enfin, les vitres des locaux du DIF municipal et du Tribunal de première instance on été brisés par des manifestants.

Blocage d'une route au Mexique ce lundi

Mardi 12 mai, une émeute s’est déclenchée au Centre de réinsertion sociale de Colima. Les prisonniers exigeaient de mesures de confinement plus efficaces et ont déclenché un incendie. Le mouvement a été réprimé au bout deux heures avec la participation de la police d’État ainsi que des forces fédérales. Des coups de feu ont été entendus et on signale au moins 9 prisonniers blessés. Le même jour, une tentative d’émeute a éclaté à la prison d’État de Chalco, dans l’État de Mexico. Les prisonniers se plaignaient des restrictions imposées aux visites familiales pour empêcher la propagation de Covid-19. Le directeur de la prison, a demandé le soutien du Secrétariat à la sécurité, qui a déployé 200 éléments du groupe spécial qui ne sont finalement pas intervenus. La tentative de révolte a finalement pu être réprimée par les gardiens.

Émeute et tentative d'émeute dans deux prisons du Mexique

Édit 23 mars 2020 : La mutinerie de la prison de La Modelo à Bogota a fait 23 morts et 83 blessés. Les familles des prisonniers se sont rassemblées, malgré le confinement, afin de tenter de recueillir des informations face au long silence des autorités.

En plus des révoltes qui ont éclaté dans les prisons d’Europe (voir notre article), on recense des mouvements similaires en Amérique latine, Afrique, au Moyen-Orient et en Inde. En voici un compte-rendu non-exhaustif. En Colombie, des mutineries ont éclaté samedi soir dans les prisons de Bogota et Ibagué. Les quelques 123 000 prisonnières et les prisonniers mécontent·es des mesures prises dans le cadre du Coronavirus se ont participé à des émeutes, des incendies, et se sont affronté avec les quelques 14 000 gardiens. Des coups de feu ont été entendus. Les prisonnières et les prisonniers demandent du matériel pour se protéger de la pandémie et le rétablissement des visites de leurs proches. Au Mexique, des prisonniers d’Atlacholoaya  se sont révoltés. Certains en ont profiter pour tenter de s’évader. La police ouvert le feu, tuant trois évadés et blessant dix autres. Mais d’autres prisonniers seraient toujours en fuite.

En Ouganda, une émeute a éclaté dans la prison du district d’Arua. Les affrontements se sont déclenchés après qu’un prisonnier qui avait tenté de gravir le périmètre de la prison pour s’échapper ait été abattu. L’émeute a été réprimée par les force de sécurité qui ont tué au moins six prisonniers et en ont blessé 23 autres. Par ailleurs, 23 prisonniers se sont échappés. Au Bengale de l’Ouest (Inde), une mutinerie a éclaté, samedi 21 mars, à la prison de Kolkata (dans l’ouest du pays). Les prisonniers ont incendié une partie de la prison. Des affrontements ont eut lieu avec les gardien et la police. Une unité spéciale de la police est intervenue pour réprimer la révolte faisant 4 morts et au moins blessés parmi les prisonniers. Les prisonniers demandaient le rétablissement des visites de leur proche ainsi que leur audience devant les tribunaux.

En Iran, une mutinerie a éclaté, vendredi 20 mars, dans la prison centrale d’Aligoudarz. Les prisonniers qui risquaient d’être exposés au coronavirus, se sont mutinés et ont désarmé des gardiens et ont tenté de s’évader. Les affrontements entre prisonniers et gardiens se sont étendus à l’extérieur et ont duré plusieurs heures. Des unités des pasdaran sont entrées en scène pour réprimer la mutinerie. Plusieurs prisonniers ont réussi à s’échapper. D’autres ont été tués ou blessés quand les forces de sécurité ont ouvert le feu. Le jour d’avant, le 19 mars 2020, environ 250 prisonniers de la prison de Parsilon à Khorramabad s’étaient mutinés et, après avoir désarmé les gardiens, avaient réussi à s’échapper. Les gardiens et les forces de sécurité avaient également ouvert le feu sur les évadés en tuant un certain nombre.

Des prisonniers ougandais blessé lors de la révolte

De sévères affrontements ont eu lieu à l’Université autonome de l’État de Mexico (UAEMex). Dans le cadre des luttes étudiantes (les étudiants en grève exigent notamment le départ du recteur Alfredo Barrera Baca), des dizaines de manifestants venus de la Faculté des sciences humaines  ont pris d’assaut le rectorat jeudi après-midi. Le rectorat a été dévasté et tagué malgré les services de sécurité de l’Université.

L'attaque du rectorat

Une nouvelle fois, une marche féministe s’est terminée par des affrontements à Mexico. Samedi, la police, les journalistes et certains immeubles officiels ont été attaqués avec des bouteilles de peintures ou des cocktails Molotov par des manifestantes, malgré un déploiement policier massif (1.600 agents). La manifestation contre les féminicides est partie du Palais des Beaux-Arts pour marcher sur le Sénat. Trois policières ont été hospitalisées.

A Mexico ce samedi

La militante et plasticienne Isabel Cabanillas de la Torre, qui s’est battue pour que les autorités assurent la sécurité des femmes, a été abattue de plusieurs coups de feu et son corps retrouvé tôt samedi matin dans le centre de la ville frontalière de Ciudad Juarez. La membre du groupe des Filles de la mère Maquilera, dédiée à l’art, au militantisme et à la défense des droits des femmes, était portée disparue depuis vendredi. Isabel Cabanillas, 26 ans, est la quatrième femme tuée à Ciudad Juarez ce mois-ci et la sixième de l’État. Le corps de l’activiste a été retrouvé à côté de son vélo sur un trottoir à un carrefour. Dimanche matin, des proches, des amis, des militants et des voisins de Cabanillas de la Torre ont manifesté sur l’esplanade du monument à Benito Juarez pour exiger que les autorités arrêtent les responsables du crime et arrêtent le féminicide.

Isabel Cabanillas de la Torre

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Depuis le dimanche 15 septembre, près de 50.000 travailleurs de 34 sites du constructeur automobile General Motors (GM) sont en grève à l’appel du syndicat United Auto Workers (UAW). La grève s’est déclenchée suite à l’échec des négociations d’une nouvelle convention collective pour les 4 prochaines années. Ils réclament des augmentations de salaire, une meilleure couverture santé, le redémarrage d’une usine dont l’activité a été arrêtée en mars à Lordstown, dans l’Ohio et empêcher la fermeture programmée d’une chaîne d’assemblage à Detroit.

Depuis le début du conflit, les travailleurs des usines situées au Mexique, Canada, Brésil et en Corée du Sud (où les travailleurs sont également en grève partielle depuis début septembre) s’organisent en soutien aux grévistes états-uniens. Sur le site de Silao (Mexique), au moins 8 travailleurs organisés et solidaires ont été licenciés pour leur soutien, refusant entre autre de faire des heures supplémentaires. Des pressions avaient été exercées dans les usines des différents pays pour reconstituer la production de véhicules. Les grévistes ont maintenu la communication avec les travailleurs et travailleuses des autres pays et fait un «appel à la solidarité».

Usine GM à Silao (Mexique)

Dans le cadre de la Journée mondiale d’action pour la légalisation de l’IVG, plus de 2.000 femmes sont descendues dans les rues de Mexico avec des écharpes vertes et un vêtement violet, sous le slogan « Avortement oui, avortement non, j’en décide! ». La marche a commencé à 17h00 à partir du Monument à la Mère. Des manifestantes cagoulées ont tagué plusieurs bâtiments. Pusieurs journalistes ont été pris à parti. Un groupe de plusieurs dizaines de personnes cagoulées a mis le feu à la porte de la Chambre de commerce. En arrivant à Avenida Juarez, la manifestation s’est arrêtée à l’ « antimonument » féministe dédié aux femmes victimes de féminicide et à celles qui sont décédées suite à un avortement clandestin. La manifestation, menée  par un groupe de mères, avec leurs enfants dans les bras, et favorables à la décriminalisation de l’avortement, s’est avancé  jusqu’à la Plaza de la Constitución. Devant la cathédrale, des personnes ont allumé un feu, qui a été étouffé par la police. Au Mexique, l’IVG n’est autorisé qu’à Mexico et, depuis une semaine seulement, dans  l’État d’Oaxaca. Des femmes sont encore emprisonnées au Mexique pour avoir pratiqué un IVG.

A la manifestation féministe de Mexico